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EAN : 9782352213703
200 pages
Editions Guérin (12/01/2023)
3.68/5   11 notes
Résumé :
Le récit d’une quête : celle d’un père alpiniste disparu dans les montagnes iraniennes. Et le récit d’un voyage : celui de deux jeunes femmes, l’une française, l’autre iranienne, au pays des mollahs.

Émilie Talon, jeune autrice, s’en va sur les traces de son père, disparu alors qu’elle n’avait que 10 ans. Il était alpiniste et, à partir des années 1950, il avait escaladé les principales montagnes de l’Iran. C’est dans ses propres souvenirs qu’Émilie r... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Sur les pas de son père en Iran

Émilie Talon raconte son expédition en Iran où elle concrétise un projet un peu fou: faire comme son père en 1956 l'ascension du Trône de Salomon et du Damavand, le plus haut sommet iranien. Quand l'escalade prend un tour mémoriel.

Émile, le père d'Émilie qu'on appelait Milou, est mort en 1992. Sa fille n'avait dix ans. Trente ans plus tard, elle décide de partir sur ses traces, d'aller à son tour à l'assaut du Trône de Salomon et du Mont Damavand en Iran. Ce sommet qu'il avait gravé en 1956, à 27 ans. Une expédition qui tient à la fois du pèlerinage, de l'exploit sportif et de l'envie de découvrir des sensations nouvelles dans un monde où le minéral remplace peu à peu le végétal.
Mais avant de partir pour l'Iran, il faut s'approprier cette histoire. Un dossier récupéré dans les affaires héritées après la mort de son père, la bibliographie succincte disponible sur l'alpinisme en Iran et surtout la solidarité entre alpinistes vont lui permettre de poser les premiers jalons. de découvrir qu'en 1954 un premier groupe avait déjà pris la direction de la montagne de Téhéran, que des liens s'étaient alors formés avec les Français.
Quand Michel, Jean, Gérard, André, Milou et Amos, les six membres de l'expédition de 1956, partent pour l'Iran via Beyrouth, ils ont dans leurs bagages le témoignage de leurs prédécesseurs.
Et quand Émilie s'attaque à son tour à la montagne avec son amie Zohre, elle est déjà forte de cette histoire, d'un film tourné à ce moment et des conversations avec les passionnés stéphanois du club alpin. En marchant dans les pas de sa guide, elle marche aussi sur la trace de son père.
Émilie Talon a alors la bonne idée de retracer en parallèle les deux ascensions, 12 juillet 1956 et 6 août 2021. de chercher les différences, de deviner comment il a réagi face à tel obstacle, s'il a eu peur... Il n'est alors plus question de savoir si elle a bien fait d'entreprendre cette ascension, mais de ne pas laisser les émotions prendre le pas sur la sécurité. Mais pour cela, il y a fort heureusement Zohre, véritable ange gardien qui n'hésitera pas à payer de sa personne pour aider Émilie à atteindre son objectif. On ajoutera que ce comparatif entre 1956 et 2021 permet aussi de saisir l'ampleur de réchauffement climatique. Quand son père se battait contre la glace, elle doit éviter les éboulements de pierre. La roche est devenue instable et l'ascension au moins tout aussi dangereuse.
Après un premier récit, Iran, la paupière du jour (ed. Elytis 2021) qui retraçait ses voyages en Iran - où vit une partie de sa famille - Émilie Talon a conjugué ses deux passions dans ce second opus. La montagne, dont on comprend ici combien cet héritage lui est vital et l'écriture qu'elle soigne et peaufine dans de jolies formules où la poésie vient rehausser le récit, ou comme elle le dit si joliment, «croiser des fils ténus tirés d'une grosse pelote». En fouillant les traces, en y mêlant les souvenirs, les échanges avec les spécialistes et les journaux intimes, elle parvient à en démêler les noeuds pour nous offrir «quelques centimètres d'une tresse» que nous pourrons ceindre de cette belle citation: «Le bec de la plume peigne la chevelure du langage.»


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Dans le creux de ses bras, elle était invincible. Attentive aux histoires qu'il ne créait que pour elle, elle régnait sur un monde qui n'appartenait qu'à eux.

