Tout comme "
l'Homme de la Toundra", "
L'Orme du Caucase" est un recueil de plusieurs nouvelles.
Si, "
l'Homme de la Toundra" est dans la lignée de séries comme "Le sommet des Dieux" ou "Seton, le naturaliste qui voyage" à cause de son côté aventure et défi de la nature, "
L'Orme du Caucase" est plutôt dans le genre de "
Quartier lointain" et "Journal de mon père".
On retrouve en effet huit nouvelles assez gentillettes et parfois touchantes, basées sur des relations familiales.
1.
L'Orme du Caucase: Les nouveaux propriétaires d'une maison avec jardin sont confrontés à un dilemme : M. Harada doit-il couper le grand arbre dans leur jardin ?
2. le cheval de bois: La petite Hiromi est emmenée par ses grands-parents dans un parc d'attraction, mais bizarrement, elle n'ose pas s'aventurer sur les moulins.
3. La petite fille à la poupée: M.
Iwasaki retrouve les traces de sa fille et de son ex-femme dans un journal après 23 ans.
4. La vie de mon frère: Un retraité essaye de convaincre son frère aîné, qui vit seul dans un hôtel, de venir vivre avec lui.
5. Les environs du musée: Une grand-mère part tous les soirs s'asseoir sur un banc public en face d'un musée, pour y parler avec un congénère et y contempler les derniers rayons de soleil sur le mur du musée.
6. le parapluie: Une petite fille séparée de son frère à la suite du divorce de leurs parents va retrouver ce dernier après plusieurs années d'appréhensions.
7. Dans la forêt: Deux frères quittent leur maison pour un HLM et doivent abandonner leur chien. La nuit ils croient reconnaître ses aboiements de l'autre côté de la forêt.
8. Son pays natal: Noémie, une jeune française vient de perdre son mari japonais d'une crise cardiaque. Malgré les problèmes de langue et de culture elle décide de rester au Japon par amour pour son époux.
Pas évident de placer huit nouvelles de
Ryuichiro Utsumi en un peu plus de 220 pages et pourtant, pour chacune des huit histoires
Jirô Taniguchi parvient à nous prendre par les sentiments dès les premières pages pour nous abandonner en pleine réflexion quelques pages plus loin. Impressionnant et rassurant de constater que même dans un monde de brutes, avec un type comme
Jirô Taniguchi, quelques traits et quelques mots suffisent à nous émouvoir. Les histoires de
Ryuichiro Utsumi n'ont pourtant rien d'extraordinaire, mais elles abordent des thèmes chers à
Jirô Taniguchi, comme les relations familiales, la solitude ou l'amour.
A l'inverse des nouvelles dans "
l'Homme de la Toundra", où l'on avait du mal à trouver une trame principale à travers les différents récits, c'est la solitude qui est le thème principal reliant les différentes histoires dans cet album. Une solitude que
Jirô Taniguchi nous sert à toutes les sauces (divorce, séparation, peur de l'abandon, décès, vieillesse, disparition de l'être aimé), mais à chaque fois avec la délicatesse, la pudeur et la sensibilité qu'on lui connaît.
Mis à part le quatrième récit, j'ai adoré toutes ces histoires (parfois trop courtes) avec une mention spéciale pour la deuxième histoire, car s'il n'y a rien de plus beau qu'un enfant qui joue, l'histoire de la petite Hiromi qui n'ose pas jouer pour une raison tellement prenante, touche une corde sensible et fait réfléchir.