Petit résumé : l'héroïne, Sandra Khan, débarque dans un petit bled perdu, limite "trou du cul du monde" dans lequel le shérif a tout pouvoir. Ouaip, comme dans les bons vieux western. Manquait plus que
Blondin !
Heu, pardon, je m'égare.
Sandra enquête sur plusieurs familles de touristes, qui, en route pour Las Vegas, y ont mystérieusement disparu. La police locale, puis le FBI ont même laissé tomber l'enquête. Mais Sandra compte bien la résoudre à elle toute seule.
Inutile de dire que l'arrivée d'une journaliste fouineuse ne soulève pas l'enthousiasme dans la riante bourgade (ironie). C'est qu'ils tiennent à leur tranquillité, ces bouseux.
Dans cette charmante petite ville, l'omertà règne en maîtresse de maison. La loi du silence, pas un mot.
Et pour être sûr qu'il ne subsistera pas de malentendu, on lui fait comprendre qu'elle n'est pas la bienvenue.
Comment ? Non, pas au moyen d'une banderole où il serait noté "Casse-toi, pauv'conne", mais plus simplement en tentant de la tuer.
Radical, moi j'aurais bien compris le message cinq sur cinq, mais vu que nous avons affaire à une super héroïne, têtue et courageuse, elle va rester et résister aux pressions pour découvrir la vérité....
Résiste, prouve que tu existe.
Et voilà, on tombe dans le cliché éculé (pas de mauvais jeu de mot) du héros américain, sans peur et sans reproche, qu'on connaît déjà par coeur.
C'est la première chose qui m'a agacée...
La particularité de ce polar, hormis Wonder-Woman, c'est que le meurtrier se transforme aussi en narrateur (par intermittence) et dont l'identité est découverte rapidement. On ne se ficherait pas de moi, par hasard ??
Je n'ai rien contre, si, dans le cas présent, ça n'enlèverait pas une bonne partie du suspense.
Oui, le suspense est tué net. Alors que dans les épisodes du lieutenant Columbo, le fait de connaître et de voir l'assassin à l'oeuvre, ne me tue pas le suspense, ici, oui !
Mais alors, le complot orchestré par les habitants de la ville pour qu'elle abandonne l'enquête tombe à l'eau. Logique, quand tu brilles par ton absence...
Ceci était la deuxième chose qui m'avait dérangée. Là, je vais vous parler de la troisième chose qui m'a horripilée.
Le côté "anti mec" de notre héroïne m'a dérangée fortement du fait que ça devenait plus cliché qu'un cliché.
Sandra est lesbienne, je m'en fiche, c'est sa vie et elle fait ce qu'elle veut. Comme par hasard, elle vit à San Francisco (clichééé, ton univers impitoyable, pam, pam, pam *air connu*) et tous les hommes qu'elle croisera dans le premier tiers du livre sont des porcs, des cons, des losers, des enfoirés, bref, des clichés sur pattes qui ne pensent qu'à la déshabiller du regard et plus, si affinités.
Vous m'croyez pas ? Rencontre avec un autochtone non dégrossi :
"Un gars en salopette est accoudé à la portière de droite et sourit en mâchonnant un brin de quelque chose.[...]. du regard il m'enlève mon chemisier et mon pantalon, il s'attarde sur l'entrecuisse et remonte vers mon visage."
Oh, le patelin serait-il le rendez-vous de tous les obsédés du pays ? Une sorte de "no man's land" pour pervers échoués ? Un endroit où le reste de la populace les parquerait ?
Puisque nous sommes en train de patauger lamentablement dans les clichés, je vous en offre un autre, tellement gros que vous allez pas me croire, pourtant, c'est vrai : Sandra croise un habitant sympathique (enfin !). Devinez quoi ? Il est homo (et persécuté, of course, nous sommes au pays du cliché).
Le guide touristique, édité par l'office du tourisme, devait indiquer : charmante bourgade habitée par des beaufs de première classe, des paumés première catégorie, des enfoirés de premiers choix, des attardés de tous poils, homophobe et obsédés par les femmes, les considérant tout au plus pour des objets de plaisir et accessoirement pour des bonniches.
Trop gros, trop cliché, trop "il est gentil l'homo et il est méchant l'hétéro".
La façon dont est traité le thème de l'homophobie ne m'a pas convaincue, trop simpliste, trop "cliché" (désolé pour la répétition, mais l'auteur l'a cherché).
Dois-je vous préciser que j'ai moyennement aimé ou vous avez compris ?
Ironie...
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