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Hans Arp (Autre)Leonora Carrington (Autre)Marcel Duchamp (Autre)Paul Éluard (Autre)Paul Éluard (Autre)
EAN : 9782377920563
40 pages
Fata Morgana (18/10/2019)
4.5/5   2 notes
Résumé :
Dirigée par Sophie Taeuber-Arp (et publiée avec le soutien du collectionneur américain Albert Eugene Gallatin), la revue Plastique publie textes, articles et dessins. En 1939 les numéros 4 et 5, les derniers, accueillent une sorte de “cadavre exquis” : L’homme qui a perdu son squelette, collectivement signé par Hans Arp, Marcel Duchamp, Paul Eluard, Max Ernst, Georges Hugnet, Henri Pastoureau et Gisèle Prassinos. Par la multiplication des mains, qui ignorent chacune... >Voir plus
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« L'homme qui a perdu son squelette » est un cadavre exquis écrit d'après l'idée de Sophie Taüber, avec Hans Arp, Leonora Carrington, Paul Eluard, Marcel Duchamp, Georges Hugnet, Henri Pastoureau, Raoul Hausmann, Vassily Kandinsky, Kurt. Schwitters et Gisèle Prassinos. Illustrations par Max Ernst, Hausmann, Kandinsky et Schwitters (2019, Fata Morgana, 48 p.). L'idée en revient à Sophie Taüber avec l'appui financier du collectionneur américain Albert Eugene Gallatin. La revue « Plastique » publie les textes et les dessins dans ses numéros #4–5 (1939).
Dans ce cadavre exquis, chacun des participants ignore ce que les autres préparent. Selon l'éditeur, au sens anglo-saxon, « le roman est privé de colonne vertébrale : seul le merveilleux subsiste ». On a bien un texte sans squelette.
Il y a six chapitres en tout, et la présente édition se termine par un « A suivre », que la guerre a interrompu. Par contre, il n'y a pas d'indication sur l'auteur de chacun des chapitres. Les auteurs sont listés par ordre alphabétiques. On peut penser que le premier chapitre « Dans la campagne » est de Leonora Carrington, qui a été à l'origine de ce « cadavre exquis ». Les illustrations sont de Max Ernst. Il semblerait que d'autres illustrations, de Kandinsky en particulier n'aient pas été conservées dans l'édition de Fata Morgana.
On ne résume pas un cadavre exquis, par définition. En principe, il n'y a pas de lien entre les différents textes proposés par les auteurs. Selon la définition de André Breton dans « le Dictionnaire abrégé du surréalisme » (1938, Galerie des Beaux-Arts, Paris, 75 p.), c'est un jeu collectif « qui consiste à faire composer une phrase, ou un dessin, par plusieurs personnes sans qu'aucune d'elles ne puisse tenir compte de la collaboration ou des collaborations précédentes ». Donc, on doit pouvoir passer du coq à l‘âne d'un auteur à l'autre. le tout est de savoir qui fait le coq, ou qui imite l'âne. le tout premier cadavre exquis était ainsi libellé « le cadavre – exquis – boira – le vin – nouveau », et un autre « Princesse – déglutira – une petite mirabelle – gaiement ». On constate qu'un des participants possède une culture oenologique développée, ou du moins que son inconscient est féru de cette culture. Ce n'est plus le coq à l‘âne mais plutôt le cruchon va t'a l'eau.
Déjà dans les années 30, Gilbert Keith Chesterton et onze auteurs s'y étaient essayés sous le pseudonyme de « The Detection Club » avec « The Floating Admiral » (1931, Hodder & Stoughton, 256 p.), traduit par Violette Delavigne en « L'Amiral Flottant sur la rivière Whyn » (1936, Gallimard, le Scarabée d'or, 256 p.). C'est un roman policier maritime, dont Agatha Christie en personne écrit le chapitre 04. En fait de cadavre equis, c'est d'un véritable cadavre dont il s'agit, celui de l'amiral Pennistone. Dont on retrouve le corps dans le bateau abandonné d'un vicaire, sur la rivière Whyn. Tué d'un coup de couteau ou de poignard, mais il n'y a pas trace de sang. En fait chaque auteur rajoute un détail au meurtre, qui contredit pratiquement les indices précédents. L'inspecteur Rudge en perd son anglais, pourtant il a des quantités de suspects : un vicaire le révérend Mount avec ses deux enfants Alex et Peter, la nièce Elma Holland, son fiancé Arthur et leur bonne française, et enfin un voisin, Sir Wilfred Denny. « Notre solution peut être tout à fait plausible, tout à fait cohérente et tout à fait fausse ».
Quoiqu'il en soit, il est question dans « L'homme qui a perdu son squelette » d'un arbre plutôt que d'un homme qui voit pousser un squelette de fer grillagé qui l'entoure. Il essaye de voyager, mais finalement rentre à Paris. le deuxième chapitre parle toujours de squelette. « le vent lui apportait perpétuel un bruit d'osselets. C'étaient les signes du gel noir et il pensait à son squelette perdu, à son squelette ciselé par l'hiver de minuscules fougères inhumaines ». Il révèle même son nom « Erable Enchanté ». On aurait préféré un « Erable de Lapin » ou « Erable de Frites ». le chapitre 4 « le Squelette en vacances » est court, Deux pages et demi dans lesquelles « le squelette était joyeux comme un fou à qui on enlève sa camisole de force ». On sait qu'il est de Hans Arp et qu'il apparait dans « Jours Effeuillés » (1966, Gallimard, 672 p.). Enfin dans le chapitre 6, on apprend que l'Erable est le mari de l'Otarie, ce qui leur fait une belle jambe.
Bref, on a eu accès à un cadavre exquis, écrit avant puis interrompu par la guerre. Cela n'a changé en rien le prix des légumes. Par contre le ciel se couvrira demain.


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"Sophie Taeuber-Arp publie dans les numé­ros 4 et 5 de sa revue “Plas­tique”, en 1939 sous forme de “cadavre exquis”, “L'homme qui a perdu son sque­lette”. Il réunit textes et dess­sins de Hans Arp, Mar­cel Duchamp, Paul Eluard, Max Ernst, Georges Hugnet, Henri Pas­tou­reau et Gisèle Pras­si­nos. Chaque inter­ve­nant ignore ce que les autres pré­parent si bien, et comme l'écrit l'éditeur de cette réédi­tion, que “le “roman” est privé de colonne ver­té­brale : seul le mer­veilleux sub­siste”.
D'autant que, dans cha­cune des inter­ven­tions, le sque­lette est bel et bien perdu et que cha­cun pour­suit “à sa main” son tra­vail inso­lite où le “qui tu es” part en sucette et ren­voie à un “si je suis”."
Extrait du post de jean-paul gavard-perret dans le Littéraire, octobre 2019
Lien : http://www.lelitteraire.com/..
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