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sur 158 notes
Abigaël est un personnage énigmatique, le fil rouge de ce roman qui se déroule en Hongrie pendant la Deuxième Guerre mondiale. Et le lecteur tentera de découvrir ai fil des pages qui se cache derrière l'incarnation de la statue qui siège dans la cour du pensionnat. Certes, à force d'insister sur les traits de caractère des différents intervenants, l'auteur dévoile à demi-mots le secret de celui ou celle qui veille sur les élèves.

Lorsque Gina Vitay intègre Matula, ce pensionnat pour jeunes filles dont la discipline et les règles relèvent de la vie carcérale, elle laisse derrière elle une vie frivole, avec une mère de remplacement légère et superficielle. Mais son père ne lui laisse pas le choix : le général la confie aux bons soins de l'institution religieuse sans explication précise.

Commence pour la jeune fille un calvaire : n'ayant pas intégré les codes de survie dans cet univers dépourvu de toute fantaisie, elle se met à dos toute sa classe. Il faudra une tentative avortée de fugue pour que le général lui explique enfin la raison de sa présence au pensionnat pour que Gina entre enfin dans le jeu de ses camarades et se soumette au lois des lieux.

En arrière-plan la guerre, qui peu à peu influe sur la vie quotidienne des jeunes filles. Par les pertes, par ce qui se raconte de l'existence de résistants, par les bouleversements qu'entrainent des faits apparement anodins.


On observe une montée en puissance de la teneur du roman, qui débute sur un ton de romance, pour peu à peu se transformer en drame individuel et collectif. On accompagne la jeune fille dans son évolution, de l'espiègle gamine à l'enfant désespérée, que les événements feront entrer dans la maturité.

C'est une écriture est simple, que j'apprécie beaucoup, et l'auteur sait faire passer l' émotion avec beaucoup d'adresse.

Recommandé pour tous ceux qui ont apprécié La Porte.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Un inédit de cette grande dame des lettres hongroises, dévoré en 48
heures !
Comme dans mes souvenirs anciens de lectures de cette auteure, j'ai éprouvé une même sensation de densité, de sensibilité extrême pour analyser les situations, individuelles comme collectives…

Dans ce roman, un écheveau entrecroisé entre l'individu et l'histoire, accompagnant la description et l'analyse d'un amour absolu, fusionnel entre un père militaire [ en vérité, insoumis, et résistant] et sa fille unique, adolescente, qui du jour au lendemain se retrouve dans une pension calviniste , d'une sévérité sans pareille [ d'où son qualificatif de
« forteresse »], séparée de son père adoré, sans que ce dernier ne lui apporte aucune explication…
A tel point, que « notre » adolescente, Gina, imaginera que son père se prépare à se remarier, et que la nouvelle femme ne veut pas d'elle ! Nous découvrirons plus tard, qu'il n'en est rien.

Il faudra que Gina menace , après une évasion manquée, de recommencer pour que son père se décide à lui révéler la vérité, qu'il trouvait trop
lourde pour son enfant… Je n'en dirai pas plus !!

C'est là, que la Grande Histoire et l'histoire de la Hongrie [pendant le second conflit Mondial] entrent en scène ; Se dessine la figure d'un père rebelle, allant à l'encontre de l'opinion du plus grand nombre et de la propagande de l'état communiste… terrifiante !!

Heureuse de retrouver l'univers de cette écrivaine hongroise, découverte dans les années 2000, lorsque l'éditrice , Viviane Hamy nous l'a fait découvrir en France…
J'ai lu « La Balade d'Iza », « Rue Kabalin », mais le texte qui m'a durablement marquée, comme tant de lecteurs, se trouve être « La Porte » !

Ce roman, inédit, récit initiatique, d'apprentissage est publié pour le 100e anniversaire de la naissance de Magda Zsabo…

Nous y trouvons parallèlement à la trame historique, une analyse très subtile des états d'âme d'une adolescente, perdue dans un pensionnat inhumain, où par exaspération contre trop d'interdits, de règles absurdes, et par balourdise, Gina se met à dos toutes ses camarades, aux débuts de son entrée dans cette institution . Un lieu d'enfermement et de dressage, avec une cohorte de règles et de contraintes, même si le lieu reste réputé pour son enseignement !!!

