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Un septuagénaire, au portefeuille garni, tombe sous le charme de la femme de son fils. Cette dernière prend grand soin de lui, mais à un certain prix.

Je n'ai pas particulièrement aimé ce roman. La vieillesse est un thème qui ne me dérange pas, puisqu'il fait partie intégrante de la vie. Mais le côté pervers du vieux grabataire ne m'a pas plus emballée que ça. J'avoue avoir été perturbée également par le côté non moral de "l'histoire sexuelle" entre une belle fille et le père de son mari, d'autant que tout ceci se passe au Japon et que le respect et les règles de vie y sont assez pointus.
La "demoiselle" n'est pas en reste, accepter tous les caprices sans exceptions de son beau père, afin de gagner une liberté adultérine et financière n'est pas non plus très moral, à mon sens.

Alors bien évidement j'ai bien compris que l'auteur aimait ces personnages décadents et au côté obscur , et j'ai bien compris également ce qu'il voulait démontrer. Mais ça ne m'a pas emballé plus que cela... disons qu'il a un peu poussé le bouchon en faisant trop à mon goût.

J'ai par contre beaucoup apprécié sa plume, très descriptive.
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A priori, rien ne permet de s'enthousiasmer pour le journal de ce vieil homme,c'est le journal d'un malade et qui donc raconte sa vie médicalisée, il est aigri et n'aime pas sa famille : femme et fils. Pourtant quand ce vieil homme raconte comment sa belle fille lui crée des pulsions érotiques , le journal s'anime .
Junichiro Tanizaki a très bien su alterner et mélanger les passages médicamenteux et d'excitation pour créer l'intérêt du lecteur.
Avec l'écriture de Junichiro Tanizaki, il n' a pas été difficile de s'identifier au vieux fou, et d'apprécier les talents d'allumeuse de sa belle fille. Ce livre est intéressant car les personnages sont vivants, bien que le vieux fou soit moribond.
Un autre intérêt, le livre donne des détails sur la vie japonaise : par exemple, le fait qu'on puisse demander son nom pour un nom posthume
Ce livre court présente beaucoup d'intérêts.
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Journal d'un vieux fou… Un titre pareil, ça dit tout. La quatrième de couverture apporte quelques précisions, elle mentionne un vieillard qui s'éprend de sa belle-fille (mettre l'accent sur le mot «belle», à prendre au sens propre) et qui lui prodigue des extravagances. Je suppose qu'il y a un public et un lectorat pour tous les genres. Celui d'un vieux libidineux n'est pas celui qui m'attire. C'est le nom de l'auteur, Junichirô Tanizaki qui m'a convaincu d'emprunter le livre à la bibliothèque. Disons que ce n'est pas votre auteur japonais typique. Oh, son écriture est proche de celle de ses compatriotes, pleine de finesse, quoique parfois assez crue, mais Tanizaki ne craint pas d'aborder des sujets audacieux. Et Journal d'un vieux fou ne fait pas exception. Exit la contemplation de la nature ou les émotions renflouées. Pour tout dire, j'y ai cru à ce septagénaire excentrique, devenu impuissant mais encore très intéressé par la chose, attiré par la beauté du corps féminin, prêt à se ruiner pour quelques instants de plaisir défendu. Surtout qu'il est malade, approchant la mort, s'accrochant à ses désirs. Qui ne voudrait pas se permettre un dernier chant du cygne ? La déchéance de ce vieillard est terrible, surtout que, comme l'indique le titre, il s'agit d'un journal. Jour après jour, semaine après semaine, il raconte sa situation qui se dégrade sous les yeux des membres de sa famille. Ouch ! Je me demande ce qui est pire ? Être témoin de la détérioration de son propre corps ou savoir que d'autres en sont témoins, en particulier la femme qui nous plaît et qu'on ne veut pas dégoûter. Je recommande ce livre à ceux qui cherchent une littérature japonaise ou orientale un peu différente.
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Quoi de plus personnel qu'un journal intime ?

Tanizaki, en nous faisant entrer dans celui d'un vieillard, nous rappelle que peu de choses seraient à même de nous fournir tant de détails, à plus forte raison sur un sujet aussi isolé que celui-ci : l'attirance d'un vieil homme pour sa belle-fille.

