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EAN : 9782290324677
282 pages
J'ai lu (05/09/2003)
3.22/5   30 notes
Résumé :
Avril 1575. La communauté juive de Venise est en danger. Le cadavre d'un petit garçon est découvert près du ghetto.

Attisée par un moine franciscain fanatique, naît une odieuse rumeur : cet assassinat serait un crime rituel. Les Juifs utiliseraient du sang d'enfants chrétiens pour confectionner leurs galettes de Pâques.

Si la rumeur se révéla fondée ou si, simplement, il était avéré qu'un Juif était le meurtrier, cela contraindrait le... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Venise, 1575. Même si elle est sincèrement éprise de Joseph, son fiancé, Rachel da Modena rechigne à compléter son trousseau et à fixer la date du mariage parce qu'une fois mariée, elle devra se consacrer à son foyer et abandonner ses escapades hors du ghetto. Au grand dam de sa mère, l'intrépide jeune fille n'aime rien tant que de fréquenter les ateliers de peinture de la ville, particulièrement celui du Titien où elle se frotte à l'aristocratie vénitienne. Mais la liberté dont elle jouit, et avec elle tous les membres de la communauté juive, est mise à mal le jour où l'on découvre le cadavre d'un enfant dans un canal près du ghetto. Alors, les vieilles superstitions se réveillent et l'on murmure de plus en plus fort que les juifs tuent les enfants chrétiens pour fabriquer le pain de Pâques avec leur sang. C'est là une opportunité en or pour Bernardino da Montova, un moine franciscain nouvellement arrivé en ville qui en profite pour attiser la haine des juifs qu'il rêve de voir chassés de la ville, voire du pays. Pour laver l'honneur de sa communauté, Rachel décider de mener l'enquête et de débusquer le véritable meurtrier.

Avis mitigé après la lecture de ce polar historique pas tout à fait convaincant. D'abord, il faut oublier le côté polar qui est ici un peu délaissé au profit de l'Histoire. Il y a donc crime mais pas d'enquête puisque le coupable est tout trouvé : c'est un juif, peu importe lequel, pourvu qu'on livre à la justice un membre de cette communauté tolérée mais pas appréciée. Ensuite les personnages sont assez manichéens. Rachel la jeune juive est parée de toutes les qualités, belle, rebelle, éprise de liberté, féministe avant l'heure et à l'opposé le moine franciscain et ses acolytes ne sont que noirceur, fourberie et intégrisme. Et pour finir, le roman est trop court pour être approfondi et cohérent. On passe donc, à la vitesse grand V, de cette affaire de prétendu crime rituel à la grande peste qui s'est abattue sur la ville et le continent européen telle une punition divine. le tout est parsemé de bons sentiments, de traditions juives, avec une pointe d'amour saphique peu crédible.
Heureusement, tout n'est pas mauvais, Maud Tabachnik s'étant bien documentée sur l'époque et la ville. Les belles descriptions de la bouillonnante Sérénissime et le contexte géopolitique bien expliqué sont les points positifs d'une histoire à deux doigts de sombrer dans le mièvre. Il est, en effet, intéressant de découvrir l'opposition de Venise avec Rome où le pape enrage de voir les juifs bénéficier d'une relative liberté sur les terres du doge. Mais si l'enjeu est religieux, il est surtout économique. La Turquie est l'alliée des juifs et les offenser fermerait la porte aux échanges commerciaux vénitiens, laissant à quai sa marine marchande et ses grandes ambitions.
En bref, le sang de Venise est divertissant, bien documenté, facile à lire mais il ne faut pas trop en attendre sous peine d'être déçu.
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Nous sommes en 1575 à Venise.
Le Conseil des Pregadi cloître les juifs dans un ghetto. Ce quartier, au nord de Venise, confine les Levantins, les Séfarades et les Ashkénazes à l'écart, derrière des murs. Deux portes se ferment, s'ouvrent au rythme du jour et de la nuit. Rome les craint. La communauté juive est puissante.
Parmi eux, Rachel da Modena, une jeune fille insoumise, indomptée, rétive, rêve de liberté. Fille de Asher, un banquier très respecté, elle est promise à Joseph et a pour amie Sofia Gritti, descendante du célèbre doge Gritti. Avec sa protectrice, elle goûte les joies de la vie et de l'esprit lors de quelques après-midi volés au ghetto ; fugues de quelques instants pour un plaisir innocent. Rachel ne veut pas vivre recluse, elle souhaite s'affranchir du joug des traditions.

