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Citations sur Les chroniques d'Arslân, tome 1 (60)

Tout dans l’allure d’Andragoras, le roi de Parse, quarante-quatre ans, magnifique barbe noire et yeux incandescent, dénotait l’homme de guerre invaincu depuis les seize années qu’il régnait sur le pays. La taille haute, les épaules larges et robustes, il avait, à l’âge de treize ans, terrassé un lion, ce qui lui avait valu le titre de shirghîr, « tueurs de lions » ; à quatorze, il avait fait ses premières armes sur le champ de bataille, y gagnant le titre envié de preux mardhân. Nul n’était plus qualifié que lui pour mener l’armée parse – cent vingt-cinq mille cavaliers et trois cent mille fantassins.
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Les dieux semblaient avoir renversé un gigantesque écrin à bijoux dans l’espace, tant le ciel en était constellé dans toute son ampleur. Sur la terre qu’éclairait cet immense scintillement, une masse sombre de formes humaines s’agitait. Une centaine de cavaliers armés en guerre étaient en train de se rassembler dans une cour pavée. Face à eux, un homme dans une armure clinquante assez saugrenue en la circonstance : le châtelain Hodeyr. Décidément, à sa façon de parler comme à celle de se vêtir, on devinait que le personnage éprouvait l’impérieux besoin de se faire remarquer.
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Que se soit de la main d’un fidèle vassal ou d’un traître, périr, c’est toujours périr.
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Ghîb regardait avec méfiance ce Hodeyr volubile qui donnait l’impression de ne pouvoir maîtriser son émotion ; il se pencha à l’oreille de sa voisine la kâhîna :
- Dame Faranghîs… Que pensez-vous de cet homme ?
- Qu’il a la langue bien pendue. Je gage qu’il a pris la précaution de se l’oindre d’huile. Mais d’une huile qui ne me paraît point de première qualité.
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Les hurlements et les martèlements de bottes des envahisseurs résonnaient en tous sens dans les salles au sol de mosaïque. Mettre la main sur la reine Tahaminé demeurait l’objectif officiel, mais tous s’affairaient également à assouvir leurs désirs personnels. Violenter une des femmes d’honneur qui fuyaient, éperdues, puis la tuer et s’emparer de ses colliers et de ses bagues, satisfaisaient trois envies à la fois.
Car peu importaient les pires violences exercées sur les mécréants, Yahldabôth les pardonnait. Les prêtres étaient là pour s’en porter garants. Plus l’on persécutait ces païens et l’on se montrait fidèle à la volonté divine, mieux l’on remplissait ses devoirs de croyant. Alors, si par-dessus le marché, cela permettait de libérer ses instincts bestiaux…
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- Il importe de forcer l’ennemi à se rassembler en un lieu que nous aurons fixé. C’est la première phase de toute tactique.
Il expliqua qu’une tactique n’a de valeur qu’en ce qu’elle permet de vaincre avant d’avoir épuisé ses forces – et cela, quelle que soit sa bravoure –, sans aller au bout de ses ressources.
Arslân eut envie de lui porter un peu la contradiction :
- Pourtant Dariûn a foncé en travers d’une énorme armée pour moi…
- Il s’agit là d’un acte de bravoure individuelle, répliqua Narsus en lançant un clin d’œil à Dariûn. Celui-ci garda le silence, un fin sourire contraint sur les lèvres. Un brave comme Dariûn, il n’en existe pas même un sur mille. C’est ce qui fait toute sa valeur, mais un chef doit compter avec des soldats plus faibles, pour mettre au point un plan de bataille qui lui permette de l’emporter en dépit de tout. Et dès lors qu’il s’agit d’un roi, il doit chercher un moyen qui, même avec des chefs de la plus grande incompétence, lui permette de ne pas perdre la bataille, voire de l’éviter. Narsus s’enflammait. Arslân réfléchissait.
Si votre propre puissance vous a aveuglé au point de faire fi de l’ennemi, de négliger de dresser tout plan de bataille, qu’advient-il quand les choses commencent à mal tourner ? Il m’en coûte de le dire, mais la tragédie d’Atropathènes en constitue la meilleure illustration.
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- Lorsque Sa Majesté et le roi son époux, réunis en lieu sûr, témoigneront au grand jour de la solidité du pouvoir royal, officiers, soldats et sujets fidèles les rallieront en masse. Il importe peu que ce ne soit pas à Ecbatâna, expliqua ce dernier.
- Et que deviendra le million de sujets qui se trouvent dans ses murs ?
L’observation de Ghîb porta un coup évident à la bonne humeur de son interlocuteur. L’ironie dont il avait fait preuve jusque-là faisait désormais place à une accusation qui ne pouvait passer inaperçue.
- Cela ne vous regarde en rien. L’important est de protéger la famille royale, nous ne pouvons nous préoccuper de toute la populace.
- Nous y voilà ! Décidément les honnêtes citoyens n’ont d’autre choix que de se protéger eux-mêmes. Tout comme moi je le fais.
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- Narsus, c’est moi qui vous le demande, cette fois. Que diriez-vous de m’apporter votre soutien en compagnie de Dariûn ?
- Votre proposition m’honore, Altesse, mais…
- Dans ce cas, écoutez. Jurez-moi fidélité et, en échange, vous serez amplement récompensé.