A l'extérieur, un pays divisé, où les résistants refusant une guerre , leur paraissant inutile, sont pourchassés et tués…

"Ce fut une des expériences qui ne prirent sens que plus tard dans la mémoire de Gina. Tous ces soldats soudain muets, les yeux fixés sur elles- elle comprit plus tard qu'en voyant les Matuliennes, ces garçons qui partaient au-delà de la frontière avaient pensé à leurs enfants ou à leur famille, ils avaient pensé à leur lopin de terre, à leur jardin, au grand ordre de la nature qui fait mûrir les récoltes en automne, et à laquelle les hommes obéissent depuis la nuit des temps; et c'est ce que ces soldats auraient fait eux aussi, si le train ne les avait pas emmenés pour tuer ou être tués. (p. 205)"

Je profite de cette chronique pour remercier abondamment le travail d'excellence de son éditrice française, Viviane Hamy, qui nous a permis depuis de nombreuses années de lire cette femme de plume, elle-même personnage exceptionnel, résistante de la première heure au régime communiste, à l'univers romanesque si particulier ...

Un don de la narration, de la psychologie des personnages , un sens du suspens et des dialogues... Un tout, d'une très belle allure, envoûtant !!...

Comme je l'ai déjà formulé précédemment, j'ai dévoré ce roman d'un trait, prise, captivée par l'amour fou de ce père pour son unique enfant, ses engagements contre le régime, ce qui lui vaudra d'y perdre la vie …les descriptions minutieuses de ce monde clos d'une pension de jeunes filles, de toutes les origines sociales !
Un microcosme des plus complexes , pouvant se révéler « cruel » mais aussi riche d'apprentissages, et de solidarité authentique entre les élèves, contre
cet autre système -miniature , obsédé d'obéissance et de soumission de ses « ouailles » !!

Sans omettre ce que j'ai appris, à travers ce roman, de l'histoire de la Hongrie !


Une lecture- choc… passionnante et bouleversante …qui me donne envie de relire ses autres écrits, avec un oeil différent, plus attentif…au contexte historique, et politique du pays…que je ne connais pas encore suffisamment !

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Abigaël me laisse un peu sur ma faim. C'est que j'ai lu quelques romans déjà de l'auteure hongroise Magda Szabo et j'en suis toujours sorti enchanté. Mais celui-ci… bof ! Je ne l'ai pas détesté mais la magie n'a pas opéré non plus. Il y avait bien quelques longueurs (selon mes goûts discutables) et, par moment, je m'ennuyais.

On y raconte l'histoire de Georgina «Gina» Vitay, une adolescente capricieuse que son père, un militaire qui semble insensible, envoie loin de la capitale pendant la Seconde guerre mondiale. À Matula, un internat hautement réputé, elle suit un curriculum impressionant mais elle est surtout marquée par un encadrement strict et des difficultés à socialiser avec les autres pensionnaires. En ce sens, on peut qualifier Abigaël de roman d'apprentissage.

Malheureusement, la guerre trouvera le moyen de venir la retrouver, mais pas de la façon dont on pense. Mon intérêt s'est ravivé un peu à ce moment mais ce fut trop peu trop tard.

Pour ceux qui se demandent, la fameuse Abigaël du titre, c'est une statue dans la cour de l'école qui a le pouvoir de réaliser les souhaits des jeunes filles. Ça a ajouté une petite touche fantastique ou de mystère apprécié pendant un certain temps mais le lecteur se doute assez vite que quelqu'un de bien réel se cache derrière elle.

