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Critique de traversay


Dans un monde où de nombreux écrivains vivent loin de leurs racines, le retour au pays natal constitue un thème de plus en plus prégnant dans la littérature. Après le Haïti de Dany Lafferière (L'énigme du retour) et la Somalie de Nureddin Farah (Exils), c'est Véronique Tadjo qui raconte, dans un roman fortement auto-biographique, la Côte d'Ivoire d'aujourd'hui dans Loin de mon père. Un livre qui est comme une lettre à cet homme disparu dont elle découvre son esprit polygame, et de nouveaux frères et soeurs, par la même occasion. le roman est court mais brasse une variété de thèmes impressionnante : quelle est la place de la femme dans la famille africaine ? Comment vivre entre deux cultures (Véronique Tadjo, comme son héroïne, Nina, a une mère française) ? Que représentent ses racines quand on vit exilée depuis longtemps ? Des questionnements d'autant plus douloureux que la Côte d'Ivoire, après la guerre civile, est un pays exsangue, en perte de repères et d'identité. Loin de mon père n'est pourtant pas un roman larmoyant, bien au contraire, c'est une tragédie-comédie, écrite avec beaucoup de recul et dans un style délié, qui dit la confusion, aussi bien des êtres que d'un pays entier, le rapport aux traditions ancestrales, la corruption du pouvoir etc. Un livre dense et lumineux, comme un témoignage au coeur d'un continent, l'Afrique, qui essaie de se frayer un chemin, escarpé, vers un semblant d'espoir en des jours meilleurs.
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