Le roman commence au petit matin. Une boulangère découvre dans le canal le corps d'un petit garçon. le crime est atroce, l'enfant est vidé de son sang.

Cette monstruosité ne peut être perpétrée que par un juif ! Arrive alors Bernardino da Mantova, un franciscain et prédicateur. « Il était long et maigre, enveloppé d'une robe de bure sombre sans couleur définie ». Chargé de l'enquête, il brûle d'accuser ce peuple diabolique.
Tandis que Rachel, elle, n'aspire qu'à défendre et disculper les siens.

Les pages se tournent, l'histoire progresse, de vilenies, de complots, de désespoirs, nous nous dirigeons vers le fléau. La peste.

.
J'ai beaucoup aimé ce livre. L'écriture est belle, les personnages complexes, certains dignes, libres, et honnêtes d'autres odieux, sanguinaires et inhumains. Nous vivons cette époque et nous nous en délectons. Cependant, sans vouloir éreinter le roman, je joindrai une critique à mes appréciations. On ne peut pas dire que cela soit un vrai polar. L'intrigue est faible, il me semble que l'auteure l'oublie et la sabote. le drame est horrible, surtout lorsqu'il est au pluriel, il aurait donc mérité plus de mystère, de profondeur et un dénouement surprenant et non convenu.

Une phrase…
Lors d'un passage du livre assez rude, Asher, le père de Rachel demande à Reb, un personnage du livre : » Reb, Reb, demandez donc à Dieu pourquoi il détourne si souvent sa face de nous. »
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A Venise, au 16e siècle, une communauté juive assez importante vit dans un quartier appelé le Ghetto. Des meurtres d'enfants assez horribles ont lieu tout près et la population vénitienne, assez prompte à trouver un bouc émissaire et encouragée par quelques prédicateurs antisémites, accuse les Juifs. Pour la communauté, c'est un coup dur... Rachel Da Modena, fille d'un banquier du ghetto, décide de prouver que son peuple est innocent et pour cela, elle est prête à sacrifier sa réputation...

Un très intéressant roman policier qui nous en apprend plus sur les conditions de vie du peuple juif au 16e siècle à Venise. Les personnages sont bien campés, le décor nous semble familier et ce roman se lit d'une traite, ou presque! Seule la fin m'a déçue, car j'aurais aimé suivre les aventures de Rachel plus longtemps. Cette féministe avant l'heure est très attachante, écartelée entre le respect des traditions de son peuple et sa curiosité de l'époque. du coup, la fin du livre m'a semblée bâclée, c'est un peu dommage...
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Suivant le conseil de Claudialucia, je me suis promenée dans le Ghetto en 1575, à la veille d'une peste meurtrière.A la veille de Pâques, un enfant est repêché, mort, dans un canal proche du Ghetto. Inutile de chercher l'assassin, les coupables désignés sont les Juifs et le motif : meurtre rituel. Des notables sont pris en otages. Un moine franciscain attise le ressentiment contre la Communauté juive....

Rachel da Modena, fille du banquier Asher, intelligente, belle, éprise de culture, qui a pour amie Sofia Gritti va mener l'enquête qui innocentera les Juifs.

L'enquête se traîne dans la première moitié du livre - forcément puisque personne ne cherche le coupable - elle est rapidement résolue ensuite. Ce n'est donc pas un thriller qui va vous faire tourner les pages.



L'intérêt est ailleurs : dans la promenade dans Venise du 16ème siècle au temps du Titien.

