AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de dancingbrave


J'adore les idées développées par Nassim Nicholas Taleb mais vraiment pas la forme d'écriture qu'il a choisie.
Surtout après avoir lu son ouvrage précédent « le lit de Procuste » recueil d'aphorismes concis, pointus, piquants à souhait.
Dans ce présent opus l'auteur se contredit totalement. L'écriture est lourde à cause de la multitude d'exemples cherchant à tout prix l'humour.
Tic d'écriture typiquement américain et propre aux ouvrages de vulgarisation pour les nuls.
Je n'avance pas que tout les américains sont nuls, juste que cette littérature bien que richement référencée aurait mieux sa place dans la collection « quelque chose pour les nuls »
Les idées abordées sont répétées à foison et sous différentes formes ce qui alourdit encore le volume jusqu'à en faire un pavé de 500 pages là où 100 suffisaient.

J'ai comme l'impression que cette lourdeur contradictoire avec son esprit si vif n'a pas échappé à N.N. Taleb puisqu'il a placé aux deux tiers du volume un glossaire des idées développées largement suffisant comme base à réflexions personnelles.

Comme je ne fais pas forcément dans la modestie, je vais vous faire un résumé de l'idée maîtresse de l'auteur en quelques lignes. Rassurez-vous je ne dévoile rien puisque tout le reste n'est que littérature un tantinet pesante :

Jusqu'à la découverte de l'Australie tout le monde assurait que tous les cygnes étaient blancs. Or un seul cygne noir a fait s'écrouler cette théorie. L'Homme s'est ensuite efforcé d'en trouver une explication afin de rendre cette, découverte prédictible.
Un « Cygne Noir » se résume donc par : rareté, impact extrême et prévisibilité rétrospective.

L'Homme a un besoin génétique de comprendre et pour cela il catégorise. A partir de là il prévoie et il se trompe invariablement. de plus il fait une généralité de ce qu'il observe
Car il n'est pas outillé intellectuellement pour s'ouvrir suffisamment et accueillir l'évènement que personne ne pouvait prévoir et c'est le choc à chaque fois.

Alors le propos de l'auteur est aussi de nous faire comprendre comment mieux accueillir ces « cygnes noirs » et en faire ainsi des « cygnes gris » moins déstabilisants.

Je rapporterai juste un exemple pour illustrer cet avertissement salvateur de l'auteur :

L'induction ou connaissance inductive illustrée par le cas de la dinde nourrie chaque jour tant et tant qu'elle prend de plus en plus confiance en L'Homme qui la nourrit jusqu'à la veille du réveillon qui était totalement imprévisible pour elle constituant ainsi un « cygne noir ». de très nombreux phénomènes suivent cette courbe ascendante à la chute brutale : tension artérielle, intégration des juifs dans l'Allemagne des années 30, vente de livres, crimes, fortune personnelle, etc...
Si pour la dinde la privation, la veille du réveillon est un « cygne noir », pour le boucher, elle n'en est pas un car il avait une vision totalement différente des évènements.

Ainsi donc en va tout ce livre intéressant mais vraiment, vraiment trop lourd.
Commenter  J’apprécie          242



Ont apprécié cette critique (21)voir plus




{* *}