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Moi René Tardi, prisonnier de guer... tome 3 sur 4
EAN : 9782203097247
160 pages
Casterman (28/11/2018)
3.98/5   75 notes
Résumé :
Mon Père nous laissait quelquefois seuls plusieurs jours de suite à cause des manœuvres avec les chars. Il disait qu'il était difficile d'éviter les destructions volontaires. Mais certains ne s'encombraient pas de scrupules, passant à travers les haies, détruisant des murs, des jardins, de petites constructions et des arbres fruitiers avec leurs engins, les Boches ayant tout cassé chez eux!
Elle était mal à l'aise dans les rues, ma grand-mère Berthe. Elle reg... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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René, le père de Jacques Tardi, a retrouvé les siens en France en mai 1945, après son long retour de Poméranie où il était prisonnier du stalag IIB (t. 1 & 2). Reprendre une vie normale ne va pas de soi. Il faut affronter les remarques des 'vainqueurs' de 14-18, réapprendre les gestes du quotidien, supporter épouse et enfant(s).
Engagé dans l'armée depuis 1935, René Tardi y reste après son retour. Un choix qui peut surprendre, au vu de son regard critique sur les comportements des hommes en temps de guerre. D'autant qu'il va devoir, en tant que soldat, passer quelques années dans la zone française de l'Allemagne occupée par les Alliés. Quand y en a plus, y en a encore...

Dans ce témoignage à la fois documenté et intime, l'anti-militariste Tardi présente sa famille au coeur de l'Histoire tourmentée du XXe siècle, celle des deux Guerres mondiales, de la colonisation, des guerres d'indépendance.
On y trouve beaucoup de références géopolitiques sur les relations internationales, mais aussi une description sans concessions de l'ambiance familiale, et plein d'anecdotes touchantes sur l'enfance de l'auteur dans les années 50, et sa passion précoce pour le dessin.

Une série très riche, à découvrir.
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Dans ce processus de dénazification
-
Ce tome est le troisième d'une trilogie. Il peut en être lu indépendamment, mais il fait plus de sens lu à la suite des 2 autres. Il s'agit d'une bande dessinée en couleurs, dont la première édition date de 2014. Elle a été réalisée par Jacques Tardi pour le scénario et les dessins, les couleurs ayant été réalisées par Jean-Luc Ruault. le tome commence par une postface de 5 pages rédigée par J. Tardi

Habillé dans son uniforme de conducteur de tank, René Tardi continue de raconter sa vie à son fils. Il évoque la fois où au bord du canal de la Sambre à l'Oise, un canon allemand les attendait, son mécano et lui. Lancés à toute vitesse, ils avaient écrasé les servants du petit canon anti-char, et s'étant arrêtés un peu plus loin, ils avaient vu le sang dégouter des chenilles de leur char. Depuis son retour à la vie civile, il fait ce cauchemar toutes les nuits. le jour du retour de René Tardi en France, Himmler croque une capsule de cyanure. Il continue à évoquer ses difficultés d'adaptation : recommencer à dormir dans un vrai lit. En mai 1945, il est de retour à Saint-Marcel-lès-Valence. Beaucoup d'autres personnes reviennent en France : plus de 2 millions. Hommes, femmes, enfants aussi, STO, déportés juifs ou politiques, Malgré-Nous, PG, et même des collaborationnistes profitant du désordre général et brandissant des vrais faux papiers en règle… Il faudra attendre encore une dizaine d'années pour que les derniers prisonniers de guerre français libérés par les russes rentrent à leur tour. Des déportés seront quelques fois agressés par de braves français qui les prennent pour des bagnards à cause de leurs tenues rayées. Les survivants des camps d'extermination seront accueillis à Paris, à l'hôtel Lutetia. Il y aura des règlements de compte en tout genre, pas vraiment beaux à voir. Des femmes tondues pour avoir fricoté avec les nazis, croix gammée peinte sur le crâne, exhibées à la vindicte populaire. Des dénonciations quelques fois dans le seul but d'éliminer un concurrent gênant pour son petit commerce ! Des exécutions sommaires de collaborationnistes, des vengeances, des arrangements foireux, tout ce que ce type de situation occasionne.

