AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,25

sur 149 notes
5
1 avis
4
8 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
1 avis
Le confinement et cette drôle d'époque dans laquelle nous vivons actuellement m'auront au moins permis de lire enfin ces deux bandes-dessinées de Tardy, agrémentée toute deux d'un documentaire historique de Jean-Pierre Verney. Je crois qu'en d'autres circonstances, je ne les aurai peut-être probablement pas lues et cela aurait été bien dommage.

Même si nous nous replongeons dans cette folie humaine que fut la Première Guerre mondiale, cela permet au moins au lecteur d'aujourd'hui, de relativiser, même si d'autres guerres sévissent encore dans le monde et qu'il y en aura, malheureusement, encore d'autres.
Ici, ce sont non pas seulement les deux dernières années de la guerre qui nous sont comptées mais les trois dernières car la fin de la guerre ne s'est pas faite en un jour et autant bien l'auteur que l'historien vont bien au-delà en se penchant également sur l'année 1919. Notre jeune protagoniste, même si il reviendra presque indemne de cette "putain de guerre", en gardera à jamais des séquelles bien plus graves que celles que l'on peut voir sur son aspect physique : ce sont des millions d'hommes qui garderont dans leurs souvenirs ces horribles actes qu'ils ont été contraint de faire, ces scènes horribles auxquelles ils ont été contraints d'assister pendant que sur l'arrière, des millions de femmes continuaient elles aussi, à leurs moyens, à l'effort de guerre. Même si elles n'ont pas vécu les mêmes épreuves que leurs fiancés, époux, fils ou frères, elles n'en ressortiront pas moins même marquées à jamais, tout comme les millions de pupilles de la Nation.

Un graphisme toujours aussi bien soigné et de plus en plus gris, au fur et à mesure des pages et des années qui s'écoulent avec cependant des petits moments qui m'ont émue plus que d'autres, comme celui des diverses rencontres de notre jeune français avec son allemand des bois, celui-là même qui s'était endormi contre son épaule dans le premier tome. Français ou Allemands, alliés ou ennemis, c'étaient avant tout des hommes...
Une lecture qui m'a remémoré tous mes cours d'histoire, m'amenant même de nombreux autres détails grâce au documentaire qui se trouve en fin d'ouvrage et rédigé par Jean-Pierre Verney et je suis à la fois contente d'avoir enfin découvert ce dernier et écoeurée en même temps par la bêtise humaine (pour rester polie) mais cela, je vous laisse le découvrir par vous-mêmes ! A découvrir !
Commenter  J’apprécie          421
Il m'a fallu un sacré moment avant de lire enfin cette bande dessinée rangée depuis longtemps sur mes étagères. c'est qu'en le feuilletant, les images ne sont pas vraiment ragoutantes: cadavres mutilés, visages arrachés (et réparés autant que la chirurgie le permettait), corps mangés par les vers... sans oublier toutes ces manoeuvres statégiques incompréhensibles pour une inculte - incapable de comprendre la politique de la guerre...

Le narrateur, que je ne connais pas puisque je me suis maladroitement lancée directement dans un deuxième tome (en même temps, nulle part sur la couverture il n'est indiqué qu'il y en a un premier, même si c'est logique puisque nous sommes ici directement en 1917), ce narrateur donc nous conduit dans le cauchemar du Front de son ton désabusé, aigri et sarcastique (comment ne pas lui pardonner?). Les côtés allemands, britanniques, italiens, américains sont aussi évoqués, tout aussi misérables que nos propres soldats et la dernière partie, 1919, se décompose en images où le narrateur tutoie tous ceux qui ont participé de près ou de loin à la guerre, femmes, infirmières, villageois.

