Je connaissais l'auteur de nom seulement sans savoir qu'il était aussi poète. Cet ouvrage de poésie rassemble des poèmes écrits tout au long des années 70.
Tahar Ben Jelloun est marocain et possède la double nationalité française et marocaine. Il s'installe en France au début des années 70 mais reste très attaché à son pays et sa région natale ensanglantée par de nombreux conflit. La guerre des six jours qui oppose Israël et l'Egypte date de 1967. La guerre civile au Liban débute en 1975.
La plupart des poèmes réuni ici évoque la violence des conflits, la mort, la mémoire du passé, une mémoire dépossédée. L'oiseau représente souvent la mort. Dans certains poèmes, l'auteur se représente en chameau. Il figure la femme stoïque dans la douleur.
Ici, la parole est nue et le poète va tout nous raconter. Il raconte la ville qui étanche sa soif et sa faim en dévorant, digérant les enfants. Elle les régurgite en l'état de squelette mort-vivant où s'accroche encore un morceau de chair. La ville entre la misère et le faste.
C'est violent et dramatique. "Mais que vaut la parole d'un chameau".