Je me suis surtout intéressée à l'analyse géopolitique : Venise commerce avec La Sublime Porte. Les Juifs établis à Smyrne, Constantinople ou Salonique sont des intermédiaires obligés. Après la Bataille de Lépante Venise est en rapport de faiblesse avec les nouvelles puissances L'Espagne et l'Autriche qui menacent sa suprématie. le Pape exige des gages de Venise, le sacrifice du Ghetto en est un, bien que le Saint Père ne croit pas aux meurtres rituels....Entre deux pages je devine la figure du Duc de Naxos, narrateur de la Senora de Catherine Clément.
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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« Les Juifs furent expulsés d'Angleterre en 1290, de France en 1306, d'Espagne en 1492, du Portugal en 1497. »

Venise par pragmatisme fiscal refusa d'emboîter le pas aux nations chrétiennes et opta pour une solution plus douce : en 1516, elle les regroupa dans le quartier du ghetto.

L'action de ce roman se déroule en 1575. La puissance commerciale de la république vénitienne périclite, sa suprématie maritime est mise à mal par les attaques incessantes des pirates.

Pour maintenir son rang la cité lacustre doit renforcer ses relations économiques avec l'empire ottoman, ennemi déclaré de la chrétienté. Mais elle a besoin « sinon de l'approbation, du moins de la neutralité de Grégoire XIII »

La communauté juive devient le jouet de ces batailles politiques. Venise va-t-elle sacrifier, pour plaire au Pape, les habitants du Ghetto ? C'est ce qu'elle semble avoir décidé et sa tache lui est facilitée par les événements criminels qui secouent la cité.

le cadavre exsangue d'un jeune garçon est découvert non loin du Ghetto. Pain béni pour la raison d'état. Les discours fanatiques d'un moine franciscain qui accuse les Juifs de saigner les enfants chrétiens en vue de préparer leurs galettes de Pâques, feront le reste.

La plume de Maud Tabacchnik ressuscite le Venise du XVI siècle grouillant de vie, de fastes et de richesses. Elle nous conduit dans les ateliers des artistes les plus légendaires ; dans les palais officiels, richement ornés pour les personnages les plus illustres ; nous assistons aux séances du tribunal de la Sainte Inquisition ; nous traversons la ville bruyante et festive, échouons dans les prisons secrètes de la république.

Elle nous décrit les deux mondes qui s'opposent : celui des Juifs et de ses multiples communautés, celui des « gentils » et de ses multiples intérêts. La haine, la jalousie l'ignorance et le fanatisme les dressent les uns les autre et pourtant deux femmes, l'une juive, l'autre chrétienne refusent cet engrenage de violence et cherchent par-delà leur différence, la vérité.

L'une refuse de se soumettre à la raison d'état l'autre au fatalisme et aux traditions séculaires. L'une et l'autre, mues par l'amour de la justice, de la vérité, de l'amour, démasquent les véritables coupables et font reculer la raison d'état, qui ne demande qu'à s'adapter à la nouvelle donne bien plus favorable aux intérêts de la ville.
Lien : http://mazel-livres.blogspot..
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Elle se dégagea et considéra les trois hommes aux expressions pétrifiées qui la regardaient sans mot dire .
mais qu'y a-t-il donc, par pitié?
Vitale la serra plus fort contre lui.
La peste est revenue , plus forte que jamais.
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Nous avons la chance de mon pères ne nous aient pas choisi, pour toi , un garçons contrefait ou un vieillard riche mais sénile, et pour moi un laideron à cervelle d'oiseau mais assise sur les pièces d'or et de bonne réputation des siens.
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Elle trouvait que Calimi sentait la mort , et , ,n'était généreuse fidélité , elle se serait volontiers passé de ses visites.
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Le dottore Calimi, lui, trouvait la mort esthétique même si elle abimait les corps. Il avait souvent observé combien la mort, qui faisait si peur, amenait de soulagement et même de joie sur les visages de ceux qui étaient passés de vie à trépas. Comme s'ils avaient enfin atteint le but fixé depuis leur naissance et qu'ils n'avaient plus à lutter ni à craindre.
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Fantasmagorie ininterrompue de couleur, de lumières et de sons comme Venise n'en avait jamais connu auparavant .
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