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EAN : SIE22021_9125
Fayard (30/11/-1)
3.94/5   9 notes
Résumé :


Le roman met en scène la guerre du Transvaal. D'après Lourdes Rubiales, de l'université de Cadix, le personnage de Dingley, que les auteurs opposent à sa femme d'origine française, est inspiré de Rudyard Kipling, « illustre écrivain » que les Tharaud attaquent très durement en même temps que la politique coloniale anglaise et, plus généralement, l'Angleterre victorienne et l'esprit anglo-saxon.

Cela n'empêche pas, par ailleurs, une fo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Un  format in-8°, format qui a beaucoup de charme, tombé en désuétude depuis fort longtemps à 2francs 95 . Pour la petite histoire 10 ans plus tard le même ouvrage mais conforté vaudra 50 francs le prix de l'inflation de la littérature pendant la seconde guerre mondiale
Une superbe photo aux couleurs très vintage (premières décennies) d'un homme ressemblant à Rudyard Kipling (est-ce lui ?Dingley ou Zanini en noeud pap le chapeau en moins?)
Voilà pour la forme
Pour le contenu Prix Goncourt 1906 quand même, pas très épais, le livre, on peut donc supposer en l'ouvrant que la qualité sera au rendez-vous pour l'époque du moins Elle y est !
Deux écrivains donc qui conversent sur un autre écrivain Dingley parti en Afrique du sud pour couvrir la guerre des boers ou/et trouver matière à son livre en gestation
Une ode à l'empire Britannique, à la fierté de l'anglais qui voit ses tommies mettre la raclée à quelques familles paysannes de boers mal dégrossies

Dingley, en écrivain à la notoriété bien assise prône le bon droit et l'honneur de la guerre impérialiste britannique dans ses écrits. Lorsqu'il est sur le terrain même de la guerre il n'est pas capable de voir où réside l'honneur et le courage

Méprisant pour les boers en qui il voit une horde de gueux mal chaussés habillés, inférieurs en nombre, mal armés, qui guerroient avec femmes, enfants et cafres et qui pourtant tiennent tête à la plus grande armée coloniale du monde Des pertes abyssales des troupes britanniques

Encensant les armées britanniques qui répriment tout ce qui s'oppose a la loi anglaise il cautionne brutalité avec un grand fatalisme et sans états d'âme.

D'une bonne moralité bien pensante , dans ses écrit, il se gorge de mots forts et convenus et lorsqu'il est sur le terrain il est incapable de comprendre ce qu'est la vie, niant l'atrocité des champs de bataille, les chevaux agonisants, les cadavres, la peur, la souffrance et les enfant et les femmes qui meurent dans les camps de concentration considérant cela comme un moindre mal !

Seule la mort de son garçon le rendra plus lucide et humain. Il publiera une critique sévère mais justifiée du déroulement de cette guerre, sans toutefois remettre en cause la grandeur de l'empire et sa notoriété en pâtira.

Livre court mais dense tout y est les questionnements et les réponses malheureusement pas toujours les bonnes mais il faut se rappeler l'époque du colonialisme auquel tout le monde adhérait littérateurs, militaires et peuples dominants
Une bonne vision de la hiérarchisations des races et des peuples de cette époque, des valeurs et vertus qui faisaient loi et qui permet de voir le chemin accompli aujourd'hui même si c'est loin d'être parfait et qu'il y a encore beaucoup à faire

Belle remarque philosophique « Chaque homme possède dans son sac une réserve de bonheur, moi j'ai vidé la mienne » dit Rhodes (illustre personnage propriétaire millionnaire des mines de diamants d'Afrique du sud), Dingley aussi
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Goncourt n°4 (1906).
Dingley est un romancier à succès envoyé en Afrique du sud pour couvrir la guerre des Boers. Il justifie toutes les atrocités commises par le nationalisme et la grandeur de l'empire britannique. Quand il perd son jeune fils unique, il est ébranlé mais il refuse de se laisser aller à des considérations personnelles au nom de la grandeur nationale. de retour à Londres, l'immense écrivain ringardisé tombera dans l'oubli. On pense à Kipling. Petit livre intéressant, écriture alerte, captivant. Publié en 1906, à lire en gardant à l'esprit l'histoire à venir au XXème siècle avec ses idéologies et guerres qui coûteront la vie à tant d'êtres humains.
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Je continue ma promenade au pays des Goncourt. Celui-ci, édition 1906, m'a beaucoup plu. Critique acerbe du colonialisme et de nos voisins anglais, on ne s'ennuie pas une seconde dans ce récit court mais alerte et qui nous transporte jusqu'en Afrique du Sud.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
— Pouvez-vous croire, mon ami, que votre homme deviendra meilleur à massacrer de malheureux paysans? La guerre fait des héros avec ceux qui ont le cœur naturellement bien placé; mais j'imagine que chez les autres elle ne développe le plus souvent que des instincts de brute.

— Idée de clergyman ou de Français, ma chère ! Un homme est un héros pour moi du moment qu'il travaille à une œuvre puissante. Eh ! sans doute, mon voyou ne sera jamais un gentleman, mais sur ses instincts de brute, comme vous dites, se bâtit l'Empire.
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Tous deux (2 enfants blancs) se sont d’abord regardés avec une méfiance comique, mais ils se sont vite entendus pour taper sur les cafres, et, dans le sentiment de supériorité sur ces pauvres négrillons , ils sont devenus de bons camarades
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- Non, répondit Dingley avec une ironie anglo-saxonne ; nous ne sommes pas des conquérants ; nous sommes les aménageurs dès la terre, des entrepreneurs qui construisent des maisons sur des terrains vagues, des télégraphistes, des conducteurs de locomotives, des chercheurs d’or, des éleveurs de moutons ; nous faisons les petits métiers ; nous sommes nombreux et pauvres ; nos terres sont arides ; il faut sortir de notre île pour vivre.
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Bien qu’aristocrate de nature et d’éducation, il se sentait frère de ces voyous, humbles moyens d’une œuvre immense : l’Arbre de l’Empire s’enracinait dans cette misère et cette ivresse ; et le thème du roman qu’il cherchait en vain depuis des semaines bondit dans son esprit, comme en été, le soleil à l’horizon d’une plaine : l’histoire d’un voyou de Londres régénéré par la guerre.
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Il se représentait avec dégoût la vie de ces misérables dans Londres ; maintenant, ils allaient partir, coucher sur la terre nue, exposer leur vie ; au service de la Reine, ils retrouveraient quelque noblesse.
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