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EAN : 9782361660215
108 pages
Editions des Busclats (07/01/2014)
4.1/5   21 notes
Résumé :
"Depuis vingt et un mois, les mots que j'écris sont comme des coquilles vides. Ils sonnent faux. Ils sont vains.
Depuis vingt et un mois, j'ai perdu le chemin. Je voudrais, par l'écriture de ce journal, retrouver un chemin. Un chemin où les mots auraient du sens. Ce journal sera mon journal de quête. C'est ce que j'ai proposé à mes éditrices, un pari : que ce livre soit une plongée dans ma nuit pour, peut-être, clans l'écriture, par l'écriture, retrouver une ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
De " Depuis vingt et un mois je ne peux plus écrire une ligne " à " Oui, par ce texte, grâce à ce texte, je suis passée d'une forme de mort à une vie nouvelle ", que s'est-il passé ?
Quelques mois, un blocage, des doutes, la peur de ne plus parvenir à écrire, mais aussi et surtout le puissant désir de se réapproprier des mots vrais, une authenticité, d'accéder à une précieuse liberté de vie, combinant vie familiale et écriture.

Dompter ses démons, ses faiblesses, questionner pour progresser, s'accomplir et repartir plus forte : voilà succinctement où résident la puissance et l'intérêt de ce court essai qui se lit vite mais marque fort, une véritable plongée sensible au coeur du processus de création littéraire en marche : l'aube d'une renaissance !

Et ça, c'est passionnant. Émaillé de nombreuses références à ses principaux romans et à ses auteurs préférés ( Annie Ernaux, Virginia Woolf, Georges Pérec...) dont les mots l'ont marquée, ce livre-témoignage m'a permis de découvrir une sensibilité et une écriture que je prendrai plaisir à retrouver dans son prochain livre, maintenant que Laurence Tardieu a trouvé un nouveau chemin.
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Un texte très prenant sur la douleur, les questionnements, les périodes de doute intense que peut traverser un écrivain. Depuis des mois, l'auteure est insatisfaite de ce qu'elle écrit, les mots lui semblent des "coquilles vides"...Michèle Gazier et Marie-Claude Char, créatrices des éditions des Busclats, lui demandent de rédiger un texte parlant d'un "pas de côté" d'un écrivain...
Cela sera l'occasion pour Laurence Tardieu de se poser, de faire le bilan, d'interroger le pourquoi de son impossibilité à retrouver les "vrais mots", la vérité recherchée dans l'écriture...Elle narre ses doutes, son parcours d'écrivain, ses différents romans, chaque fois concrétisation d'une étape à franchir, les écrivains qu'elle admire et qui l'éclairent...ses remerciements et sa reconnaissance à son éditeur, Jean-Marc Roberts, qui bien que déjà gravement malade,l'a encouragée, lui a trouvé le titre de cet écrit consacré aux affres de l'écrivain face à la page blanche...

"Il existe des oeuvres de fiction qui répondent, pour moi, magistralement, à cette exigence de vérité: je pense par exemple à la trilogie des jumeaux d'Agota Kristof. Dans ce texte, Agota Kristof prouve combien la fiction peut s'approcher au plus près, de manière brûlante, de la vérité. A l'instant même me vient aussi Virginia Woolf, je pense à -Mrs Dalloway-: j'ai toujours ressenti, à la lecture de ce texte qui me bouleverse, combien Virginia Woolf est au bord de quelque chose qui me semble être une vérité" (p.62)

Un texte plein de sincérité sur les parcours inconfortables de l'écriture, remplis de remises en question incessantes, de doutes... de malentendus parfois douloureux avec l' entourage, les proches...l'équilibre à trouver entre la maternité et le travail d'écriture, qui exige une très large disponibilité...

"De la même manière que, dans la vie, il est impossible de comprendre sans rupture, sans souffrance, sans erreur, ce que sont l'amour, la perte et l'absence, la solitude, la maternité, on ne peut avancer, sur le chemin de l'écriture, sans innombrables tâtonnements, glissements, doutes, questions" (p.68)