- « Récompensé », Altesse ? Entendriez-vous me donner des pièces d’or, comme le roi votre père ?
- Non. Je sais que votre dévouement ne se monnaie pas ainsi.
- Alors, avec des honneurs ? En me nommant gramâtahr, par exemple ?
La réaction de Narsus dénotait son indifférence. Tout dans l’expression de son visage clamait son refus de se laisser acheter pour la fortune ou les honneurs.
- Nullement. Si nous repoussons les barbares lusitaniens et que je monte sur le trône de mon pays, Excellence Narsus, je ferai de vous mon peintre de cour. Qu’en dites-vous ?
Narsus, bouche bée, fixa à son tour Arslân. Indiscutablement, la proposition le déconcertait. Un assez long silence suivi d’un petit rire joyeux… Un déclic s’était produit en lui, semblait-il.
- Voilà qui me plaît. Ça alors… murmura-t-il pour lui-même avant de tourner vers son ami un regard de triomphe. Eh bien, tu as entendu, Dariûn ? C’est à cela qu’on reconnaît ceux qui ont l’étoffe de souverains. Entre Son Altesse et le misérable ver de terre que tu es, étranger à l’Art ta vie durant, vois le fossé qui sépare vos mentalités !
- Oublie cela. Tant qu’à vivre en misérable ver de terre, je me réjouis au moins de n’avoir pas ainsi à subir ton art.
Sa repartie tout aussi sarcastique lancée du tac au tac, Dariûn se tourna vers Arslân :
- Votre Altesse, faire de Narsus le peintre officiel, c’est ouvrir une page sombre dans l’histoire culturelle de notre royaume. Le nommer secrétaire ou ministre serait faire preuve d’un réel discernement ; mais peintre à la cour, permettez-moi de dire…
- Pourquoi tant insister, Dariûn ? Je préfère le voir brosser le portrait d’un Arslân vivant plutôt que laisser je ne sais quel artiste fameux du Lusitania me représenter mort. Et toi aussi, n’est-ce pas ?
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À trente-six ans, l’extrême sérieux de Shapûr en faisait l’antithèse parfaite de Qbad. Sans qu’on sût si les intéressés en étaient conscients, le bruit courait que lorsque les douze généraux de d’armée avançaient de conserve, l’un et l’autre se tenaient toujours aux deux bouts.
Quoi qu’il en soit, devant les yeux effarés de leurs compagnons, les deux vaillants guerriers se foudroyèrent du regard, la main sur la poignée de leur arme. Mais juste avant que l’atmosphère survoltée ne dégénère, un cri retentit : « Attaque ennemie ! » Repérant l’unité de cavalerie lusitanienne qui s’approchait d’eux, Qbad fit tourner bride à son cheval :
- Vous fuyez donc, Qbad ?
Le chef borgne émit un sifflement de mépris en réponse à l’insulte :
- Je ne demanderais pas mieux, mais l’ennemi me coupe la retraite et il nous faut d’abord le mettre en pièces. Une fois que nous en aurons fini avec lui, que diriez-vous de revenir tranquillement sur cette discussion ?
- C’est bon. Ne venez pas prétendre ensuite que vous avez oublié !
Sur une dernière œillade de défi, Shapûr s’élança pour rejoindre son unité.
- Oh non, je n’oublierai pas ! Si jamais il y a un « après » pour nous, bien sûr, murmura Qbad, mi-plaisant mi-sérieux, avant de se retourner vers sa troupe. Bien, nous devons être encore un millier. Cela devrait suffire. Qui m’aime me suive !
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- Au fait Narsus, qui est cette jeune demoiselle ?
La question allait de soi, mais troubla Narsus. Quelles explications donner ?
- Oui, eh bien, en fait…
- Je m’appelle Alfrîd et je suis la femme de Narsus.
Sous l’effet d’une présentation aussi inattendue, un faisceau de regards étonnés convergea vers Narsus.
- Mais non ! s’écria-t-il.
Alfrîd, après lui avoir lancé un regard malicieux, reprit :
- Enfin, pour dire la vérité, nous ne sommes pas encore mariés. Je ne suis encore que son amante.
- Son amante ?!
- Maître…
Sous le double regard appuyé de Dariûn et d’Elam, Narsus fut sur le point de s’emporter, chose fort rare chez lui.
- Mais non !? Non ! Je n’ai rien fait ! « Mariés » ! « Amante » ! Elle dit n’importe quoi…
- Tu me parais singulièrement troublé, pourtant, mon ami.
- Où… où vois-tu que je sois troublé ? Elle est la fille d’un chef de tribu zott. Le Masque d’argent en avait après elle et je lui ai sauvé la vie. C’est tout ce qu’il y a entre nous.
- Narsus, pourquoi cacher la vérité ?
L’intervention d’Alfrîd n’arrangeait pas les choses.
- Toi, ça suffit, ces balivernes !! Puisque je vous dis qu’il ne s’est rien passé d’autre ! Nous avons dormi dans des chambres voisines. Je n’ai rien fait, j’ai la conscience tranquille…
Dariûn dévisagea son ami qui se défendait avec une maladresse véhémente, puis toussota en dissimulant son envie de rire.
- Allons, ce qui est fait est fait, Narsus…
- Qu’insinues-tu ?! Puisque je te répète qu’il n’y a rien eu entre nous !
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