René Tardi subit l'opinion publique et la réalité des petits trafics en temps de guerre. Il est reproché de manière implicite aux soldats français d'avoir perdu la guerre, et par voie de conséquence d'avoir permis l'Occupation. Des petits débrouillards se sont enrichis avec le marché noir. René évoque ses parents : son père postier, sa mère une dame de la Poste. de son point de vue, ils étaient de petits fonctionnaires avec une vie bien réglée et sans surprise, offrant un cadre familial étriqué, oppressant, médiocre et tendu en permanence. Tout en devisant, René et son fils à naître passent devant la caserne, et Jacques ne peut pas s'empêcher de lui faire remarquer que vue de l'extérieur, elle a comme un air de famille avec le camp du Stalag IIB. René se lance ensuite dans un passage en revue de sa jeunesse à partir de 1935 quand il avait 20 ans, sous l'angle des mouvements de troupe des allemands, à commencer par l'irruption d'une division allemande en Rhénanie le 7 mars 1936, et l'immobilisme des autres pays d'Europe. Il ajoute qu'en 1935, Adolf Hitler rétablissait le service militaire obligatoire, pourtant interdit par les clauses du traité de Versailles, là encore les autres pays d'Europe laissant faire.

Le tome précédent se terminait sur une page promettant des jours heureux, avec des couleurs pimpantes : René Tardi était de retour chez lui en France et retrouvait son épouse surnommée Zette. le lecteur est donc assez surpris de voir ce tome trois commencer par une évocation de la guerre de 1939-1945, alors que le titre annonce qu'il se passe après la guerre. Il est tout aussi étonné que l'auteur revienne très régulièrement sur d'autres événements de la seconde guerre mondiale, ainsi que sur les faits historiques (batailles, traités), du début du vingtième siècle et même de la deuxième moitié du dix-neuvième siècle. Pourtant il est en terrain connu concernant la forme. L'auteur a conservé les mêmes caractéristiques que pour les 2 premiers tomes : chaque page est composé de trois cases de la largeur de la page, de taille identique. La majorité des pages est traitée en noir & blanc avec des nuances de gris. L'artiste utilise les couleurs de manière sporadique soit pour souligner un objet ou un individu (une splendide paire de chaussures caoutchouc, un clown dans un cirque), soit pour lier entre elles des séquences comme des agressions belliqueuses aux motivations indignes (une couleur entre le brun et l'ocre, peu flatteuse). le lecteur retrouve également ces dessins à l'allure un peu désinvolte, comme réalisés rapidement, impression renforcée par le mode narratif. Ce dernier fait la part belle aux phylactères qui constituent essentiellement de l'exposition de faits, d'événements historiques, un flux dense d'informations historiques, et d'anecdotes de la vie de René, puis de celle de Jacques.

Pourtant, les personnages sont animés d'une réelle vie, expressifs que ce soit par leur visage ou par leur gestuelle, mise en scène avec une approche naturaliste. S'il y prête attention, le lecteur se rend également compte que le dessinateur porte une grande attention à l'exactitude historique des tenues vestimentaires, et de tous les accessoires quelle que soit l'époque à laquelle se passe la séquence. Il voit également que loin de s'économiser, l'artiste investit beaucoup de temps pour représenter les différents environnements, là encore avec une volonté d'exactitude historique. Ainsi au fil des pages, il peut se projeter dans les rues de Saint-Marvel-lès-Valence et observer les façades et l'urbanisme, se retrouver dans une rue déserte de Lyon en 1943, se tenir dans un entrepôt où Roger construit un avion en 1937, voir défiler les porteurs d'étoile jaune à Paris pendant l'opération Vent Printanier en juillet 1942, découvrir un charnier dans la forêt de Katyn avec des prisonniers de guerre et des officiers polonais abattus d'une balle dans la nuque, contempler la ville en ruine de Nuremberg après plusieurs pilonnages intensifs de bombardements, visiter le minuscule appartement du couple Tardi à Valence, découvrir l'atelier de bricolage de René au grenier, admirer une locomotive Pacific 231, flâner dans les rues de Bad Ems, visiter Coblence, etc. En fait, il se rend vite compte que la narration visuelle apporte également énormément d'informations, densifiant encore la reconstitution historique.

