Voilà un roman qui illustre parfaitement le thème de la résilience médiatisé par
Boris Cyrulnik.
Après la disparition de leur fille unique Geneviève et Vincent se sont séparés : leur ressenti et leur réaction face à ce drame étaient très différents et, incapables de communiquer, ils n'ont pu surmonter ces différences. Ne pouvant gérer le drame, Vincent a survécu en oblitérant le passé. Geneviève s'est isolée à la campagne où elle a retrouvé une forme d'équilibre.
Quinze ans ont passés. le roman commence avec une lettre de Geneviève appelant Vincent car elle va mourir et souhaite le revoir une dernière fois. Il part immédiatement, mais ‘'à l'insu de son plein gré'' car tout le pousse à maintenir le statu quo c'est-à-dire à nier et oublier tout ce passé douloureux.
Les récits de Vincent (1ère partie) et de Geneviève (2e partie) vont alterner, mêlant passé et présent : on touche du doigt le ressenti du drame par chacun des protagonistes, le caractère inéluctable de la séparation et leur évolution depuis celle-ci. La troisième partie est celle de leurs retrouvailles : Geneviève avait un but en appelant Vincent, un but qui, s'il est atteint, devrait leur apporter consolation et apaisement.
Histoire bouleversante mais j'ai eu du mal à adhérer à ce livre. J'ai trouvé la première partie (Vincent) un peu longue : ses monologues concernant sa solution pour gérer le drame tournent en rond ; la deuxième partie (Geneviève) frise quelquefois le pathos ; dans la troisième partie, la scène de la mort fait un peu cliché.
Dommage : l'histoire, les intentions et/ou les attentes des protagonistes auraient mérité plus de subtilité.
Pour vous éviter de hurler en lisant ces lignes, j'ajouterai qu'il ne s'agit là que de mon avis et que, n'ayant pas vécu, même de loin, un tel drame, mes capacités d'empathie sont probablement très réduites !!