Satsuko justement, la belle-fille, qui est pleinement consciente de l'attrait qu'elle exerce sur son beau-père, ne va avoir aucun état d'âme à tirer avantage de la situation. D'un côté la jeune femme, pleine de charmes, fait preuve de cruauté et semble en prendre du plaisir ; de l'autre, le vieillard est dans un état de soumission en étant plutôt suppliant. Pris au piège de cette femme d'autant plus attirante qu'elle est sûre d'elle et vaniteuse, le vieux narrateur n'a de cesse de penser à elle. L'estimant tant et plus, il dépense des sommes folles pour lui offrir des objets précieux ; en échange d'un baiser sur la jambe ou le pied…

Par ailleurs, Satsuko assiste à des matchs de boxe où le sang est pour elle un agrément supplémentaire. Si cette attitude dénote d'un certain goût pour la violence, elle n'est que plus aimée pour cela.

Au fur et à mesure, le vieillard ne peut que se rendre à l'évidence : sa décrépitude est inéluctable. Peu importe l'intensité de ses désirs, ils ne peuvent se réaliser ; de plus, sa santé se dégrade vivement et la présence de Satsuko constitue un facteur aggravant… Mais ne voulant rien entendre (comme tout bon vieux), hédoniste, il part du principe qu'il vaut mieux jouir de la vie en compagnie de jolies femmes, quitte à mourir prématurément. Les désirs sexuels prennent ainsi le pas sur la raison.

Outre tout cela, Tanizaki, fidèle à l'héritage esthétique de la culture japonaise, se montre passionné sitôt qu'il parle du Japon d'antan : « Cependant je n'aime pas le Tokyo d'aujourd'hui. Je ressens une nostalgie pour Kyoto qui a un charme particulier me rappelant ce que fut jadis Tokyo. Quels sont les créateurs de ce Tokyo, une ville misérable et chaotique ? N'étaient-ils pas tous des politiciens de province, des campagnards issus de paysans qui ne comprenaient rien à la saveur du Tokyo d'autrefois ? »

Au final, ce journal d'un vieux fou peut sembler curieux, mais il n'est pas inintéressant pour autant. Satsuko, cette héroïne sulfureuse, un peu de la même manière que la femme sans coeur De Balzac, nous questionne : pourquoi le mal nous séduit tant ?
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Le journal étant par définition un écrit intime, rien d'étonnant à ce qu'on y trouve tous les petits secrets d'une personne, parfois peu avouables ! Ici, dans ce journal, il y a les problèmes de santé de ce septuagénaire grabataire et ses traitements. Puis, ce vieux fou raconte ses pulsions sexuelles et son attirance pour sa belle-fille. Nous pourrions évidemment être choqués par le fait qu'il soit tombé sous le charme de cette personne qui est quand même la femme de son fils ; mais la jeune dame fait tout pour entretenir la flamme, et il faut reconnaître qu'elle n'a pas grand-chose à lui accorder et que ça lui rapporte beaucoup ! Car ce brave monsieur, il voudrait bien, mais il ne peut point ; certes il a des pulsions et des désirs, mais la mécanique est rouillée et il lui est impossible de concrétiser.

Alors, finalement, qui est le plus à blâmer dans cette affaire ? Ce vieux, malade, qui éprouve des sentiments pour sa belle-fille, ou cette dernière qui en profite savamment afin d'enrichir son train de vie ?

Finalement, ce vieil homme, un peu fou, est tout simplement un homme malade, qui s'ennuie, dont les relations avec sa femme ne sont plus qu'un lointain souvenir et qui va retrouver un peu (très peu) de vitalité auprès d'une jeune femme. Il refuse de se voir tel qu'il est : un vieillard cacochyme et complètement décati.

Que celui qui n'a jamais eu de pensées troubles lui jette la première pierre !

Junichiro TANIZAKI a traité ce sujet formidablement ; le journal permet vraiment de rentrer dans la tête de ce vieux et d'y lire toutes ses pensées, avouables ou pas. Il est intéressant également d'entrevoir la société japonaise et ses codes. le plus surprenant peut-être est que ce livre a été publié au Japon en 1961 !

Bref, un livre très intéressant sur les caprices d'un vieillard qui a encore des pulsions sexuelles et se rêve en adonis.