Trente ans après la mort de son père survenue alors qu'elle n'avait que dix ans, Émilie se sent prête à partir à la recherche de l'homme derrière le conteur. Un homme qui, bien inspiré, n'est pas parti sans laisser en suspens derrière lui son fil d'Ariane. Un film, "Vertige persan", et une documentation fournie permettent ainsi à Émilie d'entreprendre sa propre aventure.

Accompagnée de sa guide Zohre, la voilà partie à l'assaut des cimes du nord de l'Iran. Là où, en 1956, son père et ses compagnons décidaient d'écrire leur propre légende. Effleurer des yeux les mêmes paysages, les comparer, appréhender les épreuves de l'altitude, fouler du pied les lieux de leurs rires, de leurs peurs, de leurs triomphes. S'imprégner des souvenirs sans s'y noyer, n'était-il pas là le vrai défi ?

Et c'est peut-être la plus grande force de cette cordée finalement. Car si elle arpente les chemins d'un passé aux angles flous, Émilie est sans cesse retenue au présent par la pétillante Zohre. Cette histoire c'est aussi la sienne. Celle d'une femme iranienne, casse-cou, impétueuse, courageuse, qui semble avoir trouvé dans la montagne le goût de la liberté absolue. Là-haut, c'est elle qui décide de ses limites, qui renvoie le patriarcat dans les cordes et insuffle aux autres cette sensation que tout est possible.

