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EAN : 978B0987C489V
302 pages
INCEPTIO ÉDITIONS (13/10/2021)
4.45/5   71 notes
Résumé :
Juliette, une mystérieuse joueuse d’échecs, se bat pour innocenter Gabriel, suspecté d’être le monstre ayant massacré une jeune Rochelaise, trois ans plus tôt. Intransigeante dans le jeu comme dans sa quête, elle n’a qu’une seule issue pour étouffer définitivement tout soupçon : identifier le véritable assassin.

Dans cette histoire contée à rebours, Juliette remontera le temps pour récolter les indices disséminés sur son chemin.

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Critiques, Analyses et Avis (41) Voir plus Ajouter une critique
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Qu'il est difficile de parler de ce livre sans spoiler.
Luca Tahtieazym nous montre une autre facette de son talent en nous offrant un thriller à la construction originale, puisqu'il commence par la fin, et je salue bien bas la prouesse, parce que le suspense est maîtrisé jusqu'au bout (donc jusqu'à la fin du livre, qui en est le début ; oui, je sais, il faut suivre, mais vous verrez, tout est magnifiquement articulé et coule tout seul), et nous n'avons la clé de l'énigme qu'une fois le dernier chapitre lu.
Et on y arrive bien vite, à ce dernier chapitre, parce que les pages défilent à toute allure dans ce roman à multiples rebondissements. Les personnages sont attachants et fort bien décrits, comme toujours dans les récits de cet auteur et encore une fois, on vit l'histoire avec eux.
Juliette aime Gabriel, accusé d'un horrible meurtre, et se lance dans une enquête visant à le disculper.
Du suspense donc, je l'ai déjà dit, de l'action, un peu de violence mais rien de gratuit, tout est parfaitement dosé et on ne s'ennuie pas une seule seconde. En plus de tout ça, beaucoup d'émotion... mais point trop non plus, on ne sombre pas dans la romance sirupeuse, rassurez-vous.
Un livre qui ne vous laissera pas indifférent, j'en suis persuadée. Alors n'hésitez plus et foncez vous le procurer.
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Lorsque j'étais jeune enfant, mon Pep ( mon grand-père adoré ) me proposait un jeu ( que j'adorais presque autant ) : j'observais une image quelques minutes, puis je devais lui décrire ce que j'avais retenu en omettant le moins de détails possible. On s'amusait de la même manière en pénétrant dans une échoppe, dans le salon d'amis, dans un bureau de poste, au restaurant et même lorsqu'il ne m'accompagnait pas, j'ai longtemps joué à ce jeu, toute seule. Un poil plus grande, mon vocabulaire plus riche, il me demandait de qualifier ce que j'avais retenu, c'est ainsi qu'un pull-over sur un sofa prenait la couleur de la moutarde séchée ou du beurre rance, le sofa était en velours à grosses côtes larges qui grattent désagréables sous les ongles et d'un vert comme la bouse des vaches…
Autre jeu, autre sens, il me faisait humer l'air et me demandait à quelle image j'associais une odeur. J'ai donc construit des souvenirs, des images illustrant des effluves au fil du temps, et sans m'en rendre compte, j'ai poursuivi cette éducation de mon imaginaire et développé probablement mon acuité, mon sens de l'observation et ma curiosité.
Lorsque je visionne un film, je suis passive, bridée, mon imaginaire se plie aux volontés du réalisateur et suis donc le fil de l'histoire et par le fait, je pense être peut-être moins exigeante, le confort du siège moelleux, le choix musical, les silences, la beauté des actrices et acteurs, des plaisirs artificiels anesthésiant probablement mon attention.
