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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Mélancolie, esprits inquiétants, esprits protecteurs, puissances telluriques, visages tristes, calmes, résignés. Couleurs bistres, pastelles, parfois sépia. Telles sont les impressions que me laissent ce magnifique manga de Jiro Taniguchi.
L'histoire, en elle-même, importe peu ; sorte de conte fantastique qui n'est que le support à ce travail que l'auteur effectue sur nous, faisant entrer en résonnance esprit, coeur et matière.
Chaque fois que je lis un Taniguchi, j'éprouve ce sentiment de confort cotonneux, ce contrepoids apaisant à l'effervescence insipide de la recherche outrageante du pseudo bonheur à tout prix.
La mélancolie, la nostalgie, le calme ont beaucoup plus à voir avec le vrai bonheur. Tel est le message très clair de l'auteur.
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Ken-Ichi, un jeune garçon, est confié à ses grands-parents avec sa soeur Sakiko. Leur mère doit être hospitalisée pour une grave maladie. Tout est préférable plutôt que se morfondre en repensant à son père défunt ou à sa mère qu'il craint de ne plus revoir elle non plus. L'été arrivé, quoi de plus dépaysant pour Ken-Ichi que de partir à l'aventure avec ses copains. La pêche aux écrevisses, prétexte à patauger dans le cours d'eau, laisse place à de secrètes excursions sur la montagne qui domine Tottori. Il ne reste désormais plus que les ruines de l'ancien château qui la couronnait autrefois.

Cependant, une légende aussi intrigante qu'effrayante a un effet attractif incontrôlable sur les jeunes esprits avides de sensations fortes. On raconte que les grottes et souterrains qui lui dévorent les entrailles abriteraient une « sorcière ventouse » qui se nourrirait de jeunes enfants à la chair tendre… On dit même que la montagne aurait grondé et bougé, le jour où la municipalité ce serait décidée à y faire quelques travaux d'aménagements pour le tourisme…

Après la frayeur provoquée par l'exploration des premiers mètres d'une galerie, la présence de la sorcière s'étant fait ressentir ou était-ce tout bonnement la fertile imagination des juvéniles explorateurs, une averse va conduire Ken-Ichi à s'abriter dans un vieil édifice colonial abritant un musée du folklore régional. Un endroit assurément plus paisible mais non moins propice à l'imagination. Pour preuve, une sorte d'énorme salamandre va s'adresser à lui. Elle l'attend depuis dix ans, il a été choisi !

L'histoire ne fait que commencer.

C'est suite à sa découverte des « mangas étrangers », dans un premier temps les comics américains puis plus particulièrement la bande dessinée européenne, qu'est venue à Jiro Taniguchi l'envie d'abord et l'idée ensuite de la Montagne Magique. Cette montagne possède indéniablement un terreau fertile à l'imagination et nous replonge dans nos années de jeunesse quand le moindre début de grottes, la moindre vieille ruine recouverte de lierres et de ronces nous donnaient des ailes et des allures d'aventuriers qu'aucun danger ne pourrait jamais faire reculer. Un dessin sobre et touchant au service d'un univers éminemment poétique et fantasmagorique qui ne manquera pas de vous transporter si vous avez su garder votre âme d'enfant.

