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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Zahira est une déracinée. Elle a quitté sa maison au pied de l'Atlas, au Maroc, fuyant le souvenir d'un père qu'elle a laissé mourir seul, essayant en vain d'échapper à la culpabilité. Installée à Paris, elle vend son corps aux plus démunis, aux laissés-pour-compte qui viennent frapper à sa porte. Elle sait comment les soulager de leur peine et de leurs malheurs, même un bref instant. de la même manière, elle soutient Aziz et l'accompagne dans son changement de sexe. Aziz qui sera bientôt Zannouba, qui pense l'avoir toujours été, depuis son plus jeune âge, et qui ne se doute pas qu'il peut se perdre en voulant changer d'identité… Et puis il y a Mojtaba, le bel iranien, obligé de fuir son pays parce qu'il est homosexuel, parce qu'il prône la liberté d'expression, et qui se retrouve perdu dans Paris… Heureusement, Zahira est toujours là lorsqu'il s'agit de tendre la main, de recueillir les brebis égarées, Zahira qui ne se doute pas que son ancien amant vient d'apprendre qu'elle se prostituait et qu'il vient pour elle, pour laver le déshonneur… Enfin il y a l'énigmatique Zineb, disparue depuis longtemps, mais qui continue à hanter la mémoire familiale…


Roman de l'exil, « Un pays pour mourir » reprend des thèmes chers à Abdella Taïa, tels que le déracinement, le tabou lié à la sexualité, l'homosexualité et le désenchantement envers un monde qui a oublié, délaissé les plus démunis. Cinq personnages portés par le rêve d'un avenir meilleur, ailleurs, loin de leurs racines et qui se retrouvent hantés par leur passé, incapables de se reconstruire et de trouver le bonheur dans une société qui les rejette, qui ne veut pas d'eux.

Les phrases sont courtes, le rythme saccadé tandis que l'écriture est brutale, violente. Elle bouscule le lecteur, le malmène pour mieux pénétrer en lui et le bouleverser. Car, parmi ces instantanés de vie qui nous sont dévoilés, se cache une tendresse, une nostalgie emprunte de poésie qui nous touche et nous émeut. Des personnages d'horizons différents, mais meurtris par la vie. Si certains ont perdus leurs espoirs, d'autres rêvent encore d'un avenir meilleur, mais chez Abdellah Taïa, seule la réalité crue compte et les « happy end » n'existent pas… Un roman d'autant plus fort et bouleversant qu'il est court. « Un pays pour mourir restera une lecture marquante…


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Un pays pour mourirAbdellah Taïa

C'est un texte sur l'exil, la souffrance, la perte de sa culture et de ses repères culturels mais c'est aussi de l'espoir et des rêves.
Zahira la prostituée, Azziz-Zannouba le transsexuel, Mojtaba l'iranien qui a fui son pays pour échapper à la mort. Tous ces gens se croisent, vivent ensembles plus ou moins longtemps, s'apprécient, s'aiment et rêvent malgré la misère et la vie difficile qui est la leur.
Ce sont des tragédies, des petits morceaux de vie de tous ces personnages et d'autres dont nous parlent l'auteur, lui aussi exilé. L'amitié et l'amour courent le long de ces pages, mais aussi la tolérance et l'espoir de s'en sortir un jour.
C'est un texte à la fois sombre et triste mais rempli de réalisme qui nous fait prendre conscience que vivent près de nous et autour de nous des humains déracinés qui souffrent et qui rêvent de vies meilleures.

J'ai aimé ce texte et je pense que je vais lire d'autres romans de cet auteur
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Un peu à la manière des contes des mille et une nuits les personnages nous racontent leur histoire, toutes singulières, poignantes. Histoires d'amour, de recherche de soi, de rêves. Une lecture étonnante.
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Voici un roman bien différent de ce que j'ai pu lire jusqu'ici.

Zahira est marocaine. Elle a fuit l'Atlas et les siens. C'est une prostituée au grand coeur. Elle se vend aux démunis, les réconforte; personne ne sait mieux qu'elle les écouter et les soulager un peu, même si pour elle, les fins de mois sont dures. Ce n'est pas une pute. C'est une mère, une accompagnatrice. Elle fait dans le social, mais jamais dans le pathos.

Zahira arrive en fin de carrière. Elle se souvient. Elle évoque l'exil, la disparition de sa tante Zineb, le déracinement tant géographique que familial, la misère. A travers elle, l'auteur va dresser le portrait de personnages improbables, perdus, rejetés aussi; une sexualité ou une personnalité troubles, des prises de positions taboues ou défendues. Des personnages hantés par leur passé, qui subissent d'une certaine manière leur présent.

Des monologues, des phrases courtes, un rythme rapide et haché, spasmodique. Aucun des récits n'est vulgaire, mais très direct, cru. Chacun évoque à sa façon la violence quotidienne, l'abandon, la précarité mais aussi l'amour, l'espoir, les mains tendues. L'ensemble ne donne pas un récit complètement homogène, mais, à l'image de ses protagonistes, ressort une cohérence, une harmonie. C'est un récit coloré, bigarré, fortement emprunt d'humanité.

Une fort jolie et surprenante découverte.

Lien : https://lyseelivres.wordpres..
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L'histoire de Zahira, une prostituée parisienne originaire du Maroc, mais aussi d'Aziz, son meilleur ami qui souhaite devenir une femme, et de Mojtaba, un homosexuel Iranien qui va croiser sa route.
C'est un très beau texte sur l'exil dans l'espoir d'une vie meilleure mais aussi sur l'amour. Un texte qui ne m'a pas laissé indifférente, qui m'a ému. J'ai aimé le style de l'auteur qui peut parfois être très direct mais ne tombe jamais dans le vulgaire.
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Mon avis : Saddhu
Mon avis : Indiangay

Dans ce livre l'auteur donne la parole à des exclus de la société, tant dans leurs pays d'origine, que dans celui dans lequel ils se sont échoués, et où ils n'arrivent pas à trouver, ni à faire leur place.

Tout d'abord c'est Zahia qui se raconte.
Tous ces destins de pauvres, sont liés directement ou indirectement à l'histoire de France et à Paris - ville fantasmée, de liberté, qui cristallise tous les espoirs des ressortissants des anciennes colonies ou Protectorat – nous sont livrés en vrac, avec un peu d'amertume, voire de ressentiments, me semble-t-il par Abdellah Taïa, qui en profite pour aborder divers problèmes, immigration, exploitation, islamisme, prostitution.

Pour ma part, même si je comprends le message qu'a voulu faire passer l'auteur, je n'y suis pas réellement sensible. Ces personnes sont déjà marginales dans leur pays de part leur pauvreté. Leur manière de vivre ne fait qu'accentuer cette marginalité.
Ceci dit j'aime beaucoup les écrits d'Abdellah Taïa qui sait donner la voix à une « minorité » magrhébine et souvent pauvre que nous croisons avec une certaine indifférence, tous les jours, et ce, autrement que pour des affaires d'intégrisme religieux


Lien : http://chezvolodia.canalblog..
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Un livre très rapidement lu, divinement bien écrit, tout en paraboles, mais dieu que c'est triste triste triste !!!!!!
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