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Marguerite Pozzoli (Traducteur)
EAN : 9782266080736
277 pages
Pocket (26/02/1998)
3.11/5   27 notes
Résumé :
Pourquoi continuer à vivre quand on " pleure pour chaque feuille qui tombe ", quand on n'a emprunté que des chemins de traverse et des voies sans issue, quand on a mis au clou ses rêves d'enfant et qu'on se heurte chaque jour aux aspérités de l'existence ? Voilà où en est Walter à son retour à Trieste, après des années d'absence, pour l'enterrement de son père.
Aussi, comment pourrait-il se douter qu'il est à l'aube d'une renaissance et que toutes ces années ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Susanna Tamaro - Anima Mundi - Pocket
Traduit de l'italien par Marguerite Pazzoli.
L'histoire de Walter se déroule en partie à Trieste et en partie à Rome.
Walter (le narrateur), vit avec ses parents, un père alcoolique, dessinateur sur un chantier naval et une mère passive, institutrice.
Pas d'amour dans ce foyer.Un père indifférent, qui ne s'adresse jamais directement à son fils, il utilise sa femme comme intermédiaire alors que Walter se trouve dans la même pièce.
Depuis tout petit, Walter souffre de solitude, il ne se sent bien qu'au milieu de la nature, il est broyé par un mal-être continuel et se pose question sur question sur le sens de la vie.
Arrivé à l'adolescence, les choses se dégradent, Walter éprouve de la haine pour son père et vers l'âge de 16-17 ans, ce qui devait arriver arriva, lors d'une dispute, Walter envoie son poing dans le visage de son père.
Il quitte la maison, et part sur les routes avec des forains et s'assure ainsi
un toit et le couvert.
Walter devient alcoolique, et suite à un accident de la route (dont il n'est pas responsable), et un mois d'hospitalisation, il décide d'entrer dans un centre de désintoxication, il veut en finir avec l'alcool. C'est là qu'il rencontre Andrea qui deviendra son seul ami. Après sa cure, Walter part pour Rome où pour survivre il fait la plonge dans un restaurant.
Il perd de vue son unique ami, mais y pense sans cesse.
Un jour, dans la petite chambre qu'il partage avec un autre locataire, Federico, Walter se met à écrire, écrire, écrire... Les pages blanches se remplissent les unes après les autres dans un rythme frénétique, il ne dort plus, quand il n'est pas au travail, il écrit. Il se sent bien pour la première fois de sa vie, comme si écrire le libérait d'un démon intérieur qui le ronge.
Grâce à Federico, il trouve un éditeur pour son livre qualifié de "chef d'oeuvre". Il a aussi une proposition d'un metteur en scène pour en faire un film. C'est l'euphorie, il déménage pour un petit appartement.
Hélas, le livre ne se vend pas bien, le metteur en scène ne donne plus signe de vie, Walter est désemparé, déçu, il retombe en dépression.
Pour survivre, il est contraint d'écrire des scénarios pour films cochons.
Ce qui le désespère encore plus.
Il végète ainsi jusqu'au jour où il apprend que son père est mourant.
Il reprend alors la route pour Trieste et s'occupe de son père tous les jours
jusqu'à sa mort, sa mère étant déjà décédée.
En nettoyant et rangeant l'appartement, il découvre une lettre d'Andrea datant de deux mois dans laquelle il lui demande de le rejoindre.
Ce qu'il fait après les funérailles. L'endroit est un couvent dans la montagne où seule une vieille religieuse y vit encore, Soeur Irène.
Walter lui demande de le conduire à Andrea, elle ne dit rien et l'emmène dans un lieu où il y a un petit monticule avec une croix, Andrea est là lui dit-elle. Walter est complètement abasourdi, désemparé, son seul ami est mort. Il apprend ensuite qu'il s'est suicidé.
Il reste au couvent et aide la vieille religieuse dans ses tâches quotidiennes et ils se parlent beaucoup. Soeur Irène s'éteint et l'histoire s'arrête là.
On ne sait pas ce qu'il advient de Walter, On peut espérer que grâce à ses échanges avec Soeur Irène il a pu trouver la paix de son esprit torturé.
J'ai déjà lu beaucoup de livres tristes, mais celui-là est un livre de désespérance, c'est noir, c'est dur.
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Après les 50 premières pages je me suis dit : "bon je ne vais pas lire ce livre, trop noir et déprimant......la vie de "merde" de ce Walther ne m'intéresse pas !!
Et voilà j'ai continué car malgré tout l'auteur écrit bien, très bien même ......c'est de la poésie par moment, enfin je trouve car je n'y connait rien en poésie....et Walther m'intriguait de plus en plus, de ce fait sa vie toujours très merdique m'a tenu en haleine et là je viens de terminer les quelques 100 dernières pages sans réussir à lâcher le livre, car je que j'y ai trouvé et lu m'a émue et me laisse songeuse......je n'ai pas envie de prendre pour "argent comptant" ou comme des vérités ce que je viens de lire et il y a plein de passage avec lesquels je ne suis pas d'accord .....mais en même temps c'est tout de même assez juste et en fermant ce livre je suis ravie de l'avoir lu jusqu'au bout finalement.

lu en 2009.
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Une écriture précise et puissante qui m'a permis de rentrer totalement dans la peau du personnage. Très philosophique, donne à réfléchir sur des options de choix de vie auquel on peut croire ou non.
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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Il y avait des incongruités dans la réalité, et cela m'obsédait, les gens parlaient d'une manière et se conduisaient d'une autre. Mon père avait lutté pour un monde meilleur et, en lui, il n'y avait rien d'héroïque ni d'exemplaire.
