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EAN : 9782742799428
240 pages
Actes Sud (05/10/2011)
3.42/5   33 notes
Résumé :

Hymne à la clandestinité et au voyage qui fait respirer l'air du réel, hommage à la grande tradition des hobos de la vieille Amérique se déplaçant illégalement à bord des trains de marchandises, célébration d'une culture en voie de disparition où se fonde une société aussi invisible que solidaire fédérée par le seul désir de partir — et, en général, malheureuse en amour —


Le Grand Partout invite à reconquérir, à travers le déplacement... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Pour l'écriture de ce livre, hymne à la clandestinité et au voyage, William décide de se mettre dans la peau des hobos dont il a aimé les aventures des clochards célestes de Jack Kérouac sans oublier Hemingway, Jack London, Mark Twain et d'autres écrivains qui ont écrit sur ces personnages.
Il vit ces voyages clandestins à bord de wagons de marchandise en compagnie de son ami Steve Jones.
William T. Vollmann vit intensément son rôle de hobo, raconte ses voyages dans la clandestinité...
À la fin du volume, des photographies en noir et blanc illustrent ses périples.
Fidèle à ses principes, il égratigne la politique et ses citoyens, comme il les nomme.
Très critique de G. W. Bush, Président lors de l'écriture de Le grand partout, je serais curieuse de connaître ce qu'il pense de l'actuel Président Trump !
Prochaine lecture : La tunique de glace
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William T. Vollman c'est l'auteur génial de vastes essais, fictions et enquêtes tels « Central Europe », « le livre des violences » ou « Pourquoi êtes-vous pauvres ?» à travers lesquels l'écrivain/journaliste dresse un état des lieux souvent incisif de l'état de notre monde et de son pays, les Etats-Unis.
Elaborée sur des reportages et des investigations qui l'amènent à voyager partout dans le monde, la littérature chez Vollmann ne se départ jamais d'expériences personnelles, de rencontres et de réflexion : une littérature nourrie de journalisme, d'expérimentations, d'observations et de recherches « in situ ». C'est encore le cas avec « le grand Partout » dans lequel Vollmann raconte son périple en train de marchandises à travers les USA à la façon des « hobos » du début du siècle.

Kerouac les appelaient « les clochards célestes », Jack London les a souvent représentés dans ses romans, Mark Twain en a fait ses héros, Henry David Thoreau ou Thomas Wolfe ont chanté leur fervente soif de liberté…les hobos, ce sont ces nomades sans toit ni loi, qui, quelquefois par désir, souvent par nécessité, parcourent le pays en resquillant les trains de marchandises, un jour ici, un jour là, au gré des arrêts de trains en gare de triage et des menaces des « bourrins », les policiers ferroviaires qui font la chasse aux clandestins des rails.

Pour beaucoup ils ont quitté le monde « citoyen » et son système de pensée matérialiste et sécuritaire pour mener une vie de vagabondage et d'errance, en marge de la société, de ses préceptes et de ses valeurs.
Si le 19ème siècle et la première moitié du 20ème vit se développer en Amérique une « tradition hobos », avec un important afflux de voyageurs chevauchant illégalement les rails pour sillonner le pays en quête d'un avenir meilleur, d'un travail ou d'une aventure, que reste-t-il aujourd'hui de cette grande époque ? de ces mouvements de masse qui ont construit le rêve américain par le parfum de liberté, d'indépendance et d'absolu qu'ils dégageaient ?
Les hobos de l'époque étaient bien souvent de pauvres hères, crasseux, affamés, victimes de la crise de 1929, mais ils incarnaient selon Thomas Wolfe « la légende du martèlement des roues, du pilonnement des crampons, du désert sauvage, des étendues incultes, cruelles et solitaires de l'Amérique ».
Ils représentaient la liberté, effrénée, immodérée, absolue…

