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3,63

sur 90 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Encore fébrile de cette lecture puissante, vais-je trouver les mots pour laisser passer ce flot d'émotions qui m'assaillent...

C'est l'histoire d'une mère, Hannah, esseulée, perdue, souffrante car sa fille Lorette, dix-neuf ans est partie pour ne plus revenir. Sept ans que Hannah traîne sa douleur, elle erre dans les couloirs de la souffrance. Lorette... « si présente et si inconcevablement absente depuis des années. Plus elle ressent sa présence, plus elle ressent son absence, c'est ça, au fond, qui la tue lentement, jour après jour, nuit après nuit. »

Découpé en trois parties, on suit le présent de cette mère abandonnée, on retrouve ensuite sa vie auprès de Lorette et de son mari. On découvre les failles d'une famille, ses secrets, ses faiblesses, ses ombres. On retrouve enfin le présent précurseur de réponses, d'un peu de lumière.

C'est l'histoire d'un voyage dans les abysses de la Mélancolie.
Le temps qui passe et ne reviendra plus,
Le train qui ne passe qu'une fois,
La violence de la société, les lumières éteintes si ce n'est des bombes terroristes qui s'abattent au quatre coins de l'Europe,
L'amour qui ne suffit parfois plus,
Un plongeon en eaux troubles d'une famille piégée...

La mélancolie grince sa mélopée plaintive, les lumières dehors ferment les paupières, l'absence et le silence jouent sur des airs douloureux.

Un roman qui sonne juste malgré sa noirceur, comme un roman miroir sur les plaies. Étouffant, splendide, asphyxiant mais troublant et percutant.
Il pourrait sembler pessimiste mais est-ce pessimiste d'exprimer les choses telles qu'elles sont sans édulcorant. Parfois, c'est vrai, les lumières sont éteintes et tout s'habille de noir. C'est le propre de la souffrance. le soleil, lui, continuera sa danse jaune quoi qu'on en pense...

#Merci a NetGalley France pour l'envoi gracieux de ce très beau roman#
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J'ignore pourquoi, je n'avais encore rien lu de Laurence Tardieu : et cette lecture faite en moins de deux jours, jusqu'au milieu de la nuit, m'a touchée, émue, comme si parfois l'auteure avait pris dans ma tête et mon coeur certaines idées ou émotions, pour les transcrire avec ses mots, de beaux mots, dans le fil de ce roman. Roman introspectif qui fouille au quotidien la vie de tous les jours d'une mère, et de sa famille avec elle, de ses proches, après qu'elle a "perdu" sa fille unique, qui est partie un jour sans plus jamais donné de nouvelles. L'auteure dit le manque, la chagrin, la douleur, les questions sans fin, son histoire rebondit sur celle des autres et fait des ricochets dans sa propre vie, elle l'oblige à s'interroger, peu à peu, sur son enfance, sur ses morts, et sur la vie des siens, de ses parents. Elle cherche à comprendre, presque malgré elle, comment le passé s'immisce toujours dans le présent. Tous ces thèmes me sont chers et nourrissent aussi mes romans, mais il est rare que je retrouve autant de réflexions similaires dans les livres des autres. Et puis surtout, la fin est magnifique, je l'ai lu les larmes aux yeux, et je vais bien sûr me plonger dans les autres romans de L.Tardieu.
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Ce roman est un des meilleurs que j'ai lu ces derniers temps....
Une véritable rencontre.
Pour l'écriture, ceci comprenant l'extraordinaire, rare sensibilité, intelligente et fine à la fois de cette écrivaine.

Et son sujet, qui croise incroyablement ma vie actuelle, c'est fou et moi je crois au hasard, je l'aime ce hasard, et c'est donc grâce à lui que j'ai commencé cette lecture....

Laurence Tardieu nous conte l'histoire douloureuse d'une artiste peintre, Hannah. À ce moment là de sa vie, sa souffrance est vive .. Sa fille unique aimée, Lorette est partie, a disparue, c'est l'absence,le silence depuis 7 longues années.

