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sur 90 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Cela fait sept ans que sa fille est partie sans plus donner de nouvelles, lorsque Hannah croit soudain l'apercevoir en train de monter dans un bus. Aussitôt, c'est comme l'éclatement d'une bulle : tout ce qu'Hannah tentait désespérément de refouler au fond de sa mémoire revient brutalement à la surface. Au travers de prégnants flash-back, les souvenirs, angoisses, espoirs, blessures, affluent en un long tracé plein d'ombres, jusqu'à ce que, peu à peu, la conscience de l'impact d'un grave traumatisme familial se fasse dans son esprit et lui ouvre enfin de nouvelles perspectives : alors, Hannah commence à comprendre et à admettre pourquoi sa fille l'a quittée sans explication et ce qui l'empêche, elle, de vivre pleinement son existence.


Pourquoi n'ai-je pu ressentir de réelle sympathie pour les personnages, pourtant si humains ? Est-ce en raison de la mélancolie d'Hannah, dont la longue introspection a fini par me sembler pesante et déprimante malgré le cheminement de l'héroïne vers la résilience et la lumière ? Ou parce que je n'ai pas affronté de gaieté de coeur les thèmes, abordés avec une si grande justesse, du temps qui passe et du temps qui reste, de l'écoulement de la vie et des différentes chances qu'elle peut offrir et qu'il faut savoir saisir ?


Quoi qu'il en soit, même minant, jamais le récit n'est ennuyeux, et surtout, il est admirablement porté par l'évident talent littéraire de l'auteur. Sous l'apparent désordre des flash-back se cache une construction habile où chaque détail est soigneusement pesé, tandis que les longues phrases fluides et rythmées témoignent d'une très jolie plume, fine et sensible, toute en délicatesse et subtilité.


Laurence Tardieu signe ici un roman de grande facture, qui lui permet indéniablement de figurer dans la cour des grands, en tout cas parmi les écrivains à suivre.

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Laurence Tardieu nous offre un superbe roman sur la culpabilité, les relations familiales et la résilience.

À l'arrêt de bus, en plein Paris, Hannah croit voir sa fille Lorette qui a disparu depuis sept ans sans explication. On imagine ce que cette vision fugace peut remuer d'émotions, même si la personne en question n'est peut-être qu'une silhouette ressemblant à Lorette. Des souvenirs, des sensations, une sorte d'analyse froide d'une période désormais révolue, lorsqu'ils étaient une famille.
Car visiblement, ce drame a cassé quelque chose dans sa façon de voir le monde, mais aussi dans sa façon d'être avec les autres. Amis ou mari, parents ou relations, personne ne peut comprendre et personne ne peut ressentir ce qu'elle endure. Elle n'a plus envie de faire semblant, d'aller à ce dîner où tout le monde prendra bien soin d'éluder le sujet, mais n'en pensera pas moins. Cette première partie, grave et mélancolique, est en quelque sorte un constat d'échec. D'autant que Paul a retrouvé Marie Minard, une amie d'enfance, qu'il n'avait pas revue depuis 25 ans et avec laquelle il s'imagine pouvoir vivre une autre vie, reconstruire une relation qui laisserait de côté ce passé si pesant, si présent.
Hannah tente alors de s'accrocher aux moments heureux. Dans les images qui reviennent, il y a la rencontre avec Paul, avec Philippe et Lydie, les vacances en famille dans la belle maison près d'Arcachon, les premiers pas de Lorette. Les chapitres s'égrènent alors en quelques dates qui sont autant de marqueurs de cette vie pleine d'espoirs et d'épreuves, mais offrant un avenir. 9 novembre 1989, le jour où ils ont assisté ensemble à la chute du mur de Berlin, où elle s'est demandée ce que cela pouvait faire pour des membres d'une famille séparés depuis si longtemps de pouvoir enfin se retrouver. Puis il y a eu la disparition de Mam, sa mère, la naissance de Lorette, 18 septembre 1990, et le terrible «baby blues» qui a suivi, le 12 juillet 1993 et les vacances à Arcachon, le 31 décembre 1999, un réveillon à oublier, puis le 14 juin 2001, le 13 mars 2004, le 3 novembre 2006, le 17 août 2009, leur dernier été ensemble et ce 7 avril 2017 où Paul décide partir…
Avec Hannah, le lecteur voit le temps finir par tout user, ce temps qu'elle aimerait parfois saisir.
Laurence Tardieu, d'une écriture subtile et sensuelle, rend au plus près la quête éperdue de femme frappée par le malheur, happée par une peine qui l'empêche de communiquer. Elle sait qu'on ne refait pas le chemin à l'envers. Mais on peut toujours avancer. La troisième partie de ce beau roman va nous le prouver et nous offrir de superbes pages qui, j'en prends le pari, vous marqueront durablement.