Dans un roman, si l'auteur me donne des pistes, des voies d'accès, mon imagination est le maître de cérémonie et ma curiosité et mon sens de l'observation sont à l'affût. C'est pour cela que je suis parfois assez déçue des polars parce que l'élément qui tient tout le bouquin, le détail qui va changer la destinée des protagonistes, le twist qui va donner une direction inattendue aux éléments, il m'arrive bien souvent de le voir venir, ou pire, il est amené par un truc pas crédible, comme si à court d'imagination, l'auteur s'était laissé aller à un truc un peu bancale dans l'espoir que le lecteur, pris dans la tempête du récit n'y verrait que du feu. Je viens de terminer un livre d'un auteur que j'apprécie personnellement tout juste édité dans une belle ME et qui m'a fait cet effet. Les 2 événements qui donnent tout le sens et le changement de direction ne sonnent pas la vérité. J'en sors donc frustrée, voire un peu déçue. Les retours sont pourtant dithyrambiques.
Dans ce roman de Luca Tahtieazym, je n'ai RIEN vu venir. J'imagine le gros travail de réécriture pour ne rien laisser échapper, le recul qu'il faut pour ne pas se laisser embarquer par l'élan de ce récit conté à rebours, enfin, pas complètement… néanmoins, jamais on ne s'y perd.
La fièvre fut telle qu'il m'a fallu beaucoup de volonté hier après-midi pour promener mon chien par ce grand beau temps et ne pas rester enfermée avec mon incroyable lecture. Et j'ai lu cet incroyable roman, cette incroyable fin. Je suis retournée lire quelques chapitres pour retrouver la chronologie, notamment quelques passages clés. Parce que comme Juliette ou Élise, je suis un peu têtue, bornée, curieuse et que j'aime pas ne rien voir…Pfiou…
Luca, j'en ai le frisson. Il y a l'Alex de Lemaitre, le Shutter Island de Lehane, le Tokyo de Mo Hayder, et il aura La mante nueDe Luca. J'y retrouve des thèmes redondants et chers à l'auteur comme la fatalité, factum ( et le latin toujours si malicieusement dilué dans le récit ).
J'ai été enchanté par l'écriture, prouesse stylistique mais sans prétention, sans se regarder écrire, je me suis mise rapidement à lire à voix chuchotante pour m'imprégner du rythme musical de chaque description. Allitérations, assonances, humour, interpellation du lecteur ( je ne connais que 2 auteurs qui savent le faire avec panache et style ), du pas de sioux pour approcher des chasseurs qui sont entrés en file indienne, à « l'oraison du plus fort est toujours celle qui meurt », d'Asterix l'irréductible clochard aux scènes de sexe sans pudeur, des dialogues justes aux réparties cinglantes, dans lesquelles flottent la mélancolie et une détresse éternelle, des mots qui souvent m'ont écorchée et bousculée, là un endroit où j'aime qu'on me bouscule ( les tripes, la boîte à émotions, je préfère citer, je vous vois venir )
J'ai les larmes aux yeux. Non parce que l'histoire est douloureuse. Pas seulement. Mais pour tout cet ensemble, cette entièreté qui fait que ce roman est tout simplement parfait. Je retrouve un peu d'Élise dans Juliette. Je retrouve sa funeste obstination. Son jusqu'au-boutisme. Son extrémisme, ses excès. Et je l'aime cette femme. Juliette. Un prénom qui sonne pourtant si gaiment, joyeux, si doux, si plein d'un avenir serein si on oublie celle de Shakespeare.
Bravo Lucas.
J'ai déjà posé de-ci, de-là, quelques citations qui m'ont fait lever les sourcils et prendre mon crayon à papier pour les noter. J'ai eu la chance de visiter La Rochelle début septembre et l'île de Ré. J'ai des clichés, des pastels, des effluves plein la caboche mais mon imaginaire reste intact. Merci Luca, merci 1000 fois d'en avoir été le guide.
Bravo pour ce polar, ce thriller, ce roman juste tout simplement Parfait.
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Intense plaisir de lecture.