Dans les "Vertiges Persans" d'Émilie Talon, il y a ces deux aventures presque parallèles : celle des hommes et celle des femmes, celle de 1956 et celle de 2021. C'est ici, dans cet interstice du presque, que se constitue son individualité, son pouvoir d'exister dans le présent en compagnie de souvenirs lavés de quelque fard. Ainsi, ce récit sensible qu'on aurait pu imaginer empreint de mélancolie se révèle, en fin de compte, rempli de vivacité.
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Emilie part en Iran sur les traces de son père avec qui elle avait une relation fusionnelle. Elle va mettre ses pas dans les siens pour refaire à trente ans d'écart l'ascension du Trône de Salomon.Elle aura pour guide Zhore une jeune femme iranienne ,casse cou et libérée.Ce court ouvrage (150 pages) cumule trois thèmes très présents dans la production littéraire contemporaine : la montagne,la quête du père et la condition des femmes.Mais "qui trop embrasse mal étreint " et il me semble qu'Emilie Talon prise d'hubris à voulu trop en faire.Ses thèmes se phagocytent,laissant le lecteur que je suis dans l'insatisfaction.La montagne,la technique de l'escalade prennent beaucoup de place,alors que j'aurais aimé en savoir plus sur le beau personnage de Zhore,sur les rapports de ces deux femmes avec les iraniens...entre autres.Cela dit ,la construction du récit est élaborée avec d'incessants allers et retours entre présent et passé. L'écriture est soignée, l'ensemble est d'une lecture agréable, surtout si l'on est "fan"d'escalade.
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Nous embarquons aux côtés d'Emilie Talon dans un voyage qui est bien plus qu'un voyage, une quête : quête de l'autre et quête de soi. Quête du père, perdu dans l'enfance, qui commence par la tendresse émerveillée de l'enfance, et chemine vers le réalité d'un homme à la fois unique et somme toute comme les autres: avec sa lumière et ses ombres. Quête de soi car ce n'est pas sans plonger avec courage et détermination en soi que l'on ose cette confrontation essentielle.
J'ai également été marquée par le côtoiement dans ces pages entre cet être qui ne veut pas vieillir, le père, comme si seule une vie vécue au maximum de sa vitalité valait le coup d'être vécue,  et "face à lui" cette incarnation de la jeunesse et de la vitalité, la puissante, la tourbillonnante Zohre, guide de haute montagne qui mène Emilie sur les traces de son père. 2 êtres vénérant la vie à l'apogée de sa puissance
Cette aventure iranienne raconte le rapport à la vie, à la mort, au temps qui passe, à l'impuissance face à lui, et, en même temps, à la miraculeuse puissance de la vie pleinement honorée. Un hymne à la liberté aussi, à l'émancipation : l'une, Zohre, est un pied de nez constant à un régime qui n'aime pas les femmes libres, l'autre, Emilie, se délivre de l'admiration naïve et enfantine pour un père fantasmé pour entrer, à mesure qu'elle chemine dans les pas de ce dernier, dans un amour lucide, adulte, et finalement libérateur.
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Merci à Masse Critique pour cette quête d'un rêve impossible.
Des souvenirs d'enfance se bousculent dans la tête d'Emilie Talon. Des images enchantées, avec
Milou, son père, trop tôt disparu, hantent ses songes.
En 1956, Milou et trois copains sont partis à l'assaut des sommets mythiques de l'Iran.
Trente ans, plus tard, Émilie va tenter de renouveler l'exploit de cette ascension.
Au coeur d'une nature superbe, à la recherche de la figure paternelle idéalisée, Émilie , héroïne romanesque et sympathique, connaîtra une profonde amitié , avec Zohra, guide iranienne, professionnelle et libre.
Un voyage poétique au pays des grands espaces, des voiles noirs et de la soumission.
Un récit attachant, une écriture raffinée.
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critiques presse (1)
Culturebox
13 mars 2023
Trente ans après la mort de ce père adoré, l'auteure tresse les fils de son histoire dans les montagnes d'Iran, guidée par la pétillante Zohre. Elle a tiré de ce voyage mémoriel un récit littéraire, sensible et touchant.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
(Les premières pages du livre)
LES AVALANCHES
Nous sommes deux avalanches, la pente de pierre descend en même temps que nous, dans une fumée grise, jaune ; nous glissons, poussières. Nous déshabillons la montagne de sa parure de roches brisées. Nous sommes deux femmes devenues avalanches, glissements.
Comme elle me l’a demandé, je me tiens tout près derrière Zohre, ainsi les pierres que je déloge en déboulant ne prennent pas trop de vitesse avant d’atteindre ses chevilles. De loin en loin, nous nous arrêtons, le pied enfoncé dans la pente, enracinées dans la montagne dégringolante. Zohre se tourne alors, me sourit, elle m’appelle Miel, Honey. Nous rions même, nous conjurons la petite peur et les injonctions à la prudence de nos pères, que nous percevons sans avoir besoin de les entendre. Dans la montagne ne retentit que l’écho des pierres qui chutent libres, éclatent ou se replantent plus loin comme un poignard jeté dans la terre meuble.
