Don't call it mystery, tome 4

Qu'est-ce qu'on l'aura attendu ce tome ! C'est avec grand plaisir que la suite de ce manga pas comme les autres se lit. Ah notre cher Totôno, qu'est-ce qu'il parle, mais quel fin observateur aussi. C'est qu'au-delà des enquêtes, ils vous en sort des pensées philosophiques, c'est la partie qui fait que ça ne plaira sans doute pas à tout le monde, mais ceux avec qui ça le fera comme moi, vous vous régalerez, et prendrez également du temps pour le lire.
Comme toujours, nous nous retrouvons avec la fin de l'affaire précédente, une sombre affaire d'héritage. le manga sait également nous surprendre, car des affaires peuvent surgir à n'importe quel moment, sous bien des façons. Totôno est toujours fidèle à lui-même. Il reste assez stoïque avec une certaine prise de recul, mais sa lucidité, son intelligence et sa perspicacité peuvent quand même le mettre plus ou moins en danger.
Le moment suivant fera référence à la couverture, une belle partie tourne autour de la pluie, de l'eau. Totôno est à l'écoute même de complets étrangers.
Sa vie se déroule, mais chaque fois les enquêtes et mystères semblent venir à lui, mais aucune énigme ne semble lui résister. Elles aussi peuvent surgir de bien des endroits.
Toujours garder ses sens en alerte.
Graphiquement les moments qui se passent sous la pluie dégagent également quelque chose.
Totôno a une façon de voir les choses et de poser ses arguments très intéressantes, que ce soit des choses auxquelles vous avez déjà pensé, ou même d'autres auxquelles vous ne pensiez peut-être pas avant lui. Mais l'air de rien, chaque détail compte, ce qu'on retrouve très souvent dans tout ce qui tourne autour d'enquêtes.
La mangaka Yumi Tamura nous fait réfléchir sur une tonne de choses, avec une belle finesse et intelligence, tout en nous livrant des affaires intéressantes et variées. Elle mériterait d'être bien plus connue.
Le manga vous demandera un certain investissement mais cela en vaut fortement la peine. Vous pourrez également apprendre des éléments sur la société japonaise ou en retrouver.

Même si les tomes sortent au compte-goutte chez nous malgré la popularité grandissante du titre au Japon grâce à son drama, c'est toujours aussi fascinant de suivre les enquêtes de notre chère tête de mouton toujours dans les nuages.

Avec ce tome Yumi Tamura continue de se faire plaisir à coup de critique contre la société moderne japonaise mais pas que. Elle nous régale aussi d'enquêtes variées et assez courtes cette fois. Je m'étais habituée moi aux enquêtes plus longues, alors ça fait bizarre de retrouver une rythme aussi rapide.

Pour autant, la fascination pour les capacités de déduction de Totono est toujours là. J'ai adoré le voir résoudre tour à tour l'histoire de famille des Kariatsumari, celle d'un inconnu amnésique dans le parc fan du nombre 3, celle d'un voisin de lit d'hôpital ancien flic et pour finir les propres énigmes qu'on lui a envoyé par message interposé. C'était varié et amusant, et à chaque fois il y avait un message derrière.

Je reconnais bien là, l'autrice de 7 Seeds. Les mêmes types de personnages et de thèmes humanistes ressortent de ses histoires et c'est un vrai plaisir. Quand Totono dénonce ceux qui se défaussent sur les autres pour cacher leurs erreurs ou crimes ici, ça fait écho en nous, de même que lorsqu'il critique cette société japonaise où les faiblesses n'ont pas leur place, ou notre vision trop guerrière de la maladie et du soin. L'autrice cherche à nous faire passer de vrais messages de vie importants et on les saisit au bond avec délectation, celle d'un lectorat tout aussi rebelle et contestataire qu'elle. Ça fait du bien de la voir revenir à ses amours (cf son oeuvre Basara où souffle le vent de la révolte).