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Sept secondes ou peut-être est-ce huit secondes provoquent un cataclysme dans la vie d'Hannah. Elle a cru voir Lorette. Lorette, c'est sa fille qui a disparu, il y a sept ans. Elle avait dix-neuf et un jour, elle est partie sans rien dire.


Deux bus se sont interposés entre la jeune fille qu'Hannah a vue et cette dernière. Elle ne sait pas si c'est son enfant.


Cette interrogation déclenche chez Hannah, un retour dans son passé. Elle revoit sa fille, mais aussi ceux qui lui manquent. Quelques dates sur plusieurs décennies vont nous conter la femme qu'elle est, ainsi que son histoire familiale.


Avec des mots plus poétiques que ce terme, Laurence Tardieu évoque la psychogénéalogie. Par petites touches, elle parle du poids du passé.


C'est aussi un roman sur la mélancolie. C'est profond et très touchant. Hannah revient sur le temps qui passe et sur la façon dont elle a vécu et interprété les évènements qui ont jalonné sa vie. Elle confie les espoirs et les tristesses qu'elle a en elle. Cette journée sera marquante pour elle, car c'est celle qui lui permet de se connaître et de s'accepter.


Ce livre traite de la disparition volontaire. de la difficulté pour les proches de comprendre le fait d'être quitté sans connaître la raison. C'est poignant. La douleur de cette mère est exprimée avec énormément de sensibilité.


D'autres thèmes forts sont abordés mais je préfère vous laisser les découvrir.


Malgré ces sujets douloureux, Nous aurons été vivants est une ode à la vie, au bonheur et à l'espoir.


J'avais déjà lu plusieurs livres de Laurence Tardieu et une fois encore, son écriture délicate m'a touchée. Mon seul regret, qui n'a rien à voir avec l'histoire, est de l'avoir lu en numérique. Je pense que j'aurais été encore plus imprégnée par les mots en le lisant au format papier. Je pense que j'aurais encore plus ressenti certains passages. L'écriture de Laurence Tardieu rime parfois avec la poésie. C'est vraiment une auteure que j'aime beaucoup et Nous aurons été vivants en est la confirmation.


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A travers Hannah nous entrons dans le domaine de l'intime. La disparition d'un enfant sans aucun motif, sans explication laisse la porte ouverte à tous les possibles. Après 7 ans de silence, l'apercevoir ou croire l'apercevoir sur le trottoir d'en face pendant quelques secondes lui offre la possibilité de transformer cette journée du 7 avril 2017 en une remontée des sentiments.

Lorette avait 20 ans lorsqu'elle est partie. Secrète, silencieuse mais parfois avec des accès de colère, elle a fermé la porte de l'appartement pour ne jamais revenir. Pas une lettre, pas un appel, le silence et tous ses possibles. La pire des situations, ne pas savoir. L'absence et le silence ont rempli la vie de ses proches. Essayer de comprendre, y a-t-il quelque chose à comprendre, est-on responsable, a-t-on raté une étape…..

Laurence Tardieu a divisé son roman en trois parties. Partir de cette apparition fugace qui va transformer cette journée en un voyage dans sa vie, car l'absence est toujours là, silencieuse mais présente, inexpliquée, à l'absence s'est ajouté le vide. Elle sent les souvenirs remontés, les émotions surgirent et elle décide de leur laisser la place, elle s'accorde le droit de les écouter, de les accepter.

Mais ce qu'elle finira sans doute par comprendre, et ce jour-là peut-être reviendra-t-elle, c'est que même en quittant tout on ne se quitte pas soi-même, encore moins sa propre histoire, celle d'où on vient…. (p159)

Dans la deuxième partie, Laurence Tardieu remonte le temps, explore les territoires des différents personnages, mêlant la vie de chacun à des moments marquants de mémoire collective qui ont bouleversé le monde comme leurs existences ont pu être bouleversées .