Le lecteur s'attend donc à voir René Tardi se réinsérer dans la vie civile, tout en sachant déjà qu'il aura l'occasion de retourner en Allemagne, car ça avait été annoncé dans un tome précédent. Cette réinsertion ne se fait pas toute seule car la société française, mais aussi l'Europe doivent gérer les séquelles de la seconde guerre mondiale, du retour des prisonniers de guerre, à la dénazification, en passant par les procès, les règlements de compte, la présence des américains en Europe, la création du bloc communiste derrière le rideau de fer… L'auteur évoque le contexte mondial de manière très régulière : Indochine, plan Marshall, pont aérien contre le blocus de Berlin, Tchang Kaï-chek, guerre de Corée, chasse aux sorcières aux États-Unis, zone d'occupation française, Soviet Suprême, rideau de fer, etc. le lecteur ressent pleinement l'inquiétude imprégnant l'inconscient collectif, le fait que la seconde guerre mondiale n'a rien résolu et que l'humanité est toujours prompte à l'agression et la maltraitance de son prochain. La vision de l'auteur est orientée, mais nourrie par la réalité historique. Il ne présente pas ces conflits comme naissant spontanément après la guerre, mais comme la continuation de de L Histoire, et de la répétition des mêmes brimades, des mêmes atrocités des vainqueurs sur les vaincus, des agresseurs sur les populations. Même les libérateurs se conduisent en boucher et en tortionnaire immonde : que ce soient les viols des allemandes ou même de prisonnières de guerre dans les camps, par les américains, par les français, par toutes les armées.

Le lecteur est pris au dépourvu en page 54 avec la naissance de Jacques Tardi le 30 août 1946. L'avatar de Jacques d'une douzaine d'années s'adresse à son avatar d'un an en lui disant que c'est à lui de prendre la suite. Effectivement à partir de cette page, le point de vue du récit se modifie puisque le fil directeur devient la vie de Jacques Tardi, plus que celle de son père. le lecteur présume que cela découle du fait que René ne tenait plus de journal personnel. À l'évocation du cours de l'Histoire vient se mêler celle des années d'enfance de Jacques, avec ses parents, en France, en Allemagne en zone occupée où est affecté son père toujours militaire, de retour en France quand il est élevé par sa grand-mère Tardi. le lecteur découvre des éléments de la vie quotidienne comme les toilettes au fond du jardin avec du papier journal pour s'essuyer, la découverte des illustrés (Les Pieds Nickelés, Bibi Fricotin, Prairie, le Chevalier Ardan, Audax, Tarou) et la naissance d'une vocation, le cadre scolaire insupportable, etc. Il constate également les séquelles laissées par la guerre qu'elles soient physiques (les blessures physiques, les bâtiments à reconstruire), ou psychologiques (les rancoeurs et les haines, les traumatismes psychologiques). Petit à petit, il voit se dessiner à la fois une remémoration pour comprendre ce qui n'était pas compris étant enfant, à la fois la construction des convictions et des valeurs de Jacques Tardi, grandissant entouré et élevé par les êtres humains ayant subi les traumatismes de la guerre.

