Après une introduction un peu longue, le tournoi pour choisir le Shaman King est enfin lancé, place aux matchs pour déterminer celui-ci et
Hiroyuki Takei se paie le luxe de faire durer le plaisir en prenant son temps.
Je suis assez surprise de trouver ici, un shonen où l'auteur prend son temps et n'enchaîne pas les matchs à une vitesse vole. le mangaka à la place instaure une climat tranquille où chaque combat est suivi d'une phase d'entraînement ou d'introspection du héros, ce qui lui permet de grandir comme shaman et comme homme. Pour le lecteur actuel, peut-être pas habitué à ceci, c'est une vraie bouffée d'air frais. Cependant, je trouve également que pour le moment, l'ensemble manque un peu de force et d'impact malgré les tentatives de l'auteur pour pousser son héros à s'endurcir.
Le tome s'ouvre sur un combat plutôt léger entre Yoh et Horohoro, avant de plonger le lecteur dans un long duel bien plus sombre où Yoh affronte un nécromancien. le premier match n'était donc qu'une mise en bouche et l'occasion de croiser un shaman officiant avec un esprit de la forêt, tandis que le deuxième revêt des enjeux plus importants. Yoh est confronté à un nouveau type de shaman et le lecteur à une nouvelle facette de la mort. On découvre une nouvelle façon d'utiliser l'oversoul et les limites du furyoku, ainsi qu'un Yoh poussé dans ses retranchements, qui n'a plus rien du type nonchalant de d'habitude. Notre héros mûrit dans l'adversité quand ses amis sont en danger et ça fait plaisir à voir même si c'est triste de devoir en arriver là pour ça. le combat fut par contre bien mis en scène avec un bon mélange d'action, de sentiments et de découverte des personnages.
Ce combat est donc l'occasion pour le héros de tester ses limites et c'est naturellement que l'on retrouve une phase d'apprentissage ensuite. Malheureusement, celle-ci est éclipsée par d'autres scènes surfant sur le burlesque entre Manta qui défit son père, grand magnat japonais par l'argent mais pas par la taille, et Ryu qui l'emmène sur les routes avant de croiser des fantômes pour le moins singuliers aussi bien dans leurs attaques que dans leurs apparences. C'est là où je déchante un peu. J'aime quand c'est rigolo mais je suis frustrée de ne pas assister aux phases de développement du héros en dehors des combats. On parle sans cesse des entraînements drastiques qu'il subit d'Anna ou de son grand-père mais on ne voit rien...
Heureusement, ce tome est l'occasion de rencontrer de nouvelles têtes. Après Horohoro, qui est plutôt à ranger dans la case des sidekicks rigolos proches du héros, j'ai surtout été marquée par
Faust VIII, son nouvel adversaire qui s'inspire tout droit du mythe de
Goethe. J'ai trouvé sa façon d'utiliser ses pouvoirs originale car reposant sur une stratégie intelligente et même si sa relation avec son fantôme est déjà vue, elle a un potentiel tragique que j'aime. J'espère donc le revoir. La dernière petite nouvelle est Tamao, une autre apprentie du grand-père de Yoh, qui elle aussi est plutôt à ranger dans un registre assez léger, surtout quand on voit ses fantômes, mais l'auteur a le mérite de réutiliser les mythes de façon originale, ici le Tanuki et le renard. Enfin, l'auteur continue de nous faire croiser les personnages vus précédemment créant une joyeuse bande de fous furieux autour de Yoh, que ce soit avec Anna, Ryu ou Tao.
Avec ce nouveau tome, on continue à rentrer lentement et progressivement dans le Shaman Fight mais avec peut-être un peu trop de délayage parfois pour moi. J'ai hâte de voir Yoh tomber sur de plus grosses têtes d'affiches, utiliser des techniques plus dantesques, etc. Je sais qu'on est qu'au début de la série mais l'ayant déjà lue autrefois, mon impatience pointe déjà le bout de son nez.
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