On veut toujours plus, sans jamais bien regarder ce que l’on a déjà.
Noël c’est autant le plaisir des parents que celui des enfants.
L'amour, c'est comme un taxi, s'il ne s'arrête pas et qu'on lui court après, c'est qu'il est déjà pris. Pour l'attraper, il faut simplement savoir l'attendre au bon endroit.
- Tu sais que le gars du dessus, il va chez la voisine pour la baiser.
- Tu me niaises!
- Il a fait tellement de bruit au-dessus que ça m'a réveillé.
- S'il a fait du bruit au-dessus, c'est qu'il était au-dessus, pas en face.
- Je l'ai vu entrer chez elle avec une casserole.
- Une casserole?
- Il lui a fait un petit plat.
- En pleine nuit?
- C'est pas le plat qui compte, c'est le dessert!
- Le dessert?
- Ben oui, le dessert, c'est quand on va dans le lit après avoir mangé;..
La recherche c'est très compliqué, mais d'une logique très simple. Tout doit être établi. Si vous affirmez que Mélanie fait pipi debout, avant de prouver qu'elle fait pipi debout, vous devez d'abord démontrer que Mélanie existe. Si elle n'existe pas, comment expliquer qu'elle fait pipi ?
Boris a entendu d’autres branches grincer. Ces craquements et ces couinements étaient stressants. Ils donnaient à croire que le pire pouvait arriver à chaque seconde. Bang ! Une autre branche est tombée à quelques centimètres d’eux.
- J’adore cette musique, Boris…
Boris n’avait pas le cœur à badiner ni à tenter de convaincre Julie que cette musique pouvait n’être que le début d’un requiem joué en leur triste honneur. Comme beaucoup d’immigrés, Boris a crié dans la première langue qui lui est venue à l’esprit. Curieusement, ça n’a pas été le russe.
- Help !
Julie, si suave, a juste susurré.
- need somebody…
- Help!
- Not just anybody…
- Help !
- I need someone…
Julie aurait bien voulu continuer, mais Boris lui a mis la main sur la bouche. Dans la vie, il y a un temps pour chanter et un autre pour se sortir de la merde. Boris ne savait pas s’il était dans la merde, mais il savait qu’il avait de la glace jusqu’au cou.
- Il y a quelqu’un ?
Autour, des branches ont continué de craquer. Cette dangereuse ritournelle n’était que sixties pour Julie.
- Won’tyouplease, please, help me…
Elle a monté le ton de quelques décibels encore.
- Help miiiiiiiiii ! Please, help miiiiiiiiiiiiiii !
- Ne vous inquiétez pas, mademoiselle, nous allons vous aider !
Boris Bogdanov s’est senti idiot. Pourquoi personne ne l’avait-il entendu ? Il rageait que le simple petit murmure de la femme étalée sous lui ait alerté le premier homme venu.
Boris Bogdanow n'était pas un macho, il n'était qu'un homme pragmatique. Elle l'avait compris, la réponse ne l'a donc pas surprise. Quand on veut aimer, il faut savoir, mais pour savoir, il faut demander. L'important étant de bien exposer le problème.
- Mon appartement est relié au bâtiment pour personnes âgées, mais pas le tien. L'électricité est revenue chez toi, mais rien ne dit qu'elle ne va pas être coupée encore. Peut-être qu'on pourrait attendre un peu avant de rapatrier tes poissons ?
Boris n'avait pas tout compris. L'équation contenait trop d'inconnues. Julie n'a eu pour ultime stratégie que de se livrer sans compter.
- La chance... euh... disons la probabilité que ça coupe chez toi est bien plus grande que chez moi !
Boris s'est tout de suite frotté le front puis a marché en rond. Il a fait de tête des calculs compliqués, en marmonnant quotients et racines carrées en russe. Puis soudain, ce fut le silence, enfin pas longtemps.
La théorie des noeuds est une science mathématiques complexe qui permet d'expliquer des choses très simples de la vie. Lorsque l'on tire sur un fil d'une pelote de laine emmêlée, parfois elle se dénoue d'un coup, parfois le noeud devient plus gros encore. C'est comme la vie, de petits gestes peuvent entraîner de grandes choses. Et des fois le même geste n'aura pas le même effet.
Mon père a eu la fève, ma mère a eu la couronne, moi, rien du tout. Ils se sont regardés tous les deux. Mon père a inspiré, ma mère a expiré.
Le monde a besoin d’outsiders qui finissent par franchir la ligne d’arrivée en vainqueurs, sinon l’espoir ne serait qu’une course sans fin