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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quand j'ai commencé ce livre, publié en 1928, je m'attendais à plonger dans les moeurs et la culture du Japon des années 20. Elle est d'une certaine façon présente mais loin d'être omniprésente. Je dois dire que ce livre m'a prise à contrepied, et contre toute attente, il ne m'a pas déplu pour autant. Sa force est indéniablement son intrigue…en trompe l'oeil ! Une construction assez proche du thriller psychologique finalement.

Le début ? Sonoko confie à un homme, présence silencieuse et bienveillante, l'imbroglio amoureux qu'elle a vécu. Un soliloque vibrant dans lequel elle raconte son amour éperdu pour la belle Mitsuko, un amour absolu, proche de la vénération, irrépressible, indispensable, un amour comme une évidence. Mais Sonoko est mariée. Pas question pour autant que « Mister husband » comme le surnomme Mitsuko, s'oppose à cette relation.

« Je me moquais moi-même de ma pusillanimité… Et puis, aimer un homme en cachette de mon mari aurait été mal, mais quelle importance qu'une femme s'éprenne d'une autre femme ? Un mari n'a pas le droit de critiquer l'intimité qui se développe entre deux femmes. » p43.

L'entrée en scène d'un quatrième personnage va modifier l'équilibre déjà précaire de ce triangle amoureux.

Dès la page 2 nous savons que cela va mal finir puisqu'on apprend que Mitsuko, le grand amour de Sonoko, est morte. Mais l'auteur nous tient en haleine jusqu'à la fin sur les raisons et les circonstances de cette mort.

Ce livre très contrasté juxtapose la beauté à la laideur. L'auteur explore à sa manière les compromissions de l'âme humaine, joue sur le fil de l'ambigüité, sur ce que l'homme et l'amour ont de beau et de laid. Cela se reflète aussi dans les personnages. Ils ont un coté théâtral, volubile, démesuré... merveilleux, à la limite de la caricature, et masquent pourtant un jeu tortueux qui se révèle par à-coups. Alors que j'en attendais tout autre chose, ce quatuor amoureux aura pourtant été une belle surprise. Aah ! Amours et manipulations…

« La véracité des êtres se trouve dans le mensonge. »
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Bourgeoise oisive, Sonoko s'ennuie dans sa belle maison, au côté d'un mari vaguement avocat. Pour s'occuper, elle décide de se mettre à la peinture et se rend tous les jours dans une école d'arts où elle fait la connaissance de la belle Mitsuko. Très vite, elle se prend de passion pour cette jeune célibataire mystérieuse et ensorcelante. Une passion partagée vue d'un mauvais oeil par son mari soucieux de sa réputation et de son mariage. Mais Sonoko se moque de ses conseils, de ses remontrances, de ses menaces et de ses ultimatums. Sonoko aime et fait fi des convenances. Pourtant, Mitsuko est peut-être moins amoureuse qu'elle n'en a l'air. Très vite, elle apparaît comme menteuse et manipulatrice. N'a-t-elle pas caché qu'elle était fiancée ? L'homme a qui elle est liée, un certain Watanuki a, lui aussi, bien des secrets et bien des tours dans son sac. Quand Sonoko veut se détacher de sa maîtresse, il est déjà trop tard, la passion dévorante a pris le dessus. Incapable de couper les ponts, elle entraîne son mari dans une histoire à trois, menée de main de maître par une Mitsuko plus dissimulatrice et manipulatrice que jamais.

