Le bréviaire de Saint-Orphée est une oeuvre en dix volumes, considérée comme la plus importante de Szentkuthy. Les éditions Vies Parallèles ont prévues de les publier tous, au rythme d'un par an. Certains volumes avaient déjà été publiés par les Editions Phébus, mais étaient devenus difficiles à trouver.
Dans ce premier opus, l'auteur fait une sorte de commentaire du journal de Casanova. Entrecoupé d'un certain nombre de digressions, sur la peinture (Tintoret…) musique, histoire…..Le livre s'ouvre par un texte consacré à Alphonse de Ligure.
C'est terriblement baroque dans le style, éblouissant d'érudition et de culture. Evidemment qu'il est difficile de tout saisir, en n'ayant pas la même masse de connaissances que l'auteur, et déjà ne maîtrisant pas sur les bouts des doigts, comme lui, le journal du célèbre vénitien. Et donc j'avoue que j'ai un peu décroché à certaines pages. D'autres sont tellement éblouissantes que l'envie de continuer la lecture devient irrésistible. Je me suis quand même dit qu'une édition avec quelques notes n'aurait pas été un luxe.
Une oeuvre vraiment très à part, à lire à petites doses, mais qui réserve des merveilles, mais surtout à ceux qui s'intéressent à l'histoire de l'art et des idées.
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[...] il serre sous chacun de ses bras une multitude de livres contenant le vin européen et combien hétérogène de la «vérité», que composent à parts égales - et sous forme de déchets - rationalisme grec, mathématiques arabes, morale talmudique et droit romain, ceci pour notre mort spirituelle et notre absurdité infinie!
Jamais la danse ne fut autant la danse qu'au XVIIIe siècle. Milieu souverain, le bal oscille entre ébats dionysiaques et raffinement social. Quant à la robe de soirée, ne tient-elle pas à la fois du costume de prêtresse et de la réclame pour hétaïres?
La danse mêle en toute harmonie ;a noce et la gymnastique vestale. Si quelqu'un veut pénétrer l'amour européen - l'essence de son impossibilité aussi bien que l'éternelle volonté d'accomplissement qui le hante -, il se doit d'observer attentivement un couple de danseurs : le texte de notre tragi-comédie s'y lit en lettres criardes!
Imaginez-vous un seul instant Casanova genevois! Non, pareille destinée amoureuse ne pouvait fleurir que dans le giron romain!
Comme l'art exige une technique parfaite, l'amour ne saurait sans virtuosité accéder au bonheur divin.
Venise n'est pas un «milieu» ni un décor pour amourettes, mais la passion même.
Avec Rainer J. Hanshe, Mary Shaw, Kari Hukkila, Carole Viers-Andronico, Pierre Senges, Martin Rueff & Claude Mouchard
À l'occasion du dixième anniversaire de la maison d'édition new-yorkaise Contra Mundum Press, la revue Po&sie accueille Rainer Hanshe, directeur de Contra Mundum, Mary Shaw, Kari Hukkila, Carole Viers-Andronico & Pierre Senges. Rainer Hanshe et son équipe publient la revue Hyperion : on the Future of Aesthetics et, avec une imagination et une précision éditoriales exceptionnelles, des volumes écrits en anglais ou traduits en anglais (souvent en édition bilingue) de diverses langues, dont le français.
Parmi les auteurs publiés : Ghérasim Luca, Miklos Szentkuthy, Fernando Pessoa, L. A. Blanqui, Robert Kelly, Pier Paolo Pasolini, Federico Fellini, Robert Musil, Lorand Gaspar, Jean-Jacques Rousseau, Ahmad Shamlu, Jean-Luc Godard, Otto Dix, Pierre Senges, Charles Baudelaire, Joseph Kessel, Adonis et Pierre Joris, Le Marquis de Sade, Paul Celan, Marguerite Duras, Hans Henny Jahnn.
Sera en particulier abordée – par lectures et interrogations – l'oeuvre extraordinaire (et multilingue) de l'italien (poète, artiste visuel, critique, traducteur, « bibliste ») Emilio Villa (1914 – 2003).
À lire – La revue Hyperion : on the Future of Aesthetics, Contra Mundum Press.
La revue Po&sie, éditions Belin.
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