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Critique de Tachan


Tsutomu Takahashi est devenu un auteur assez bankable chez nous. Panini, en tout cas, l'a beaucoup porté il y a une quinzaine d'années et il revient en force en ce moment. Après la réédition, toujours en cours de Sidooh, avec laquelle personnellement je me régale, l'éditeur a décidé de republier Soul Keeper, une série postérieure en 8 tomes.

Dans les oeuvres de Tsutomu Takahashi il y a souvent une note fantastique et surtout une certaine violence qu'elle soit physique ou psychologique. Ici, il allie les deux avec une héroïne morte qui a été nommée esprit protecteur et dont l'âme doit descendre sur Terre pour accompagné un vivant dans le besoin. L'auteur propose ainsi sa version d'un célèbre mythe japonais : le shinigami, qu'on a déjà vu dans d'autres oeuvres comme Bleach, Death Note ou encore Yuyu Hakusho qui est peut-être le plus proche ici, sauf qu'au lieu de partir sur un shonen plein de nekketsu, il propose une oeuvre plus sérieuse et sociale.

Dans ce premier tome, l'auteur pose les bases de sa série et explique les mécanismes qui vont la régir. Nous faisons la connaissance sommaire d'une héroïne en devenir. Nous découvrons son caractère légèrement rebelle mais altruiste. Cependant, ce n'est pas vraiment elle qui accroche notre regard mais plutôt celui qu'elle va devoir protéger, qui ô surprise, se révèle être le Premier ministre japonais !

Avec l'efficacité légendaire qu'on lui connaît, l'auteur va donc nous faire entrer par les coulisses dans la tambouille politique de son propre pays. Il va, dès ce premier tome, dénoncer la solitude de ce rôle, son caractère pesant, les magouilles politiques ainsi que les pressions. Ce n'est pas joli joli mais si on reste sur cette ligne, ça promet d'être passionnant, l'héroïne a tout de même plus de 500 jours à passer à ses côtés, il y a de quoi raconter et j'espère que ce sera le cas.

Cette efficacité se retrouve également, comme toujours avec l'auteur, dans la composition de ses planches où tout coule de source. C'est fluide, archi fluide, à l'image de cette héroïne glissant d'un monde à l'auteur. Mais c'est aussi âpre et à tendance sombre et malsaine, comme dans ses autres oeuvres, quand on rentre dans la tête du Premier ministre ou encore quand on rencontre d'autres politiciens. le malaise nous saisit alors pour ne pas nous quitter, c'est insidieux mais puissant.

Soul Keeper se présente donc comme une oeuvre au démarrage particulièrement efficace, avec une certes une héroïne qui s'efface derrière le propos mis en scène, mais avec une promesse sérieuse de dénonciation de la tambouille politique japonaise, ce qui pourrait s'avérer passionnant. J'ai hâte de voir si cela se vérifie.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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