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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Une certaine vision de la femme idéale; celle qui tendre, fraîche, emplie d'innocence, que l'homme façonnera à son désir, celle qui comme il le souhaite deviendra un bijou précieux qu'il pourra exhiber et dont il pourra tirer jouissance et fierté....

L'innocente " fillette" que le "héros" veut transformer en femme parfaite, inaccessible beauté à lui seul réservé....va devenir une femme "gâtée" à double titre.

Ce Pygmalion de campagne, va se faire dévorer par cette Lolita, lui connait les affres de l'amour, elle n'en connaitra que la vénalité....

Cette histoire d'amour, mêle deux cultures qui cherchent à s'apprivoiser à se séduire mutuellement, mais qui ignorent tout des codes de bonnes conduites, chacune rêvant de l'autre à l'aune de ses propres désirs et imaginaires....

Heureusement l'histoire à presque un siècle, on peut espérer tout autant que le Japon et l'occident, tout comme la femme et l'homme ont depuis appris à mieux déchiffrer les codes de bonnes conduites.

Bien que le discours et les désirs de cet homme résonnent et font encore écho dans l'inconscient masculin, très certainement encore en occident aussi aujourd'hui, car lui à cette époque paraissait bien "moderne" toutefois....

A moins que les cultures et l'époque n'y fassent rien....quand il s'agit des hommes, des femmes, de l'amour et du désir.....la difficulté reste la même...le sens par quel bout le prendre...
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Au début du XXème siècle, au Japon, un ingénieur d'une trentaine d'année, Jôji, tombe sous le charme d'une très jeune fille de quinze ans, Na-o-mi, qu'il promet de sortir de son milieu, d'élever au rang de dame moderne, version occidentale.
La jeune chipie a vite compris l'ascendant exercé sur ce trentenaire fou amoureux, bientôt époux, qui travaille durement pour satisfaire ses caprices.
Pour le lecteur le jeu devient vite insupportable, Naomi se joue de son époux, le ruine, le ridiculise, le trompe...
On assiste à un tête à tête cruel et inégal: Naomi sait que son corps devient indispensable à Jôji, qu'il ne peut se passer des quelques moments sensuels qu'elle lui concède, moyennant d'odieux chantages.
L'écriture est très simple, facile, pleine d'humour mais au bout du compte j'ai été exaspérée par les personnages.
Ce que désirait l'auteur, je pense!
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L'histoire d'une passion amoureuse. Un homme tombe eperdument amoureux d'une jeune fille beaucoup plus jeune que lui. Histoire banale me direz-vous ? Oui, mais réalité sans cesse renouvelée. Ce pauvre homme va se laisser complètement detruire par cette passion. Jusqu'à devenir quasiment une loque humaine.
On retrouve les thèmes cher à Tanizaki : modernisme contre tradition dans le Japon des annees 20, la perversion de la jeune fille qui abusera de son amant/mari, la déliquescence de l'humain confronté à ses valeurs.
On ne peut pas rester insensible à cette intrigue. On est en peine tragédie.
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J'avais déjà beaucoup aimé La clef/La confession impudique, ouvrage avec lequel j'ai découvert la plume de Tanikaki et j'ai préféré encore Un amour insensé. Dans un style fluide et vivant, Tanizaki donne la parole à un homme qui jette son dévolu sur une jeune fille pauvre et désoeuvrée pour la façonner et s'offrir ainsi l'épouse parfaite. Son histoire d'amour s'avère plutôt celle d'un pauvre type, le dindon de la farce, pour une femme qui lui réserve bien des surprises. Mensonges, manipulations, comportements douteux, dynamique perverse du couple, mirage de l'Occident, tout y est pour faire de ce roman une lecture jubilatoire.
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Un roman classique, par un auteur qui ne l'est pas moins, et qui raconte une histoire qui ne l'est pas du tout !

Nous sommes en 1918. Jôji, un jeune ingénieur de vingt-huit ans, tombe éperdument amoureux de Naomi, serveuse dans un bar. Jusque là, rien que de très banal. Sauf que Naomi a à peine quinze ans. Inutile de faire les gros yeux en pensant à Lolita : rien que de très normal dans le Japon de l'époque, car ce brave Jôji va épouser le plus civilement du monde la très (trop) jeune Naomi, pensant sincèrement qu'entre ses mains, il gérera l'éveil de ses sens et fera d'elle une épouse aussi accomplie et traditionnelle que soumise à sa volonté…

