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EAN : 9782070147144
160 pages
Gallimard (30/11/-1)
3.28/5   50 notes
Résumé :
Quatrième de couverture:
«Mais vous êtes qui?, demanda-t-il en me fixant. Celui qui est indiqué sur le billet, répondis-je, je suis Tadeus. Je ne vous connais pas, répliqua-t-il. Mais vous connaissiez Isabel, dis-je, c'est pour cela que vous me recevez dans votre appartement, le nom d'Isabel a éveillé votre curiosité. Isabel appartient au passé, répondit-il. C'est possible, dis-je, mais je suis ici pour reconstruire ce passé, je suis en train de faire un mand... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Antonio Tabucchi (1943-2012) acheva l'écriture de Pour Isabel peu de temps après celle de Requiem, en 1996. Les deux romans magnifiques se font écho. Tabucchi publia Requiem (en portugais) de son vivant en 1996 et donna des instructions afin que Pour Isabel paraisse après sa mort (2013) comme s'il voulait nous envoyer un petit signe lumineux depuis l'au-delà.
Requiem se compose de neuf chapitres qui correspondent aux neuf épisodes de la liturgie du requiem. Pour Isabel se compose également de neuf chapitres qui suivent les neuf cercles successifs du mandala. Un mandala est un dessin cosmique circulaire composé de neuf cercles de sagesse qui se resserrent progressivement autour de ce qui recherché.
Waclaw Slowacki alias Tadeus, personnage de Requiem est-ou était- un écrivain. Il prétend en plaisantant venir de Sirius, Constellation du Chien . Il cherche à établir les conditions exactes de la disparition d'Isabel, la femme aimée autrefois au Portugal, à l'époque de la dictature de Salazar. L'enquête débute à Lisbonne auprès de Monica une amie d'enfance qui suggère qu'Isabel est morte en prison mais la vieille nourrice la contredit en expliquant à Tadeus qu'elle s'est enfuie de la prison, sous une autre identité. Des rumeurs prétendent qu'elle était enceinte. Peut-être de Tadeus. L'enquête nous emmène alors à Macao, dans des grottes dédiées au poète Camoes avant de revenir en Europe dans les Alpes suisses chères à Hermann Hesse puis de finir en Italie en compagnie de Dante. En tout il y aura neuf témoins, hétéroclites.
Au début l'intrigue paraît réaliste et témoigne comme dans Pereira prétend des luttes clandestines , de la violente répression et des disparitions de jeunes gens non élucidées sous Salazar. le voyage dans le passé n'est cependant pas triste du tout, on écoute du jazz en buvant des cocktails élaborés par de bons barmen, du Porto blanc, de l'absinthe, breuvage interdit ; on pêche des grenouilles qu'on déguste à la provençale, de délicieux plats portugais ; on sourit aussi beaucoup. Très vite comme dans Nocturne indien, l'enquête sur Isabel a priori réaliste se double d'une quête intérieure à la fois spirituelle et poétique. Les lieux deviennent imprécis, les témoignages sont de plus en plus brouillés, opaques ou sibyllins comme dans un rêve éveillé . le narrateur s'avère être aussi insaisissable qu'Isabel. Il n'impressionne plus les pellicules polaroïds. le Temps s'efface. Des personnages romanesques apparaissent : Magda ou Xavier de Nocturne Indien, un prêtre et un lama extravagants, un poète européen vêtu de blanc comme un fantôme. On en arrive au dernier témoin du dernier cercle. Moment magnifique qui rappelle Dante retrouvant Béatrice.
« Il est temps de rentrer, dit-il, la recherche est terminée. Il s'accroupit et souffla sur le sable. le cercle s'annula ».
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Qui était Isabel ? Que lui est-il vraiment arrivé ?


Certains ont fait courir la rumeur de sa mort, de son suicide pour être exact… Mais, pour ses proches, Isabel n'était pas femme à renoncer d'elle-même à la vie. Dans un Portugal en pleine crise politique et identitaire, où il ne fait pas bon de ne pas adhérer au parti unique, les idées révolutionnaires d'Isabel ont pu lui attirer de gros ennuis… Trente ans après l'annonce de sa mort dans le journal, un homme va mener l'enquête, accumulant les témoignages de ceux qui ont connu, de près ou de loin, la jeune femme, afin de se rapprocher au maximum de la vérité… Ses pas le mèneront de Lisbonne à Macao, puis à Naples. Mais qui est-il ? Quelles sont ses véritables intentions et que s'apprête-t-il à découvrir ?


Tadeus est un narrateur pour le moins mystérieux, dont on ne sait rien, si ce n'est qu'il est écrivain. On ignore tout des motivations qui le poussent à mener cette enquête sur une histoire vieille de plusieurs décennies. Néanmoins, difficile de ne pas être pris d'intérêt face à cette étrange affaire. Les témoignages découlent les uns des autres, chacun permettant d'approcher le prochain témoin et ainsi d'enrichir l'histoire de nouveaux indices. le portrait d'Isabel se fait de plus en plus net, au fur et à mesure des révélations, sans pour autant apporter des réponses satisfaisantes aux questions du narrateur (et aux nôtres !).


L'enquête se construit à la façon d'un mandala, fait de cercles concentriques indépendants mais qui se rejoignent en un point précis pour former un cercle plus petit, chaque information permettant de se rapprocher un peu plus de la vérité. « Pour Isabel » est un texte étrange et fascinant, à la limite de l'onirisme, qui abaisse les frontières du temps et de l'espace pour nous conduire dans son propre univers. La langue de l'auteur y est particulièrement riche et belle. Elle nous imprègne et nous pénètre et rend ce court roman difficile à lâcher !


