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Jean Giraud (Antécédent bibliographique)Jean Annestay (Collaborateur) Misato (Traducteur)
EAN : 9782871298663
304 pages
Dargaud (02/12/2005)
3.27/5   141 notes
Résumé :
Alors que de curieuses attaques terroristes kamikazes frappent la ville ici et là, naît dans un hôpital, un jeune enfant qui semble avoir la faculté de voler ! Stupéfaction du monde médical ! Et si Icare ouvrait une nouvelle ère ?! L'armée y voit un intérêt certain, les possibilités sont infinies !
Mais pour l'observer et le tester avec tout le secret que cette entreprise nécessite, les scientifiques devront lui "couper les ailes" en le confinant alors que s... >Voir plus
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3,27

sur 141 notes
Icare est né on ne sait trop comment ; et il vole !
Évidemment l'armée le séquestre et l'étudie le privant de sa liberté.
A 20 ans il découvre l'amour et finit par s'échapper avec son adorée.
Voilà l'histoire divulguée ; mais soyez sans crainte l'ouvrage ne perd rien car on s'attend à tout cela dès le début.

En ouvrant le manga, j'imaginais une douceur, une profondeur à laquelle m'avait habitué Taniguchi ; un onirisme qui aurait été enrichi par la poésie de Moebius.

Le thème original m'a paru un peu desservi par une interprétation inhabituelle du dessinateur : une violence dont on aurait pu se dispenser et une fin brutale, certes, sans doute heureuse ; mais coupant court.
Ce n'est pas grave ; dans la balance de mon coeur, Taniguchi reste mon mangaka préféré...
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Véritable OLNI éditorial, Icare est un projet franco-japonais comme il y en a peu, regroupant deux mastodontes de l'univers de la bande dessinée internationale : Jiro Taniguchi et Moebius, dans une oeuvre ambitieuse mais malheureusement inaboutie faute d'avoir trouvé son public mais également d'avoir  trouvé une cohésion artistique.

Avant de se lancer dans l'analyse et la présentation de l'oeuvre in-extenso, je trouve très intéressant d'évoquer son contexte de création, contexte présenté de manière assez biaisée en fin de tome avec une interview de Moebius, initiateur du projet. Je n'ai jamais lu d'oeuvre de ce grand nom de la bande dessinée mais ce qu'il ressort de la lecture de cette interview est un sentiment désagréable, celui d'un homme pédant et nombriliste qui a participé à faire capoter ce projet mais ne semble pas vouloir le reconnaître. Tout démarra bien avec une idée d'histoire riche et ambitieuse portée par celui-ci et son ami Jean Annestay qu'ils présentèrent à un éditeur japonais car ils avaient envie que ce soit dessiné et publié là-bas. Mais les auteurs, si on lit entre les lignes, n'ont pas compris l'essence même du manga ainsi que de la prépublication japonaise et ont proposé quelque chose d'inadapté que les Japonais ont essayé de retravailler ensuite avec le dessinateur choisi Jiro Taniguchi mais sans jamais vraiment y parvenir, ce qui a fait que le titre fut un bide là-bas et fut interrompu avant la fin... C'est bien triste. Pour ma part, la création d'une telle oeuvre, seul, de son côté, sans tenir compte des spécificités d'un marché qu'il connaît mal, me fait mal au coeur et m'interroge sur ce désir de publier Icare là-bas plutôt que chez nous...

Revenons à nos moutons, l'oeuvre. J'ai voulu lire Icare car j'aime aussi bien Taniguchi que la SF, même si c'est une association perturbante à mes yeux, car ce n'est pas pour moi un registre narratif où je vois l'auteur exceller, à part avec certains pans moins classiques et plutôt tranche de vie. Bref. La première chose qui m'a frappée à la lecture, outre le fait d'avoir le sentiment d'avoir une histoire qui va bien trop vite, qui ne sait pas trop où elle va et qui n'a rien de bien original, c'est ce dessin qui est du Taniguchi sans être du Taniguchi. Je n'ai pas retrouvé le grain habituel de l'auteur, sa sensibilité et son émotion, dans ce trait très lisse et encore plus occidental que d'habitude mais également plus froid et artificiel. Cela pourrait correspondre à une intention du dessinateur pour l'histoire mais ce fut un vrai frein pour moi, même si j'ai beaucoup aimé le design des scènes d'action quand le héros se met à voler avec une aérodynamisme donc une fluidité de dingue, ainsi que le design de tout le décor SF. Cependant, il faut reconnaître aussi qu'il y énormément d'emprunts à la vision d'Otomo (Akira) d'un monde futuriste, ce qui fait perdre toute originalité à l'oeuvre... Dommage.

