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Critique de latina


Résiste ! ... C'est ce que semble me dire ce chardonneret, ce minuscule petit oiseau peint par Fabritius, un Maître flamand trop tôt disparu.
Tiens bon ! ... C'est ce qu'il faudrait dire au narrateur de cette histoire très humaine, très noire, descente aux enfers totale.
Va jusqu'au bout ! ...C'est ce que je me suis dit après mes plongées en apnée dans ce roman-fleuve aux accents terribles et à l'écriture à la fois syncopée et merveilleusement imagée.

NON ! « le Chardonneret » ne laisse pas indifférent, c'est le moins qu'on puisse dire.
Une foule d'émotions m'ont envahie tout au long de cette histoire. D'abord une compassion immense pour ce jeune ado new-yorkais qui perd sa mère lors d'un attentat terroriste dans un des plus grands musées, obligé de s'en remettre à la famille d'un de ses amis pour survivre. Taraudé par la culpabilité qui ronge et qui mord. Et là, j'ai salué le talent de l'auteure pour ses mots justes, son intime compréhension de la tristesse devant le drame.
Ensuite une horreur devant le destin du jeune homme, pris en charge par un père et une belle-mère inconscients, drogués et alcooliques. Cette partie à Las Vegas m'a mise KO, et j'aurais voulu jeter le livre par terre. Ces scènes continuelles et innombrables de déchéance en compagnie de celui qui va devenir le meilleur ami du narrateur, Boris, m'ont exaspérée.
Et puis vient un peu de rédemption, pour le héros comme pour nous, enfin pour moi, avec le retour à New-York et le refuge chez un antiquaire lié de près à l'explosion dans le musée. L'amour des beaux meubles, de leur restauration, la découverte de la Beauté, ça aide à vivre...
Et il en faut, de l'aide, à ce jeune homme ! Car il est lié au tableau « le Chardonneret », lié à la vie...et à la mort. Ce ciel bleu entraperçu s'est vite voilé de nuages noirs et recommence l'enfer, si bien décrit pourtant par l'auteure : « Une fosse à goudron pour l'âme où je risquais de me laisser choir et de dépérir des années durant »...

Aventure unique, et pourtant universelle, « le Chardonneret » nous plonge malgré nous dans le bouillon immonde de ce qu'il y a de pire, et nous élève dans le même mouvement dans le pur éther de la Beauté. Désespérant et exaltant, il m'a taraudée, irritée, mais aussi transportée. Son ironie à fleur de peau, ses envolées, ses comparaisons à la pointe de la vérité m'ont ravie.

« le Chardonneret » parle différemment à chacun d'entre nous, et chacun reçoit ce qui lui convient. C'est ça, l'art, en définitive.

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