Ce recueil de 5 courtes nouvelles est un vrai régal. Il met principalement en scène des gens ordinaires qui tentent de faire face comme ils le peuvent à des événements tragiques de la vie.
La première nouvelle met en scène une femme enceinte dans un centre de soin. La deuxième, une vieille dame qui revient de sa visite de contrôle chez le médecin. La troisième, la culpabilité d'un étudiant vis-à-vis d'une étudiante qu'il croise tous les jours. La quatrième, celle d'un homme qui fabrique avec amour des poupées de cire artisanales. La cinquième, l'enterrement de la grand-mère d'une jeune fille.
Quoi de plus banal à priori ? Mais impossible d'en dire plus sans dénaturer le plaisir de découvrir ces instantanés de vie qui se déploient comme une intrigue. Chaque nouvelle met en avant des émotions humaines particulières. Que ce soit le déni, la détresse, l'amour, la culpabilité, les regrets, peu importe. L'intensité monte crescendo à mesure que les personnages dévoilent avec pudeur leurs fêlures et leurs fragilités, jusqu'à l'apothéose finale. Les chutes sont superbement amenées et pour le moins stupéfiantes.
Excepté la quatrième nouvelle que j'ai personnellement trouvé un peu trop convenue, les 4 autres sont remarquables, tantôt poignantes, bouleversantes, touchantes, ou émouvantes. le style est maitrisé. L'écriture est simple, fluide, et va droit au but. Il y a beaucoup d'humanité et de sensibilité dans ces nouvelles.
Un bon moment de lecture que je recommande vivement. Seul bémol : ce recueil est une mise en bouche qui se lit beaucoup trop vite.
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Bon, c'est pas parce que je l'ai écrit hein, mais je trouve ce livre formidable! :D
Merci à chacun et chacune, à ceux qui prendront le temps de le lire, de le commenter, de le critiquer, de l'aimer, de s'endormir dessus, de le surligner, de le partager, de s'en servir comme papier toilette (Attention, comme c'est un livre numérique, ça peut être dangereux pour votre tablette!).
J'aime parler des gens. Les gens normaux, comme vous et moi, qui se retrouvent propulsés dans des situations qu'ils ne peuvent contrôler. J'aime la fragilité de l'humain, la force de l'émotion, le labyrinthe de la psyché. Voilà mes premières intentions lors de la rédaction de ces cinq histoires.
En espérant que cela vous plaise!
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J'ai trouvé ce livre facile à lire. C'est court (5 petites histoires), mais vif et bouleversant. Les chutes sont assez surprenantes, le style est fluide, ça se lit bien. J'ai mis une citation de "la fille du RER B", parce que j'ai trouvé que c'était une histoire touchante et très triste.
Il a un tout petit prix en plus (1,99e), donc une double bonne surprise!
Si vous aimez vous laisser surprendre, n'hésitez pas.
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Recueil de 5 nouvelles, 4 femmes et 1 homme, qui en réaction à la maladie ou à l'adversité se placent en-dehors de la réalité, comme pour se protéger.
Chaque nouvelle est écrite de leur point de vue avec une ouverture progressive sur leur entourage. Petit à petit, cette mise en perspective met à nu leur douleur, fait monter la mesure de l'intensité de leur souffrance jusqu'au final dramatique.
Le style est fluide, les mots sont minutieusement choisis. L'auteur nous fait passer par beaucoup d'émotions. Les textes font preuve d'une grande sensibilité sans pathos.
Une très belle découverte. J'attends la prochaine publication de l'auteur avec impatience.
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Une fois j'étais avec Max, à la cafétéria du campus. Il trouvait ça bizarre qu'elle ait autant de bracelets, il disait que c'était rien qu'une hippie. Et puis il a vu les bandages, et il l'a interpelée.
- Hé la hippie! T'as essayé de te tuer? C'est con que t'aies raté quand même!
Je m'attendais à ce qu'elle ait les larmes aux yeux, qu'elle crie ou qu'elle se rebiffe, comme ce soir-là dans le RER B. Mais non, elle nous a juste regardé sans rien dire, et son regard a glissé sur moi comme si j'étais invisible. Ça m'a donné l'impression d'un coup de poignard. Elle a commencé à s'éloigner, elle était tellement belle. Max semblait déçu qu'elle ne réagisse pas, alors il a continué de lui crier des trucs. J'ai fini par lui dire :
- Laisse tomber, Max, je crois qu'elle est morte en dedans.
Il n'a pas compris que c'était vrai, alors il a rigolé. Puis il m'a regardé bizarrement et il m'a dit :
- Pourquoi tu chiales?
J'ai essuyé mes joues inondées.
- Je chiale pas. C'est juste un courant d'air.
Je l'ai encore croisée ce matin. J'ai changé de trottoir dès que j'ai reconnu sa démarche éthérée, mais ça n'a pas suffi. Sa longue jupe flottait derrière elle comme un petit nuage blanc, je trouvais ça tellement joli que j'ai eu du mal à détacher le regard.
Nous étions vendredi, et il était environ seize heures trente quand, dans les allées du cimetière de Neuilly-sur-Seine, devant le caveau familial, je me tins face à mon enfance.
A l'occasion de la parution de son nouveau roman 'Starling' (éditions Eyrolles), Mélanie Taquet s'est prêtée au jeu de notre interview A la croisée des mots. Ou quand le choix entre deux propositions permet de présenter son dernier livre, et mieux connaître l'autrice qui se cache derrière.
Retrouvez le livre ici : https://www.babelio.com/livres/Taquet-Starling/1179648
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