Ce dernier tome surprend le lecteur. Il y retrouve le format très rigoureux de la narration visuelle à base de 3 cases par pages, et d'une grande quantité d'informations sur chaque page, par les textes mais aussi par les dessins, pour une reconstitution historique très rigoureuse. le fil narratif passe de l'évocation de la vie de René Tardi à celle de l'enfance de Jacques. Il s'agit autant de l'évocation de la vie dans le sud de la France ou en zone occupée allemande à la fin des années 1940 et début des années 1950, que du constat brutal de l'entrain de l'humanité à se massacrer, répétant le même cycle de violence destructif, en ne semblant rien apprendre. S'il a suivi la carrière de l'auteur, le lecteur découvre comment lui sont venues ses valeurs et ses convictions.
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Troisième volet de la vie de René Tardi, père de Jacques Tardi, après le Stalag, le retour du Stalag, ici il est question de l'après guerre. C'est toujours très intéressant, édifiant, riche en information sur l'époque, le graphisme de Jacques Tardi, avec sont très épais et net est toujours efficace, intense, mais J'ai trouvé ce troisième volet nettement au dessous du premier. le récit se disperse parfois entre la vie de famille (surtout quand on s'attarde sur les cousins, oncles et tantes) et l'actualité du moment, le récit n'est pas aussi fluide, et l'amertume du père est parfois trop caricaturale et orientée d'un point de vue actuel et non d'époque, par exemple, l'épuration est jugée, mais pas racontée et juste survolée. Ce troisième volet est très intéressant, mais il n'est pas aussi fort, aussi indispensable que le premier.
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Voilà le dernier tome qui clôt une trilogie magnifique, remplie d'émotions, d'Histoire et de tacles pour l'imbécilité humaine, surtout quand l'Homme se fait la guerre.

Ici, nous sommes dans l'après-guerre et Tardi continue de frapper sous la ceinture, là où ça fait le plus mal, et il a bien raison de souligner les comportements horribles qui eurent lieu après la fin de la guerre.

Et surtout l'hypocrisie des uns et des autres, dénonçant la paille dans l'oeil de la voisine qui finira tondue au lieu de voir la poutre dans son oeil à lui, le planqué ou le dénonciateur sans scrupules.

Tardi se met toujours en scène aux côtés de son père, qui nous reparle de quelques faits marquants d'avant-guerre (et de son évitement qui aurait pu avoir lieu), de ses quelques faits d'armes durant la drôle de guerre et surtout de son retour dans sa famille, entre une épouse qui ne veut rien entendre de la guerre ou de la politique ou des anciens qui lui rabâchent sans cesse que leur guerre n'en fut pas une, que la Grande Guerre, ça au moins, c'était une guerre et qu'on l'a gagné…

Bref, pas facile de se reconstruire quand on te rabaisse, quand on ne veut pas écouter tes traumatismes et que tu as toi-même du mal à en parler, que tu t'énerves pour un rien et que tu en veux à tout le monde, surtout à ceux qui se sont enrichis durant le conflit.

Une fois arrivé à sa propre naissance, Jacques Tardi laissera sa place à son double, à son lui-même mais en version bébé, puis jeune gamin.

L'occasion était trop belle et l'auteur parle aussi de sa famille, de sa mère qui lui reprochait sans cesse d'avoir tout bousillé à l'intérieur lorsqu'il était né, l'empêchant ensuite d'avoir des enfants ; ses multiples déplacements avec ses parents lorsque son père était basé en Allemagne ; le mépris des uns pour les autres et le fait qu'ensuite ses parents l'aient confié à ses grands-parents et qu'il ait ressenti cela comme un abandon.

Anybref, on a un peu de tout dans ce dernier tome, de l'après-guerre avec les comportements de tout un chacun et le passé de l'auteur qui, selon moi, est très instructif car nous sommes dans les années qui ont suivi la fin de la Seconde Guerre Mondiale et de tous les événements politiques importants qui eurent lieu à ce moment-là.

De quoi se cultiver encore un peu plus, tout en savourant les piques acérées lancées par ses personnages, que ce soit son paternel ou lui-même. Tardi n'est pas tendre et il a raison de taper sous la ceinture.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Troisième volume de cette série consacrée par Tardi à son père, prisonnier de guerre.
Cette fois la guerre est terminée, c'est le retour pour les « PG » et c'est difficile pour eux !
Considérés comme des vaincus par la population, comme des planqués par les soldats de 14-18 et par ceux qui reviennent des camps, ils ont du mal à se réintégrer.
Les femmes ont appris à se débrouiller sans eux.
Les postes qu'ils convoitaient ont déjà été distribués aux amis.
Le père de Jacques, bien qu'il ne tarisse pas de critique contre l'armée, n'a pas d'autres solutions que de se réengager.
Et c'est ainsi qu'il va continuer comme militaire, avec ce que ça comporte comme déplacements en France et en Allemagne.
Le petit Jacques a une drôle d'enfance, entre son père coléreux et dépressif mais qui va l'encourager à dessiner et à bricoler de ses mains, sa mère qui se plaint d'être malade depuis son accouchement, et ses grands-parents qui vont faire office de parents pour lui !