Ainsi bien que ça n'ait l'air que de banales enquêtes, les histoires de Don't call it mystery frappent juste et démontrent encore quelle grande autrice sociale est Yumi Tamura. Il est vraiment juste trop dommage que la parution française soit si lente et que les lecteurs n'aient pas accès à ses autres oeuvres plus accessibles et grand public mais tout aussi profondes et belles.
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On nous avait laissé avec une intrigue en cours lors de la fin du tome précédent et autant dire que plusieurs mois après, je n'avais plus grand souvenir d'où on s'était arrêté dans cette histoire d'héritage et de famille maudite qui reproduisait le même schéma, génération après génération.
C'est un peu dommage mais je suis donc passée à côté du début de ce tome, heureusement fort court avant que Totonô ne retourne chez lui, où de nouvelles aventures vont venir à sa rencontre.

Coupant un peu avec le rythme qu'on avait jusque là, c'est à des enquêtes plutôt courtes qu'on va avoir droit, que ce soit pour résoudre le mystère d'un poseur de bombes qui a perdu la mémoire ou d'un ancien policier hospitalisé aux côtés de Totonô.
C'est assez déconcertant au premier abord mais c'est tout aussi agréable et un peu de changement fait du bien. J'ai beaucoup aimé d'ailleurs cet enchainement rapide de courtes énigmes qui donnent l'impression de sauter un peu du coq à l'âne mais qui permettent encore à notre personnage principal de briller, que ce soit par sa capacité de déduction que par sa faculté à comprendre les personnalités qu'il a devant lui et leur manière de réfléchir. Ses réflexions sur la culture japonaise sont toujours très pertinentes et son côté décalé permet de bien mettre en évidence tout ce qui peut aller mal dans une société où les victimes sont dévalorisées et où montrer sa faiblesse est une erreur pour beaucoup.

J'aime aussi énormément que quelqu'un donne l'impression d'agir dans l'ombre pour guider les pas de Totonô. celui-ci semble persuadé qu'il s'agit de Garo et j'ai très envie de le croire aussi mais je me pose de plus en plus de questions sur cette énigme là.
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Ce tome clôture l'histoire déroutante entamée dans le T2. Ce n'est pas spécialement ma préférée jusqu'ici, car je l'ai trouvée un peu trop tirée par les cheveux et tournant trop autour du pot. Alors, la nouvelle enquête entamée dans ce T4 m'a pas mal intéressée, même si c'est encore eu stade de prémisses. J'espère que je serai plus intéressée par cette nouvelle enquête. Totonô est un protagoniste qui continue à bien me plaire. Son caractère atypique, son intelligence pleine de bon sens et ses petites manies le rendent unique et attachant.

J'ai d'abord relu le troisième tome pour comprendre le début de celui-ci qui clôture l'arc "Hiroshima". L'enquête autour des héritiers qui s'étend sur plus d'un volume prend donc fin alors que l'énigme était déjà en partie résolue, un peu comme si après la résolution à la fin d'un roman d'Agatha Christie, on avait un éclairage sur les personnes qui ne sont pas coupables et leur ressenti après les événements. Cela permet aussi de revenir sur l'élucidation d'un autre meurtre et de ne laisser aucune zone d'ombre. J'ai vu que toute l'histoire autour de la succession de la famille Kariatsumari vient d'être adaptée en film qui va sortir à l'automne 2023. Cet arc est assez détaillé, et le personnage principal est un détective assez étrange et charismatique, pour que son adaptation soit en effet possible. Après ce chapitre, on retrouve plusieurs courtes énigmes, qu'on s'amuse à résoudre, et cette accélération du rythme est divertissante, notamment quand Totonô se retrouve à l'hôpital dans la même chambre qu'un policier retraité qui lui raconte, et nous raconte par la même occasion, plusieurs affaires qu'il a dû résoudre durant sa carrière. On recherche à chaque fois le mode opératoire d'après les images, les schémas et le problème tel qu'il est posé. Que Totonô se retrouve à chaque fois entraîné malgré lui à déchiffrer des mystères est assez improbable, mais les mystères eux-mêmes ne manquent pas de sel.
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