À ce moment du récit, j'ai été partagée entre une forme de saisissement et de soulagement : Quoi ? Quelqu'un écrivait sur une femme peintre qui est confrontée à l'absence silencieuse de sa fille chérie ? C'est là que parfois il est clair que l'on lit pour soi, car je suis peintre et confrontée au silence bruyant de ma fille chérie, depuis deux années. Sans comprendre, c'est bien le pire

Il aura fallu ce livre, pour l'écrire simplement.

Car cela soulage partiellement.

Certains passages concernant la façon d'Hannah de créer,de peindre m'ont bouleversé, tant je m'y retrouve...
Ces périodes fécondes puis ces moments de découragement !

Mais l'histoire du roman n'est pas que l'histoire d'Hannah. Il y a sa meilleure amie, Lydie, la lumineuse et loyale.
Ces deux femmes sont en couple et ces deux couples sont amis.

Nous suivrons des moments clefs de leurs vies communes notamment ou bien de l'amitié des deux femmes, particulièrement touchante.

Pour revenir au début du récit, Hannah, croît avoir aperçu sa fille un instant dans Paris...
Et cela la déchire...

Mais ouvre le récit.

J'aime profondément ce côté vrai, chercheur, introspectif plein de sensations qui nous est donné à travers ce drame.


Le roman est divisé en deux parties je crois, pendant la disparition de Lorette, avant, et puis avec la levée du secret dans la famille paternelle d'Hannah.

Il est suggéré que cela explique la disparition de Lorette, pour ma part, je ne sais pas et je trouve ça un peu facile, mais c'est sans importance, c'est ainsi et c'est la fin gorgée de désir de vivre, pleine de sève et de courage et d'un mélange de résilience entremêlée de larmes et rires, qui m'a enlevée, et me met les pieds par terre chaque matin, souriant à la vue vaste dans ma campagne paumée, à mon amour, à la confiance en ma fille et au plaisir dingue que j'ai à créer.

Mais merci, merci, merci Laurence Tardieu.

Mais vous qui lisez ceci, vraiment lisez ce très beau roman, sans nul besoin de vivre autant de choses en commun que moi avec Hannah, vous trouverez bien assez de sensations et de moments de vie dans ce roman foisonnant et très féminin dans le beau sens de ce terme.
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Quelle puissance, cette histoire racontant l'histoire d'une mère, Hannah, qui un matin pense voir entre deux bus, sa fille Lorette, partie du foyer familial il y a 7 ans alors qu'elle avait tout juste 19 ans. Est-ce vraiment elle ? Cette mère est complètement anéantie. Cette vision, dit-elle, est comme un brasier qui rapporte avec lui le passé, tout son passé. Tout lui revient en force, la naissance de cette enfant, la mort de sa maman, les aveux de son père. IL faudra cette vision, une rencontre sur un banc public et la détresse de sa meilleure amie pour oser retrouver les siens morts ou disparus, retrouver son unité, pour redonner place à sa création car une nouvelle lumière enfin éclaire tout son être.
C'est tout simplement magnifique, d'une beauté à fleur de mot. J'ai hâte de lire d'autres romans de cette auteure que je ne connaissais pas encore !!!! Très belle découverte.
#NousAuronsétévivants #NetGalleyFrance
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Lorette est partie il y a sept ans. Sans explication, sans un mot, sans rien qui permette à sa mère de comprendre.Et celle-ci croit l'apercevoir : cette vision fugitive fait ressurgir tous les sentiments enfouis par cette maman depuis sept ans et les évènements de sa vie.

Encore une fois, j'ai été complètement séduite par l'écriture de Laurence Tardieu. Je retrouve dans ses mots mes propres sentiments que je ne saurais exprimer aussi clairement.
Ce livre décrit des situations douloureuses, et pourtant il me laisse le souvenir d'un livre lumineux, qui se termine sur une note d'espoir. Un vrai coup de coeur.
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Telle une apparition, elle est là. Juste de l'autre côté du boulevard. Alors que les voitures roulent, imperturbables, Hannah regarde, ébahie, sa fille. Lorette. Sept ans ont passé depuis la dernière fois qu' elle a vu ce visage. D'un coup le temps se fige. Plus rien d'autre n'existe que cette silhouette si loin et si proche à la fois. Puis deux bus, imposants, interceptent l'instant. L'image ne reviendra pas. Mirage, rêve ou réalité… elle ne sait pas. Mais à partir de ce moment-là, sa vie ne sera plus pareille.