Encore plus qu'un témoignage familial, c'est tout un pan de la grande Histoire mais aussi de l'histoire de la vie quotidienne française que retrace Jacques Tardi.
Heureusement qu'il a déjà sa passion pour le dessin et la lecture des illustrés.
On le voit peu à peu devenir dessinateur.
Et les dessins passent du noir et blanc à la couleur…
Voilà une belle trilogie familiale et sociale pour se souvenir des années quarante et cinquante !
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critiques presse (2)
LeJournaldeQuebec
06 février 2019
Depuis plus de 40 ans, l’auteur René Tardi développe un corpus d’envergure autour des deux grandes guerres du siècle dernier. Le plus récent chapitre de Moi René Tardi, prisonnier de guerre au Stalag IIB clôt magistralement ce devoir de mémoire unique dans l’univers du 9e art [...] Au contact de pareille œuvre aussi dense, savante et fondamentale, le lecteur en ressort bouleversé et investi du désir que l’Histoire ne se répète pas.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
BDZoom
17 décembre 2018
Après avoir évoqué la défaite de l’armée française en mai 1939 et le long séjour de cinq années de captivité effectuées par son père en Allemagne au Stalag II B dans un premier volume, puis son retour épique en France jusqu’à Saint Marcel lès Valence dans un second album, Jacques Tardi raconte les années d’après-guerre dans le troisième volet de cette trilogie. Une BD reportage aux images superbes inspirée par les nombreux carnets laissés par son père.
Lire la critique sur le site : BDZoom
Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Du mardi 20 novembre 1945 au mardi 1e octobre 1946, après 10 mois de débats et 400 audiences, les 22 criminels nazis jugés pour être à l'origine de la 2e Guerre mondiale, et pour avoir organisé l'extermination systématique des Juifs d'Europe furent condamnés, 'Tod durch Strang' : cette condamnation sera prononcée 11 fois !... en allemand, en anglais, en russe et même en français ! Complot, crimes de guerre, crimes contre la paix... CRIMES CONTRE L'HUMANITÉ. On a utilisé pour la première fois, durant ce procès, cette nouvelle notion juridique. [...]
Un nouveau terme fit aussi son apparition à Nuremberg : 'GÉNOCIDE', créé par Raphael Lemkin, un juriste juif polonais. [...]
Pendant le procès [de Nuremberg], les Américains n'emploient pas le mot 'génocide', certainement parce que ce mot les confronte au passé criminel de leur pays construit sur l'esclavage des Noirs et... le génocide des Indiens ! 80 à 100 millions d'Indiens affamés et exterminés (selon les sources) !!
(p. 47-48)
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- 'Soldat de l'Armée rouge, tu es maintenant sur le sol allemand, l'heure de la revanche a sonné !' pouvait-on lire sur les affiches. On démantèle des usines en totalité, les machines-outils sont envoyées en URSS. Les maréchaux de Staline ne savaient plus où donner de la tête pour satisfaire les commandes de Mercedes passées depuis Moscou. [...] Dans ce merdier, la 'deutsche Fräulein' n'est qu'une proie facile et sans protection. De 12 à 80 ans, 2 millions d'Allemandes ont été violées.
Il y a quatre mois, les Russes ont libéré Auschwitz. Il y a trois semaines, ils sont entrés dans le camp de Ravensbrück, situé au bord d'un joli lac, en face de la petite ville de Fürstenberg.
Ravensbrück, c'était un camp pour femmes. Il y en a eu jusqu'à 130 000 de diverses nationalités, dont des enfants... des politiques, des résistantes, des 'asociales', des prostituées et bien sûr, des femmes juives et tziganes. Dans les blocks du Revier, des expériences monstrueuses, inutiles et purement sadiques sont pratiquées sur les 'lapins' et aussi sur des bébés.
- Les lapins ?
- C'est le nom donné aux détenues cobayes, avortées, charcutées, amputées par les 'médecins' SS !
Tu peux imaginer le triste état dans lequel se trouvaient ces femmes... Eh bien, sitôt arrivées au camp, les Russes les ont violées... qu'elles soient enceintes, malades ou agonisantes !
(p. 38-39)
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C'est l'épuration ! Gaffe aux ciseaux ! De nombreuses femmes seront tondues en place publique (jusqu'en 1948 !) par de bons Français avinés, et épris d'actes héroïques. La 'collaboration horizontale' permet à certains types qui n'avaient pas bougé leur cul, voire qui avaient fait du fric au marché noir, de se situer du bon côté et d'apparaître comme de magnifiques résistants qui n'ont pas parlé dans les sous-sols de la Gestapo... Et puis, il faut restaurer une virilité salement amochée par l'humiliation de la défaite... Alors on s'en prend aux femmes... C'est moins risqué que d'attaquer la Kommandantur !
En France, 20 000 femmes ont été tondues.
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J'aimais beaucoup lorsqu'avec ma grand-mère Tardi, pour aller en ville, nous suivions la berge du petit canal qui coulait derrière la maison.
[...]
Il y avait des passages très étroits qui donnaient sur le canal. Un jour, ma grand-mère engueula copieusement un couple de gamins occupés à se bécoter dans un recoin. Elle leur dit qu'ils étaient des malpropres, qu'ils donnaient le mauvais exemple, qu'ils étaient des vicieux, qu'ils aillent faire leurs cochonneries ailleurs et que c'était pas beau à voir !
Je ne comprenais pas ce qui pouvait justifier une telle colère, ni ce qu'elle entendait par 'mauvais exemple', et pourquoi elle leur disait qu'ils faisaient des cochonneries ?? Ils avaient détalé en quatrième vitesse.
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Maman, qui portait un vilain bitos* à la con, m'a serré contre sa grosse poitrine et j'ai bien failli mourir étouffé. Après ça, elle m'a expliqué, les yeux mouillés de larmes et avec des sanglots dans la voix, que si elle avait été opérée deux fois et beaucoup souffert, c'était à cause de moi. Ma naissance avait été difficile... Comme je ne voulais pas sortir, il avait fallu y aller aux forceps. J'avais tout déchiré sur mon passage ! [...]
Elle ne pourrait plus avoir d'enfants, elle qui aurait tant voulu une petite fille, plutôt qu'un garçon, parce que les filles, c'est plus gentil avec leur maman... J'ai écouté sans broncher toutes ces conneries et ça ne faisait que commencer !