Ce roman a paru à l'occasion du centenaire de la naissance de Magda Szabo. Malgré cela, je suspecte qu'Abigaël est une peuvre de jeunesse qui a longtemps trainé dans un tiroir. Je n'y ai pas retrouvé la plume fine et précise que j'ai eu l'occasion de remarquer et d'aimer dans d'autres romans de l'auteure. Les intrigues quasi-amoureuses entre les membres du personnel, les soirées chez l'ancienne élève Mici Horn, peu pour moi.
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Voici un beau récit initiatique, marqué par la réalité historique de la Hongrie pendant la deuxième guerre mondiale , habité par les fièvres , les zones d'ombre et la magie de l'adolescence à l'image de sa fière héroïne Gina , orpheline de mère.
Celle - ci fille d'un général engagé contre le régime , pour lequel elle éprouve un amour filial fusionnel est obligée de se confronter aux autres lors de son entrée dans un pensionnat calviniste aux régles strictes et désuètes , à la discipline de fer. L'enfermement , les mesquineries , l'hypocrisie les coups bas, les humiliations implacables de ses camarades vont très vite la mettre en quarantaine !
En effet,pour protéger sa fille , ce père prévoyant et aimant l'a envoyée par obligation loin du danger de la guerre dans cette institution privée , aux sombres lois, sans la moindre explication !
Gina a laissé ses amis , son amoureux , sa nourrice qui palliait aux absences de son père .
Gâtée, rebelle et indiciplinée, déterminée parfois capricieuse elle va être immédiatement confrontée aux brimades incessantes dans la solitude ! Pour survivre elle s'évade , et subit un échec piteux ........
Désespérée , elle confie ses secrets à Abigaël .
Qui est - elle ?
Une statue , qui selon la légende et les rumeurs, cette compagne silencieuse des confessions , des chagrins et des secrets des pensionnaires , accomplirait des miracles !
De rebondissements en rebondissements , lors d'aventures rocambolesques , elle deviendra la protectrice de Gina !
C'est une lecture enrichissante et passionnante, bien écrite , rythmée , au style élégant .L'écriture de l'auteur est remarquable , ce qui en fait une très belle narration qui nous embarque dans le monde clos coupé du monde des écoles religieuses de ce temps - là , très sévéres , leurs petits secrets et leurs drames , à l'aide de descriptions minutieuses .......
L'auteur analyse à la perfection la fragilité de l'adolescence,. L'amour fusionnel entre un père résistant et insoumis et une fille volontaire , au caractère affirmé .
Ce bel ouvrage lumineux et grave , généreux ne m'étonne pas.
J'avais découvert et beaucoup aimé "La porte " en 2003, "Le Faon en 2008, "La ballade d'Iza", puis "Rue Katalin" , quelques oeuvres de madame Magda Szabo , grande dame des lettres hongroises, tous édités chez Viviane Hamy , une maison aux premières de couvertures élégantes , qui s'attache à faire lire ou relire les ouvrages de cette femme , résistante de la première heure au régime communiste , décédée en 2007.
Ce n'est pas mon habitude mais je conseille vivement la lecture de ces lives traduits du hongrois par Chantal Philippe .
Ce n'est que mon avis bien sûr !
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Voilà un beau roman comme je les aime ! du romanesque, un souffle puissant, du suspense dans ce récit initiatique ancré dans la réalité historique de la Hongrie pendant la seconde guerre mondiale.
Qu'arrivera-t-il à Gina, adolescente choyée lorsque son père militaire avec lequel elle a grandi dans un environnement privilégié et bourgeois, lui ordonne d'être pensionnaire dans la très rigoriste institution Matula à Arkod ville protestante du nord de la Hongrie ?
Pourquoi cette décision de la part de son père chéri, quand a-t-elle démérité ? Rétive à l'autorité, Virgina Vitay va se heurter aux règles de l'établissement, aux enseignants et être rapidement ostracisée par ses camarades de classe.
Dans sa grande solitude et ses questionnements, une lueur d'espoir surgit un beau jour, avec un message bienveillant signé Abigaël, nom de la statue qui trône dans le jardin du pensionnat.
Mais quel est le mystère d'Abigaël ?

L'écriture de Magda Szabo est superbe, on est immédiatement embarqué dans cette histoire tant par le style impeccable que par la profondeur des personnages.
J'ai suivi avec un énorme plaisir les aventures de cette fillette volontaire, pourvue d'un sacré caractère. J'ai eu souvent envie de la protéger, de lui dire Attention ! En la voyant foncer droit dans le mur, sûre de son bon droit.

Magda Szabo signe un roman initiatique, simple et beau à l'image d'une petite fille prête à aller au bout de ses rêves.