Une fois de plus Luca Tahtieazym signe un thriller captivant, audacieux, décalé, peuplé de personnages forts.
Oh cette splendide Juliette !… Oh ce troublant Gabriel !… Oh ce Bartosz satanique !… Oh ce merveilleux Astérix ! …
En commençant par la fin, donc, et en remontant le courant de l'histoire, Luca s'en tient à un parti pris technique radical. Notez qu'il ne s'agit pas d'une inversion complète de la marche du temps, car à l'intérieur de chaque séquence le défilé chronologique des faits est de rigueur.
Et, présentée de cette façon, l'enquête garde non seulement tout son intérêt, mais son suspens va croissant, car ce qui doit rester caché se terre au fond du fond, dans le mutisme éclatant des origines.
De ma part, vous ne saurez rien de plus sur les éléments de l'intrigue, à moins que je ne le formule sous forme énigmatique.
Alors, certes, la construction de la Mante Nue est insolite et excite la curiosité, mais là n'est pas l'essentiel de la séduction de ce roman multifacette.

Je ne parlerai que de mon plaisir de gourmet et tenterai de restituer ce que j'éprouve quand j'entre dans un bouquin De Luca. La première spécificité, c'est le temps d'accommodation nécessaire. Au début, je trébuche toujours sur les phrases, non en raison de leur construction bancale, mais en raison des choix de vocabulaire, en raison du rythme et de la musicalité imprimés. C'est un peu comme trouver le bon réglage de focale pour visualiser l'effet de relief d'une photo.
Très rapidement, après 4 ou 5 surprises, on fait correctement le point et on se sent glisser agréablement dans un paysage mental qui palpite. Car les choses sont comme tangibles et vivantes autour de soi. Vite, un exemple :
« quand les vents violents vous versent vers les rivages sauvages », l'effet stylistique de consonances et d'allitérations combinées mis à part, ça se lit comme si on tournait autour d'une sculpture, on a une perception en volume du ressenti vertigineux. Et ça tombe remarquablement bien puisqu'il s'agit d'une scène d'ouverture consacrée à l'escalade… on tourne autour d'une roche, on joue avec le danger d'un a-pic.
Juliette, qui mène la cordée, monologue intérieurement :
« Je veux quelque chose d'épidermique, quelque chose de si tonitruant que j'en serai balayée comme une vétille. ».
Le choix des mots, à ce stade de ma lecture, m'arrête, me surprend, m'interpelle, tonitruant me harponne ; je reviens sur lui deux ou trois fois avant de reprendre la phrase ; ce tonitruant est vraiment tonitruant, assourdissant, foudroyant, inquiétant ; il me semble déplacé, incongru, et donne à cette proposition un côté décalé, flirtant avec l'expression d'une folie. Alors… dingo la Juliette ?
Folle de rage et d'amour, oui !
Plus loin, elle délivre quelques ébauches de son autoportrait (d'ailleurs, est-ce que ce thriller est autre chose que cela ?) :
« Une damnée diaphane qui danse dans les dédales de son désarroi. »

Plus loin encore, à l'occasion de la description d'un hématome qui se forme sur le visage de Gabriel, je relève dans l'écriture cette nouvelle percée musicale :
« dessinant des ridules veineuses qui tréfilent vers la lisière de sa chevelure. »
Ces consonances ne sont qu'un aspect des jeux littéraires que pratique Luca. Il y a notamment le choix des verbes qui font à eux seuls métaphore : « qui tréfilent » ! et le choix des termes qui à eux seuls portent tout un patrimoine culturel : « Des bars grillés, fardelés de branches de thym,… » « fardelés » ! Ou encore celui-ci : « … l'humour est la manière la plus efficace de me protéger. Chacun sa rondache. » « rondache » !

Lucas pratique ainsi tous les jeux de mots possibles et s'amuse autant qu'il peut, s'autorisant toutes les figures de style, des plus plates au plus emphatiques, jouant l'excès dans tout :
«… je sens la charge furieuse de la haine boucher mes artères, compresser mon cerveau, brésiller ma clémence. »
Ou encore :
« le voile noir du ciel, tirant sur le bleu cobalt, plastronnait son amertume sur le décor sépulcral, amplifiant la panique et l'ambiance crépusculaire. »
Voilà son audace, sa marque stylistique, sans oublier son humour, son autodérision, sa fausse nonchalance, l'appel non voilé à la complicité du lecteur au coeur même d'une scène d'action tapageuse – où d'autres n'auraient certainement pas osé un tel dérapage contrôlé ! :
« Je cogne James dans les côtes. Juste comme ça, en amoureuse des casus belli. Pour lui rappeler que la menace est réelle, que je suis folle, que la foudre tombe sans avoir été invitée et sans s'annoncer, qu'il est une proie, qu'il ne doit attendre aucune pitié de ma part, qu'il est à ma merci, que je vais peut-être/certainement/forcément (barrez la mention inutile) le tuer. Il gémit. L'odeur de son sang me grise. C'est un parfum métallique, avec des notes insistantes qui rappellent le soufre. Je l'aime, cette odeur. »

Encore faut-il signaler les multiples auto références qu'il glisse dans le cours du texte et sont autant de clins d'oeil adressés à ses afficionados.

Pourtant ce n'est pas tout.

S'il s'amuse avant tout – par exemple à émailler son récit de locutions latines – c'est aussi avec le plus grand sérieux, par touches précises, qu'il évoque le contexte médiatique, social et politique des années 1980. C'est avec un réalisme exigeant qu'il dépeint la figure d'un journaliste de la presse écrite de Province, et surtout, c'est avec une véracité inouïe qu'il réussit un reportage absolument époustouflant sur le mode de vie – ou de survie plutôt – des sans-abri dans le Paname du XXe siècle, qui annonce de manière troublante la grande misère des recalés du passage au XXIe .