À lire installé(e) sur une natte en écoutant du Shamisen, en grignotant des Dorayaki et en buvant un bon verre de Saké ou un thé Oolong…

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Pilule amère
Je suis un peu déçue par ce journal. Je n'ai pas retrouvé la construction ludique de la Clé ni l' humour ravageur du Pied de Fumiko.
Le narrateur est un riche vieillard malade, impuissant, égoïste mais a priori lucide. Dans son journal il décrit, à l'aide de gros caractères, sa vie quotidienne de vieillard souffrant. Elle est rythmée par ses traitements médicaux, aussi extravagants que coûteux et par la passion obsessionnelle et non moins onéreuse qu'il éprouve pour sa bru. Pour son pied précisément. Il va jusqu'à désirer une tombe foulée par les grands pieds blancs de sa belle fille.
Le vieux fou, sa famille, ses médecins font penser à de nombreux personnages de Molière ou de la Comedia dell arte. La satire sociale et morale de la famille bourgeoise sont bien présentes au milieu des suppositoires. Mais le pathétique l'emporte, on sourit, sans rire, un peu dégoutés, un peu dérangés. C'est le but du jeu, me direz-vous...mais j'ai trouvé la pilule un peu trop amère à mon goût.
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Les cogitations d'un vieil homme détestable pour ses proches et légèrement pervers. Il livre le fin fond de son être à son journal. Fortement obsédé par sa bru, celle-ci sait comment en profiter. Les choses restent cependant relativement sobres et ne vont pas si loin. La déchéance de la vieillesse est un thème amplement traité, et on a également un bon aperçu des us et coutumes japonaises.
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À la publication du Journal d'un vieux fou, Tanizaki a déjà 75 ans, approximativement l'âge de son narrateur. Il s'exprime donc sur la vieillesse en connaissance de cause et ce n'est pas joli ! Chez ce vieux fou, la décrépitude du corps n'a d'égale qu'une magnifique impertinence envers ses proches. Comme le veut la tradition japonaise, il vit avec sa femme sous le même toit que leur fils, l'épouse de ce dernier et leur enfant. Une seule chose le raccroche encore à la vie, l'excitation que lui procure la présence de sa bru qui joue de sa beauté avec plus ou moins de parcimonie.

Le sens de la dérision et du grotesque de l'auteur fait très bien passer la pilule et la forme du journal est addictive. À chaque page, on se demande jusqu'où ira la perversité du vieillard et comment y répondra la jeune femme, pour en tirer parti sans trop se compromettre.
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Journal d'un vieux fou aurait pu s'appeler journal d'un valétudinaire. Un vieux monsieur cacochyme décrit les désagréments et les souffrances dûes à son âge et à sa santé. La vieillesse est un naufrage disait Chateaubriand. La folie dont il est question est plutôt l'idée fixe, le retour de flamme coupable et amoureux du vieillard envers sa belle-fille qui lui prodigue agaceries et petites privautés qui lui font immanquablement monter la tension.

Le titre est trompeur, je m'attentait aux délires d'un malade mental ou aux excentricités d'un original. Il s'agit plutôt d'une description clinique d'un vieux observant méticuleusement et obsessionnellement les aléas d'une santé déclinante et qui se voit revivre par une relation fantasmé un brin perverse.
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La littérature doit-elle être morale ?
Le "Journal d'un vieux fou" de Junichirou Tanizaki ( Folio 3702, 215 pages) est la retranscription du journal d'un septuagénaire qui, impuissant, malade et se sachant bientôt mort, se détourne de sa femme et de ses propres enfants pour se livrer à sa passion dévorante pour sa belle-fille, Satsuko.
Quand on a écrit que cette situation est immorale, choquante ou scabreuse, on n'a finalement qu'enfoncé une porte ouverte. Contrairement à Hadrien dans l'oeuvre de Marguerite Yourcenar, le vieillard Utsugi Tokusuke n'a rien d'admirable, mais le titre le reconnaît d'emblée : c'est un "vieux fou", et sa belle-fille, ancienne danseuse de music-hall, en profite pour lui extorquer de l'argent. Ce qui est intéressant, ce n'est pas cet état de fait, mais ce que le romancier en fait. Il soigne l'équivoque et il appartient au lecteur de décider si convoquer l'Eros au seuil de la mort est une dernière façon de vivre, et si ce pied-de-nez d'un vieillard vaut en tant que célébration de la vie, ou s'il faut en rester au dégoût et au rejet. "Hypocrite lecteur, mon semblable, mon frère..."
Le style ciselé de Tanizaki ne laisse pas de marbre. Si "le Tatouage", publié en 1910, est une oeuvre de jeunesse, le "Journal d'un vieux fou" est écrit par Tanizaki à la fin de sa vie, dans les années 1960, et on y retrouve les mêmes obsessions, notamment pour la salive ou la beauté des pieds. Comme un alter ego, une dernière représentation de l'auteur en vieux fou, le narrateur représente un moyen de réfléchir sur la mort, la vieillesse et l'importance du désir. L'oeuvre est moins dérangeante que rivée à l'essence même de la vie, jusqu'à ce qu'elle a de plus trivial et de plus dérisoire.
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