Haine et mépris étaient comme un halo qui ne le quittait pas.
Entre dire et faire, répétait la maîtresse, il y a toute la mer. Voilà, c'était cette mer que je voulais explorer.
En réalité, en observant mes parents, j'avais déjà compris que le monde était divisé au moins en deux grands secteurs. Celui des gens persuadés que, derrière l'univers, il y avait autre chose ; et celui des gens qui croyaient que, dans le jeu de la vie, il n'y avait qu'une seule manche.
Mais moi, je n'arrivais à me ranger ni d'un côté ni de l'autre.
Dans les deux camps, ils avaient une série à peu près infinie de réponses en prêt-à-porter, alors que celles que je me donnais à moi-même étaient du sur-mesure. Elles m'allaient bien à moi, et à personne d'autre.
Pendant toute mon enfance, je suis resté suspendu au-dessus de ce vide terrible. Puis est venue l'adolescence et je me suis lancé, un jour je voulais suivre des études de médecine pour aller en Afrique et sauver les enfants qui mouraient de faim, le lendemain je ne voulais être rien d'autre qu'un assassin. L'après-midi, au lieu de faire mes devoirs, je me promenais à travers champs ou dans la ville. Je marchais des heures entières, les poings dans les poches, les yeux baissés. Marcher ne soulageait pas ma peine, elle augmentait au contraire, chaque pas était un raisonnement, une question qui restait sans réponse. Je parlais à voix haute, je riais tout seul. Je savais que j'avais l'air d'un fou et cela m'était égal. Si la norme était celle que j'avais sous les yeux depuis quinze ans, si la norme, c'étaient les insultes et les regards mornes, si c'était cette chape de tristesse qui vous accablait du matin au soir, je refusais de m'y soumettre, même pour une seconde.
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Je lui ai tout raconté, absolument tout. Je ne lui ai pas parlé de ma mère ni de la cuisine en Formica ni de mon père ivrogne, mais de Hölderlin et de la découverte de l'alcool, de la mort de mon camarade de classe et de sa gomme qui était restée dans ma poche, des tourbillons de vide que je voyais apparaître et disparaître entre les choses, du diable, dont personne ne savait qui c'était, mais qui existait. Justement, c'était lui peut-être qui de temps à autre, pour se moquer de nous, s'affublait du masque aimable de Dieu. Je parlais des fantômes qui me harcelaient la nuit et de ceux qui me poursuivaient le jour, de mon amitié avec Andrea et de la façon dont il m'avait ouvert les yeux. Je lui racontais les longues files de camions remplis d'animaux, qui franchissaient la frontière, et de la manière dont on les conduisait à l'abattoir. De ces cris que l'on ne pouvait entendre, de ces regards que l'on ne pouvait soutenir.
"J'ai grandi avec ces cris en bruit de fond, ces yeux braqués sur moi, hurlais-je presque, à la fin. Tu comprends ? Nous sommes tous là-dedans, dans ces camions, dans cette douleur innocente ! Tout est comédie, on rit, on danse, on fait mine d'être intelligent et derrière la scène, le camion est prêt. Tu ne le vois pas, mais il est là. Il est caché par les décors, les bâches. Il nous attend, son moteur tourne déjà... Il est toujours prêt à partir, il n'y a que ça, le parcours de l'étable à l'abattoir... Tu sais quoi ? ai-je dit ensuite, en baissant la voix. Le seul sentiment authentique, chez moi, est la fureur. Vu de l'extérieur, j'ai peut-être l'air d'un type tranquille, mais il n'en est rien. La fureur face aux questions sans réponse : c'est le seul sentiment que je reconnaisse comme mien.
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J'ai ainsi compris l'une des lois de la nature - loi qui n'est écrite nulle part : si les enfants fonctionnent bien, ils sont au père, s'ils fonctionnent mal, ils restent toute la vie un prolongement de la mère.
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"Après le coït, on est envahi par la tristesse", disait Andréa.
Je n'avais aucun mal à le croire ; l'idée d'un fils qui m'aurait regardé avec le même effroi avec lequel j'avais regardé mes parents était une excellente raison pour jurer une chasteté éternelle. La plupart du temps, mettre un enfant au monde ne signifie rien d'autre que perpétuer la chaîne de la douleur. Au fond, me disais-je, cette grande orgie de sexe est une sottise. La Bête choisit des chemins détournés, elle insinue dans le monde le brouillard de la confusion. Il n'est pas dit que tous les hommes doivent être égaux. C'est bon pour les animaux qui possèdent l'instinct, mais pas le jugement. Et même les animaux, d'ailleurs, ne peuvent pas le faire toujours, il y a la saison des amours. Une fois qu'elle est passée, il faut attendre que la terre accomplisse une autre révolution autour du soleil. Chez l'homme seulement, la luxure est perpétuelle. Ce devrait être la raison qui donne un sens aux choses, mais contre l'instinct, la raison est toujours perdante, et le monde avance ainsi, avec son cortège inévitable de misères et de regrets.
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Aux personnes trop sensibles, il arrive souvent une chose étrange : en grandissant, elles deviennent les plus cruelles. Le corps a ses lois et parmi ces lois figure également celle-ci. Si quelque chose mine sa solidité, les anticorps se mettent immédiatement en action. La violence et le cynisme ne sont rien d'autre que cela, ils renversent notre vision du monde pour nous rendre plus forts. Je n'ai jamais été étonné en lisant les vies des grands criminels, il y a des gens qui ont exterminé des populations entières et qui, le soir, arrosaient leurs fleurs, émus devant un oisillon tombé du nid. Quelque part à l'intérieur de nous se trouve un interrupteur : selon nos besoins, il branche ou débranche le courant du coeur.
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