En-dehors de l'horreur décrite, j'ai découvert qu'il existait une section officielle "camouflage", ce qui m'a pas mal intriguée: j'ai pu trouver des photos et l'historique de cette section sur Internet, voilà un pan que je ne connaissais pas.
Je ne serai pas celle qui confirmera ou infirmera les propos tenus par Tardi ou son acolyte Verney, spécialiste de la première guerre mondiale, conseiller auprès de réalisations cinématographiques, mais ce livre a le mérite de nous rappeler l'horreur qu'on a infligé et qu'on infligera encore au nom de la patrie.
Commenter  J’apprécie          220
Qui l'eut cru ? Avec 1917-1918-1919 Tardi parvient à faire pire qu'avec son premier volume de son cycle Putain de guerre. Oui, je persiste et je signe quitte à susciter des réactions hostiles…

De quoi est-il question ici ? Et bien c'est tout simple : contester et dénoncer les décideurs politiques et militaires jugés responsables des erreurs commises pendant la Grande Guerre. Pour réussir cela l'on commet allègrement des amalgames (par exemple en confondant fusillés pour l'exemple et mutins), en reprochant tout et son contraire (notamment le passage sur la place des femmes qui fait rire jaune) et bien sûr en sortant les événements de leur contexte (qu'il soit historique ou sociologique).

Les dessins suivent cette logique et prennent un malsain plaisir à s'intéresser aux détails sordides : cadavres rongés par les vers, morceaux de corps humains baladeurs, soldats tués de manière horrible. le pire c'est qu'il n'y a plus d'intrigue, mais une accumulation de cartouches sans lien, sinon celui de la guerre. le style graphique n'a guère évolué, restant toujours aussi mal dégrossi.

Le sujet était déjà largement épuisé après le premier tome. Tant pis ! On continue… quitte à rajouter une année, histoire de placer un pseudo bilan et de bien charger la barque. La lecture terminée, il faudra encore compter avec des explications à rallonge. Comme si le texte suffisamment long n'était pas suffisant, non on rajoute une couche (sans doute parce que le lecteur est considéré comme un ignorant incapable d'effectuer ses propres recherches). le ton est ici moins incisif mais il n'en demeure pas moins à charge. Facile non ? Nous sommes loin mais alors très loin d'une démarche sérieuse.
Commenter  J’apprécie          210
Second volet du remarquable récit de Jacques Tard, co-écrit avec Jean-Pierre Verney, spécialiste reconnu du premier conflit mondial dont on peut admirer l'incroyable collection au musée de la Grande Guerre de Meaux.
L'album de Tardi, tout comme le musée de Verney, décrit toute l'horreur et la souffrance des hommes qui ont combattu dans des conditions abominables et ont côtoyé la mort de chaque côté du no man's land.
Ces descriptions sans complaisance et, heureusement, bien loin des récits épiques, nous font demander comment ils ont pu tenir si fermement et si longtemps.
Tardi et Verney contribuent, presque cent ans après le début des hostilités d'août 14, à ne pas laisser mourir la mémoire des poilus.
Commenter  J’apprécie          170
« Putain de guerre ! 1917-1918-1919 » conclut la série en deux tomes par un ouvrage de niveau encore supérieur.

Si le ton reste similaire au premier opus: antimilitarisme farouche, révolte et haine d'avoir été jeté dans ce qui ressemble le plus à l'enfer sur terre, et si la trame scénaristique n'est pas plus étoffée, Tardi parvient à surprendre et bouleverser le lecteur en ciblant les destins individus, hommes, femmes, militaires ou civils happés par le conflit et changé à tout jamais.

Sacrifiés, miraculés, estropiés, traumatisés, les protagonistes de cette horreur témoignent une nouvelle fois sous le crayon habile du maitre d'un vibrant message aux générations actuelles, qui bien que jouissant d'un sort incommensurablement plus confortables se considèrent comme des « victimes ».

Une oeuvre difficile donc mais ô combien accessible et édifiante !
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
Commenter  J’apprécie          110
Ce deuxième tome de "Putain de guerre" termine le récit sur la Première Guerre Mondiale en s'intéressant aux années 1917 à 1919.
(Ma critique va plutôt porter sur les 2 tomes, qui forment un tout).

Ces deux albums décrivent la "Der des Ders" du point de vue d'un ouvrier tourneur en métaux principalement. On le suit dans les tranchées, dans les combats, et à la fin jusqu'à la remise des décorations aux Poilus revenus vivants de l'enfer. Ce parti pris démontre que les Français n'étaient pas tous préparés à faire la guerre. Ce n'était pas tous des soldats expérimentés, beaucoup se voyaient partis pour quelques mois seulement...
Rien n'est laissé de côté, l'horreur est décrite dans son côté le plus brutal. Les gueules cassées, les "boyaux à l'air", les poux, la mort qui surprend même quand on est parti se soulager derrière un buisson, tout est décrit. Pas de tabou, il faut montrer la vérité, et non pas la propagande qui était donnée aux civils montrant des soldats joyeux bientôt prêts à gagner la guerre.
Les "tirailleurs Sénégalais" sont aussi décrits, et un dernier chapitre portant sur l'année 1919 met en relief les différents "personnages" qui ont fait la guerre ou ont été pris à défaut par elle (les civils, les blessés, les curés, les femmes travaillant pour alimenter l'effort de guerre, les reporters, les déserteurs, les infirmières,...). Une manière de n'oublier personne et de montrer l'injustice et l'horreur qu'a suscité la guerre et les conséquences effroyables qui ont suivi pour certains.