Cette notion de liberté est la raison profonde qui a conduit Vollmann à chevaucher les rails avec son ami Steve, malgré le désaccord de son père, les conditions de vie souvent difficiles, les dangers et les violences qu'une existence errante sous-tend.
Vollman s'est mis en quête du « Grand Partout » et de « La montagne Froide », ce lieu mythique que recherchent tous les hobos, qui est partout et nulle part à la fois, qui est la fin et le commencement, lieu fantasmé qui n'existe que dans le coeur des hommes, l'endroit rêvé où, enfin, on aura envie de se poser et de poser son barda.
Mais pour beaucoup de ces voyageurs, l'attraction même du voyage est si grande, qu'ils ne découvriront jamais « la Montagne Froide », car le « Grand Partout » c'est avant tout le voyage lui-même, le fait même de prendre un train sans connaître véritablement sa destination et l'émerveillement que l'on ressent à regarder défiler le paysage grandiose de l'Amérique à travers le cadre d'une locomotive ou sur la passerelle étroite d'un wagon-trémie, ce désir de partir qui fait dire, à chaque nouvelle halte, « il faut que je me tire d'ici »…

Est-ce bien la peine de souligner que le temps de la grande époque est bel et bien révolu lorsque Vollmann entreprend son périple sous le gouvernement Bush. L'âge d'or du vagabondage et des migrations a été remplacé par l'ère du contrôle, du fichage, des vérifications d'identité.
Néanmoins, si l'affluence d'antan n'existe plus, les graffitis, les campements et les personnes rencontrées le long des voies ferrées témoignent encore de la persistance de quelques uns à vivre selon leurs propres codes. Ce sont hélas, principalement des existences tristes, démunies, avinées, qui ressassent un passé davantage imaginé qu'effectivement concret mais qui contribuent cependant à alimenter le rêve d'une liberté totale bien qu'au prix élevé : l'indigence, la solitude, les risques d'accident, de chute, de mort, les rigueurs du temps…le nomadisme impose des conditions de vie bien dures ; le corps, sans parler de l'hygiène incertaine, est soumis à rude épreuve.

La lecture de ces pérégrinations ferroviaires est agréable, intéressante, juste, judicieuse, Vollman y mêlant réflexions personnelles, récits de rencontres et descriptions de magnifiques paysages. Il faut pourtant avouer qu'elle se fait au rythme lent des trains de marchandises…scandée par l'attente un peu engourdissante d'un train hypothétique, par des arrêts interminables dans des gares de triages grises et sordides et par la menace de se voir immobiliser par les bourrins… Si l'auteur réussit à partager son engouement et son émerveillement au détour de belles envolées poétiques, ils restent éphémères comme ce théâtre d'ombre qui se joue par le cadre de la locomotive en marche, et jamais le lecteur n'a la sensation d'être proche de ce « Grand Partout » tant ambitionné…est-ce parce que « le Grand Partout » est plus fantasmé que réel et qu'il figure avant tout la cruciale question existentielle du « qui suis-je et où vais-je ? ».
L'enquête minutieuse se clôt par un carnet de photographies en noir et blanc dévoilant une Amérique plus blafarde qu'attrayante : des gares minables, des murs tagués, des visages hâves, des campements à l'abandon où trainent canettes vides et cartons…Fidèle à lui-même Vollmann tempère le rêve par une réalité sombre et pathétique et un tableau de son pays en demi-teinte mais s'affiche encore - bien qu'au détour d'une oeuvre mineure en regard de sa production précédente - comme le grand écrivain de l'Amérique contemporaine. A lire avec “Like a hobo” de Charlie Winston en musique de fond…
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William T. Vollmann, né en 1959 à Los Angeles en Californie, est un écrivain, journaliste et essayiste américain, connu pour ses romans fleuves s'appuyant sur de vastes enquêtes. Son oeuvre, qui mêle fictions et essais, est marquée par son goût pour l'histoire et son obsession pour le thème de la prostitution. Il vit actuellement à Sacramento.
Le Grand Partout (2011) qui vient d'être réédité en poche, est un récit à portée sociologique sur le monde des hobos, ces vagabonds du rail dont nous ont régalés des écrivains comme Jack Kerouac ou Jack London, par exemple, mais ici, ce n'est pas romancé.
William T. Vollmann et son ami Steve Jones, ont sillonné les Etats-Unis dans tous les sens, dans des trains de marchandises, non par nécessité ou par économie, mais pour le plaisir, uniquement pour le plaisir et y retrouver le goût de la liberté. Qu'un train parte vers le sud ou vers le nord, qu'importe, du moment qu'un train partait quelque part, ce quelque part ou Grand Partout, le Shangri-la des hobos. Car l'écrivain est triste, il ne reconnait plus son pays, « je contemple cette Amérique toujours moins américaine qui est la mienne, et j'enrage. » le conformisme, les mesures de sécurité renforcées dans tous les domaines, tout cela l'exaspère et pour combattre ce système, il ne lui resterait que « la resquille », ces trains de marchandise dans lesquels on monte en douce, pour aller ailleurs.
Certes, dans ces wagons on crève de chaud ou on grelotte, on doit se planquer pour ne pas être débusquer par les « bourrins », les agents du train, qui n'hésitent pas à vous tabasser ou vous obligent à sauter dans le vide quand le convoi roule… Mais ce sont aussi des rencontres avec d'improbables collègues, moins fortunés et qui en ont sacrément bavé durant toute leur vie. Vollmann les interroge avec une grande empathie, comprend leurs motivations, apprend de leurs expériences et leurs récits sont parfois très durs car dans le passé, les bourrins pouvaient être particulièrement ignobles. Des hommes toujours, car les rares femmes qui se mêlent à ces voyageurs, souffrent plus encore (« C'est le drame de Vénus : tout le monde veut d'elle, et notre déesse est donc devenue une proie »).
Le récit est émaillé d'extraits de textes, s'avérant des conseillers éclairés, de Kerouac, London, Hemingway, Thoreau etc. Une approche de ce monde fermé, assez intellectuelle et politique, exaltant les vertus de la liberté, une notion qui se perdrait pour l'auteur (« la non-liberté qui envahit l'Amérique »). Hobo vs Bourrin, Liberté vs Contraintes, à ces problématiques Vollmann s'interroge, où cours-je ? Dans quel Etat j'erre ? Peut-être n'existe-t-il pas « de Dernier Beau Coin du Pays ? », que seul le « je me tire » soit la réponse… ?
Un très bon livre, fort bien écrit avec des passages d'un lyrisme, encore meilleur quand je vous dirai qu'il contient aussi un gros cahier de photos faites par l'écrivain, pour voir les « gueules » d'Ira, Badger et autres figures singulières de ces voyages extraordinaires.
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Plus intime que jamais, Vollmann poursuit avec les hobos sa quête des mythes contemporains en mutation.

