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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Depuis l'enfance Laurence traine son mal être, son ennui. Issue d'une famille aisée, elle erre dans ce trop grand appartement où la solitude fait parti des meubleset la communication inéxistante.
Laurence à envie de crier son désespoir, seul refuge à la folie, sa chambre.
les années passent, un dimanche d'octobre 2011 les pieds de Laurence vont l'entrainer dans le musée du jeu de paume où une retospectivede la photographe américaine Diane Arbus à lieu.
A partir de ce moment Laurence et Diane ne feront plus qu'une.
La similitude de leurs enfances, le désir de quitter ce cocon familial étouffant, de voler de leurs propres ailes. Même leurs vies amoureuses ont le même reflet.
Comme deux papillons elles quittent leurs chrysalides, l'une deviendra écrivain et l'autre photographe.
Laurence Tardieu décrit avec une maitrise parfaite la solitude, l'ennui, la détresse psychologique, l'analogie entre la vie de Diane et la sienne.
Dans ce récit où la plume et l'appareil photo, prolongement de deux artistes vont être le fil rouge de deux éxistences.
On s'abandonne à l'écriture poétique de Laurence Tardieu, à son univers métaphorique.
Mefiez vous du spleen il est caché en chacun de nous et n'attend qu'une chose un instant de faiblesse.
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Samedi 13 mai 2023 - Square des Poètes- livres - voyageurs

Déjà plus de 2 semaines que j'ai trouvé sur mon chemin ce texte, en venant déposer moi- même des ouvrages dans ce charmant kiosque de "livres- voyageurs ", qui m'a réservé ces derniers mois de fort belles surprises, connus ou pas.C'est l' Imprévu total et j'adore !

Là, il s'agissait d'une auteure que j'apprécie tout particulièrement...et cet écrit avait tout pour me séduire, étant passionnée de " Photographie" ...

Toutefois, le sujet ne s'arrête pas à cela...loin de là !...

Je débute par une citation décrivant fort bien le point de départ de la naissance de ce texte, le noyau central de ce livre singulier ...

"À quoi ma rencontre avec Diane Arbus a-t-elle tenu? À rien, à la lumière et à la solitude de ce jour d'automne, au souvenir du Musée du Jeu de Paume avec mes parents. À rien.J'en ai, rétrospectivement, le vertige. Car il y a des rencontres qui sauvent. Elles vous saisissent au corps, elles vous soulèvent du sol auquel vous êtes englué, elles vous font passer de la nuit à la lumière."

c'est l'incroyable rencontre, rencontre - sauvetage" imprévue, " miracle " comme coup de foudre pour le travail de Diane Arbus, lors d'une exposition au Jeu de Paume (où elle se rendait, enfant, avec ses parents ), à un moment de profond mal-être de l'auteure...

Le récit de Laurence Tardieu va nous relater la rencontre de deux sensibilités, de deux histoires qui, de façon très troublante , possèdent de nombreux points d'intersection entre les environnements, la classe sociale, une enfance peu sereine : milieu très riche, lisse, policé, normatif à outrance, la solitude intense d'enfants livrés aux mains de gouvernantes, dans des grandes maisons vides...
(** Cela m'a fait songer en lisant ces ambiances trop bourgeoises, trop parfaites...et mortifères dans un même temps au récit de Fritz Zorn " Mars"...)

Il est tout aussi "troublant" d'observer combien on se construit fréquemment " CONTRE ".Les Excès de normes du milieu de Diane Arbus l'amènent à aller débusquer l'autre face des choses, des êtres, l'envers du décor dans les milieux les plus marginaux qui soient , tout au long de sa carrière..!

"Ce qui l'obsédait : faire tomber les masques, saisir ce que chacun est de l'autre côté du rideau des apparences. Elle cherchait l'autre. Elle disait de son appareil photo qu'il était son passeport. Celui qui lui permettait de franchir les frontières, d'aller vers ceux qu'elle voulait connaître, connaître intimement : ceux dont elle voulait atteindre " la vie intérieure "

En nous décrivant son enthousiasme pour les clichés de Diane Arbus en ajoutant la description de ses émotions au fil de ses recherches sur sa vie personnelle, Laurence Tardieu va découvrir une sorte de " Double", de " miroir", de révélateur , qui va lui permettre de sortir d'une affreuse période de dépression et d'idées très noires !

Diane Arbus va être comme un modèle, un " absolu singulier" dans son art...qui va l'inspirer et lui ré-insuffler l'élan de vivre , de " faire"; ce qui veut dire reprendre goût à son travail d'écrivain...à son art à elle: celui d' ÉCRIRE....

J'ai omis de préciser qu'en parallèle de ce texte très personnel...on apprend d'abondantes " choses" sur le parcours exceptionnel de cette artiste- photographe

"Ton appareil photo en main, tu posais ton regard sur les frontières. La frontière du féminin-masculin, la frontière entre le monde de l'enfance et celui des adultes, la frontière entre la folie et l'équilibre mental, la frontière entre les pauvres et les riches.Tu les sondais, tu les faisais ployer.Tu voulais voir ce qui tenait. Ce qui, à la fin, tenait."

Même si j'ai été enthousiaste de cette lecture et que j'ai été quelque peu tentée de garder ce livre,je me suis décidée à le rapporter afin qu'il puisse être partagé avec de nouveaux lecteurs, car c'est un livre tout à fait captivant et emotionnant...!



