Académisme
Le terme d'académisme désigne généralement un style particulièrement fidèle aux enseignements dispensés dans les académies des Beaux-Arts qui fleurissent dans toute l'Europe entre le XVIe et le XIXe siècle. Celles-ci se réclament de l'art classique, considéré comme exemple de perfection insurpassable et, pour cette raison, indispensable à imiter.
Les académies incitent à étudier non seulement les Anciens, mais aussi les grands maîtres du passé qui se sont le plus inspirés des valeurs de l'art classique, comme Raphaël, Guido Reni ou Poussin. Le style académique vise à représenter la beauté idéalisée, pure et parfaite.
Techniquement, il se fonde sur le dessin soigné, sur l'équilibre des formes, sur le choix de sujets érudits et édifiants tirés de la mythologie ou de l'histoire, sur l'usage des couleurs et des nuances en vue d'un rendu qui soit le plus proche possible de la réalité optique. L'académisme impose une peinture "finie", "léchée" achevée jusque dans le moindre détail...
... Les peintres académiques exécutent des œuvres qui ne s'opposent pas aux enseignements du classicisme et qui ne heurtent pas la sensibilité commune, celle du public bourgeois instruit, bien élevé et conventionnel.
Le terme a pris dès les années 1830 une connotation péjorative, synonyme de conservatisme, de manque d'imagination ou de génie, conformément à la conception romantique selon laquelle l'art ne peut s'enseigner.
La peinture académique observait une certaine hiérarchie : elle se consacrait d'abord aux sujets tirés de l'histoire, de la mythologie ou de la grande littérature, puis aux portraits et aux paysages. Au fil du temps, les académies acceptèrent des genres jusqu'alors tenus pour inférieurs, comme la nature morte et la scène de genre.