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Anne-Marie Ozanam (Éditeur scientifique)
EAN : 9782251799148
224 pages
Les Belles Lettres (15/10/2002)
4.1/5   20 notes
Résumé :
La Vie d’Agricola, victime de Domitien, c’est, dès 98, l’occasion pour Tacite de peindre les noirceurs de la tyrannie. Le récit des campagnes victorieuses du général entraîne le lecteur aux limites du monde connu, face aux sauvages Calédoniens qui luttent pour leur liberté.
La Germanie présente les terres du Nord, qui échappent au contrôle de Rome. L’image des rudes Germains, à la fois vertueux et inquiétants, tient parfois du mythe.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Irremplaçable texte .

Tacite résume ici à peu près tout ce qu'il est possible de lire sur les germains antiques ( rédigé par des contemporains ) .. .

Le texte est très accessible et plaisant , avec un réel sens du détail et un grand nombre de ces informations ( plus ou moins triviales ) sont actuellement confirmées par l'archéologie ( c'est assez impressionnant ! ) ou par la mythographie germanique ....

Néanmoins plus on monte vers le nord ( dans ce récit ) , et plus on va vers l'est , plus les infos sont imprégnées de contes et légendes , de merveilleux ..
Du merveilleux un peu à l'image des contrée boréales d'Hérodote .
Cela apporte une petite touche de dépaysement légèrement fantasque qui nous renseigne également , sur ce qu'un romain respectable et cultivé ainsi que ses lecteurs , pouvait considérer comme information recevable , réaliste et crédible , que ce soit par convention ou par convenance ou encore par convictions .

Sinon également dans cette édition : la Vie d'Agricola qui permet d'explorer la Grande Bretagne celtique et pas seulement les aspects politiques des entreprises militaires d'Agricola .
Ce sera pour le lecteur l'occasion de compléter les infos sur l'île de Bretagne fournies par César dans , La guerre des Gaules .

Deux documents de premières mains sur les mondes barbares et sur les bordures occidentales du monde antique dont le centre de gravité traditionnel était le bassin méditerranéen .
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Tacite n'est pas seulement "le plus grand peindre de l'Antiquité", selon les mots de Racine dans sa préface de Britannicus. Il est aussi un grand biographe, comme en témoigne sa vie du grand général Agricola, beau-père de l'auteur et conquérant de la Bretagne, l'actuelle Angleterre : cette biographie en forme d'éloge funèbre est à la fois le récit de conquête d'une lointaine terre nordique, une méditation politique sur la tyrannie de Domitien, empereur meurtrier et jaloux des succès de son général, et une interrogation sur le droit des Romains à coloniser le monde. Ces thèmes et interrogations se retrouvent dans le court texte géographique où il décrit la Germanie, livre qui fut abondamment étudié par des générations de lycéens allemands. Comme Tacite est un très grand écrivain, il sait faire sentir puissamment l'exotisme de ces peuplades sauvages, effrayantes pour un Romain, et celui de ces paysages de forêts impénétrables et de marais (on retrouvera ces effets d'exotisme prenant au début de ses Annales, au moment de l'expédition de Varus). En même temps, "La Germanie" est peut-être le premier document littéraire où apparaît le mythe du Bon Sauvage, l'homme qui a su conserver ses qualités naturelles sans être corrompu par la civilisation, à l'opposé de ces Gaulois et Germains romanisés de la rive occidentale du Rhin, que Tacite méprise un peu. Voilà donc deux ouvrages puissants, de la grande littérature, présentée avec simplicité dans la collection de Poche des Belles-Lettres, avec une introduction et le texte latin en regard du français : le prix en est modique, et l'on n'a pas les précieuses notes explicatives qui font toute la qualité des Budé. Mais le texte antique se laisse aborder sans trop de peine grâce à quelques éclaircissements.
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"Vie d'Agricola - La Germanie" de Tacite est un classique que j'ai découvert récemment.
Celui-ci nous décrit la vie d'Agricola (qui est le beau-père de Tacite) et nous raconte comment il a réussi à "conquérir" la Bretagne (Grande-Bretagne dans notre époque).
"La Germanie", elle, nous décrit les peuplades, coutumes, les connaissances de la Germanie antique et de ses peuples pendant l'Empire romain.
Faisant une licence d'histoire, j'ai énormément apprécié en apprendre plus sur la culture germanique vue par un romain du Ier siècle.