Ce nouveau Vollmann en français (paru en 2008 en américain) est une forme d'hommage aux "hobos", clochards ferroviaires ayant parcouru pendant plus d'un siècle les États-Unis, en resquillant à bord des trains de marchandises. Chantés par Woody Guthrie, largement évoqués par Jack Kerouac, Vollmann suit leurs traces, pas à pas, voyageant lui-même ainsi, en compagnie d'un ou deux amis, et remue ainsi leurs traces contemporaines : vigilance face aux serre-freins et à leurs pièges, obstacles, dangers, risques de blessures, mais aussi insécurité, vols, assassinats ponctuels entre vagabonds, bivouacs insalubres, "hobo jungles" à la réputation plus ou moins équivoque, troubles psychiatriques rencontrés à l'occasion...

"En allant et venant seul le long des rails ce soir-là, tard, je me suis demandé pendant combien de temps encore j'allais devoir faire mes preuves. Je voulais me laisser aller et devenir vieux, c'est-à-dire, comme disait mon ami Ben, devenir hors sujet. Mais je trouvais ça triste. Alors j'ai décidé de ne pas devenir vieux tant que mon dossier médical ne serait pas aussi épais que l'annuaire de Denver".

Ces 150 pages de récit, et les 64 photos pleine page en noir et blanc qui les accompagnent, sont aussi (peut-être surtout) l'occasion d'une rare introspection de la part de Vollmann, revenant sur deux points majeurs pour lui : la distance - quasiment impossible à combler - entre celui qui vit une "aventure" par plaisir ou par recherche et celui qui y est confronté par nécessité, d'une part, la quête de l'interstice entre le récit et l'invention romanesque, notamment à propos de son oeuvre "Les fusils", interstice dans lequel niche peut-être plus sûrement qu'ailleurs l'art particulier de Vollmann, d'autre part.

