L'auteur, un journaliste français, a réussi à faire trois séjours en Corée du Nord, sous bonne garde, bien évidemment.
A l'occasion d'une de ses visites, constatant qu'absolument tout le monde portait un badge avec la photo des leaders, il a posé une simple question à son guide : "que se passe t-il lorsque l'on perd son badge ?" et la réponse qui lui a été donnée lui a inspirée cet ouvrage absolument sidérant.
Bien sur, depuis le "
Pyongyang" de
Guy Delisle ou "
Nouilles froides à Pyongyang" de
Jean-Luc Coatalem, on connaît un peu mieux les conditions de vie absolument ignobles et absurdes des habitants du pays le plus fermé du monde, pour cause de dictature vraiment efficace.
Mais cette bande dessinée nous montre jusqu'où va le système pour éliminer ceux qu'elle considère comme des traîtres, et ce, pour des fautes insignifiantes à nos yeux ou des actes qu'ils n'ont pas toujours commis eux-mêmes, car lorsque le régime estime qu'il y a eu faute ou trahison, c'est toute la famille du traître qui est punie sans exception, les parents, les conjoints, les enfants, tout le monde est alors humiliés, envoyés dans des camps, torturés...
Je n'ai pas trop accroché avec les dessins, à l'exception des magnifiques portraits sur fonds rouges.
Les dessins sont épurés, à l'image de ce pays qui semble totalement vide, comme un décors en carton pâte, car les lieux visités sont ceux choisis par le régime et non par les touristes eux-mêmes, ça va de soi !
Ce roman graphique est véritablement instructif, mais il met vraiment mal à l'aise, car malheureusement, il ne s'agit pas d'une fiction, mais du reflet des conditions de vie réelles de tout un peuple complètement abandonné à son sort.