Amour et passion pour un roman où la perversion se dispute à la folie. Ecrit dans les années 20, Svastika étonne par sa modernité de ton et de sujet. Ecrire l'amour entre femmes devait être scandaleux à l'époque. Raconter les complaisances d'un mari, les manipulations d'une jeune fille et les machinations d'un maître-chanteur devaient l'être tout autant. Un siècle plus tard, on n'est plus choqués par les liens qui unissent Sonoko et Mitsuko, mais il n'en reste pas moins un sentiment de malaise à la lecture de ce récit. Ces quatre êtres entraînés dans la folie, le masochisme, la perversité, bref dans une relation toxique et périlleuse, donnent à réfléchir sur la passion quand elle est portée à son paroxysme.
Long monologue de Sonoko qui raconte les faits sans faux-semblants à un ami écrivain, Svastika frappe par sa crudité mais aussi sa poésie. Ces confidences, cette vérité toute nue, parle d'une relation destructrice mais laisse aussi affleurer la tendresse que Sonoko ressent toujours pour une femme qui lui a fait vivre l'enfer mais, et elle ne l'oublie pas, lui a fait connaître l'intensité de la passion.
Une curiosité à lire pour se laisser entraîner dans ce tourbillon amoureux avec ces quatre personnages, tantôt pitoyables, tantôt haïssables.
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L'Amour vu par la lunette à lentille tordue de Junichirô Tanizaki...
Sonoko est une femme calme, douce et sans histoires qui mène une vie calme, douce et sans histoires. Et c'est bien là le noeud du problème. Sonoko s'ennuie. Entre un mari mollement avocat et une belle maison dans laquelle elle ne trouve rien d'intéressant à faire, la monotonie devient chaque jour plus pesante. Alors à la réflexion et histoire d'enrichir un peu son quotidien, pourquoi ne pas s'inscrire dans une école d'arts et y suivre les cours de peinture ? Aussitôt dit... Allez hop, armée de gouaches et de pinceaux, voilà que Sonoko se trouve une occupation journalière, elle-même vite transcendée par la passion qu'elle commence bientôt à vouer à l'énigmatique Mitsuko, autre élève de ladite école.
Et bim, c'est pile à ce moment que de vie sans reliefs, Sonoko entre dans le baladinage. Les deux femmes vont rapidement (trop rapidement en fait, ce qui pour moi décrédibilise déjà un peu le début de cette histoire) connaître une passion dévorante, car Sonoko vivant comme dans un rêve ne voit pas encore la manipulation dont elle est victime. Enfin, censément victime car de manipulation je n'en ai pas vu moult. Soit, Mitsuko cache son jeu et ne parle surtout jamais de Watanuki, son amant virilement déficient avec lequel elle se repait de ses amours saphiques. Ah, Watanuki ! Individu haut en couleur, monomaniaque et un poil fissuré du casque, peut-être le personnage le plus abouti de ce roman, en tout cas le plus fascinant sans aucun doute. Bref, entre affaires cachées, mensonges et domination, Sonoko finit par descendre de son petit nuage et, entraînant son mari à sa suite, entre à son tour et sans remords dans l'enivrant tango des intrigants.

Si Svastika reste dans l'ensemble une oeuvre intéressante et se lit avec une petite délectation perverse, on n'atteint jamais vraiment le niveau d'immoralité promis au départ.
Seul bémol car à côté de ça, en mêlant tradition ancestrale au pays du Soleil Levant et fastueuse modernité occidentale, l'alliance fonctionne parfaitement pour un roman écrit dans les années 20 qui aurait sans aucun mal trouvé sa place lors de la dernière rentrée littéraire. Sûr qu'on aurait pas distingué l'anachronisme.


En résumé, j'en attendais sûrement trop mais il faut bien avouer que Tanizuki avait les capacités d'aller tellement plus loin dans la folie et la perversion auxquelles chaque personnage se prête impeccablement. Pourtant encore une fois, peut-on juger sur ces bases un roman quasi centenaire ? Peut-être pas et pour l'époque, j'imagine avec délectation le petit séisme littéraire qu'il a dû provoquer.
Et pour finir, cette universelle leçon qui n'a pas pris une ride, qu'on se le dise : Il n'y a pas d'amour heureux !
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Une curieuse histoire d'amour. Un amour particulier, un amour absolu, impitoyable. Un roman sur l'homosexualité féminine qui a certainement pu déranger à sa sortie, fin des années 1920.
Tanizaki nous raconte la liaison dangereuse entre Mitsuko, amoureuse mais manipulatrice et Sonoko, un peu naïve et malheureuse dans son couple.
Autour des ces deux femmes gravitent le mari de Sonoki et le prétendant de Mitsuko, un homme qui cache un secret.
Des relations amoureuses mais aussi des rapports de force.
Svastika, une croix à quatre branches, symbole bouddhiste, repris lors du 3ème reich : quatre héros qui participent à une machination.
Encore un beau livre de cet auteur que j'affectionne particulièrement
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Une relecture, je l'avais dévoré il y a bien longtemps, je le déguste maintenant. Je redécouvre une ou plusieurs histoires d'amour, de manipulations, de mensonges, d'homosexualité, de perversion, d'amour à trois, de masochisme, de beauté, de chair .
Le livres est découpé en petits chapitres, tel des petites scènettes mettant en scène des personnages avec leur amour, leur crainte, leur séduction, et leur désespoir.
L'écriture est fine, ambiguë, racontée par une des protagoniste Sonoko à la fois manipulatrice et victime consentante, qui nous transmet ses contradictions et ses envies. Sonoko en parle si bien, et avec tant de tendresse et de nostalgie.