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Magda Szabo est une écrivaine hongroise renommée dans son pays. Inédit en France, son roman Abigaël, qui date de la fin des années soixante, vient d'être traduit et publié à l'occasion du centenaire de sa naissance.

L'histoire se situe en Hongrie, pendant la seconde guerre mondiale. le personnage principal en est Gina, une adolescente de quatorze ans élevée à Budapest par un père veuf, un général, fort occupé en ces temps difficiles. Fille unique, Gina a mené jusqu'alors une vie d'enfant gâtée, très gâtée.

Un jour, sans raison apparente et alors qu'elle n'avait jamais été séparée de son père adoré, Gina se retrouve éloignée en province, cloîtrée dans un pensionnat de jeunes filles, une institution religieuse aux us austères et aux règles intolérantes. Rebelle à une situation qu'elle ne comprend pas, elle éprouve les pires difficultés à s'adapter à une nouvelle vie et à se nouer d'amitié avec les autres pensionnaires. Il lui faudra du temps pour entrevoir les intentions de son père… La mettre à l'abri.

La Hongrie est entrée en guerre aux côtés des Allemands, un engagement que tous ne partagent pas, même au sommet de l'armée. Une résistance et des tergiversations qui conduiront les Allemands à envahir la Hongrie, avec les conséquences qu'on imagine…

Dans le jardin du pensionnat où elle est recluse, Gina découvre qu'une statue féminine fait l'objet d'un culte secret de la part des jeunes pensionnaires, qui l'ont baptisée Abigaël. Une sorte de bon génie qui apporte quelques conseils et offre des échappatoires aux règles trop strictes de l'institution. Rien d'inconvenant, rien de surnaturel. Qui est derrière Abigaël ? Une femme ou un homme ? Est-ce la personne mystérieuse, que l'on surnomme le Résistant, qui fait tourner en bourrique les autorités de la ville en dénonçant de manière malicieuse et provocante une guerre menée stupidement et du mauvais côté par l'Etat Hongrois ? La découverte ne sera pas une grande surprise. Il est de bon ton pour les héros de se déguiser en antihéros.

Tout cela ressemble à un livre pour enfants. Disons pour grands enfants ! Comme Les malheurs de Sophie, que ma mère m'avait fait lire il y a très très longtemps, Abigaël est l'histoire d'une adolescente turbulente, souvent punie, parfois ostracisée. Qu'on se rassure ! Gina et les autres filles finiront par faire la paix et par s'embrasser Folleville. Toutes solidaires, bien que toutes amoureuses – platoniquement ! – du même beau professeur principal ! Restent les jeux, les potins et les cachotteries dissimulés aux professeurs et aux religieuses qui font office de surveillantes. Un personnel encadrant strict et sectaire, mais pas si méchant que cela. Et c'est pour la bonne cause, on est drôlement content de l'apprendre.

Le récit traîne en longueur. Certes, l'auteure est parvenue à entretenir un certain mystère sur les péripéties et sur les incertitudes du futur pour Gina. Mais de nombreuses scènes donnent l'impression de se répéter. A plusieurs reprises, j'en suis arrivé à me demander ce que je faisais dans ce pensionnat de jeunes filles où j'avais l'impression oppressante d'être moi-même enfermé. Je suis désolé d'avouer que la fin du livre a été comme une délivrance.

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Pas ma meilleure pioche cette année.
Je serai franche en admettant m'être parfois – beaucoup – ennuyée pendant la lecture d'Abigaël.

À l'aube de la Seconde Guerre mondiale. Gina Vitay habite, avec son père veuf, une grande demeure à Budapest. Ils ont une vie aisée pour l'époque, ayant même une gouvernante, et s'entendent bien tous les deux mais ce bonheur fragile ne saurait durer…

Du jour au lendemain, le père de Gina lui annonce qu'elle doit quitter la capitale pour aller poursuivre ses études dans un pensionnat réputé et ne l'informe même pas dans quel endroit il l'envoie parce que, dit-il, personne, pas même tante Mimó, ne doit savoir. Évidemment Gina proteste, fulmine, refuse catégoriquement de quitter sa ville, son école et ses amies – d'autant plus qu'elle ne comprend rien à ce qui se passe – mais il n'y a rien à faire, coûte que coûte, elle partira.