Zohre, mon amie, ma guide, m’a proposé que nous nous encordions, cela m’a paru plus dangereux qu’autre chose : en équilibre précaire, secouée par une petite chute de l’une, l’autre pourrait voler et nous nous précipiterions l’une l’autre tout en bas, responsables et coupables, soudées par la corde et solidaires, mortes peut-être. J’ai donc refusé. Rien ne nous attache mais un même mouvement nous entraîne, nous descendons ensemble du Trône de Salomon, aux aguets, sur le fil et vivantes. Par un chemin de traverse.
Les rochers les plus imposants zippent, roulent sur les petits qui entraînent les autres pièces du puzzle : ce versant très peu arpenter qui doit nous permettre de prendre pied sur un glacier apparemment plat. De là, nous comptons glisser doucement jusqu’à une épaule un peu verte, où des plantes poussent, où nous pourrons nous reposer. Au début de la descente, nous voyions déjà l’épaule et nous nous amusions. Nous nous enfoncions dans la matière qui dévalait mais que j’imaginais alors seulement superficielle, je me figurais un roc solide sous elle, je m’élançais. En réalité, c’était la montagne elle-même qui dévalait déjà. Bientôt, j’ai réalisé que je n’avais jamais provoqué de tels éboulements. Le plus effrayant, c’est quand la pierre qu’on détache sous son pied tient l’ensemble des autres au-dessus de soi.
Nous ne sommes pas encore à mi-pente. Nous descendons du Trône à petits pas retenus. Nous contractons nos corps, indolores, soumis au désir qui nous anime, boucler notre ascension, serrer le nœud qui nous liera à cette montagne, puis nous retourner vers sa cime, la voir et nous souvenir.
Soudain : un fracas ! La montagne et Zohre filent, qui ont déplacé une pièce maîtresse et descendent comme un radeau de pierre et de chair. Tous les tessons de pierraille entassés dans un pli coulent ensemble, Zohre se transforme en avalanche, elle est une pierre, à plat ventre en un instant. Le haut du corps dressé pour rester en surface, elle ne nage pas car la pierre n’a pas la fluidité de la neige, mais elle émerge et la poussière n’éteint pas tout à fait sa couleur, l’orange des nœuds dans ses cheveux noirs, le rouge de ses lèvres sur lesquelles demeure un reste de cosmétique, le vert et le bleu dont elle s’habille dans la pente grisée qui drape la montagne comme un tchador sale et immense, et qui glisse. Elle part sous mes yeux, le buste dressé face à la pente…
Elle s’accroche à la poussière.
Elle s’arrête.
Cela a duré un instant.
Elle s’extrait avec lenteur, je m’approche prudemment, pour éviter une suravalanche. Je vois d’abord des gouttes écarlates sur le rocher, son sang rouge, sombre comme ses lèvres et ses ongles dont il dégoutte. Sa main s’est ouverte. Elle se tourne alors, elle me sourit, elle m’appelle Miel. Je l’appelle Azizam, ça veut dire « chérie » en persan, on se le dit entre filles, entre garçons, entre les deux, je le lui dis comme elle me dit Miel. Elle me demande si l’on peut s’asseoir un peu, je me dis que oui mais je pense qu’elle pourrait tomber dans mes bras si elle le voulait – malheureusement, le mètre qui nous sépare est trop abrupt pour être franchi sans danger.
À la verticale, les fesses posées, avec le plus de légèreté possible, contre un éclat de pierre, chacune se tient donc assise. Elle me dit que tout va bien en modulant sa voix comme le font les Iraniennes pour se montrer douces. Sa tête part un moment en arrière, ses yeux se sont fermés, elle se retient au bord du malaise. Bougeant à peine, je tends mon sac derrière elle pour lui faire un dossier, je le maintiens pour qu’il ne prenne pas la voie des airs.
La poussière est déjà retombée, une lumière pure baigne le profil de Zohre, plaquée dos à la pente, dans la traînée que nous seules pouvons discerner dans le chaos. Je module ma voix à mon tour, Azizam. Elle sourit, déchire l’emballage d’un biscuit puis le biscuit lui-même avec ses dents, sort la pharmacie de sa main sauve. Je la vois regarder le reste de la descente, tracer sa ligne. Elle n’a pas pleuré ou alors ses larmes ont été arrêtées net par ses cils de princesse des Mille et une nuits – ça ne sert pas qu’à faire des œillades au sultan. Elle s’empare des compresses. Je regarde et détourne les yeux alternativement ; moi non plus, je ne veux pas me pâmer. Elle tient la gaze autour sa main, je l’enturbanne avec du sparadrap, contractée au-dessus du mètre qui ne nous sépare plus complètement. Le sang maquille tout mais un long lambeau se détache clairement. Il faudrait suturer, nous ne le ferons pas, nous avons renoncé aux travaux de couture. Et puis Zohre se redresse, elle me sourit, Miel, tu es prête à descendre ? Les nœuds orange au bout de ses tresses vont recommencer à tressauter, nous visons le glacier. Je me lève, je franchis le mètre qui nous sépare. Je me remets en marche derrière Zohre.