Le roman se termine sur cette journée du 7 avril 2017, qui ne sera définitivement pas une journée comme les autres, pour Hannah et pour d'autres.

Je ne m'attendais pas à être autant impliquée dans cette lecture. Laurence Tardieu provoque en nous une introspection de nos propres vies, de nos sentiments à travers ses personnages. Impossible de ne pas se sentir, à un moment ou à un autre, personnellement concerné par les flux de pensées et de conscience évoqués. Les liens familiaux, la maternité, le couple, les choix de vie, la créativité, l'amitié, l'absence, la mémoire, la mort etc.. tous ces thèmes sont abordés.

Etre honnête avec soi-même, accepter de regarder ses failles mais aussi de porter un regard indulgent sur les proches et sur nous-mêmes. Par petites touches l'autrice aborde ce qui constitue la vie mais aussi l'absence. Il y plane une douce mélancolie, un regard sur le passé impossible à changer mais à accepter, tous ces petits moments de vie qui ont construit ou détruit.

Pas de réponse, simplement un regard et un constat. Vivre et accepter ce que l'on est, ce qui construit parfois avec ses manques, avec les silences, les non-dits, avec les atavismes connus ou inconnus mais présents.

Les relations entre Hannah et Lorette ont connu des hauts et des bas : rien ne vous prépare à cet état, à cette responsabilité où il faut souvent s'adapter à l'autre, s'oublier parfois. Elles fluctueront entre découverte, complicité, silence et incompréhension au rythme des vies de chacune, de leurs caractères, de leurs évolutions, de leurs ressentis. Elles ont en commun un moyen créatif d'expression mais n'arriveront pas, comme souvent, à communiquer entre elles, à vraiment se connaître.

Le silence de l'absence mais aussi les silences du passé, du présent, ce que l'on tait pour ne pas avoir encore plus mal ou pour épargner l'autre, parce que l'on ne comprend pas, parce que l'on a pas toujours les clés.

Il y a dans l'écriture de Laurence Tardieu une douceur, qui permet d'aborder les grands sujets de la vie, les questionnements qui peuplent nos pensées, nos vies. On ne ressort pas indemne d'une telle lecture car elle provoque en nous un flot d'émotions, de sentiments. C'est une analyse de nos vies qui, malgré tout, même si elle n'apporte pas de réponses, permet d'y porter un regard et aussi d'avoir le sentiment d'être un peu moins seul à se débattre avec ces questions sans réponse.

Longtemps la vie paraît immensément longue mais un beau matin, c'est comme si les cartes avaient été rebattues dans la nuit et que ce qui nous était soudain donné à voir, c'est que cette sensation de temps infini devant soi n'était qu'une illusion, qu'en fait la vie est très brève. Et tu vois, l'enfance reste le terreau, le vivier. (p144)

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Un beau roman sur le temps qui passe, les changements qui surviennent dans une vie, ce qui reste d'une vie... Ce roman est un peu nostalgique mais il est profond, plein d'humanité et d'humilité. Détails sur le blog.
Lien : https://bibliblog.net/nous-a..
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Paris, Un jour de printemps.

Sept ans d'une absence, sept ans d'un temps sans mesure, d'une douleur qui faiblit mais qui ne disparaît pas.
Sept ans qu'Hannah n'a pas revu Lorette sa fille, partie un jour à 19 ans, vers l'inconnu, sans aucune explication, sans donner depuis la moindre nouvelle. Sept ans et toujours la même incompréhension.
Artiste, Hannah a cessé de peindre et d'exposer. le soutien de son amie Lydie n'y change rien. Les couleurs, les nuances, les matières n'inspirent plus Hannah.
Sept ans.
Sept ans et puis quelques secondes...
Quelques secondes qui désagrège le temps, qui la touchent en plein coeur, la privent de tout mouvement et de l'usage de la parole, quelques secondes dans l'improbable. Sur ce trottoir là, en face, cette silhouette, cette démarche, cette chevelure brune..., Est-ce toi... Lorette ?
Quelques secondes plus tard, sur le boulevard, dans le bruit et le passage des véhicules, la silhouette a disparu.