N.B: Un clin d'oeil et un merci à madameduberry qui m'a fait connaître ce petit ouvrage , cité dans sa liste "Livres en danger...Dangers des livres"
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Quand Michèle Gazier et Marie-Claude Char, fondatrices des Editions des Busclats, ont proposé à Laurence Tardieu de faire « un pas de côté » dans son parcours d'auteure en écrivant un texte court au gré de ses envies, de sa fantaisie, de son imaginaire ou de son intimité, Laurence Tardieu était justement en arrêt sur son chemin littéraire. Elle n'avait pas écrit une ligne depuis vingt-et-un mois. Une nuit d'un noir d'encre avait alors envahi son esprit et son corps tout entier. L'écriture et la publication de son dernier livre La confusion des peines – elle y évoquait la mort de sa mère et l'emprisonnement de son père pour corruption – l'avaient vidée de ses mots. Et quand bien même des mots sortaient, ils lui semblaient sonner creux et faux.
En mal de justesse, en quête d'une vérité, espérant une lumière, Laurence Tardieu se met alors à écrire une sorte de journal. Tenter de trouver un sens à ce qui lui arrive. Se poser des questions. Essayer d'y répondre. Pas à pas, sortir de l'ombre, de l'impasse. Cheminant, jour après jour sur une voie tortueuse pour trouver sa voix. Celle qui résonnera avec exactitude. Un équilibre entre l'intime et le dehors. Et se nourrir encore et toujours des mots d'Annie Ernaux, de Charles Juliet, de Virginia Woolf, de Gustave Flaubert, de Marguerite Duras, de Georges Perec et de tous ces écrivains de la vérité. Modifier quelque peu ses conditions de travail : ne plus s'enfermer à l'intérieur de soi devant un mur mais s'ouvrir davantage non loin de fenêtres bienveillantes...
Laurence Tardieu partage ce journal avec le lecteur, qui a d'ailleurs lui-même un rôle dans sa quête. Celui-ci chemine à ses côtés, entrevoit les difficultés auxquelles se heurte parfois un écrivain, comprend ses doutes, imagine ses failles, et espère avec elle que la lumière tant attendue rayonne à nouveau dans son corps et dans son esprit. Et que les mots reprennent leur course vive, vivante et vraie.
Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..
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Le livre de Laurence Tardieu pose, à propos de l'écriture, des questions essentielles : qu'est-ce que la vérité ? Comment se distingue-t-elle de la fiction et du « vrai » et pourquoi, à un moment de la vie d'un auteur, n'est-il plus possible de la fuir ? Jusqu'où faut-il aller dans cette quête ? A quels dangers se confronte l'écrivain ?
Comment poursuivre l'oeuvre quand l'essentiel, croit-on, a été dit, tel est le point de départ et l'enjeu de l'Ecriture et la Vie. Restée stérile de création après la publication de son dernier roman, la Confusion des peines, livre aussi salvateur que destructeur, Laurence Tardieu est contactée par deux éditrices pour une commande littéraire. L'auteure entreprend alors la tenue d'un journal, à New-York d'abord où elle se trouve en voyage, puis de retour à Paris (les lieux de travail et le dépaysement ont leur importance). Ce journal sera tout autant espace et temps de réflexion que tentative de réenclencher un processus d'écriture abandonné depuis près de deux ans.
Retrouvant la parole, Laurence Tardieu nous dit, avec un souci constant de clarté et de sincérité, qu'écrire est conquérir une liberté telle que l'acte met en danger. Parce qu'il est seul à même de découvrir des territoires intimes, au contenu inconnu, parfois dévastateur, à tout le moins déstabilisant. Il bouscule toujours un équilibre chèrement acquis et qui peut s'avérer précaire, voire factice. Parce qu'il met aussi en péril l'espace familial (lieu de refuge, mais pas de liberté), amical ou amoureux par son intransigeance, sa violence, et le désordre qu'il sème.
« L'écriture ne cesse de nous placer en position extrêmement inconfortable. Elle nous pousse vers le vrai. Dans la vie, on ne cesse de s'arranger avec nos misérables petits mensonges ».
Laurence Tardieu nous montre qu'écrire n'est pas un passe-temps anodin. Il s'agit d'un engagement de tout l'être, qui demande du courage et laisse derrière lui des perdants, des défaites, des cicatrices. Dépouillement, mise à nu, trahison, il faut n'avoir peur de rien pour atteindre sa vérité, même pas d'aller si loin que c'est l'impuissance qui prend alors le pouvoir. L'écrivain doit savoir se confronter avec lucidité au tarissement.
La fin du livre-journal est ouverte. On ne sait pas encore si l'entreprise aura été une réussite. Mais, dans son questionnement intime, des pistes s'ouvrent à l'auteure pour revenir à elle et à l'écriture.
Frédérique Germanaud
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Parce que depuis vingt et un mois, Laurence Tardieu n'arrive plus à écrire, elle décide de livrer ses impressions, sa quête et son cheminement d'auteur dans ce journal. Elle revient sur ses précédents ouvrages. "Après avoir écrit Rêve d'amour, j'ai compris que je ne pourrais plus jamais écrire comme avant : j'ai compris qu'écrire, ce n'était pas " raconter des histoires". En tout cas ce n'est plus ce que je voulais faire. Ca ne m'intéressait plus. La vie d'ailleurs n'est pas une histoire. Elle n'est pas un fil que l'on déroule avec un début, un milieu, une fin.(...) Mes lectures elles aussi ont changé : j'ai cherché celles qui, désormais, m'indiqueraient un chemin. J'ai découvert Annie Ernaux." Dans son dernier livre La confusion des peines, elle revenait sur la condamnation de son père , le décès de sa mère, les mensonges durant plusieurs années. Un livre intimiste qui lui a permis de passer " du statut de fille à celui de femme".

