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Critique de sylvieboop24


La maison à claire-voie est un recueil de nouvelles noires.
Le fil conducteur des récits, ce sont des personnages englués dans des non-vies faites de violence, de désillusion… et qui tentent d'échapper à leurs tristes destins.
Mais lorsque le malheur vous a alpagué, il n'a pas l'intention de vous lâcher ! C'est ce que Brice nous démontre ici dans ces quatre récits.

1- La maison à claire-voie :
C'est l'histoire de Kimi qui fuit son mari violent. Elle a enfin osé. Elle s'est tirée dans cette foutue bagnole que son salaud de mari aime plus qu'elle.
Et voilà que cette garce de Subaru tombe en panne au milieu de nulle part.
Elle a chaud. Elle a soif. Au loin cette maison à claire-voie. le salut ?
Extrait page 21-22 : « La maison évoquait une cage thoracique géante. Elle était à claire-voie, constituée de planches verticales lessivées par les intempéries n'adhérant pas les unes aux autres. C'était comme si des mains l'avaient étirée dans tous les sens pour la rendre plus vaste, ou comme si, tour à tour, le soleil et le vent s'étaient acharnés à l'écarteler afin de prendre possession de son intérieur. »
Plus inquiétants que ce ramassis d'hommes violents, la présence de « Mom », invisible dans son grenier, qui « exsude des ondes maléfiques »… Kimi pensait avoir fui le pire. Elle n'avait encore rien vécu…
Un récit qui m'a incontestablement fait penser au film Délivrance, le banjo en moins.

2- L'assassin viendra ce soir :
Julien, gamin de onze ans. Des parents, une soeur. Une famille qui passe beaucoup de temps devant la télé et les émissions de téléréalité. Il faut bien passer le temps. Une émission « L'assassin viendra ce soir », un soi-disant ramassis d'assassins spécialisés qui se rendent, après un tirage au sort, chez un téléspectateur pour le dessouder. Folklore pour l'audimat ?
Et là, stupeur, voilà la photo du paternel dans la lucarne. La cible désignée à qui l'on envoie un assassin ce soir. Entre stupeur et colère du paternel, qui pour la peine s'enfile une autre bière, le reste de la famille va se coucher.
Extrait page 125 : « P'pa se tenait vautré sur le canapé, la tête rejetée en arrière, la gorge ouverte, avec un hideux plastron rouge sur la poitrine. »
Il y a toujours un moment où il faut payer l'addition…

3- le persan bleu :
Un gamin bercé à la violence, une vieille, rancunière à raison, et un persan bleu.
Voilà une leçon que le gosse n'oubliera pas !

4- Les chiens noirs :
Lester et Rachel, avec leur fille Melinda, sont en route pour se faire héberger chez une vieille tante. Tous leurs biens se trouvent dans leur voiture. Il faut dire que Lester, sans boulot, dépense le peu qu'ils ont dans la picole. Une pluie battante, un chien noir comme l'enfer qui traverse devant eux, un accident. Ils s'en tirent à bon compte. Mais Rachel ne peut s'empêcher de penser à un vieil article qu'elle a lu et où il était question des Black dogs, ces chiens noirs aux yeux rouges, ces soi-disant spectres annonciateurs de mort.
Un tacot, conduit par un vieil homme s'arrête. A l'arrière du pick-up, trois grands chiens noirs. La petite famille est trempée et épuisée. McNally, le vieux, va leur proposer de les héberger.
Nous avons tous un destin. Rarement celui que l'on croit…


Je me suis délectée de ces récits remarquablement écrits.
Je ne peux que vous encourager à en faire de même.
Ma chronique paraitra sur le blog Collectif Polar le 11/04/21
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