De ce moment particulier, comme dans le désordre d'une pièce, Laurence Tardieu va rassembler les objets, les moments épars de l'histoire d'Hannah pour les remettre un à un à leur place, en exposer de nombreux à la lumière et au regard, en déposer d'autres dans des recoins, sans les dissimuler tout à fait.
Sur les rebords des fenêtres, déposer les années qui passent, la vieillesse et le temps qui progressivement s'accélère et auquel il nous faut nous accommoder. Disposer sur la table, les traits de l'enfance, les saveurs de la vie en famille, les mots et les rires échangés. Dans le fauteuil profond, remettre en forme les rêves et les premiers désirs,... Ranger ensuite dans les tiroirs les peurs, les angoisses, l'abandon et la solitude, les refermer. Sur le meuble, redresser les photos aux couleurs passées des êtres chers qui sont partis. Et enfin, quitter la pièce, refermer derrière soi la porte. Ainsi, "Nous aurons été vivants".
Reste à laisser sur le guéridon d'entrée, le livre de Laurence Tardieu, comme une enveloppe, une lettre à lire pour celle, pour celui qui viendra.

"Nous aurons été vivants" est un roman que j'ai tout particulièrement apprécié. Dès les premières pages, l'histoire d'Hannah, sous l'écriture belle et sensible de Laurence Tardieu, gagne l'attention comme une contagion à laquelle il est difficile de résister. 'Nous aurons été vivants" est un roman nostalgique, douloureux au fond mais dont le propos refuse aussi, et obstinément, de tourner le dos à l'avenir, de s'en protéger. Les dernières pages du roman sont très belles, simplement humaines.
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Laurence Tardieu, auteur de l'intime aborde ici la disparition de l'enfant, et plus largement celui du temps qui file au travers d'un certain nombre d'évènements choisis qui auront marqué, la vie d'Hannah, sa famille et de son entourage.
Alors qu'elle marche dans les rues de Paris, Hannah croit apercevoir, furtivement, sa fille Lorette disparue volontairement depuis sept ans. Pour Hannah, c'est le choc, une déflagration intérieure que Laurence Tardieu traduit par de longues, très longues phrases, dans un texte à mon sens un peu trop délayé et parfois assommant de redondances et de banalités ; certes, c'est un effet voulu par l'auteur, mais auquel je goûte assez peu.

J'ai davantage apprécié le coeur du roman, qui à contrario est constitué de quelques dates clé dans l'existence de cette famille, et dont le texte est rédigé dans un style nettement plus conventionnel, avec des phrases de longueur acceptables, et nettement moins nébuleux. le temps qui passe, le retour sur la construction de cette famille et ce qui a pu amener Laurette à disparaître et laisser sa mère hors-sol et dans l'impossibilité de peindre.

L'issue de roman nous ramène à ce jour où Hannah croise Laurette, mais dans une atmosphère nettement plus positive, vers la voie de l'acceptation et de la compréhension.

« Quelque chose demeure en nous invincible. »