Lien : http://nounours36.wordpress...
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Voici un livre qu'il faut savourer…
Le jeu, la séduction, la morale japonaise y dansent dans une intrigue qui emporte chaque personnage aux frontières de ses propres contradictions et envies…s'il ne s'agit de besoins.
Manipulations, égoïsmes, fiertés, beautés, relations masochistes…Un condensé des vies parfois curieuses que nous menons…
Enfin, l'écriture est belle. Tout est donc réuni pour vous faire aimer ce livre.
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Une femme mariée, d'environ 23 ans, appelée Sonoko, commence des cours de peinture pour tromper son ennui. Peu à peu, à la suite d'un incident assez drôle, on lui soupçonne une liaison avec une très jolie étudiante, nommée Mitsuko. A la suite de ces événements, s'installe un "carré" amoureux, avec retournement sur retournement, mensonges, crises de jalousie... Je ne suis pas sûr d'avoir parfaitement compris le fin mot de l'histoire, mais cela reste du grand Tanizaki. Tout le récit est raconté par Sonoko, peu de temps après les faits, ce qui est utilisé pour biaiser notre perception des faits.
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Svastika est le second roman surles thèmes de l'homosexualité féminine et de la manipulation. A l'université, Sonoko, épouse ayant déjà trompée son mari, tombe immédiatement sous le charme de la belle Mitsuko. Rapidement, elles entament une relation amoureuse passionnée, cautionnée par le mari de Sonoko. Plusieurs mois plus tard, un homme étrange nommé, Watanuki apparaît comme l'amant caché de Mitsuko. Les manipulations et les mensonges envahissent peu à peu les vies des protagonistes, jusqu'à mettre en danger leur vie.
Tanazaki dresse un portrait de personnages plus manipulateurs les uns comme les autres, sauf le candide mari de Sonoko, qui subit avec beaucoup de tolérance cette situation. Bravant les interdits et les diktats de la société, les deux femmes vivent une relation intense, mais aussi dévastatrice pour leur entourage. Il ne faut pas oublier que ce roman a été écrit en 1930, ce qui rend d'autant plus scandaleux le récit de Tanazaki. le thème du suicide par amour, très présent dans la culture et la littérature japonaise, est constamment évoqué dans Svastika. La construction du récit est original, puisqu'il est écrit à la première personne, entrecoupé par les différentes lettres de Sonoko et Mitsuko; cela rend le récit d'autant plus dynamique et intime. Peu à peu, l'intrigue devient de plus en plus intense et complexe, avec de de multiples rebondissements jusqu'à la dernière page. L'écriture est très agréable à lire, restituant avec sensualité la passion qui lient les deux femmes. On quitte ce roman avec une sensation de malaise face à ces relations à la limite de la perversion, ce qui démontre la force de ce récit.
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Dans un monologue, Sonoko, bourgeoise dans le Japon des années 20, nous confesse l'histoire de sa passion pour Mitsuko, sublime créature envoûtante. Autour de cette relation impossible, gravitent un mari et un prétendant. Successivement les personnages vont mentir, trahir, manipuler et empoisonner leurs existences. Un roman prenant et intense, pour une histoire d'amour malsaine et destructice où la perversité des amants est sans limite.
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Svastika /Junichiro Tanizaki
Voilà un roman étrange dont l'intrigue ne peut que déconcerter un occidental à mon avis : en effet tout en se révélant être un hymne à la beauté, paradoxalement nous sommes plongés dans univers où le mensonge et la manipulation règnent sans partage. La perversité de personnages tels de Watanuki et Mitsuko ne faiblit pas tout au long du roman. Soupçons et trahisons, tromperies et sournoiseries font partie des armes machiavéliques dont usent tour à tour les différents acteurs du drame. Ètonnant ! Les raisonnements, les déductions, les complots, les calculs, les suppositions, sont régis le plus souvent par la puissance du qu'en dira-t-on. Nous sommes au début du XX é siècle et dans une société où le poids de l'opinion et le rôle de la famille sont omniprésents, il est bien difficile pour Sonoko et son mari d'être parfaitement transparents.De même pour Mitsuko et Watanuki.
Je dois avouer que par moments, je décrochais dans ce labyrinthe de machinations et de conjurations très tortueuses.
A remarquer la sobriété de l'écriture, assez différente de celle de « Deux amours cruelles » ou de « La clef ». A noter également la très bonne traduction.

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