Lorette a fui en 2010. Elle est partie sans un mot, sans un geste. À vingt ans. Hanna et Philippe, ses parents, n'ont pas compris cette désertion. Cet abandon. le choc a été violent, le chagrin intense, l'incompréhension totale. S'enchaînèrent pour Hannah un sentiment de faute, une errance, un repli sur soi, le rejet de l'autre – Philippe – et l'arrêt de son métier – la peinture -. Impossible désormais pour elle de créer. Trop de confusion, de peine. L'imagination, la force créative se sont asséchées. Vidées. Philippe son mari, Simon son frère, Lydie sa meilleure amie, Paul Le compagnon de cette dernière l'entourent la soutiennent, mais eux-mêmes ont été touché profondément par la disparition de Lorette. Cette absence est demeurée pour tous une béance dans leur existence. Et aujourd'hui, comme Hannah, chacun se remet en question. Prend conscience de ce temps qui passe et ne reviendra pas, de ce temps qui file, insaisissable, de ce temps futur, ignoré, qui angoisse. Peut-on pourtant agir sur lui, faire pencher la balance, trouver l'équilibre?

Cette vision de Lorette, réelle ou imaginaire, génère chez Hanna un déferlement d'émotions. Une déflagration dans sa vie. Quelques secondes parviennent à faire basculer Hannah dans des réminescences de son enfance, de ses parents, de sa passion pour la peinture, de sa rencontre avec Philippe, de la naissance de sa fille… Défilent les saisons, les senteurs, les mots des uns, les secrets des autres, les liens qu'on lie ceux qui se délient, la mélancolie… Un passé qui progressivement s'éclaire, et livre des résonances émouvantes.

La grande Histoire s'enroulent dans des histoires ordinaires et les fait plier… La lumière revient, et avec elle l'instinct vital. le bonheur d'être en vie. L'ivresse d'être vivant.

Ce roman est majestueux.
Lien : https://lesmotsdelafin.wordp..
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Le 7 avril 2017, Hannah aperçoit sa fille Lorette sur le trottoir de l'autre côté de la rue. Sept ans plus tôt, Lorette a quitté la maison sans un mot d'explication et n'a plus donné signe de vie depuis, la jeune fille avait alors dix-neuf ans.

Depuis ce départ volontaire de sa fille, Hannah réussit à tenir debout et à continuer en vivre en ne parlant jamais de Lorette. Hannah vit un chagrin sans limite depuis sept ans, accablée de voir son enfant la fuir, coupable de ne pas savoir pourquoi elle est partie et angoissée de ne pas savoir ce qu'elle est devenue. Lorette est un fantôme qui poursuit sa mère mais aussi son entourage. Simon, le frère d'Hannah et Paul et Lydie ses amis ne peuvent pas non plus échapper au sentiment de culpabilité "Nous sommes tous, depuis sa fuite, dans une forme d'errance à laquelle nous ne pouvons pas mettre un terme."

Pour Hannah cette apparition fait resurgir son passé qu'elle a tant cherché à enfouir, un passé où elle était une peintre passionnée et reconnue. Hannah revoit son enfance de petite fille minée par une angoisse de mort qui la submergeait, accablée par le silence qui a toujours entouré l'histoire familiale de son père. Elle revit la naissance de Lorette peu après la chute du mur de Berlin, la difficulté qu'elle a eue à devenir mère, envahie de doutes face à son bébé qui hurlait toute la journée. Elle repense à cette fonction maternelle qui rentrait en rivalité avec son travail d'artiste et à la difficile émergence de son amour maternel "Est-ce que l'amour s'apprend?" jusqu'à ce que l'amour grandisse peu à peu et que s'établisse entre elle et la fille une relation fusionnelle.