Pour notre grand bonheur, Vollmann poursuit ainsi son entreprise jamais achevée d'étude et de test sur la manière dont les mythes contemporains évoluent, mutent ou disparaissent.
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Le grand partout est le récit d'un type qui décide d'expérimenter in situ, la vie de resquille sur les trains américains. Il tente de s'approcher de ces gens qui vivent en marges, presque exclu de la société. Vollmann nous montre toute la logistique et l'organisation de ces vagabonds qui semblent ne répondent à aucune règle. Il s'approche de ces hobos des rails tout en en devenant un lui-même, un peu.

Ce que j'ai retenu de Vollmann et de cette resquille est le désir du départ à tout prix, peu importe où, de manière à changer de place. Peu importe la destination, elle ne peut être pire que la situation/lieu de départ. Cette mise en route est bien un espoir en quelque chose de mieux: c'est une quête de l'ailleurs que nous décrit Vollmann, même si l'on sait que ce ne sera pas mieux. Raison pour laquelle ces vagabonds des rails ne cessent de se déplacer.

C'est d'ailleurs dans cette vie sur les rails qu'il est possible d'atteindre la sensation du grand partout, sorte de nirvana du voyageur, sorte d'aura de ce paysage laissé-pour-compte. Si le lieu de départ et même celui d'arrivée ne valent pas grand-chose, la consolation se trouve dans le trajet, moment où il devient possible pour ces individus en marges de se reconnecter avec le reste du monde et de rendre la vie acceptable, pour un court instant.
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critiques presse (2)
Bibliobs
28 novembre 2011
Cet adepte du reportage coup de poing raconte dans «le Grand Partout» comment il a joué les passagers clandestins dans les trains de marchandises qui sillonnent son pays, à la manière des hobos des années 1960. Un parcours du combattant cauchemardesque
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LesEchos
22 novembre 2011
De gare en gare, l'auteur rencontre des mecs déglingués par la vie et l'alcool, qui tiennent plus à leur chien qu'à leur propre existence. Il consigne leurs histoires ou répertorie leurs graffitis éparpillés sur les wagons : des paires de seins et de fesses fantasmés dans la solitude des nuits, des cris gravés dans la rouille : « I hate my life » (« Je hais ma vie »).
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Pénétrant soudain dans un tunnel d'une obscurité totale et d'une longueur inconnue, nous respirâmes dans nos mouchoirs et, avant que nos migraines deviennent nauséeuses, nous ressortîmes au beau milieu de rochers épars. On montait dans les nuages, il y avait de plus en plus de pierres sculptées sur les prés, rongées et polies comme du bois flotté. Alors que la pluie me fouettait le visage et les mains, je sentais tout autour de moi l'odeur des arbres verts. Puis, par une brèche toute vaginale creusée dans la roche rouge, notre train de marchandises nous emmena jusqu'au ciel, encadré de part et d'autre de la voie pas de petits pins, et le monde entier devint aussi rouge que le Bryce Canyon ou le Zion Canyon.
C'était émouvant au-delà des mots. Comme l'écrivait un autre poète chinois antique :