L'histoire, elle, démarre de façon assez prenante dans un classique monde futuriste avec une firme qui tente de développer quelque chose avec ses expériences sur les êtres humains : hommes-bombes, hommes aux pouvoirs extrasensoriels, homme qui vole... On suit cette dernière expérience avec le jeune Icare, un bébé qui vient de naître en volant spontanément. On le retrouve des années plus tard, enfermé dans une immense cage artificielle, sorte de serre géante, dans laquelle il évolue et est testé au quotidien pour développer ses aptitudes hors du commun. Il ne connaît pas l'extérieur mais va développer des sentiments au contact d'un des personnes s'occupant de lui et va vouloir aller vers elle et sortir de là, ce qui va déclencher un vrai branle de combat. le récit sera alors celui de son évasion pour sortir jusqu'à peut-être brûler ses ailes !

J'ai eu l'impression de lire un amalgame d'idées de SF piochées à droite à gauche et maladroitement mises ensemble ici. Cela aurait pu être prometteur avec une histoire moins condensée, plus développée, mieux agencée. Il y a de l'idée mais cela manque de subtilité. Par exemple, la transformation du personnage d'Icare d'objet d'étude non incarné à jeune homme charnel avec des sentiments est fait avec de gros sabots virilistes hyper malaisants à l'heure actuelle, avec une chositisation du corps de la femme dérangeante et l'expression d'un homme et ses désirs très bas de plafond. C'est assez décevant... Et tout est un peu à l'aune de cela, ce qui fait que pour un titre où Taniguchi a travaillé, cela manque profondément d'émotion, de poésie, de sentiment.

Malgré toutes ces critiques, je ne peux nier que la lecture s'est bien passée. Je me suis facilement laissée entraîner par cette histoire d'expérience scientifique et de sujet échappant à son observateur. J'ai trouvé le pouvoir d'Icare simple mais fascinant. Il y a, de par son nom, une dimension mythologique qui me parle et que j'ai aimé voir couplé à la SF. Même si c'est classique, j'aime qu'on questionne sur nos expérimentations scientifiques et ce qu'on souhaite en faire, notamment dans le domaine de l'eugéniste. le fait d'avoir retrouvé des influences d'Otomo m'a séduite, car Akira est un titre fascinant pour moi et si on lui emprunte pour faire quelque chose d'aussi solide, cela ne peut que me plaire. Donc il y avait plein d'éléments positifs également parsemant ses pages, ce qui me frustre d'autant face à cet objet inachevé, regroupant tous les chapitres parus, mais ne proposant pas les idées émises pour la suite.

Rencontre ratée de deux génies qui n'ont pas su travailler à quatre mains pour vraiment produire une oeuvre de consort en apportant chacun sa spécificité, Icare est un produit final mal incarné, qui n'a pas su séduire, et on comprend très bien pourquoi, tant le projet manque de vision et d'incarnation, en dehors de ce héros emprunté ailleurs. Moebius est bien amer quand il évoque ce ratage, on le comprend, mais quand on est auteur il faut aussi savoir se remettre en question et chercher à comprendre pourquoi, ce qu'il ne fait pas et cette accusation que c'est la faute du lectorat me met particulièrement mal à l'aise, ne me fait pas apprécier l'homme, ni ne me donne envie de découvrir son oeuvre. C'est dommage, je lisais aussi ce volume pour cela... Mais la découverte s'arrêtera là.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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Tokyo est victime d'attentats, et un bébé volant naît. Classé secret défense, code Icare, il vit 20 ans caché dans une immense serre, loin du ciel et du soleil. Objet d'expériences scientifiques, seule l'anthropologue le considère comme un humain. Un jour, l'appel du grand air et de l'amour sera le plus fort... Un jour, il vivra pour lui...
Coproduction Moebius Taniguchi, ça annonce du lourd ! Rien à dire sur les planches. Taniguchi nous en offre de sublimes, très travaillées, très réfléchies : un complexe militaro-scientifique labyrinthique, des personnages très tranchés, nets. Trop, peut-être. Les seuls à être un nuancés sont Icare et le directeur du centre, tous les autres sont trop manichéens. le scénario ouvre des pistes, donne des éléments qui ne sont pas exploités (qui sont les terroristes, les hommes aux "pieds de verre" nés dans des éprouvettes ?), il ouvre également sur des réflexions intéressantes : les sciences dures toutes puissantes, l'armée en électron libre, l'absence de démocratie, de respect du différent. Un one shot n'est pas suffisant pour une telle matière. Dans l'interview de fin de recueil, Moebius semble avoir prévu une , voire plusieurs, séries autour d'Icare. Plusieurs semble un peu excessif (de mon point de vue) mais rien laisse un désagréable goût d'inachevé.
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Icare attise toutes les convoitises…
Dès sa naissance, incapable de faire comme tout le monde, il s'est envolé dans les airs dès que son cordon ombilical fut coupé. Un peu plus de discrétion lui aurait peut-être permis de mener une vie relativement tranquille et anonyme, mais le gouvernement est aussitôt informé de ce miracle qui ne le laisse pas indifférent. Précisons que l'histoire se situe dans un futur indéterminé dans lequel, une fois n'est pas coutume, la population se sépare en différentes castes. Celle des hommes-éprouvettes inquiète particulièrement le gouvernement. Eprouvée par sa condition misérable, cette catégorie d'hommes rejetés a récemment tenté de se rebeller en provoquant sans relâche des attentats. Icare, le bébé volant, apparaît alors comme le premier prototype d'une nouvelle caste d'hommes qui permettrait de combattre efficacement ces terroristes. Icare est arraché à sa mère, enfermé dans une serre adaptée à sa taille et observé nuit et jour par des scientifiques.