Laurence Tardieu explore ici le thème de la disparition volontaire, plus difficile à vivre pour l'entourage qu'une disparition par décès. Elle nous livre une réflexion profonde sur le temps qui passe, le temps devant soi qui se réduit, sur les cycles et ruptures qui jalonnent une vie, sur les secondes chances qui surgissent quand on ne s'y attend pas. J'ai adoré l'écriture faite parfois de phrases très longues, parfaitement rythmées. J'ai apprécié l'habilité de la construction du roman avec un récit centré sur la journée du 7 avril 2017 qui occupe la première et dernière partie du roman encadrant la résurgence du passé de Hannah au travers de quelques dates clés. L'ensemble est sensible, délicat, lumineux, profond en terme de réflexion sur la vie et optimiste contrairement à ce que le thème pourrait laisser imaginer.
Ma rencontre avec cette auteure généralement très appréciée ne s'était pas faite avec son précédent roman dont certains aspects m'avaient déplu et je suis ravie de lui avoir donné une nouvelle chance car j'ai trouvé ce roman très très beau. Voilà un roman qui devrait compter dans la rentrée littéraire d'hiver.
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7 avril 2017 : Hannah croit reconnaître sa fille, Lorette, de l'autre côté de la rue. Une vision furtive, entre deux bus. La jeune fille a déjà disparu. Mais était-ce vraiment Lorette ?

Cela fait sept ans que sa fille a disparu. Sans un mot, sans un signe avant-coureur, Lorette a quitté le domicile familial. Cette disparition a été un cataclysme dans la vie d'Hannah. Ce départ soulève son lot de questions, de culpabilité. Qu'a fait Hannah pour provoquer la fuite de sa fille ?

Sept ans qu'Hannah vit ou plutôt survit avec ce traumatisme. Presque pire qu'un deuil, puisque sa fille continue de vivre, ailleurs, loin d'elle, sans donner de signes de vie. Cette absence est obsédante, elle empêche Hannah de vivre. La douleur, l'enferme, l'isole. Ses relations avec son entourage s'en ressentent. Elle ne veut pas parler de Lorette, et en sa présence, il. ne faut pas évoquer le sujet.

Pour lire la suite de ma chronique, cliquez sur le lien ci-dessous.
Lien : https://leslecturesduhibou.b..
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"Les mots sont finement ciselés pour trouver leur place dans une phrase très travaillée ; leur puissance évocatrice nous emporte au fil d'un texte bouleversant de bout en bout.
Ce livre émouvant et lumineux donne envie de lire tous les autres romans de Laurence Tardieu."
Francine Klajnberg
Lien : https://doublemarge.com/nous..
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Ce n'est pas un secret, Laurence Tardieu est une de mes auteures fétiches… Quel cadeau de Noël alors d'avoir reçu ce livre en avant première pour pouvoir vous en parler dès aujourd'hui, jour de sa sortie en librairie ! Il faut dire qu'après avoir été très émue, notamment par son A la fin le silence publié en 2016, il me tardait de savoir comment elle allait rebondir en écriture, et trouver peut-être une autre voie. Il me tardait de pouvoir la lire de nouveau. Il y a de ces écritures dans lesquelles on se sent tellement chez soi. Et je n'ai pas été déçue, en ouvrant ce livre, de retrouver son style, intact, peut-être même plus sûr de lui, et de découvrir d'autres personnages, dans les vêtements desquels se glisse avec finesse la sensibilité si grande de Laurence Tardieu. Ce matin d'Avril 2017, Hannah est sidérée. Est-ce Lorette qu'elle aperçoit, là, de l'autre côté de la rue ? Sa fille disparue depuis au moins 7 ans. Une seconde, le passage de deux bus, et l'apparition n'existe plus. Mais comment alors trouver le courage de se rendre à ce dîner entre amis ce soir ? Même si il s'agit de Lydie, sa meilleur amie, et de Paul. Hannah passe la journée à revivre les moments forts de son passé, des fantômes viennent lui rendre visite… Il est beaucoup question du temps qui passe, de la femme qu'elle est aujourd'hui, de la mère qu'elle a été, de la douleur qui creuse des failles en soi, de celle que l'on transmet de génération en génération, malgré soi, et de la possibilité de la renaissance. Hannah est peintre, et son art dévore tout en elle, son temps, son énergie, mais lui donne aussi lumière et force. Comment vous dire combien j'ai tout aimé dans ce roman délicat, dont je retardais le plus possible la lecture pour en savourer chaque page. Un très beau roman de cette rentrée de janvier, et un coup de coeur pour moi.
Lien : https://leslecturesdantigone..
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