Mon chemin entra dans la demeure du Tonnerre et ses grondements souterrains,
Puis déboucha sur le ravin du Fantôme et ses immenses précipices.
Je contemplais les Huit Extrémités de l'univers, je voyais tout dans les Mers Environnantes ...
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Où étions-nous, au fait ? Eh bien dans une région superbe, haute et vide - vide au sens le plus pur du mot. Dès que nous entrâmes dans les nuages de pluie, l'air se rafraîchit et la prairie prit la couleur du jade. Ava nt la fin de l'après -midi, mes petites angoisses existentielle s s'étaient réduites comme peau de chagrin. Steve et moi nous prélassions sur la plate-forme chimique, en nous bourrant la gueule au whisky, en spéculant su r les ossements de dinosaures et sur Little Bighorn. Je ne conçois pas meilleure façon de passer le temps.
Par le trou rond dans le plancher, je pouvais admirer le mouvement giratoire parfait de la roue noire sur l'argent pur du rail, cerclé de noir et d'or, la roue elle-même embellie par ses propres anneaux tourbillonnants.
Nous avons alors aperçu la foudre à l'horizon, et il s'est mis à pleuvoir ; je me suis demandé si la foudre ne frappait jamais cette longue chenille métallique que l'on appelle un train de marchandises, ou, mieux encore, ces rails sur lesquels elle se mouvait. Sans aucune difficulté, je me suis fait la même réflexion que j'avais eue l'année précédente en voyageant avec Steve sur le wagon à bois : à savoir que si je mourais ainsi, ce serait bref et le jeu en vaudrait la chandelle. Après tout, que perdrais-je si je mourais en cours de route ? N'avais-je pas déjà vécu? Un coyote au poil roux nous regardait.
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APRÈS UNE NUIT froide et agréable qui perdura toute une année, l'aurore finit par poindre. Le bleu laiteux du Pacifique semblait s'étaler juste à la droite du train, cependant qu'une lumière jaunâtre, aussi fixe que la lune, restait plantée toute seule dans l'eau. Je crus qu'il s'agissait d'un très lointain fanal des garde-côtes. La crête des vagues, diagonale blanche et immobile, barrait l'océan. Puis l'atmosphère se dégagea et toutes les autres vagues apparurent, avec leurs mouvements cadencés. L'air de la mer restait humide et frais ; mes mains étaient froides, mais pas engourdies ; c'étaient mes pieds, dans leurs chaussettes mouillées, qui souffraient le plus.
Là-dessus arriva un merveilleux îlot, noir et longiligne ...
(En relisant ces lignes, je suis consterné par la pauvreté de mes descriptions, comme si je n'avais pas réussi à rendre assez “vrai” ce que j'ai vu. La faute sans doute à la vitesse, qui m'empêchait de voir davantage que les choses elles-mêmes. Le regard se pose sur un îlot, et cet îlot est entier, donc parfait, et puis il n'est plus là.)
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Comment décrire ce que j'ai vu, entendu, senti, goûté et éprouvé sur la terra incognita ? Vous êtes peut-être déjà passé par le Wyoming ; vous avez certainement vu de l'herbe ; vraisemblablement, vous avez suivi une clôture ; vous connaissez peut-être la silhouette des antilopes. Mais avez-vous vu ce que j'y ai vu ? Ai-je vu ce que Steve y a vu ? Le poète ermite de la dynastie Tang, Montagne Froide, qui tirait son nom de l'endroit reculé où il vivait, écrivit :

Les gens demandent le chemin de la Montagne Froide
Nulle route ne mène à la Montagne Froide
La glace reste tout l'été ;
La brume voile le soleil qui se lève.
Comment y suis-je moi-même parvenu ?
Nous n'avons pas le même esprit.
Sinon vous aussi, vous pourriez y parvenir.

Je n'aurais jamais pu parvenir à la Montagne Froide car il me manque l'esprit de Montagne Froide.
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Un lièvre a sautillé devant notre porte ouverte, poursuivi tardivement par un chien dont la vélocité toute relative disait sa résignation face à l'abîme qui sépare le poursuivant du poursuivi. Et moi, chroniqueur des grandes œuvres de la nature, j'ai vu tout cela, à mon aise et protégé de la pluie.
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Vidéo de William T. Vollmann
"Le Monde n'existe pas", un polar publié chez Gallimard où fiction et réalité se rejoignent. Fabrice Humbert, son auteur, nous en parle. Après "Autoportraits en noir et blanc" (Plon, 2001), "Avant la chute" (Passage, 2012) ou encore "Eden Utopie" (Gallimard, coll. "Blanche", 2015), ce troisième roman se situant entièrement ou en partie aux États Unis. le journaliste Adam Vollmann voit s'afficher un soir sur les écrans de Times Square le portrait d'un homme recherché qu'il reconnaît : il s'agit d'Ethan Shaw, le bel Ethan, celui-là même qui, qui vingt ans auparavant, était la star du lycée, et son seul ami. Il est désormais accusé d'avoir violé et tué une jeune Mexicaine. Refusant de croire à sa culpabilité, Adam retourne à Drysden, où ils se sont connus, pour mener l'enquête. Un polar, forme à laquelle l'auteur est très attaché, qui aborde la thématique de l'identité, la question des vies possibles, des choix déterminants de l'existence, du bien et du mal... autant de thèmes que l'on retrouve tout au long de son oeuvre.
La Grande table Culture d'Olivia Gesbert – émission du 23 janvier 2020 À retrouver ici : https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-1ere-partie/saison-26-08-2019-29-06-2020
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