Malgré les réserves stylistiques, j'ai apprécié ce roman parce qu'il est prenant et ses personnages ont tous quelque chose d'attachant et d'émouvant. Laurence Tardieu décrit parfaitement ce que peut ressentir une mère face à la disparition volontaire d'un enfant ; la culpabilité, l'angoisse, le désespoir assorti à l'espérance, la douleur, l'incompréhension transpirent de ce texte. J'ai aimé retrouver quelques allusions à son précédent roman, notamment en ce qui concerne la maison familiale ; de ce fait je me demande quelle est la part de réalité dans cette fiction.
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Un roman sensible, bien écrit, très mélancolique que j'ai lu avec plaisir sans pour autant être totalement emportée par l'émotion.
Pourtant, le sujet est douloureux, celui d'une mère, Hannah, dont la fille Lorette, âgée de 19 ans, a choisi volontairement de partir, de disparaitre, il y a sept ans maintenant. Comment surmonter une telle douleur ? Reviendra-t-elle un jour ? Que lui est-il arrivé ?
Tous les souvenirs refluent et assaillent Hannah le jour où elle pense l'apercevoir par hasard ; un mirage ? Une réalité ?
Depuis la disparition de sa fille, Hannah, en proie à une immense culpabilité, a renoncé à tellement de choses, dans l'attente, submergée par la douleur et l'incompréhension. Elle avance comme une ombre, refuse d'abdiquer, s'autorise parfois à se souvenir. Et pourtant, même les souvenirs les plus tendres de l'enfance de Lorette, des années de bonheur avec le père dont elle est séparée, ses joies d'artiste peintre déclenchent une mélancolie sans fin. Que reste-t-il au final du bonheur lorsque celui-ci a pris des chemins de traverse ? La vie est faite ainsi, elle prend et reprend.
Le texte est très bien écrit, il interpelle. J'ai aimé lorsqu'Hannah revient sur sa propre enfance, son père, son frère, les liens familiaux.
Les personnages secondaires sont eux aussi assaillis par les doutes et portent un regard interrogatif sur la vie, leurs choix. La disparition de Lorette, dont personne n'ose vraiment parler, plane sur le couple qu'Hannah forme avec Philippe, sur l'amitié avec leurs amis.
Ce que j'ai préféré c'est l'amitié indestructible entre Hannah et Lydie, ces deux-là sont unies, se soutiennent, même leurs silences sont émouvants.
Au final, une belle lecture (trop) mélancolique, introspective qui m'a touchée, sans me convaincre totalement. Hannah réussira-t-elle au final à accepter le choix de sa fille ?
Merci à #netgalleyfrance# et aux #EditionsStock# pour cette jolie découverte
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Un très beau livre, souvent mélancolique, parfois très triste, mais lumineux, délicat et touchant.
Le temps qui passe, les couples qui se sont formés, l'arrivée d'un enfant, les séparations, parfois difficiles à expliquer, ou à supporter.
De très moments entre amies également.
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Autant je n'avais pas apprécié la précédente lecture de Laurence Tardieu, « Un temps fou » , autant celle là m'a intéressée. Pourtant ça commençait assez mal, car encore l'univers de cette femme et de sa famille que sa fille a fui me semblait bien loin de mes centres d'intérêt. Et puis peu à peu , le roman s'est densifié et le récit de cette journée pendant laquelle Hannah pense atteindre l'apogée de la souffrance et qui verra aussi Lydie sa meilleure amie souffrir à son tour, a été beaucoup plus riche que je ne m'y attendais. Cette belle amitié entre ces deux femmes donne un ton plus optimiste au roman et en fait un des charmes pour moi. le drame d'Hannah , tient en peu de mots : sa fille Lorette a décidé de rompre sans aucune explication avec sa famille. Ce deuil qui n'en est pas un, est d'une violence qui depuis sept ans ronge Hannah, artiste peintre qui n'arrive même plus à peindre. En remontant dans le temps, on comprend à la fois l'histoire de sa famille dont les grands parents ont été exécutés en 1942 parce qu'ils étaient juifs et de l'actualité du monde de 1989 à aujourd'hui. Hannah a vécu dans la liesse (comme nous tous) l'effondrement du mur de Berlin, puis a été terrifiée par la guerre en Bosnie. Sa fille qu'elle aime d'un amour fusionnel, perd peu à peu confiance dans cette mère qui est une véritable écorchée vive et qui s'intéresse trop aux malheurs du monde. le roman se déroule, donc, sur une journée , le matin Hannah croit voire ou voit réellement Lorette sur le trottoir d'en face, toute sa journée elle revit les moments de crise de sa famille et elle sait qu'elle doit téléphoner à Lydie qui l'a invitée à dîner avec des amis, elle se sent incapable de retrouver son amie. Finalement, elles se retrouveront mais pas exactement comme l'avait prévue Lydie. Hannah va sans doute recommencer à peindre ce qui est la fin la plus optimiste qu'on puisse imaginer. Je ne peux en dire plus sans divulgâcher l'intrigue. Les deux ressorts du roman sont le mélange de l'actualité et de la vie personnelle, et l'hérédité du malheur des gens qui ont été touchés par la Shoa, la souffrance de cette mère privée de sa fille sert de cadre à ces deux fils conducteurs. Un bon roman, bien meilleur en tout cas que mes premières impressions.
Lien : http://luocine.fr/?p=10570
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