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Critique de DragonLyre


Benedict Taffin revisite ici le mythe de Jeanne d'Arc en y ajoutant un soupçon de fantasy. Autant dire que le pari était osé mais… risqué ! Et pourtant, ce titre a su d'emblée me captiver. J'ai découvert ce genre d'écrits avec la saga Téméraire de Naomi Novik qui introduit des dragons dans les guerres napoléoniennes et j'admire ces auteurs qui prennent tant de temps à se documenter pour pouvoir exploiter l'Histoire tout en y introduisant du fantastique. C'est un travail de longue haleine et qui m'impose le respect car justement, il donne envie aux lecteurs d'en savoir plus sur des pans de notre Histoire qui tombent parfois un peu dans l'oubli.

Dès les premières pages, le ton est donné. On passe de Sidoine à Jehanne, à un rythme de plus en plus effréné. On en perd presque notre souffle et on se retrouve complètement pantois dès la fin du premier chapitre. Jehanne la Pucelle est tuée par des démons et le héros, au lieu de se remettre en question pour avoir flâné en chemin alors qu'il était en mission, se réjouit de ne pas avoir été sur les lieux au moment du carnage. Sidoine est ainsi : une brute épaisse, un indécrottable macho, il jure comme un charretier et blasphème tout autant. Bref, il est tout sauf conventionnel et le ton de l'oeuvre est ainsi donné.

Le monde décrit dans La Pucelle et le Démon est donc semblable à notre Moyen-Âge à l'époque de Jeanne d'Arc, si ce n'est qu'on y utilise la magie et les démons… en bien comme en mal. On y découvre les horreurs de la guerre, la barbarie des routiers, la position déplorable de la femme dans la société. On est submergé par l'angoisse sur les champs de bataille, tout est cruel, sombre, torturé, et je me suis souvent surprise à me souvenir de scènes de Braveheart en lisant ce livre.

Chaque chapitre commence par un extrait de textes historiques relatant le parcours de Jeanne d'Arc et résume ainsi son contenu. Oriane la prostituée va trouver le respect des siens, même si elle doit cacher sa véritable identité pour ce faire. Elle mène les troupes des Falatiens à la guerre pour remettre leur dauphin sur le trône et libérer le pays. Mais elle se perdra en chemin entre ce qu'elle a perdu et ce qu'elle pourrait « gagner ». Elle prend de l'assurance... trop d'assurance... devient aussi odieuse qu'Arkshaar, le démon qui possède Sidoine et qui ne semble vivre que pour tuer et satisfaire sa libido. du coup, les répliques du bhargoest sont assez répétitives, tout comme certaines expressions vers la fin du roman (le vacarme des batailles comparé à la fin du monde, les déluges de boulets de canon, de flèches, de pierres et de carreaux), mais on ne réinvente pas non plus l'Histoire et ce point n'est pas assez présent pour gêner ou ralentir la lecture.

Petit à petit, les rôles semblent s'inverser : Sidoine redécouvre ce qui nous rend humains – les sentiments, l'amour, la relation à l'autre – tandis qu'Oriane a tendance à perdre notre sympathie au cours de sa quête. L'univers dépeint par Benedict Taffin ne laisse guère place à l'espoir ou l'optimisme, la déchéance s'installe et pourtant, la fin m'a surprise !

Un bon moment de lecture, donc. Une nouvelle découverte agréable dans le monde de la Fantasy Historique qui titille de plus en plus ma curiosité. À ne pas lire toutefois quand vous êtes déprimé ! ^^
Lien : https://dragonlyre.wordpress..
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