* chapeau
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Vidéo de Jacques Tardi
La brillantez que genera la obra de los grandes artistas los aísla en una genialidad aparentemente solitaria. Pero esto no es así. Todos ellos llegaron a su arte admirando, a veces copiando, la obra de sus predecesores antes de emprender su propio camino. Escuchar a los artistas hablar de sus predecesores, que han tenido un profundo impacto en ellos, es una buena manera de hacerse una idea de su cultura gráfica. Aquí proponemos descubrir una generación de artistas a través de los ojos de la siguiente. Tomando prestado el título de uno de los primeros libros de PLG, Anabel Colazo, Kim y Paco Roca nos hablarán cada uno de los autores que les iniciaron en el cómic, y que les han acompañado. Y nos mostrarán las imágenes.
Nos cruzaremos con Dan Barry (más que con Alex Raymond), Harold Foster, Frank Robbins, los ilustradores de Mad, Richard Corben, la pandilla de El Juves, Tardi, Peyo, Kasumi Yasuda, Vittorio Giardino, Ambros, Francisco Ibáñez, Albert Uderzo, Jack Kirby, Moebius, Bruce Tim, Jaime Hernández, Hayao Miyazaki, además de películas, series, novelas y videojuegos...
Los tres artistas pertenecen a generaciones diferentes, pero, por supuesto, tienen distintas fuentes de inspiración, lo que da lugar a una interesante confrontación. La conversación, iniciada durante las mesas redondas de SoBD 2023, está dirigida por Manuel Barrero.
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