Celle pour qui "l'écriture est sa colonne vertébrale" cherche à travers ce journal à retrouver le sens des mots avec l'obsession du vrai. Il y a aussi la peur de ne pas y arriver mais également sa vision de l'écriture comme la précision du langage mais aussi "le bonheur d'être dans les mots". "C'est depuis Un temps fou que j'envisage chacun de mes livres comme un travail équivalent à celui d'un plasticien, un travail de composition, mon matériau étant celui des mots et du silence, mots et silence qui par leur frottement forment des sons, ces sons devenant eux aussi matériau, tout le travail d'écriture consistant à pétrir cette matière, dans un mouvement, un autre, un autre encore, la pétrir jusqu'à faire apparaître quelque chose. Apparaître voulant dire alors : faire exister. Que, par ce long et lent malaxage, les mots deviennent vie. L'auteur sait à quel moment, soudain, dans le travail, quelque chose existe. Quel bonheur, alors, quel bonheur profond."

Je pourrais citer le livre en entier car chaque mot résonne. Et quand elle parle de ce que l'écriture lui apporte, en remplaçant le mot "écriture" par "livres", j'ai y retrouvé mes sensations de lectrice et cet enivrement, cette extase induit par les lectures.

Et il y a cette phrase terriblement belle "Grâce à ce texte, je suis est passée d'une forme de mort à une vie nouvelle" alors nous ne pouvons que la remercier et lui dire nous vous attendons Laurence.

Plus qu'un coup de coeur (mais vous vous en doutiez) !
Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
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critiques presse (2)
Telerama
12 février 2014
Le lecteur est avec elle, et comprend ce qu'est la création, dans sa modestie comme dans son orgueil infini.
Lire la critique sur le site : Telerama
Bibliobs
15 janvier 2014
Dans ce maigre journal de l'été 2012 arraché au silence, et qu'elle a le courage de publier, Laurence Tardieu se demande si elle n'a pas laissé sa peau, ses illusions et son art dans son dernier livre, où elle décrivait une saison en enfer [...].
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Tout parcours de libération est difficile, car il nécessite une immense énergie, du courage, de l'obstination, mais c'est un parcours que je qualifierais de " jalonné " : on y trouve tout du long des rails qu'on suit en les découvrant un à un, on ne savait pas précisément où ils étaient disposés mais on les reconnaît en cheminant, et, les reconnaissant, on avance sur ce chemin balisé. Tout nous pousse, de rail en rail, vers la liberté.
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L'écriture, comme l'amour, n'a de sens que si l'on accepte de perdre pied. De quitter le rivage. Quitter la terre ferme, s'enfoncer dans l'eau du fleuve, se laisser emporter. Bien sûr, il y a un risque à prendre: en amour, comme en écriture, on peut y laisser sa peau. (p.17)
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Le réel, ce n'est pas simplement ce qui est arrivé ( les faits, les événements...). Le réel se prolonge dans ses lignes de fuite : nos oublis, nos rêves, nos fantasmes. C'est aussi ça le réel.
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L'écriture ne cesse de nous placer en position extrêmement inconfortable. Elle nous pousse vers le vrai. Dans la vie, on ne cesse de s'arranger avec nos misérables petits mensonges.
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De ce fait, je crois qu'il ne peut y avoir que malentendus et souffrances entre un écrivain et sa famille. Si on ne comprend pas, fondamentalement, la liberté sans concession, l'arrachement à toute forme de refuge, qu'exige l'écriture, on ne peut que souffrir de ce qu'écrit un écrivain, et du cheminement que l'écriture lui fait parcourir. La famille, aussi aimante soit-elle, est souvent refuge, rarement lieu de liberté, de la remise en question. L'amour, familial en l'occurence, ne permet pas tout. (p.48)
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