Adolescente au tempérament rebelle, ce changement de vie ne lui sera pas des plus faciles, c'est du mauvais pied qu'elle débutera ainsi sa nouvelle année scolaire. Incomprise, se sentant exclue, privée de presque tout contact extérieur, même en ce qui concerne écrire ou téléphoner à son père, Gina va échafauder des plans pour retourner chez elle.

« Lorsqu'ils eurent franchi le seuil, Gina se trouva dans l'autre univers qu'on lui avait désigné comme le sien désormais, et le changement de sa vie fut aussi total que celui d'un enfant qui vient au monde ou d'un mourant qui rend son dernier souffle. »

Mais entre-temps, c'est long…

Dans cet univers strict, austère, silencieux et immaculé, j'ai eu l'impression de vivre en noir et blanc, comme si toutes les couleurs avaient été aspirées.

Abigaël est un roman condensé, contenant très peu de dialogues et dont les chapitres s'éternisent. L'histoire en tant que telle n'est pas dénuée d'intérêt et le texte est bien écrit mais c'est surtout cette forme qui est lassante.
D'un rythme lent, les journées se succèdent puis se ressemblent, l'action est quasi inexistante, la religiosité prend beaucoup de place, il est difficile de se focaliser sur le récit. Cette lecture m'a été au final plus laborieuse que reposante malgré le fait qu'il ne s'agisse pas d'un roman si volumineux.

Heureusement, les personnages rencontrés sont intéressants, comme la pétillante Mici Horn. Tous sont très diversifiés et en cela, j'ai bien aimé.

Tout de même, bien qu'en milieu clos, je me suis sentie dépaysée dans cette Hongrie qui m'est encore méconnue. le thème de la guerre y est abordé d'un point de vue original parce que vécu dans l'ombre, en arrière-plan, comme si les murs épais et infranchissables du pensionnat protégeaient ses fidèles de tout danger extérieur en les tenant dans l'ignorance ou le déni.

Bien contente d'avoir enfin lu ce roman mais je ne le lirais pas à nouveau. Quant à la qualité d'écriture, je n'hésiterai pas à tenter le coup avec « La Porte », de la même auteure, parce qu'elle a un je-ne-sais-quoi de distingué.

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Je vais être la petite note dissonante dans un concert d'éloges après lecture du dernier ouvrage traduit de la romancière hongroise Magda Szabo.

Tous ces précédents livres ont pourtant été des vrais plaisirs, faisant de moi une fidèle lectrice, conquise par la finesse psychologique de ses personnages.

Je suis donc fort surprise de l'ennui qui m'a peu à peu saisie en accompagnant les tribulations bien sages de cette pensionnaire d'un établissement de jeunes filles, dans les années 40. Mise à l'abri par un père officier qui ne peut s'occuper d'elle durant les années de conflit armé, la jeune fille s'affronte au système éducatif, subit l'ostracisme du groupe, finit par s'adapter aux règles rétrogrades d'une société fermée mais protectrice. Elle participe à des mini psychodrames entre élèves et personnels d'encadrement, écartelée entre crainte de punitions d'indiscipline et désir juvénile de s'opposer aux règles. Un roman d'apprentissage sans nul doute, mais qui manque autant de peps que de dramaturgie.

L'ensemble est donc un peu redondant, et pour le coup, la psychologie des personnages reste très floue, même si on a bien compris que les notions d'honneur, d'entraide et d'amitié sont mises en avant. Ajouter à cela le peu d'éléments du contexte historique concernant la Hongrie et la situation du pays en conflit. Il m'a même fallu quelques pages pour comprendre quelle guerre était évoquée, tant le mode de vie paraît suranné.

Une petite déception. Mieux vaut aborder la bibliographie de Magda Szabo par La ballade d'Iza ou La porte.
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A l'occasion du centième anniversaire de la naissance de cette grande dame des lettres hongroises, les Editions Viviane Hamy éditent pour la première fois en français ce roman écrit en 1970, époque tardive de Magda Szabo , qui, pour des raisons politiques , avait arrêté d'écrire.

