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Critique de Alalettre


Coup de coeur pour un très bon bouquin. Et pas parce qu'Akli est un ami mais parce qu'il le vaut bien.
Sa vérité n'a pas attendu mon aurore, j'ai terminé avec délectation son dernier roman dans la nuit. C'est d'ailleurs toujours un peu son truc, il prend son lecteur par la main et ne la lâche plus. Une insistance qui n'a rien de déplacé puisqu'elle nous donne le plaisir de voir du pays. Ou de ses pays, plus exactement. Alger me manque. Je ne la reconnaîtrais pas.
Une autre habitude que l'on prend à lire (ou à relire) Akli Tadjer: cette confirmation si besoin était que l'art du récit ne s'accommode jamais des pesanteurs du style, lourdement vêtu de vains effets. Ça semble d'ailleurs si naturel chez lui cette manière de mettre à nu les mots. La narration est limpide, le sentiment précis, la vérité juste et fragile, même si l'auteur trouve toujours les chemins les plus poétiques pour nous y conduire, de surprises en surprises.
L'histoire… Et quelle histoire partagée entre les deux rives de notre Méditerranée, quels rebondissements entre violences et répits, avec ses parenthèses, ses accélérations, ses ruptures et ses destins mêlés. Ses reniements, ses silences, ses oublis, ses mensonges et, toujours, pour un temps, ses réconciliations. Comme une histoire de famille. Comme une histoire de roman, ou de « mentir-vrai » comme nommait Aragon le fondement du récit.
La « schizophrénie normale » de Tadjer qui fait obstinément le pont entre nos deux cultures algérienne et française fait tilt à chaque fois. Ses personnages écartelés, le brillant Lyes, modèle d'intégration qui chute dans l'extrême, Mohamed, ce rejeton dont les questionnements incessants soulignent une exigence morale bien souvent douloureuse, Houria la rebelle qui ne cherche qu'un vrai père, la Juliette de passage, la Nelly à jamais pour toujours.
Toute vérité est bonne à lire, jugez-en par vous-même.
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