Mais vous l'aurez compris, et l'illustration de la couverture le clame, la figure maîtresse de ce roman est la Mante. Qui est-elle ? Un avatar de Miss Fatalité ? Un fantôme ? L'une des Parques ? Une séductrice perverse ? Une marionnestiste cynique ? Une puissance qui joue avec ses créatures comme avec des pions sur un échiquier ?

Au cimetière de Saint-Éloi, où Juliette a conduit Gabriel pour qu'ils se trouvent réunis tous les deux au plus près de l'âme de Margot, jamais le lecteur n'aura été aussi près de la révélation en lisant ce à quoi songe Juliette :
« Je médite sur le sort, les voies, les choix, les couloirs qu'on emprunte et dont on ne sort pas, les boulets aux pieds et la lumière qui attire, trompe et se meurt avant qu'on ait pu se brûler en l'attrapant. Aucune odeur n'en domine une autre, comme si cet espace était en dehors du temps et de tous les sens humains. Une dimension funeste dans laquelle s'entortillent des âmes égarées qui geignent en assaillant les vivants. »

Mais avant cela, vers un hier embaumé d'espérance, il y avait une Juliette qui se jetait dans l'amour « aveuglément, sans mesure, avec toute sa folie et toute sa rage ».

À lire passionnément.
Lien : https://www.blogger.com/blog..
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Ce n'est pas la première fois que je reviens inlassablement sur Luca Tahtieazym, parce que quoi qu'il raconte, il le fait toujours avec finesse et intelligence.
En quoi est-ce intelligent ?

Luca Tahtieazym nous parle ici d'une jeune fille d'une façon très simple : il lui laisse la parole. En effet, nous comprenons très vite que la protagoniste est tout simplement notre narratrice. Il faut dire que, dans les premières pages, cela m'a semblé déstabilisant, parce que je ne savais pas qui elle était, alors me mettre à sa place et éprouver de l'empathie était un sport compliqué. En revanche, très vite, on comprend cette jeune femme, ses peurs, ses peines, ses ressentis. Un passif lourd à porter, elle reste une véritable battante qui nous entraîne avec elle dans les difficultés de son quotidien. Que ce soit aux côtés de son amie ou dans le calvaire de la rue, cette joueuse d'échecs remarquablement intéressante nous montre du doigt son côté sournois, et croyez-moi, vous n'êtes pas au bout de vos surprises…
Parlons-en de surprises !

Je pensais avoir fait le tour des « ouvertures » de Luca Tahtieazym, je suis bluffée. Encore une fois, promis, je ne vous spoile pas en vous disant qu'il commence… par la fin :/

Quelle ne fut pas ma surprise en voyant épilogue à la première page ! Oui oui, comme ça, il se joue de nous et nous donne dès le début le ton. Si ça, ce n'est pas être malin ?!

Du coup, on sait quelle est la chute, sans mauvais jeu de mots, mais sans le savoir vraiment. Comme je l'ai souvent entendu dire, ce n'est pas la destination qui compte, mais le chemin à parcourir !

Ici, c'est la même chose : je me suis littéralement délectée des aventures de Juliette. Une jeune femme pleine de force, de vitalité, de courage… de bizarrerie aussi, ce qui n'est pas déplaisant. A chaque page tournée, j'essayais de deviner la suite et, à part à l'avant dernier chapitre (on ne va pas se mentir, je suis très fière de moi !), je suis tombée à côté à chaque fois.

Une histoire qui semble banale, mais qui vous surprend à chaque virage, ça vous tente ? N'hésitez plus 😉
La plume

Oui, parce que, parler de la protagoniste, c'est bien, mais si vous êtes amenés à lire l'ouvrage, vous allez bien la découvrir ! 🙂
Je ne peux donc pas décemment vous en dire plus.

En revanche, qu'en est-il de l'écriture ? S'il y a bien une chose chez Luca Tahtieazym qui ne me choque plus, qui ne me surprend plus, mais dont je ne me lasse jamais, c'est son amour… pour le subjonctif imparfait ! Non, plus sérieusement, c'est en effet la plume. Comme à son habitude, l'histoire glisse sur « le papier ». L'écriture est fluide, le langage quelques fois soutenu, d'autres fois complètement familier nous entraîne dans la complexité des personnages et de leur évolution. Comprenez bien que je ne parlais pas de la même façon aujourd'hui qu'il y a dix ans et… pas de la même façon non plus quand je me lève que quand je m'adresse à mes collègues (quoique…).