Entres révélations surprenantes, conversations métaphysiques et raisonnements intimes, Antonio Tabucchi nous entraîne dans une enquête passionnante et énigmatique, sur fond d'histoire du Portugal. Un roman posthume qui donne envie de découvrir l'ensemble de l'oeuvre de l'auteur !
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Il vague distraitement abandonné, il est quelqu'un qui cherche.

Le narrateur, Tadeus Slowacki est celui qui cherche. Il enquête sur la disparition d'Isabel à Lisbonne durant le régime militaire de Salazar.
Ce roman est écrit comme un mandala qui traverse le temps et l'espace. Dans une tournure ésotérique et métaphysique.

Il se lit progressivement en 9 cercles qui sont autant de témoins ayant connu Isabel à des degrés divers selon les liens qui les unissaient.
Sans repère spatio-temporel et sans point cardinal, chaque cercle fait rapprocher en son centre la présence lumineuse d'Isabel.

Mais qu'est-ce qui existe vraiment ? Qu'est-ce qui est réel et ne l'est pas ? Que cherche le narrateur ?

Comme le disait Antonio Tabucchi dans un entretien en 2009 " Peut-être qu'au fond, notre vie n'est qu'une quête de nous-mêmes".
Ce roman écrit en 1996 sur plusieurs années est ici publié à titre posthume selon la volonté d'Antonio Tabucchi.

J'ai beaucoup aimé "Pour Isabel" qui peu à peu nous détache du visible et nous interroge sur notre réalité. le présent, le passé et le futur sont abolis dans un instant qui ne demande qu'a être cueilli.

J'ai fortement ressenti l'attachement de l'écrivain italien au Portugal et toute son admiration pour l'oeuvre de Fernando Pessoa dont il était traducteur.
J'ai retrouvé avec plaisir dans la lecture de ce livre la même sensibilité d'écriture et les mêmes questionnements sur la vie.

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Pour Isabel : Un mandala est le roman d'une quête, celle de la connaissance. Tadeus Slowacki, le narrateur du récit, est à la recherche d'Isabel Queiroz do Monte, disparue sous la dictature de Salazar il y a une trentaine d'années : qu'est-il advenu d'elle à la suite de son emprisonnement à Caxias, une prison politique du Portugal ? Il va de témoin en témoin, chacun l'orientant vers le suivant, susceptible d'en dire davantage, mais qu'apprenons-nous vraiment d'elle, lorsqu'il s'agit de taire, de protéger, de distinguer le vrai du faux, de faire la part des ouï-dire ? Publié à titre posthume selon la volonté de l'auteur et ramenant des personnages récurrents de son oeuvre (ce qui m'aurait échappé si je ne l'avais pas lu dans la Note sur Pour Isabel de Bernard Comment qui fait suite au texte), ce roman ravive mon envie de me replonger dans la prose élégante de cet écrivain engagé que je considère depuis longtemps comme l'un de mes préférés.
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Roman posthume de l'auteur et, à ce titre, l'on ne sait jamais si cette non-publication était volontaire, si l'auteur l'aurait publié ou l'aurait publié tel quel sans retouche.

La langue, j'ai la chance de le lire en V.O., et le style sont ceux auxquels Tabucchi nous a habitués, clairs, limpides, avec son amour pour le Portugal où il a vécu et pour l'Inde, à l'instar d'Herman Hesse.

Mais, il m'est resté un sentiment d'inachevé. Certes les cercles concentriques du mandala créent une unité, mais l'utilisation du je parfois pour des tiers parfois pour le narrateur embrouille quelque peu. Il manque des liants. Et l'onirisme dont l'auteur teinte son histoire m'a laissée de marbre. Donc, oui, j'ai aimé, mais ne referme pas ce livre avec l'enthousiasme que d'autres ouvrages avaient fait naître.
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critiques presse (1)
LaPresse
20 janvier 2015
Construite comme un mandala, l'intrigue progresse en cercles concentriques pour se rendre jusqu'au noyau central de la vérité. Chaque cercle est un court chapitre dans lequel Tadeus rencontre quelqu'un qui a connu Isabel. Il est permis de croire que Tadeus, écrivain dont les histoires se répètent dans la réalité, est la voix de Tabucchi.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Mais vous êtes qui?, demanda-t-il en me fixant. Celui qui est indiqué sur le billet, répondis-je, je suis Tadeus. Je ne vous connais pas, répliqua-t-il. Mais vous connaissiez Isabel, dis-je, c'est pour cela que vous me recevez dans votre appartement, le nom d'Isabel a éveillé votre curiosité. Isabel appartient au passé, répondit-il. C'est possible, dis-je, mais je suis ici pour reconstruire ce passé, je suis en train de faire un mandala.
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Je travaille avec des poudres colorées, répondis-je, un cercle jaune, un cercle bleu, comme dans une pratique tibétaine, et pendant ce temps le cercle se rétrécit vers le centre, et j'essaie d'atteindre le centre. Dans quel but ?, a-t-il demandé. J'ai aussi allumé une cigarette. C'est très simple, accéder à la connaissance.
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Obsessions privées, regrets personnels que le temps érode mais ne transforme pas, comme l'eau d'un fleuve émousse ses galets, fantaisies incongrues et inadéquations au réel, tels sont les principaux moteurs de ce livre.

Justification sous forme de note.
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" Les mandalas doivent être interprétés, dit il d'un air savant, sans quoi il serait trop facile de chercher le centre, regardez bien au centre, ,il ya une lune que je vous ai dessinée, interprétez là à votre gré, j'espère que la sensibilité vous guidera..
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La photographie, comme la musique, cueille l'instant que nous ne réussissons pas à cueillir, à savoir ce que nous avons été, ce que nous aurions pu être, et contre cet instant il n'y a rien à faire. (p.87).
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