Le dessin de Tardi illustre à merveille les textes de Jean-Pierre Verney, spécialiste de la Première Guerre Mondiale.
A la fin du récit BD, une bonne quinzaine de pages avec photos d'archives en noir en blanc résument le conflit, année après année. Un "vocabulaire des tranchées" complète le tout.

Ce "Putain de guerre" est un indispensable pour quiconque veut se documenter sur ce conflit (mais attention aux âmes sensibles...). C'est aussi une manière de rendre hommage aux Poilus et à tous ceux qui sont morts durant cette guerre. Pour ne jamais oublier.
Commenter  J’apprécie          80
Un corps déchiqueté dans un arbre. « Malgré l'habitude, c'était pas plaisant de voir à quoi on ressemblerait à coup sûr d'ici la fin de la journée ».
« Tu fermes ta gueule toute ta vie. La seule fois où tu l'ouvres, c'est quand tu meurs ».
Je ne jalonne habituellement pas mes comptes-rendus de lecture avec des citations, mais je trouve qu'ici, dans ces BD de Tardi, elles parlent pour elle. le ton est donné.
Ce volume 2 reprend en plein combat, les images sont sombres comme ceux que vivent les soldats en première ligne. Les taches de couleur ? le sang versé.
Le front, les premiers chars, les ambulances, les alliés, les premiers pilonnages de l'aviation, les gueules cassées. Une reconstitution fidèle de la boucherie de la première guerre mondiale, pour que ce soit la der des der, plus jamais ça.
Et toujours les pages d'histoire à la fin, parce qu'il ne faut pas oublier.
Commenter  J’apprécie          70
Le premier tome abordait la période 1914-1916. le second parle de la fin de la guerre et de l'après... la période 1917-1919.

Très dur encore, ce tome m'a moins plu (verbe étrange... un tel livre doit-il réellement "plaire"?). Il m'a semblé plus décousu, moins homogène. J'ai donc moins accroché. J'ai eu l'impression qu'il s'adressait à des personnes ayant une connaissance assez correcte (meilleure que la mienne) de la seconde guerre mondiale, au contraire du premier volume qui pouvait se lire sans rien connaître (ou presque).

Cela dit, il y a des temps forts. Les citations de l'Etat-Major. La double page de gueules cassées dont on devine qu'il s'agit de photos que Tardi reproduit en dessins. Et je n'ai pu m'empêcher de penser qu'il avait dessiné les moins horribles.

L'évocation de l'après-guerre, des haines qui se font jour entre Allemands et Français, le sort réservé aux invalides, aux femmes qui ont bien oeuvré pendant la guerre, tout cela est bien vu, mais trop rapide.

Le carnet historique de Verney est, une fois encore, salutaire et bien écrit.
Commenter  J’apprécie          60
Initialement parue sous forme de journal, un par année de guerre, cette histoire consacrée à cette « der des Ders » qui ne cesse de fasciner Tardi, se retrouve publiée en deux tomes cartonnés. Ce deuxième volet, qui regroupe les années 1917 à 1919 relate donc la suite et fin de cette première guerre mondiale et est également disponible dans une édition DVD bonus, qui propose un reportage de 52 minutes sur le travail de recherche des auteurs. Au scénario, Tardi se fait à nouveau assister par Jean-Pierre Verney, historien dont les textes viennent d'ailleurs compléter le récit en fin d'album.