Le développement d'Icare n'intéresse ni Moebius, ni Taniguchi. Un beau jour, l'homme-volant se déploie devant nos yeux du haut de ses vingt ans. Bien que confiné dans sa serre, il semble heureux car il n'a aucune idée de ce que peut être le monde à l'extérieur et de ce dont les scientifiques et le gouvernement le privent. Alors que la zoologiste Yukiko croit égayer un peu son quotidien en lui apportant un couple d'oiseaux, Icare prend brusquement conscience de sa condition. C'est autour de son sentiment d'injustice et de la rébellion qu'il tentera de mener à bien en compagnie de Yukiko que Moebius et Taniguchi se concentrent particulièrement.


L'état d'esprit de la bande dessinée Icare semble relever davantage des inspirations traditionnelles de Moebius que de celles de Taniguchi, mais l'apport de ce dernier au dessin n'est pas négligeable et donne naissance à une oeuvre hybride : du Moebius version Taniguchi –la réciproque marche aussi. Malheureusement, la collaboration semble entraver chacun dans les particularités de son style et donne un travail qui ne semble qu'à moitié abouti. L'aspect science-fictionnel de Moebius est bâclé : on ne sait que très peu de choses concernant cette société qui veut s'accaparer le talent d'un Icare et la rébellion de ce dernier est résumée à un décevant combat entre les forces du Bien et du Mal. L'aspect psychologique propre à Taniguchi n'est pas approfondi : les motivations des personnages sont troubles et aucun d'entre eux n'est particulièrement attachant. Même Icare et Yukiko, censés incarner les « forces du Bien », paraissent ridicules, et ce n'est pas le peu de phrases qu'ils prononcent dans cet ouvrage de plus de deux cent pages qui nous convaincront du contraire : « C'est mignon. C'est mignon, les oiseaux. Mes frères ».


Cet Icare est toutefois sauvé par la beauté de ses dessins. Taniguchi, toujours aussi professionnel pour mettre en place des univers qui lui sont propres, crée des plans quasi-cinématographiques du plus bel aspect. Même si l'on est souvent tenté de se moquer des niaiseries et des simplicités scénaristiques qui aboutissent à une moralité très convenue, on accordera toutefois à Icare le minimum de respect que lui accorde son statut original de prototype de poésie dessinée. A cet égard, on peut bien accepter pour une fois que le propos ne soit pas aussi original que le dessin et la mise en page –ce qui ne fera toutefois pas disparaître totalement une déception tout à fait légitime.
Lien : http://colimasson.over-blog...
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L'histoire se passe dans un état totalitaire qui subit le terrorisme de la part des "hommes-éprouvettes", nés sans mère. Un jour un enfant naît, le bébé à peine sorti du ventre de sa mère se met à voler. Bien évidemment, le bébé est emmené dans un laboratoire pour que des scientifiques découvrent pourquoi il a ce don. On retrouve Icare à vingt ans. Il n'est jamais sorti du laboratoire et est donc très naïf. mais il commence à montrer des signes de rébellion.
J'ai beaucoup aimé le dessin de Taniguchi, surtout quand il nous offre des dessins pleine page. Pour le scénario, c'est plus compliqué. Il y a de très bonnes idées mais il n'est pas suffisamment développé. Certaines pages sont très lentes et descriptives, et des pans entiers de l'histoire ne sont pas traités. Plusieurs volumes auraient donc été nécessaires, ou bien un "one shot" mais plus resserré.
je pense donc que ce livre aurait pu être un excellent manga, mais qu'il a été victime des nombreux pourparlers entre Moebius et l'éditeur japonais quand à son format. Dommage. La lecture reste cependant agréable.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Un. Effacer le contenu de l’hémisphère gauche d’Icare. Deux. Y implanter des données d’un réseau de neurones que nous maîtrisons. Nous pourrons ainsi dominer Icare. En maîtrisant son cerveau gauche, nous contrôlerons son hémisphère droit qui lui donne la capacité de voler. Trois. Copier les deux parties du cerveau d’Icare. Qu’est-ce que vous en dites monsieur le Directeur ? Nous pourrons créer d’innombrables Icare, des multitudes d’hommes volants !
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"Souvent, les idées les plus géniales dépassent les hommes qui les ont conçues et elles sont difficiles à gérer."
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Pauvre Icare... Où voles-tu ? Tu ne connais pas le vent, tu ne connais pas le ciel. Icare, tu es un oiseau en cage !
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Souvent les idées les plus brillantes dépassent les hommes qui les ont conçues et elles sont difficiles à gérer.
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C’est mignon. C’est mignon, les oiseaux. Mes frères.
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