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Bernard Cohen (Traducteur)
EAN : 9782743652036
250 pages
Payot et Rivages (03/02/2021)
4.06/5   8 notes
Résumé :
Dans les années 60, Andrew Szepessy se retrouve prisonnier à Budapest sans justification, propulsé dans le monde parallèle des geôles de la République populaire de Hongrie, au milieu de détenus accusés de trahison au régime et d'autres délits plus ou moins absurdes.
De cette année marquante de sa jeunesse, il a tiré un récit à le fois drôle, lyrique et poétique, sorte d'ovni de la littérature carcérale et un cocktail inédit d'humour anglo-hongrois.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Nous devons à l'écrivain anglais Ian Mc Ewan le plaisir d'une belle découverte littéraire, celle d'un unique roman en partie autobiographique d'un auteur inconnu d'origine hongroise, Andrew Szepessy, un homme mystérieux, journaliste et scénariste en Angleterre, il fera à l'âge de 20 ans une année de prison en Hongrie dans les années soixante, sans en connaître la raison (!?).
Enfin traduit en français, ce récit nous plonge dans le milieu carcéral hongrois sous régime soviétique.
Si on sait le sujet dramatique et inconcevable, A.S. nous le présente sous une autre réalité, celle du quotidien de ses camarades de cellule, sans trop parler de lui.
Sa belle écriture nous rapproche de la fragilité humaine où l'humour, la dérision sont les garants d'une certaine liberté.
Il nous dresse des portraits uniques et savoureux d'hommes fragiles mais plein de ressources.
A.S. est ému et tendre vis à vis de ce peuple slave avalé par son histoire, ces occupants nombreux mais avec une adaptation remarquable.
C'est un huis-clos dans un univers carcéral, humide et froid, des gardiens rustres, obéissant à un système sans logique.
Mais A.S. a ce pouvoir magique d'introduire la douceur de la nature, les légendes populaires, le vivant.
L'ironie est une arme que l'ont ne peut censurer.
Evadez-vous avec ce plaisir de lecture.


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Né à Brighton de parents hongrois, le scénariste et réalisateur Andrew Szepessy (1940-2018) a été incarcéré un an à Budapest parmi une série de prisonniers accusés de trahison, d'espionnage, voire, comme lui, sans explication. En République populaire de Hongrie au milieu des années 60, la dictature défendait la voix du communisme. le personnage central prend le pouls de la prison où règne un esprit de troupe, rassemble les récits, distille au compte goutte le temps qui s'éternise. A travers une galerie de portraits, il égrène une existence où vibre une foi salutaire en la solidarité et la loi de la débrouille, entre longs silences morbides, passage devant les juges, visites au parloir. Un livre à la première personne qui revient sur une histoire vraie.
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critiques presse (2)
LeMonde
15 mars 2021
Dans « Aux éternels perdants », Andrew Szepessy sonde l’âme des prisonniers dans un roman envoûtant, assemblage de récits oscillant entre satire et conte.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeFigaro
11 mars 2021
Ce récit inédit met à nu la bureaucratie totalitaire des années 1960.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Le Paradoxe est que ceux dont la vie demeure assez simple pour entrevoir la Vérité sont par nature trop pauvres pour en faire quoi que ce soit, tandis que ceux qui sont assez riches et puissants pour agir en sa faveur sont trop éloignés d'elle, et trop absorbés dans leurs petites affaires, pour ne lui accorder ne serait-ce qu'un regard.
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Je ne lui avais jamais dit que je l'aimais. Et pourtant pendant un certain temps avant mon arrestation, j'avais été assez convaincu que, si tant est que l'on puisse savoir ce que signifie "l'amour", c'était ce que j'éprouvais envers elle. Notre histoire s'était développée à son propre rythme, avec l'aisance naturelle des idylles, et nous n'avions ni l'un ni l'autre vraiment tenté d'analyser ce qui était en train de se passer.
Pour la première fois, aussi loin que je me souvienne, je n'avais aucun souci. Le travail marchait comme sur des roulettes ; argent, logement, voiture, tout se révélait plus qu'acceptable ; le printemps s'était épanoui en un été délicieusement précoce. Entre nous, les hauts et les bas initiaux s'étaient aplanis en un rendez-vous permanent. Si nous nous défiions l'un l'autre de tout romantisme échevelé, je me surprenais à devoir reconnaitre que je ne vivais que pour les moments où nous étions ensemble. Nous nous parlions tout le jour et la moitié de la nuit, et à chaque fois nous découvrions qu'il nous restait plus de questions encore à poser, de pensées à exprimer, que lorsque nous avions commencé.
Les derniers temps, j'avais délibérément évité toute allusion à l'amour, en particulier dans sa version avec un grand A : il semblait inutile de s'appesantir sur une évidence, et je ne voulais pas qu'elle ressente la moindre pression. Et puis, un beau matin, il a été trop tard et nous n'avons plus eu loisir de discuter la chose.
Le règlement de la prison permettait à chaque incarcéré de rester en contact avec une seule personne dans le monde du dehors. Cela m'a plongé dans un sérieux dilemme. Je n'avais pas d'autre preuve tangible de ce qu'elle éprouvait réellement envers moi que mes sentiments pour elle, et aussi mes souvenirs, si personnels : rien de très objectif, donc.
Il m'a paru qu'il ne serait pas déraisonnable d'envisager que le brusque changement de situation ait un certain effet sur notre relation. Après tout, qui pourrait la blâmer si le jour sous lequel elle me voyait présentement n'était pas aussi radieux que jadis? De mon côté, il était fort probable que j'allais espérer d'elle davantage que ce qu'elle devait être en mesure de me donner. Dans tous les cas, il semblait clair que je pouvais difficilement considérer comme acquis qu'elle se réjouisse de mes attentions, désormais que celles-ci allaient être un poids davantage qu'un plaisir.
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