Bref, cet attrait pour les mots qui percutent et résonnent m'a toujours plus chez l'auteur, alors ça ne va pas changer tout de suite, enfin j'espère.

Vous l'aurez donc compris, j'ai encore une fois passé un très bon moment de lecture en accompagnant des personnages poignants et travaillés.
Et oui, il y a aussi les personnages…

Je sais que ça peut paraître fou, mais l'auteur nous a mis d'autres personnages dans son intrigue que sa narratrice / protagoniste que l'on prend plaisir à accompagner tout du long.

Ainsi apparaissent plusieurs personnages (mais pas trop, promis, on ne s'y perd pas), tous aussi attachants les uns que les autres. Que ce soit par leur façon d'être, leur façon de penser… ils ont tous ce petit quelque chose qui fait qu'on n'a aucun mal à les comprendre, les appréhender… les aimer. Pour vous donner une idée, celle que j'ai eu le plus de mal à suivre, avec qui j'ai eu le moins d'empathie, c'est de loin la protagoniste, c'est pour dire ! 🙂
En bref,

Un livre intéressant, un personnage principal attachiant (voyez le genre 😉 ), une « épopée » en quête de vérité très bien définie, une construction originale, pour une histoire qui ne l'est pas beaucoup moins. La phrase vous semble un peu alambiquée ? Attendez de lire celle De Luca ! 🙂

Que ce soit à travers ses histoires « tranche de vie » comme le vieil homme et moi, ses récits un chouia fantastiques comme La forêt, ses textes post-apocalyptiques du genre Il était une fois dans le brouillardLuca Tahtieazym a toujours, et j'espère qu'il l'aura encore bien longtemps, le don de mettre en avant originalité, humanité et vraisemblance dans ses écrits.

Du coup, zéro pression, mais toi, l'auteur… J'attends le suivant !
Je remercie d'ailleurs les éditions Inceptio pour cette découverte qui, encore, a tapé dans le mille 🙂
Lien : https://www.jetdemots.com/20..
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C'est un peu par surprise que j'ai reçu le fichier numérique de la Mante Nue. le titre ne m'inspirait pas plus que ça… mais ayant déjà eu l'occasion de lire les livres de cet auteur, je ne pouvais pas refuser. Il fait partie des auteurs que je commence à suivre assidûment.
Bien m'en a pris, je crois que cette lecture fut l'une des meilleures de mon année 2021, rien que ça.
La construction du livre est clairement le point fort. L'auteur a décidé de démarrer son oeuvre par la fin… Sans vouloir être offensant, j'ai souri dans mes dents en pensant qu'il s'agissait là d'un effet de style un peu navrant, une manière de se mettre en valeur par une petite dose d'originalité sans grand intérêt. Et puis j'ai lu… Et c'est juste, extrêmement bien foutu… je crois qu'un jour je le lirai dans l'autre sens.
Cet effet, disons, de style apporte énormément et en grand habitué des thrillers, j'ai été complètement bousculé. Moi, qui d'habitude, entre dans l'histoire et cherche les petits détails pour deviner la fin, j'en ai été totalement incapable, même pas l'ombre d'une piste pour savoir comment l'histoire allait tourner. Je me suis même parfois attardé à revenir quelques pages en arrière pour me dire que j'avais manqué un indice, un morceau de l'histoire, rien de rien.
Le puzzle est resté entier jusqu'au bout. Et quel kiffe de voir tout s'imbriquer parfaitement sur les 10 dernières lignes du texte. Un coup de maître.
Et puis Luca T. a une écriture tellement agréable. Les auteurs de “noir” sont parfois taxés de plume pauvre. Ici, on est sur du très très haut niveau.
Sans vouloir offenser Inceptio, qui reste malgré tout une petite maison, j'ai du mal à comprendre comment ce gars n'a pas pu être repéré par un des géants de l'édition. Si j'avais un auteur à aller chercher, il serait probablement le premier nom sur ma liste pour ma maison d'édition.
Un talent rare, pour un livre exceptionnel (selon moi, bien sûr).
A vos tablettes… on y va, vous ne le regretterez pas.
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Vous est-il déjà arrivé de lire un roman écrit de l'encre d'un vertige infini ? De pousser les pages malgré vous, en remontant le temps, comme on regarde ces animations publicitaires dans lesquelles les pas se comptent à rebours et les liquides se rangent gentiment dans les récipients d'où ils venaient de faire le grand saut ? Je viens de vivre cette expérience grâce à un auteur hors pair, qui pose chaque mot avec la précision d'une pince à papillon, Luca Tahtieazym et sa Mante nue.