L'album est composée de cases dépourvues de bulles, montrant toute l'horreur et la bêtise de cette guerre. La narration en voix-off de cet ouvrier tourneur en métaux mobilisé dès 1914 accompagne ces cases avec un mélange de dégout, d'ironie et de désillusion. Une narration qui dénonce tour à tour l'injustice, l'absurdité, la bêtise, l'incompétence, la violence et l'horreur qui accompagnent cette putain de guerre. Alors que le début du premier tome était encore assez coloré, ce deuxième tome débute directement dans la noirceur et l'horreur de cette guerre qui s'enlise dans des tranchées parsemées de morts baignant dans le sang.

Si au niveau didactique ce documentaire/témoignage parvient à illustrer cette guerre des tranchées dans toute son horreur, je n'ai pourtant pas accroché tant que ça au récit. Cette accumulation de faits et de dénonciations ne laisse malheureusement pas de place aux développement des personnages. Certes, une sorte de lien se crée avec le narrateur, mais qu'en est-il de tous ces autres soldats que l'on croise au détour d'une case, dont on n'apprend quasi rien et auxquels on a du mal à se lier ? Pas de héros dans ce récit, pas de personnages pour lesquels on éprouve de l'empathie, juste une guerre abjecte et certes parfaitement décrite, mais en ce qui me concerne, ce n'est pas assez. L'année 1919 est à ce titre un peu différente car elle revient sur l'après-guerre, mais également sur certaines destinées brisées par la guerre. Ces passages qui créent des liens avec différents protagonistes, m'ont donc plus plu que ceux dédiés principalement à la guerre en général.

L'autre reproche que je fais à ce reportage, ce sont ces cases qui se suivent souvent sans véritable lien, abandonnant ces dénonciations sans véritable fil rouge, si ce n'est l'absurdité et l'horreur des faits décrits.

Au niveau du graphisme, on retrouve le trait typique d'un Tardi qui n'hésite à nouveau pas à montrer toutes les horreurs de cette guerre et une colorisation plus sombre que lors du tome précédent, qui s'assombrissait au fil des pages alors que celui-ci baigne dans le noir et blanc.
Commenter  J’apprécie          50
1917, dans le texte : "Malgré l'habitude, c'était pas plaisant de voir à quoi on ressemblerait à coup sûr, d'ici la fin de la journée. ... En décembre, nous avons eu six jours de permission."
1917, guerre souterraine, ballade sur le front, Craonne, le chemin des Dames pour certains, pour les anglais Passchendaele dans les Flandres belges, sous d'autres horizons le camp de la Courtine pour les russes, la guerre des sommets entre les italiens et les autrichiens.
1917, le déplacement des fronts, les américains sont des associés et non des alliés et les évènements de Russie. le début de la mondialisation, première guerre mondiale rappelons nous !

1918, "c'était un drôle de déjeuner sur l'herbe, une trêve pendant la tuerie, qu'ils se permettaient les Brancos ......" Silence radio, juste des portraits, des hommes auxquels on a retiré le droit de parler.... Ces gueules cassées.
1918, la mort partout encore et toujours, l'adieu aux copains, et les caméras qui sévissent pour nous laisser des témoignages humiliants, le prix Nobel de chimie remis à celui qui a mis quatre ans à rendre plus efficace les gaz de combats !
1918, que rajouter à tant d'ignominie !

1919, "tu évacues toute seule ta soeur et ton frère. Tes parents sont morts. ....Louise a repris son turbin, place Gambetta .... Elle vend des chrysanthèmes."
1919, nous suivons maintenant des individus, des personnalités diverses et variées, civiles ou militaires, françaises ou allemandes, des anonymes qui ont laisser leurs vies, leurs raisons dans cette boucherie ou simplement un morceau d'eux mêmes, une mâchoire, un bras, une jambe ou les deux.

Livret complémentaire de l'historien, les évènements sont décryptés à la lueur des ambitions personnelles et des enjeux économiques.
N'oublions pas de saluer le dernier mort à 10h50 le 11 novembre 1918, Auguste Trébuchon, il avait quarante ans !
Commenter  J’apprécie          50




Lecteurs (375) Voir plus



Quiz Voir plus

QUIZZ RIGOLO SUR ADELE BLANC-SEC - TARDI

Qui vole un œuf de ptérodactyle ...

Adèle est bête comme ses pieds
Adèle et la bête
Adèle est la bête
Adèle et l'abbé

10 questions
53 lecteurs ont répondu
Thème : Jacques TardiCréer un quiz sur ce livre

{* *}