J'ai eu la grande chance d'avoir été choisi par la "Masse critique pour vous parler de ce 3e volume de D'art d'art. Chance, qui dis-je, Privilège car cette série est un précieux puits de culture
Mais pas facile d’en faire une critique car un tel ouvrage ne se lit pas comme un roman. Il se consomme comme un livre d’enfant « une histoire tous les soirs ». Enfant, je le suis quand je tourne les pages. Mais à la fois c’est facile d’en parler, il y a tant à en dire : Mission « vous êtes chargé d’intéresser les néophites ».
S'adresse-t-il uniquement aux érudits du monde de l’art ? Non et surtout pas. Il est destiné aux personnes, qui comme moi, ont envie d'être étonnés. Qu'on les informe sur l'envers du décor. Il y a souvent une histoire cachée derrière une œuvre. Citons pour l’exemple la chambre jaune de VanGogh. Regardons-la de plus près – Pourquoi tant d’objets en double dans cette chambre ? Taddéï aime nous transmettre toutes ces petites histoires. Souvent les œuvres choisies sont parfaitement inconnues du grand public et c’est tant mieux.
Véritables petites leçons d'art, avant tout télévisuelles, devenues le rendez-vous incontournable de l'art, Frédéric Taddeï nous entraine sur le principe 1 œuvre (peinture, sculture, objet...) vers le monde de l’étonnement culturel.
Peinture et sculpture uniquement ? Non. Ajoutez-y les sites du patrimoine (ici et pour l’exemple : le cloître de Notre-Dame-en-Vaux) ou encore une affiche de pub : Purgatif Géraudel, 1F50 la boîte ! et aussi ce peut-être des photos.
J'allais presque oublier de vous dire que tout cela est fait avec cocasserie et humour !
J’ai donc la mission de me faire le porte-parole de Frédéric et Marie-Isabelle Taddeï pour amener ceux et celles qui l’acceptent à découvrir ce monde fantastique de l’envers du décor. Merci aussi à la télévision de nous donner ces rendez-vous avec l’art et merci à cette Masse critique de Babelio qui s’inscrit dans cette belle promesse : « Nous voulons vous faire aimer l’art ».
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Toujours aussi instructif et intéressant. La variété de genres, d'écoles, d'époques apporte un plus et évite l'ennui. A piocher par plaisir.
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Un livre à la hauteur du court programme de télévision !
Un livre à picorer pour découvrir ou redécouvrir les oeuvres, piocher quelques anecdotes croustillantes. Un beau livre, bien sûr, mais tout à fait abordable. Tous les courants et styles sont représentés dans cet ouvrage qui plaira autant aux amateurs d'art confirmés qu'aux novices.
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Regardez cet animal. C'est l'Ours blanc de Pompon, comme on l'appelle, qui rendit célèbre son auteur en 1922, à l'âge de 67 ans. Entre François Pompon et les animaux, c'était une vieille histoire. Lors d'un séjour en Normandie, en 1905, cet ancien tailleur de marbre pour Auguste Rodin et Camille Claudel s'était aperçu que les bêtes étaient des modèles formidables. "Elles posent beaucoup mieux que les hommes, disait-il, et ne perdent jamais leur naturel". Il commença par sculpter des poules et des lapins dans la cour de la ferme. Il faisait des esquisses sur place, avec de la terre glaise. De retour dans son atelier, il développait les masses et les volumes, mais attention, il ne reproduisait pas l'animal de manière réaliste, non, il le résumait, en supprimant tout ce qu'il qualifiait de "falbalas ", c'est-à-dire les plumes, les poils, les griffes, les ergots, pour ne conserver que "l'essence même de l'animal. "J'aime la sculpture sans trou, ni ombre", expliquait-t-il .
OURS BLANC
François POMPON, 1928-1929, statue en pierre, 163 x 251 x 90 cm, Paris, musée d'Orsay
Au-delà de la parabole, Vénus avait pour Lucas Cranach un atout majeur : son érotisme. Peindre Vénus était le meilleur moyen de peindre une femme nue. Un art ou il va exceller, au point de créer sur des centaines de tableaux un véritable stéréotype de la beauté féminine : le front bombé, les yeux légèrement bridés, avec des cheveux blonds, des petits seins, de longues jambes et des grand pieds, un peu déhanchée, toujours lascive. Une beauté assez éloignée des recherches anatomiques des artistes de la Renaissance, mais que l'on verrait très bien aujourd'hui défiler sur un podium pendant la Fashion Week.
VÉNUS ET L'AMOUR - CRANACH L'ANCIEN (Lucas Müller dit) 1531, huile sur toile, transposé de bois sur toile 176×80cm, Bruxelles, Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique.
Lorsqu'il peignait un portrait, peu lui importait qui était son modèle. Il exigeait en revanche une immobilité absolue. Le visage devait être absolument inexpressif. Un calvaire interminable qu'endurait souvent sa femme Hortense ou son marchand, Ambroise Vollard, qui eut un jour le maheur de bouger, s'attirant les foudres de Cézanne :"Malheureux, lui dit-il, il faut vous tenir comme une pomme ! Est-ce que cela remue, une pomme ?".
POMMES ET ORANGES
Paul CEZANNE, 1895-1900, huile sur toile, 73 x 92 cm, Paris, Musée d'Orsay
Vous avez déjà aperçu ces têtes grimaçantes, souvent hideuses, parfois grotesques au-dessus d'une porte, sous une fenêtre, un balcon ou un pont. Ce sont des mascarons, de l'italien mascherone, qui veut dire masque. Celle-ci a été sculptée sur le Pont-Neuf, à Paris, au XIXe siècle. Oh, pas pour vous faire peur, non. Ce n'est pas à vous qu'elle tire la langue. C'est aux mauvais esprits ! Les mascarons sont là pour nous protéger, pour chasser les démons. Depuis l'Antiquité, on croit au pouvoir protecteur des visages. Chez les Grecs, c'était le masque de Méduse, décapitée par Persée, qui protégeait les temples. Chez les Romains, c'était celui de Janus, le dieu au double visage, qui gardait l'entrée des villes. Autant de mythes païens que les artistes de la Renaissance italienne se sont fait une joie de revisiter.
Mascaron du Pont-Neuf
Vers 1851-1858, Pierre sculptée , 60 x 96 x 77 cm , Paris, musée Carnavalet
Si Le lion au serpent eut un tel succès au Salon de 1833, c'est qu'on voulut y voir une allégorie politique : la Monarchie écrasant la République lors de la révolution de 1830. Le roi Louis-Philippe en commanda d'ailleurs un, qu'il fit installer dans le jardin des Tuileries, ce qui fit hurler les membres de l'Institut : "Prend-on le jardin des Tuileries pour une ménagerie ?, s'indigna l'un d'eux. Remettez ce lion en cage !".
LION AU SERPENT
Antoine-Louis BARYE, 1872, bronze, 35 x 37 x 20 cm, Montpellier, musée Fabre
Frédéric Taddeï est l'invité du Buzz TV