" Cette fille est perdue, avec sa face blême, son spleen gluant, son œil crevé, son passé trop voyant et son avenir flou. Cette fille fume le néant. Cette fille s'évapore.
Cette fille, c'est moi. Un portrait brumeux. Une damnée diaphane qui danse dans les dédales de son désarroi."

"- Juliette, on fait quoi, maintenant ?
- On kidnappe le soleil. Et on ne demande pas de rançon. "

Juliette pratique les échecs avec lascivité, et une dextérité qui coule du bon sens. Son œil unique capte les échos de vies qui se fondent en ombre chinoise dans ses contemporains. Jusqu'à Gabriel, accusé du meurtre atroce d'une jeune femme, et qu'elle s'efforce d'innocenter à tout prix. Jusqu'à la scène d'ouverture, qui lance le roman sur la fin...et que je préfère vous laisser découvrir pour engranger toute la frustration qui pousse le lecteur à enclencher les "mais pourquoi ????" à chaque chapitre, et à remonter la chaîne à mains nues pour comprendre.

"Dans les moments forts, quand l'inexorable se marie avec le renoncement, le fruit de leur union engourdit les volontés. Il en est de ces moments forts comme des sentiments profonds tels que l'amour et la haine. On reste les bras ballants, figé, dérouté, et on attend au lieu de réagir. Ça dure parfois des secondes, parfois une vie."

Le texte est au service des Astres sur cette histoire, et la ville de La Rochelle est un écrin toujours vierge de tout passage quand on la re-découvre aussi bien que dans la main de Luca Tahtieazym. Juliette est de ces personnages résilients que j'admire au bout de la plume de cet auteur, et le mécanisme d'horlogerie qui se met en branle n'émet aucun craquement jusqu'au...début de l'histoire. Parce que si ce thriller est une immense claque et un coup de cœur imparable, la justesse de la méthode de l'histoire contée à rebours, le travail d'orfèvre qui se cache derrière cette construction, sont autant de gages d'une histoire que l'on regrettera toujours d'avoir terminée...où commencée, c'est selon.

Les clés sont toutes présentes au cours des pages, mais l'auteur les dépose négligemment sur un meuble empoussiéré, er je n'ai rien vu. Jusqu'à savoir enfin, et remonter les pages pour retrouver les évidences.

Plus que coup de cœur, un vrai coup de foudre "qui nous donne envie de ne jamais en finir le debut" !
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Le plateau que nous empruntons avant de poser un premier pied sur la face verticale est couvert de roches. La voie s’ouvre sur un calcaire friable et de multiples fissures, mais au bout de trois mètres de grimpe, la paroi devient lisse et glissante. C’est un passage farouche, hostile, indompté. Ici, la nature te crache à la gueule qu’elle ne peut être domestiquée sans exiger un tribut. Le joug de l’homme cesse quand commencent les cimes, quand les vents violents vous versent vers les rivages sauvages, qu’ils deviennent puissants, quand on perd ses repères et qu’on s’en remet au hasard.
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Il tourne son visage taillé à coups de serpe pour que je ne le voie pas. Rien ne va dans ses traits sculptés à la hâte. Sa mâchoire est trop rectiligne, ses pommettes trop saillantes, son nez trop busqué. Pris indépendamment, chaque détail de sa face hagarde présente un défaut ; pourtant, l’assemblage du tout me chavire et me rend folle. Les vrais hommes beaux sont ainsi, faits de bric et de broc, et leur charme inné ne se façonne pas.
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Noël me file la gerbe.
Si certains se laissent emporter par la magie, par les couleurs chaudes qui resplendissent dans l’atmosphère froide, par les symboles et l’espoir, moi, je n’y vois que forfanterie hypocrite de ceux qui ont au détriment de ceux qui n’ont pas.
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C'est un sentiment insolite, l'amour. Une passion mordante qu'on n'apprivoise pas. Elle vous saisit et se joue de vous, comme un marionnettiste cruel.
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