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Critique de Root


Comment vous parler d'un roman de Luca Tahtieazym ? Ce n'est jamais simple, parce que dites-vous bien que le résumé est toujours très loin des (més)aventures que vous allez vivre. Je vais donc tourner un peu autour du pot sans trop en dévoiler, juste assez pour que vous soyez partants pour l'expérience…

Septembre 2001. le 11 septembre. Une date qui parle à tous. Un brouillard aussi dense qu'inexplicable s'est abattu sur le monde. Rien que ça. Et le monde ne vit plus. On n'y voit pas à dix mètres, les transports sont à l'arrêt et rapidement, les villes semblent endormies. Les autorités n'ont pas grand-chose à dire, météorologues et politiciens sont prêts à s'écharper, et le peuple attend. À La Rochelle, on rencontre Agathe. Pas qu'elle avait envie de s'en mêler ni de secourir qui que ce soit – on ne peut pas dire qu'elle porte ses pairs dans son coeur, elle fait très bien sans eux –, mais les événements vont la sortir de chez elle sans trop lui laisser le choix. C'est autour d'elle que gravitent des personnages hauts en couleur (comme ceux auxquels nous a habitués l'auteur) à qui la promiscuité ne réussit pas forcément… Imaginez-vous catapultés dans cette ambiance post-apocalyptique : sauriez-vous mettre vos travers de côté pour affronter la situation ensemble ? Voilà. Ce n'est marrant pour personne, mais peut-on faire face seul ? Et combien de temps ça va durer, ce bazar ?

On n'y voit pas plus clair que les personnages, et les chapitres, brefs, ne distillent que le strict nécessaire pour qu'on se jette dans le prochain, et le prochain, et…

Vous en savez assez sur l'histoire.

Et c'est une sacrée histoire. Portée par des dialogues enlevés et une équipe irrésistible. La solitaire, le clochard, le battant… il y a ceux qu'on aime d'emblée, ceux qu'on a envie de mieux connaître, ceux qu'on a envie de baffer (hein, Simone ?). Entre science-fiction et chronique sociale, on chemine avec, en soi, l'écho des actualités qu'on aurait voulu ne jamais voir, et cette version du 11 septembre fait mal, elle aussi. J'aurais pu être Agathe, tendre la main à Félix, être la voisine des Ouazzani. Et c'est précisément ce que vous devez savoir de ce roman : il a une portée universelle. Il vous atteindra forcément. Car un des grands talents de l'auteur, c'est sa capacité à vous faire intégrer chacune de ses histoires, même si… :

« On est six milliards à vivre la même chose.

— Oui, mais on le vit chacun à notre manière.

— Ta gueule. »

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