Ce roman, racontant les années de pension d'une jeune fille Gina, est au premier abord assez différent de la Porte ou de la Balade d'Iza que j'ai déjà lus et beaucoup aimés , c'est également un sujet que j'aborde sur la pointe des pieds car le roman dit "initiatique" est (trop) largement utilisé .

Gina, 15 ans, fille unique d'un général de l'armée , bien qu'elle ait perdu sa mère très jeune, a une enfance privilégiée et heureuse à Budapest , fréquentant la bonne société de la capitale grâce à sa tante .

Et c'est avec beaucoup d'incompréhension qu'elle se laisse conduire par son père , c'est une fille obéissante et leurs rapports sont empreints de mutuelle confiance ,  dans un pensionnat , Matula, loin de la ville et dont la discipline est particulièrement sévère, ce n'est pas pour rien qu'il est baptisé La forteresse  .

Elle se met d'emblée à dos les jeunes filles de sa classe, ne voulant pas se plier à leur jeux qu'elle trouve puérils , elle se retrouve rapidement isolée d'autant plus qu'elle doit se contenter  d'un coup de téléphone hebdomadaire et bref de son père, avec la consigne des enseignants de ne pas se plaindre , pas de visite ni de lettres et encore moins de séjours à Budapest.

Seule la statue de la sainte Abigaël au fond du parc lui apporte un soutien sous forme de mystérieux messages ...

Dans ce contexte quasi carcéral, viennent s'infiltrer  par petites touches les événements extérieurs, nous sommes en pleine seconde guerre mondiale  et les allemands sont aux portes de la Hongrie, sombres années qui seront suivies par l'arrivée des communistes . La résistance , même dans une petite ville perdue comme Arkod , se manifeste de façon discrète mais régulière et cela fait rêver les jeunes filles : connaissent-elles ce mystérieux résistant, est ce un de leurs professeurs ?

Gina, au caractère bien trempé, à la fois impulsive et fragile gagne l'amitié de ses camarades comme le coeur du lecteur qui suit avec plaisir cette chronique dans cette institution d'un autre temps . Je me suis laissée absorber par les rires , les petits secrets et les drames vécus par ces adolescentes au milieu de professeurs et de diaconesses qui si les uns et les autres ne dévient pas d'une discipline de fer, laissent parfois apparaitre une compassion toute humaine .

Très beau roman que je recommande après la lecture de ceux plus connus de Magda Szabo.
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Le général, un veuf, et sa fille Gina sont inséparables et pourtant il l'envoie à présent dans une école privée, elle ne peut dire au revoir à personne, ni dire qu'elle quitte Budapest pour la province. L'institution Matula est l'école la plus sévère du monde, un ancien monastère qui ressemble plus à une forteresse qu'à une école. On lui prend toutes ses affaires personnelles, elle ne peut communiquer librement avec ses proches. Ici on pratique le sport en jupes-culottes et en bas car l'exhibition des jambes est jugée inconvenante. Gina va être rejetée par toutes les filles de sa classe, elle a l'impression d'être absorbée, de ne plus être elle-même.

Au fond du jardin, dans l'épaisseur du mur, se trouve une niche contenant une statue d'une jeune femme, Abigaël, on prétend qu'elle fait des miracles, quand on a de gros embêtements elle vous aide, mais il faut garder le secret. Qui se cache derrière Abigaël ?

Cette histoire d'une jeune fille recluse pendant la seconde guerre mondiale ne m'a pas enthousiasmé. Certes l'écriture particulière de l'auteur est agréable à lire, les personnages sont singuliers Peter Kalmar, le professeur principal dont toutes les filles sont amoureuses, Zsuzsanna la préfète, la sainte saucisse, Konig un prof faible, couard et empoté. La description de l'éducation Calviniste très rigoureuse et uniquement faite d'interdits, l'arrivée du communisme et la résistance qui se met en place présentent un intérêt certain, mais cette enquête autour de la mystérieuse Abigaël semble aussi longue que le temps qui passe dans cette institution désuète. le lecteur a parfois l'impression de lire Les malheurs de Sophie ou les petites filles modèles de la comtesse de Segur. Un livre qui peut intéresser les jeunes lecteurs à qui ce livre était destiné.
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