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Citations sur L'éternité dans une heure (14)

Je marche un moment, longeant la Seine, la nuit dans mes cheveux, dans mes poches et sur mes vêtements. Je sais que la nuit est favorable à l'imagination ; à cette heure, dans toute la ville, des artistes taillent leurs crayons, mouillent leurs pinceaux et accordent leurs guitares. D'autres, avec leurs théorèmes et leurs équations, s'adonnent de la même façon aux possibilités du monde.
Le monde a besoin d'artistes. Chacun d'eux transforme sa portion de la nuit en mots et en images, en notes et en nombres. Un mathématicien dans son bureau aperçoit une chose restée jusque-là invisible. Il est sur le point de transformer l'obscurité en lumière.
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Gagner aux échecs, c'est simple : la victoire appartient à celui qui commet l'avant-dernière erreur.
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Quand l'inspiration leur manque, certains journalistes de télévision se livrent parfois à cet exercice sur un malheureux ministre de l’Éducation. Grimaçant sous son maquillage à l'intention des caméras, l'intervieweur caresse ses notes, s'éclaircit la gorge et demande : "Une dernière question, monsieur le ministre. Combien font huit fois sept ?"
Chaque fois, je pousse un profond soupir. Il est bien triste de voir les mathématiques réduites au souvenir (ou le plus souvent, à l'absence de souvenir) de règles apprises à l'école.
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Au Brésil, les Munduruku imitent la quantité en accordant une syllabe supplémentaire à chaque nouveau nombre : un se dit pug, deux se dit xep xep, trois se dit ebapug, et quatre, edadipdip. Dans ces conditions, on comprend qu'ils n'aillent pas au-delà de cinq.
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Quelque part dans Pi, au bout de milliards et de milliards de chiffres, on rencontre cent 5 d'affilée ; ailleurs, mille fois l'alternance 0 et 1. À une distance inconcevable dans ce bourbier de chiffres, si l'on s'y aventure plus longtemps que la distance qui nous sépare du Big Bang, la séquence 123456789... se répète 123 456 789 fois de suite. Si seulement nous pouvions aller assez loin, nous trouverions les premières décimales (les cent, les mille premières, le million ou le milliard de premières) impeccablement répétées, comme si à tout instant tout allait recommencer au poont de départ. Et, pourtant, ce n'est jamais le cas.
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"Comme les oeuvres littéraires, les idées mathématiques nous aident à agrandir notre cercle d'empathie, elles nous libèrent de la tyrannie d'un point de vue unique, de l'esprit de clocher. Si on sait les regarder, les nombres font de nous des humains meilleurs." (p. 20)
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Je songeais à ces huit secondes. Pour atteindre le réverbère suivant, je n’avais qu’à faire quelques pas. Avant d’y parvenir, je devrais d’abord arriver à mi-chemin. Il me faudrait quatre secondes. Mais cette observation impliquait que les quatre secondes restantes pouvaient être divisées, elles aussi, en deux moitiés égales. Un nouveau mi-chemin donc qui se situe six secondes après le moment du départ. Seules deux secondes me sépareraient alors du but. Pourtant, avant d’y arriver, un autre « mi-chemin » interviendrait, au bout d’une seconde. Je sentis alors mon cerveau bouillonner sous mon bonnet de laine. Car, après les sept premières secondes, la huitième et dernière se diviserait elle-même en deux moitiés. Sept secondes et demie après avoir démarré, la demi-seconde restante ne s’écoulerait pas avant que j’aie franchi un point situé la encore à mi-chemin. Après sept secondes trois quarts m’attendait encore un quart de seconde de trajet. Si je parcourais la moitié du chemin restant, il me resterait encore un huitième de seconde à parcourir. Un seizième de seconde m’éloignerait du réverbère, puis un trente-deuxième, puis an soixante-quatrième puis un cent-vingt-huitième de seconde, et ainsi de suite. Des fractions de fractions de fractions de seconde me sépareraient toujours de la fin.
Subitement, je ne pouvais plus compter sur ces huit secondes pour me mener à bon port. Pire, je ne pouvais plus être certain qu’elles me permettraient d’avancer d’un centimètre. Ces mêmes interminables fractions de seconde que j’avais observées vers la fin de mon trajet valaient aussi pour le commencement. Disons que mon premier pas prenait une seconde ; cette seconde se divisait évidemment en deux moitiés. Et avant de franchir cette demi-seconde, je devrais d’abord en passer le point situe à mi-chemin (le premier quart de seconde), et ainsi de suite.
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Le changement nous semble mystérieux parce qu'il est invisible. II est impossible de voir un arbre grandir ou un homme vieillir, sauf par le biais précaire de l'imagination. Un arbre est d'abord petit, puis il est grand. Un homme est jeune, puis il est vieux. Un peuple est en paix, puis il est en guerre. Dans chaque cas, les états intermédiaires sont à la fois infiniment nombreux et infiniment complexes, c'est pourquoi ils dépassent nos perceptions finies.
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Je sais que la nuit est favorable à l’imagination; à cette heure, dans toute la ville, des artistes taillent leurs crayons, mouillent leurs pinceaux et accordent leurs guitares. D'autres, avec leurs théorèmes et leurs équations, s'adonnent de la même façon aux possibilités du monde.
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J'avais atteint l'âge où le passé devient si grand et si profond qu'il exerce sur notre esprit une attraction de plus en plus intense.
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