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Critique de sandrine57


Après une période de chômage, le charmant et très motivé François Chabeuf obtient un emploi de copiste au CIRMEP, petite entreprise de sa petite ville de province. Ce n'est pour commencer qu'un CDD mais qui pourrait bien se transformer, à terme, en CDI. Et François ne recule devant aucun sacrifice pour obtenir un poste fixe, allant même jusqu'à travailler la nuit pour être à jour dans son travail. L'avenir lui sourit, d'autant qu'il a trouvé en Michel, son collègue, un ami cher et fidèle. Malheureusement, Clémence, la responsable du service, embauche un deuxième copiste : Auguste, un incapable, fourbe et tire-au-flanc qui joue de sa santé fragile pour s'attirer la sympathie de tous. Bien décidé à évincer ce rival machiavélique, François est contrecarré dans ses plans par l'arrivée d'une photocopieuse au maniement obscur. Auguste maîtrise très vite l'engin et François est licencié. Mais il n'est pas seul dans son malheur. Clémence, dépressive après une sordide liaison avec le responsable informatique, est elle aussi renvoyée. Seule, son mari l'ayant quittée en emmenant ses enfants, Clémence propose à François de la soutenir contre rémunération. La cohabitation est difficile, François devant s'occuper d'une femme très perturbée mentalement, surtout quand ses filles meurent dans un accident, tout en recherchant activement un nouvel emploi. Mais au bout de quelques mois, Clémence va mieux et trouve un travail à Paris. François qui vient de commencer une carrière d'écrivain, la suit à contre coeur dans la capitale. Il faut dire que les épreuves traversées ont eu un effet dévastateur sur sa santé qui s'est grandement détériorée et il rechigne à s'installer dans une ville réputée dangereuse...


Qu'il est touchant ce François Chabeuf ! Même si son zèle maladroit tourne parfois au drame, on ne peut que louer son profond désir de travailler pour ne pas être un fardeau pour la société. Attitude méritoire et trop rare ! Alors oui, il est parfois obligé d'intriguer, d'enjoliver la réalité, d'inventer, mais quand on est un brin naïf, soucieux de bien faire, et qu'on n'a pas eu la chance de bénéficier d'une éducation de nanti, il faut savoir se battre à armes égales avec ceux qui cherchent abuser, à mentir, à se soustraire à leurs responsabilités. Et dans ce monde peuplé d'individualistes égoïstes, la tache est rude ! Tous n'ont pas son courage et son abnégation ! Clémence, par exemple, cumule les défauts. Non contente d'avoir brisé son couple, elle se complaît dans une liaison adultère avec François, s'abrutit d'alcool et de médicaments. Heureusement qu'il veille, qu'il la soutient, même si pour cela il doit quitter son appartement, se priver de sortie et sacrifier ses recherches d'emploi. Mais quand François prend un engagement, il s'y tient et met tout en oeuvre pour réussir.
Evidemment, tout cela est du second degré... François est un manipulateur mythomane qui croit profondément à toutes les fariboles qu'il invente pour se sortir des situations épineuses dans lesquelles il s'est lui-même fourré par sa seule stupidité. Tête à claques à la puissance 1000, il s'arrange avec les faits pour les faire abonder dans son sens et commet parfois les pires atrocités pour se rendre la vie plus agréable. Il est toujours sûr de son bon droit et accuse les autres des pires vices sans même entrapercevoir l'ombre d'un de ses défauts. En bref, François Chabeuf est un crétin dont le deuxième prénom est Mauvaise Foi. Et si bien sûr on a envie de le frapper et de sauver la pauvre Clémence de ses griffes, il n'empêche que son journal scrupuleusement tenu est un concentré d'humour qu'on lit le sourire aux lèvres. Car François est tellement "premier degré" qu'il est inévitablement drôle. Un premier tome très réjouissant qui donne la pêche et se lit avec avidité. Génial !
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