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Quel bonheur éprouve-on lorsqu'on rencontre une personne qui vous ressemble! On se rassure enfin, de ne pas faire tache d'huile dans la société. On se sent moins fou, moins anormal, moins déréglé. Ça, c'est propre aux écrivains, aux solidaires, aux personnes ayant une créativité débordante. Un attachement presque passionnel va naître de cette rencontre. Et c'est de cette rencontre que nous parle l'auteure dans Une vie à soi , une rencontre qui ramène à la surface de ces souvenirs son enfance solitaire. Une enfance, bien qu'heureuse sur le plan matériel, mais solitaire sur le plan personnel, si d'autres enfants se souviennent de leur enfance comme une période d'épanouissement pour avoir eu des parents riches mais pour Laurence Tardieu, ça a été une forme d'injustice, et de ''honte'', un mot qu'elle empruntera à Diane Arbus, une photographe avec laquelle, les similitudes dans la façon de penser et dans toutes choses vont marquer sa vie, quand bien même celle-ci soit déjà morte. C'est à partir juste d'une exposition de Diane Arbus que l'auteure va décider d'aller à la quête de l'histoire cette topographe illustre. J'ai aimé le livre,les mots, les courts chapitres qui dénotent une manière de souffler avec ce livre, son ton poétique m'a beaucoup remuée!
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Amateur de photographie et familier de la salle du jeu de paume, tout était réuni pour me mettre dans de bonnes dispositions pour aborder cet ouvrage. de fait, dès les premières pages , ma mémoire kinesthésique s'est retrouvée à l'unisson de celle de l'auteur. Bien que je n'ai pas vu l'exposition Diane Arbus, dont je ne connaissais avant cette lecture que quelques photos isolées, et que mon enfance n'ait rien de commun avec celle de ces deux femmes, dès le début, le frôlement et l'odeur de l'air, la description de l'entrée de la galerie des Tuileries, ou celle de la chambre d'enfant de l'auteure, ont fonctionné comme par magie, appelant mes propres souvenirs à la façon de ceux de la photographe sur ceux de l'auteure. Mais nos univers sont trop différents et la transposition s'est vite arrêtée. Heureusement, le livre est court et l'atmosphère de compréhension est restée, entretenue par une sensibilité exacerbée superbement rendue, mais à la longue un peu fatigante. Il m'en reste un témoignage très intéressant, bien que trop excessif à mon goût, sur la création artistique, qu'elle soit photographique ou littéraire, et sur une personnalité écorchée.
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Laurence Tardieu, Une vie à soi - 2014

Dans ce récit autobiographique, Laurence Tardieu raconte sa découverte des photographies de Diane Arbus au Musée du Jeu de paume. Il s'agit pour elle d'une véritable rencontre qui l'amènera à redécouvrir son enfance dans un milieu aisé et protégé, redécouvrir qu'il existe aussi d'autres lieux, un autre monde, le vrai peut-être, dont elle a été séparée. On se rend compte que cette réalité, c'est la nôtre aussi, qu'il existe toujours un moment dans l'enfance où se fissure notre petit univers quel qu'il soit.

C'est en parcourant la vie de la photographe que se révèle à la narratrice sa propre vie même si les itinéraires divergent à certains moments. La relation entre les deux femmes est singulière, profonde, un véritable regard-miroir et l'on va de l'une à l'autre avec le même intérêt, conscients que se joue là quelque chose d'important.

Laurence Tardieu a su décrire avec brio cette emprise parfois fulgurante qu'une oeuvre peut avoir sur nous quand elle est à l'origine d'une révélation existentielle. L'une poursuit sa quête par la photographie, l'autre par l'écriture, ce qui nous donne droit à de belles réflexions sur les raisons de l'art.

L'écriture ressemble à un souffle qui naît, meurt et renaît à même la palpitation de la vie en soi. Et c'est presque du suspense ! 😉
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Un dimanche après-midi, l'auteure découvre l'exposition de Diane Arbus, photographe américaine, décédée en 1971. C'est un choc pour elle car elle se découvre des liens étroits avec Diane, jusqu'à dire d'elle que c'est sa jumelle. Dans ce récit-roman autobiographique, Laurence Tardieu, de sa plume lumineuse, nous fait découvrir sa vie tourmentée et de celle de Diane par touches biographiques.
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Certaines rencontres sont décisives. elles vous bouleversent, vous aident aussi parfois à réfléchir sur le sens de votre existence. Hasard d'une rencontre, parcours initiatique, Laurence T., en pleine période de doute, se retrouve à contempler une exposition des photographies de Diane Arbus.
Une phot, un regard et Laurence T. se reconnaît en cette jeune fille au regard apeuré. Diane Arbus devient sa quête introspective. En comprenant cette femme, en enquêtant sur sa vie, la narratrice cumule les ressemblances et rassemble ainsi les éléments de sa propre vie.
Plongée au fond de soi, Laurence T. peut mettre à jour les choses les plus douloureuses avec un naturel mis en confiance par le fait qu'elle n'est plus seule à souffrir d'un certain milieu d'origine.
Une très belle intimité qui permet de découvrir aussi la vie de cette célèbre photographe américaine.
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