La Montagne Magique de Taniguchi, évasion réussie…

Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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Une bd du mangaka Jirô Taniguchi ? Voilà qui promet d'être original. Et ça l'est.
L'auteur explique dans la préface ce qui l'a conduit à créer cet album.
Baignant depuis longtemps dans l'univers du manga japonais, il découvre les comics américains et les bandes dessinées européennes : il est aussitôt conquis, et voici ce qu'il dit : "j'avais envie de créer moi aussi une oeuvre dans ce style qui m'enthousiasmait tant. La BD a bien sûr une tradition et des usages propres, mais en introduisant son style dans le mode d'expression qu'est le manga, en les combinant, j'avais l'espoir que pourrait naître une forme d'expression nouvelle."
On comprend que, pour un artiste, la perspective de créer un nouveau genre soit exaltante ; Taniguchi s'est donc lancé.
Je trouve l'essai plutôt réussi, et cet album est original, ni tout à fait une bd, ni tout à fait un manga, une sorte d'hybride.
L'histoire est courte, assez touchante, et mêle réel et imaginaire. Des lieux, des personnages (humains et mythiques) sont mélangés, et le tout donne quelque chose d'étrange, dans une atmosphère générale un peu diffuse : on se croirait dans un rêve.
On retrouve la qualité des dessins que l'on connaît chez Taniguchi, mais ici les traits sont plus nets, plus marqués. Les couleurs sont très belles et soulignent l'atmosphère à la fois triste et un peu surnaturelle de l'album.
On retrouve également la passion de l'auteur pour la montagne, dont il fait ici non seulement le lieu, mais un personnage principal de l'histoire. Il explique, dans l'interview qui conclut le livre, qu'il a vécu enfant au pied du mont Oyama, et que de là vient certainement sa fascination pour les sommets.
Cette interview, menée par Stéphane et Muriel Barbery, est très intéressante. Taniguchi y explique le travail qu'il a fait sur cet album, et l'on découvre des traits de sa personnalité qui expliquent certains aspects de son oeuvre. Notamment le fait que ses albums soient généralement doux, mais d'une douceur liée à une certaine forme de tristesse. Il dit : "La mélancolie me semble être une sorte de remède pour équilibrer l'esprit. Si, comme vous le dites, la mélancolie a à voir avec la sensation d'impermanence, je trouve cela très beau ou plutôt c'est ce qui, dans les sentiments humains, me semble le plus subtil, le plus insaisissable, et sans doute le plus précieux." Pour ajouter un peu plus loin qu'il y voit "un état nécessaire qui porte à la réflexion et au calme." Et de conclure : "Une euphorie permanente serait trop fatigante."
Si le coeur vous en dit, faites une petite balade dans cette montagne magique. Vous vivrez un petit moment triste et doux, un peu hors du temps. Un tout petit moment, comme dans un rêve.
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Tristesse et courage
Ken-ichi a 11 ans. Sa petite soeur l'agace et Il n'a plus envie de s'amuser dans les ruines du château avec les copains. La sorcière de la montagne qui habite le sous-terrain lui fait très peur aussi. Son papa est déjà mort dans un accident et sa maman va se faire opérer d'une maladie très grave. Il se rend tout seul, tout triste au musée local quand soudain une salamandre géante l'interpelle...
Une bande dessinée pleine de sensibilité sur un sujet grave et universel. Les expressions du petit garçon touchent au coeur. Les variations de couleurs et de formes nous font cheminer doucement entre réalité et imagination, tristesse et espérance, mort et renaissance.
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Ma huitième découverte de l'oeuvre de Jirô Taniguchi est sans doute celle que j'ai le moins aimée.

Jirô Taniguchi s'est essayé à la bande dessinée occidentale avec uniquement 66 pages. Or, je trouve que son style est plus adapté aux histoires longues.

Il y a à la fois un ancrage dans le réel avec les thèmes de l'enfance, du lien parent/enfant, de la maladie et une exploration de l'imaginaire avec une salamandre géante qui protège la montagne et les ruines du château de Tottori, ville où Jirô Taniguchi a grandi. Cependant, le lien entre la réalité et l'imaginaire m'a semblé moins abouti que dans « Quartier lointain » ou « Un ciel radieux ».

Cette bande dessinée est colorée, contrairement aux autres oeuvres lues de l'auteur, qui étaient toutes en noir et blanc. Ceci pourra peut-être plus plaire à certains lecteurs !
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Ken-ichi et sa petite soeur sont gardés pour l'été par leurs grands-parents en l'absence de leur mère, partie se faire opérer à Osaka. Leur père est mort quelques années auparavant et les enfants sentent que leur mère ne va pas bien du tout. Ken part souvent jouer dans la montagne au-dessus du village. Il tombe un jour sur une salamandre qui lui parle et le supplie de l'aider à s'enfuir de l'aquarium où elle est gardée prisonnière depuis plus de 10 ans. D'abord effrayé, Ken accepte, car l'animal a promis d'exaucer son voeu : guérir sa mère...