Évidemment, les choses ne vont pas vraiment se passer ainsi. Naomi va vite révéler, outre un tempérament de feu, un gout certain pour les jolies choses et une volonté encore plus certaine de liberté, et ce dans tous les domaines. Elle va constituer ainsi l'archétype de ce que l'on a appelé au Japon, à l'époque, les « moga », les « filles modernes », et va faire tourner en bourrique son infortuné, mais toujours irrémédiablement passionné, époux.
L'histoire de ce couple haut en couleur s'étale ainsi entre 1918 et 1926, dans un Japon en pleine révolution culturelle occidentale. C'est un roman plaisant, parfois comique, tant l'aveuglement du pauvre Jôji et la vanité de ses désirs sautent aux yeux. C'est aussi, en filigrane, une formidable histoire pleine de vitalité, de liberté, qui rend hommage à sa façon aux femmes japonaises de l'époque.

À la suite d'une erreur, j'ai lu ce roman dans la traduction anglaise de Chambers puis dans sa version française, chez Folio. Ce dernier éditeur (je sais, je me rends compte que je plains souvent de Folio…) a cru indispensable de faire précéder le roman d'une préface d'A. Moravia qui vient, bien dans l'air du temps, comme un cheveu sur la soupe, nous expliquer à quel point l'occident en général et l'Amérique en particulier sont coupables de tous les maux, surtout au Japon où, bien entendu, « sétémieuavan ». Pour qui connait un peu, et même beaucoup, le pays et son histoire, on est prié de ne pas rire. Naomi apporte un démenti total à cette sociologie de la repentance en montrant, bien au contraire, comment une jeune femme, à l'orée du vingtième siècle, affirme contre une tradition de la soumission la réalité et la force de ses désirs, de ses goûts et son amour immodéré de la liberté de vivre.
Là où Folio voit un personnage « cynique, vulgaire, inconstant », je vois une femme qui ose la liberté dans une époque et un milieu bien peu propice. Voilà du moins ce que j'ai retiré de ma lecture. Et vous, qu'en penserez-vous ? Tanizaki vous tend les bras.
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Excellente critique du Japon moderne à travers un professeur qui rencontre une fille très jeune, Naomi, qui fait le maximum pour s'américaniser. Les déboires sexuels et sentimentaux du personnage principal donnent à réfléchir sur l'occidentalisation à marche forcée du pays du soleil levant.
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Un Amour insensé/Junichirô Tanizaki
L'histoire se passe dans le Tokyô des années 1920.
Jôji est un jeune provincial un peu naïf, bien sous tout rapport : bonne moralité, bonne situation professionnelle. Homme de bon sens, détestant l'extravagance, il a 28 ans, et fait la rencontre de la très jeune Naomi, 15 ans, serveuse dans un café. Voyant cette jeune très belle et attirante jeune fille un peu livrée à elle-même, il décide de la prendre sous son aile, devient son pygmalion pour la préparer à devenir sa femme un jour. Plus tard, follement amoureux, il l'épouse. Mais Naomi ne sera pas seulement sa femme, elle sera également une poupée précieuse, un ornement dans sa vie. Jôji est absolument ensorcelé par Naomi :
« Je lui faisais prendre son bain ou je la lavais, enregistrant en détail le développement jour après jour de se membres – bref la transformation de la jeune fille en adulte… »
Aux débuts merveilleusement heureux, vont faire suite des temps où le vrai visage de Naomi va se faire jour. Jôji va aller de surprises en surprises.
« Quand j'y songe, je n'ai jusqu'à ce jour rencontré une beauté aussi envoûtante que celle dont elle ruisselait alors. Elle était devenue un démon incarné, mais au même moment, tout ce qu'il y avait de beau en elle, dans son corps, dans son âme se trouvait porté à son point le plus haut. »
Oui, Naomi va devenir un démon au pouvoir érotique machiavélique et destructeur. La femme fatale dans toute sa splendeur.
Un excellent roman, écrit en 1926, tout en finesse, dont émane un érotisme discret comme toujours avec Tanizaki.
En toile de fond de cette chronique rédigée huit ans plus tard, Jôji, le narrateur, nous montre les méfaits de l'occidentalisation du Japon et en particulier de Naomi qui est fascinée par tout ce qui vient d'ailleurs, lui qui est très attaché aux valeurs traditionnelles.
L'auteur nous présente Naomi comme l'image du monde occidental pour un japonais. La critique ironique de Junichiro contre les Japonais friands du mode de vie occidental est évidente.
Un très bon roman précédé d'une intéressante introduction de Alberto Moravia.
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