Dans les pas de Zohre, je marche sur les traces de mon père. Je ne me fraie pas seulement un chemin dans la montagne, je descends et je remonte le long d’un fil ténu. Je dévale derrière Zohre et je le cherche lui. Mon père.
Il est venu par ici. Tandis qu’il descendait du Trône, il y a soixante-dix ans, la neige couvrait tous ces versants. C’était en 1956, il avait 27 ans, il brassait la neige.
Plus tard, je suis née, en 1982. Et il est mort en 1992. Il s’appelait Émile, on l’appelait Milou, je m’appelle Émilie. Il m’a appelée Émilie.
Cela fait trente ans qu’il n’est plus de ce monde et je marche sur ses traces sous les pas de Zohre. J’ai fouillé ses papiers, ses pitons, j’ai interrogé ses témoins, sa jeunesse, je questionne mes souvenirs, mon enfance, je le cherche sur la montagne et dans ma mémoire.

Ces versants dans lesquels Zohre et moi déboulons à nouveau, la main bandée, le corps serré, il y a soixante-dix ans, la neige les couvrait donc comme une chape royale… Le talon des Koflach d’Émile se plantait dans la pente blanche. Alors qu’aujourd’hui, sous les semelles d’Émilie, le socle du Trône s’effrite, les petites pierres roulent sous les grandes en crissant, les grandes glissent sur les petites comme des radeaux, avec fracas.
Dans les pas de Zohre, je marche sur les traces de mon père. Soudain, sous moi, la montagne s’effondre.
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Dans les pas de Zohre, je marche sur les traces de mon père. Je ne me fraie pas seulement un chemin dans la montagne, je descends et je remonte le long d’un fil ténu. Je dévale derrière Zohre et je le cherche lui. Mon père.
Il est venu par ici. Tandis qu’il descendait du Trône, il y a soixante-dix ans, la neige couvrait tous ces versants. C’était en 1956, il avait 27 ans, il brassait la neige.
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Essayez d'écrire sur votre père, vous vous retrouverez à croiser des fils ténus tirés d’une grosse pelote : la maille des traces, les souvenirs de l’ex-belle-sœur, de votre mère, l’analyse du spécialiste, les journaux intimes, les filaments de votre mémoire. Si vous parvenez à en démêler les nœuds, vous ferez quelques centimètres d’une tresse. « Le bec de la plume peigne la chevelure du langage. p. 137
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Sans queue ni tête, je lui livre le récit lacunaire de la jeunesse paternelle. Je désigne alors mon père par son surnom, Milou, qui a littéralement écrasé son prénom. Je n'ai jamais entendu quiconque l'appeler Émile. Moi-même, j'écris facilement ces cinq lettres mais les articule avec peine. D'autant qu'Émile sonne comme Émilie, c'est presque moi.
Alors dès qu'il grandit, qu'il grimpe, qu'il m'apparaît plus proche de l'homme que j'ai connu que de l'enfant lointain, dès lors qu'il prend forme et s'incarne, il s'appelle Milou. Le petit Émile est devenu Milou - paradoxalement, le nom de l'adulte attendrit davantage que celui de l'enfant. Milou, un nom de personnage.
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Remonter à la source paternelle. Adolescente, je le souhaitais confusément. Jeune adulte, je le désirais ardemment sans oser le dire. Trentenaire, j’entame mes recherches à bas bruit. Je veux tirer et tisser le fil d’Ariane, découvrir l’histoire et la faire mienne. Jusqu’au voyage qui n’est encore qu’un désir confus.
Je cherche donc, comme on erre, jusqu’à ce que Bibi, ma demi-sœur, me remette une pochette qui contient un fatras de documents relatifs à notre père, conservés pendant des décennies par sa première épouse. Je la reçois comme un cadeau, quoique j’ignore à quels souvenirs, au-delà des miens, je m’apprête à me confronter.
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Vidéo de Émilie Talon
Soirée rencontre à l'espace Guerin à Chamonix autour du livre : Vertiges persan de Emilie Talon enregistré le 21 janvier 2023
Résumé : Une jeune autrice part sur les traces de son père dans les montagnes d'Iran.
Une femme s'en va sur les traces de son père, disparu alors qu'elle avait 10 ans. Il était alpiniste et, bien avant cela, dans les années 1950, il était parti gravir le Trône de Salomon et le volcan Damovand en Iran. Elle arpente ces montagnes, fouille ses souvenirs, où survivent les traces les plus pro¬fondes de cet homme qu'elle a aimé. Sur place, une autre histoire s'écrit avec Zohre, formidable guide iranienne, belle, libre en ses hautes altitudes, audacieuse, qui devient son amie et l'accompagne pour apprivoiser sa peur et son histoire.
Bio de l'auteur :
Ancrée au pied des Alpes, Émilie Talon entretient une connivence avec l'Iran où vit une partie de sa famille franco-iranienne. Son goût de l'ailleurs et de l'interculturalité l'ont aussi amenée à vivre au Portugal et en Tunisie. Elle a publié un premier récit en 2021 : Iran, la paupière du jour (édition Élytis, 2021).

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