Une fois de plus, la "magie Taniguchi" opère... Un scénario au fond assez mince mais la puissance de l'illustration le compense largement. Encore une fois, la nature est en arrière-plan de cette histoire. Un joli conte manga...
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Dès les premières pages, j'ai été emmené dans l'univers de mon dessin animé préféré Mon voisin Totoro. J'avais l'impression de pouvoir aller à la rencontre de Totoro, parce que au plus profond de moi je crois en l'esprit de la forêt. Et qu'en un clignement d'oeil je tomberai sur le ventre de Totoro, puis je m'endormirai paisiblement. Ken'ichi lui a rencontré l'esprit de la forêt matérialisé sous la forme d'une salamandre japonais qui sont géante. L'innocence des enfants, l'amour de la famille, le plaisir de communiquer avec la nature, tout m'a plu. La lenteur qui permet de mieux connaître la situation. J'attendais le passage du chat bus pour emmener les enfants à l'hôpital voir leur mère. La bd est présentée comme une bd à l'européenne dans la structure mais l'univers me rappel de nombreuses histoires des studios ghibli. Une belle aventure poétique.
Lien : http://22h05ruedesdames.word..
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Moi qui n'est découverte Taniguchi que depuis peu, je m'étais habituée à cette neutralité que l'on retrouvait dans les dessins en noir et blanc. Je pense que le fait que la couleur ait été rajoutée dans cet ouvrage est en quelque sorte une façon de marquer la rupture avec ses autres livres. Cet ouvrage devrait plutôt être assimilé à un livre de conte qu'à un manga ou à une bande dessinée. Ce livre comporte une large part d'autobiographie puisque l'histoire se déroule à Tottori, ville dans laquelle l'auteur, tout comme le narrateur d'ailleurs, a grandi, la montagne qu'il y décrit existe réellement ainsi que le musée dans lequel le narrateur, Ken-Ichi, fera une des rencontres des plus surprenantes, celle d'une salamandre géante qui a le don de parler à un être au coeur pur et qui est également dotée de pouvoirs surnaturels.
Magnifique ouvrage rempli de morale telle que la protection de notre environnement ou encore le respect de tout être vivant, de symboles propres au Japon mais surtout rempli d'espoir ! A découvrir !
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Jirô Taniguchi confesse son grand amour de la BD occidentale dans la préface de cet ouvrage. Et surtout, il avoue l'influence de la BD franco-belge sur son oeuvre. Il livre alors une BD qui se lit "dans le bon sens" et au format plus conventionnel.

En l'occurrence il s'agit d'un conte fantastique sur le château de la montagne. Un mystère entoure ce château. La montagne abriteraient des souterrains, et même une source. Il y aurait des sorcières cachées dans les souterrains. Et que penser des tremblements de terre qui secouent régulièrement la montagne? Dans cet environnement fantasque, les enfants jouent à se faire peur.

Eté 1967, Ken-Ichi passe quelques semaines chez ses grands-parents. Sa maman est malade, elle va être opérée. le père est décédé. Ken-Ichi et sa soeur sont orphelins.

Ken-Ichi va s'introduire dans le musée de sciences naturelles voisin, il voudrait en apprendre davantage sur les légendes de la montagne. Voilà qu'il entend une voix l'appeler, c'est une salamandre. Avec sa soeur ils libèrent la salamandre, en échange de quoi leur mère sera sauvée... Ken-Ichi et sa soeur s'exécutent, non sans mal, avec toute l'ardeur de l'enfance.

On retrouve enfin Ken-Ichi des années plus tard, il se souvient encore de ce qu'il a vécu dans les souterrains. Et s'il a perdu le don, sa soeur a choisi une carrière vers les animaux.

Taniguchi est souvent décrit comme le plus européen des mangakas. Il reste cependant très oriental dans sa façon de concevoir une histoire. Sans être extraordinaire, cette histoire possède un je-ne-sais-quoi qui fait tourner les pages et retient le lecteur.
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Mélancolique et poétique ce conte fantastique de Taniguchi reprend les thèmes chers à l'auteur : des enfants qui parlent aux plantes et aux animaux, des etres chers absents, des adultes qui oublient qui ils étaient quand ils étaient enfants... même si ce récit est assez court et sans grande surprise, il est infiniement poétique et ça suffit pour entrer dans la magie
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