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Critique de Sachenka


Début du XXe siècle. Budapest. Trois familles et des destins entremêlés. Les Biro et les Elekes sont voisins depuis longtemps, ils possèdent des appartements sur la rue Katalin, au bord du Danube. Et dès le début les Held aménagent à côté. Ils ont tous des enfants du même groupe d'âge : le jeune Balint Biro et les soeurs Blanka et Irén Elekes accueillent la nouvelle venue Henriette. Mais cette dernière est de confession juive alors, quand ils approchent l'âge adulte et que la Seconde Guerre mondiale fait les ravages qu'on connaît, vous imaginez la suite… Mais le malheur ne fait pas que frapper les Held. Leurs voisins et amis aussi en sont affectés par la chasse aux juifs. Irén devait se fiancer officiellement avec Balint la journée où les Held sont disparus. Blanka, pourtant l'aîné, fut très secouée par cet événement et, peu de temps après, le jeune homme fut appelé à servir dans l'armée et fut retenu prisonnier en URSS. Bref, aucune vie ne fut épargnée. Ils ont tous essayé de refaire leur vie à leur façon mais n'allèrent que de naufrage en naufrage. Même quand ils se retrouvent, rien n'est pareil.

Rue Katalin, c'est une belle oeuvre que nous livre Magda Szabo. Je dois admettre que, à un moment, je me suis un peu perdu, Henriette faisait de brèves apparitions alors qu'on avait laissé entendre qu'elle était morte ou à tout le moins disparue. Ça m'a surpris et gâché un tout petit peu le plaisir de lire. Mais j'ai continué – persisté ? – et tout s'est éclairci. Et finalement j'ai beaucoup aimé. Cette touche de fantastique est assez peu caractéristique de l'auteure hongroise (quoique je n'ai pas lu toute son oeuvre, encore) mais ça colle à l'histoire. Ce que j'ai aimé, aussi, c'est comment Szabo réussit à mettre bout à bout des petits moments du quotidien, qui pourraient paraître banals, et à associer à d'autres beaucoup plus dramatiques. Ça allège un peu l'histoire tout en lui donnant un aspect encore plus poignant quand les choses tournent au mal. Dans tous les cas, cette progression, qui va de pair avec l'évolution des quatre protagonistes, qui passent d'enfants à adultes – malgré le fait que l'intrigue ne soit pas présentée de façon chronologique – pour terminer dans la vieillesse où, tout ce qui leur reste, ce sont les souvenirs qu'il faut essayer de reconstituer. Finalement, quand la mort approche, que retient-on de toute une vie ? Des moments-clé ? Des émotions ? Des impressions ? Et peut-on s'y fier ? Bref, c'est une lecture émouvante qui m'encourage à lire les autres romans de cette grande écrivaine.
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