Je recommande ce livre pour celles et ceux qui apprécient l'histoire mais également si vous êtes intéressés par la vie d'une personne importante de son époque.
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Lu dans une édition bilingue latin-italien (Ciranna & Ferrara).

Agricola était le beau-père de Tacite qui n'avait pu lui rendre l'hommage funèbre qui lui était dû et saisit l'occasion de cette biographie pour le faire. Nous sommes sous Trajan et l'affreuse période du règne de Domitien a laissé des plaies durables dans les mémoires. le récit prend alors la fonction d'un contrepoint aux vices triomphants d'un empereur et de ceux qui l'ont complaisamment assisté par l'exaltation de la virtus d'un homme dont l'éducation, le tempérament, les moeurs, le courage, la probité sont l'idéal romain.

A cet égard, on trouve bien sûr ce que j'appellerais bien le topos du chef militaire, vivant les mêmes dangers que ses hommes, plus de dangers peut-être, endurant, tempérant, gagnant l'admiration de ses hommes et de ses ennemis ; mais nous ne sommes pas dans une fiction alors que je contenterais de redire qu'Agricola est bien un idéal romain, le vieux Romain étant à l'origine un militaire, un patriote faisant passer l'intérêt collectif avant le sien.
(cf. suite de ma note de lecture sur mon blog)
Lien : http://aufildesimages.canalb..
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Quant aux premiers occupants de l'île, on ne peut savoir avec certitude, comme toujours dans le cas de peuples barbares, s'ils s'agit d’autochtones ou s'ils sont venus d'ailleurs. 2. Les Bretons présentent plusieurs types physiques, ce qui permet d'étayer autant d'hypothèses. Par exemple, les cheveux roux des Calédoniens et leurs membres allongés attestent une origine germanique. Basanés et souvent crépus, les Silures , dont le territoire est opposé à l'Espagne, donnent à penser qu'autrefois des Ibères ont traversé la mer et se sont fixés sur leurs terres. Ceux qui vivent le plus près de la Gaule ressemblent à ses habitants : soit l'origine ethnique reste marquante, soit le climat a conditionné le type humain dans ces régions qui se font face. 3. En examinant la question dans ses grandes lignes, on peut, malgré tout, concevoir que des Gaulois ont occupé l'île du fait de sa proximité : 4. on peut y retrouver les rites et les croyances religieuses propres à la Gaule; la langue n'est pas très différente; aussi téméraires que les Gaulois, les Bretons aiment prendre des risques, mais devant le danger ils paniquent tout autant et fuient. Toutefois, on trouvera plus combatifs les Bretons qu'une pacification de longue date n'a pas encore amadoués. Nous savons que les Gaulois, eux aussi, étaient de brillants guerriers. Par la suite, la paix les rendit nonchalants, car ils avaient perdu leur bravoure avec leur liberté. 5. Il en va de même pour les Bretons vaincus de longue date, alors que tous les autres sont encore comme les Gaulois d'autrefois.

Vie d’Agricola XI , 1 . ( Grande Bretagne ) .
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On croyait sans doute , par ce feu , étouffer la voix du peuple romain , la liberté du sénat , la conscience du genre humain - et , en outre , on avait chassé ceux qui enseignaient la philosophie .
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Transmettre à la postérité les actions et le caractère des hommes célèbres est une pratique ancienne, à laquelle même notre époque, si peu soucieuse qu'elle soit des siens, n'a pas renoncé, chaque fois que quelque mérite de taille, digne d'être connu, a vaincu et surmonté ce vice commun à toutes les cités, grandes ou petites : l'ignorance du bien ou l'hostilité à son égard.
(incipit)
(Clarorum uirorum facta moresque posteris tradere, antiquitus uistatum, ne nostris quidem temporibus quamquam incuriosa suorum aetas omisit, quotiens magna aliqua ac nobilis uirtus uicit ac supergressa est uitium paruis magnisque civitatibus commune, ignorantiam recti et inuidiam.)
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Chez les Fennes, étonnante sauvagerie, hideuse misère, saleté de tous, torpeur des grands ; pas d'armes, pas de chevaux, pas de pénates ; pour nourriture, l'herbe, pour vêtements, des peaux et comme lit, la terre ; leurs seuls espoirs sont dans leurs flèches qu'ils aiguisent, par manque de fer, avec des os.
(Fennis mira feritas, foeda paupertas ; sordes omnium ac torpor procerum ; non arma, non equi, non penates ; uictui herba, uestitui pelles, cubile humus : solae in sagittis spes, quas inopia ferri ossibus asperant.)
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Pline le jeune évoquera plus tard " cette curie tremblante et privée de parole , où il était dangereux de dire ce que l'on voulait et misérable de dire ce que l'on ne voulait pas "
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Videos de Tacite (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de  Tacite
Tacite (vers 58-120), l'amour de Rome et le désespoir de l'historien : Une vie, une œuvre (1999 / France Culture). En 1999, dans la collection “Une vie, une œuvre” France Culture proposait un montage d'entretiens sur l'historien romain Tacite, avec Alain Michel, Claude Nicolet, Alain Pons, Jacques Gaillard et Claude Aziza, un documentaire signé Pascale Lismonde. Photographie : Statue de Tacite (Caius Cornelius Tacitus) (vers 58-120), historien romain. Parlement de Vienne, Autriche. • Crédits : Leemage - AFP. Diffusion sur France Culture le 25 mars 1999. Tacite aura-t-il été le premier “spin doctor” ? C'est une image peut-être un peu tirée par les cheveux et surtout anachronique pour évoquer l'historien de l'Antiquité contemporain de Néron... Il reste que Tacite fut tout à la fois haut serviteur de l'état et historien, conseiller du pouvoir et témoin de son temps. Il nous a laissé pour trace la vie politique du premier siècle après Jésus-Christ. Le lecteur curieux de notre histoire qui s'est un jour laissé happer par l'exploration des célèbres “Annales” aura saisi d'emblée l'extraordinaire passion de ces pages enfiévrées où s'entrechoquent l'ambition, le goût du pouvoir, la cupidité, le calcul, mais aussi l'amour. Tacite (en latin Publius Cornelius Tacitus) est un historien et sénateur romain né en 58 et mort vers 120 ap. J.-C. On connaît peu de choses sur la vie de Tacite. Les débuts de sa carrière et son contexte familial sont désormais mieux connus grâce à l'identification quasi certaine d'un fragment d'inscription latine avec son épitaphe. L'historien romain est né probablement en 58, sous Néron. De ce fragment et de son contexte archéologique on peut supposer que le nom complet de Tacite était Publius Cornelius Tacitus Caecina Paetus. D'une des “Lettres” de Pline le Jeune on déduit qu'il était vraisemblablement originaire d'Italie du Nord, ou de Gaule narbonnaise, peut-être de Vaison-la-Romaine. Il était issu d'une famille de l'ordre équestre. On sait grâce à Pline l'Ancien que son père probable, nommé aussi Cornelius Tacitus, fut procurateur de la province de Gaule belgique. En revanche, l'épouse de son père était peut-être issue d'une famille sénatoriale puisqu'elle semble avoir été une Caecina appartenant à une famille sénatoriale originaire d'Étrurie. Premier membre de sa lignée à entrer au sénat, Tacite fut donc un homo novus. Tacite a fort probablement suivi le parcours classique de l'éducation des jeunes aristocrates romains, il a fréquenté le grammaticus, puis le rhetor et il est possible qu'il ait été l'élève de Quintilien. Ses études et ses origines lui ouvrent les portes du forum et c'est ainsi que commence sa carrière vers 75, date à laquelle il situe plus tard son “Dialogue des orateurs” : grâce à Vespasien il entre dans l'ordre sénatorial.
Sources : France Culture et Wikipedia
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