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3,35

sur 48 notes
Ce roman est à cheval entre le conte et la quête fantasy, il m'a emportée dans un univers très original qui m'a enchantée. La lecture de Françoise Goubert-Chéritel est parfaite, elle fait vivre les différents personnages avec leur accent, leurs particularités et sait nous immerger complètement dans cet univers poétique. Cette histoire nous replonge dans les veillées d'autrefois, ou simplement dans les contes de notre enfance dont l'écho résonne encore dans nos coeurs.

Dulvan et Garicorne vivent à Venfrogne, dans un immense château composé de quatre salles dédiés aux quatre saisons, la leur est celle du printemps éternel, mais il y a aussi Chaloir, celle de l'été, Feuille-sèche pour l'automne et enfin Pierre-fendre où règne un éternel hiver. Chaque salle est immense et renferme un univers particulier, des habitants et une faune. Toutefois il s'agit d'un monde clos, on ne peut ni entrer ni sortir du château et nul ne sait ce qui se trouve au-delà dans le Grand Dehors. La légende dit que la Sommeilleuse assure la pérennité de cet univers grâce à ses rêves depuis son palais de Pierre-Fendre. Dulvan et Garicorne, tendrement épris l'un de l'autre, sont bien décidés à aller la réveiller pour faire s'écrouler les murailles et accéder aux mystères de l'extérieur. Ils quittent donc le village en catimini pour se rendre à Pierre-Fendre. Ils se font surprendre par Jazole, l'oiseau parleur d'Aurjance, soeur de Dulvan, qui s'empresse de rapporter le projet à sa maîtresse. La jeune fille fabrique des santons animés et apprécie la vie tranquille du village, mais elle ne peut laisser son frère et son ami se lancer dans une aventure si périlleuse sans réagir. Elle se met à leur poursuite avec son amie Fibrille, espérant les rattraper rapidement. Murgoche, la sorcière guérisseuse du village ne veut pas perdre son statut et ses avantages par la faute des deux aventuriers inconscients, et se lance aussi à leur suite accompagnée d'un brigand, de ses sbires, du forgeron amoureux d'Aurjance et d'une gamine retardée. Nous avons donc trois équipes en route pour Pierre-Fendre, qui suivront trois chemins différents, connaîtront des aventures et des rencontres diverses avant de se retrouver devant le palais de la Sommeilleuse.

Les univers traversés sont riches et originaux, tout comme les personnages, qui sont plutôt bienveillants, y compris Murgoche et sa petite troupe, qui est une méchante de dessin animé, plus amusante que redoutable. Elle a la langue bien pendue et l'esprit critique, elle m'a fait penser à Mémé Cornemuse, l'héroïne déjantée de Nadine Monfils. Il n'y a pas de violence, ou presque et c'est reposant. le livre est classé dans la fantasy adulte, mais il conviendrait aussi très bien à des adolescents. Chaque univers est cohérent, la magie existe dans ce monde, mais elle ne conditionne pas toutes les actions. Chaque salle est bien distincte avec un environnement unique. Venfrongne appartient au monde de la fantasy médiévale, Chaloir à la civilisation du désert et Feuille-Sèche au monde steampunk. C'est l'univers le plus décrit car les deux jeunes filles y séjourneront plusieurs jours. Il est beaucoup plus avancé technologiquement que les autres pays.

Malgré cet univers de type conte, les personnages sont très modernes, prêts à remettre en cause leur croyance et ouverts à celles des autres. Ils sont aussi tolérants sur le plan des moeurs, l'amour de Dulvan et Garicorne ne suscite aucun scandale, c'est une des options possibles parmi d'autres. Murgoche ne cache pas non plus ses habitudes grivoises. Les jeunes filles feront quelques mauvaises rencontres mais elles s'en sortiront par la ruse.

L'auteur parsème son texte de mots en ancien français et de termes inventés, mais toujours facile à comprendre. Ce n'est pas gênant, bien au contraire, le procédé rend le texte plus immersif et poétique. C'est un roman choral, on suit les trois groupes en alternance jusqu'à la fin. Je n'ai pas deviné la fin, qui reste ouverte et on peut imaginer la suite des aventures de ces personnages attachants. Il y a aussi beaucoup d'humour, surtout avec le groupe de Murgoche.

J'ai aimé tous les aspects de ce roman que je recommande chaleureusement. Un grand merci à Netgalley et aux Editions Voolume pour leur confiance. Ce livre a enchanté mon coeur d'enfant, pas complètement endormi malgré les années.

#PierreFendre #NetGalleyFrance !
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Un château, plusieurs salles : Venfrogne, Chaloir, Feuille-Sèche et Pierre-Fendre - je ne suis pas sûre de l'orthographe, ayant écouté le roman en audio -. Chaque salle, comme le nom le laisse supposer, renvoie à un vaste univers saisonnier spécifique, du printemps à l'hiver, contenant des villages, des châteaux... En dehors de ces salles, et de ce château, il n'existe que des murs, qui empêchent d'aller dans le Grand Dehors, lieu de toutes les supputations et de toutes les convoitises pour les habitants du château-monde. Pour détruire ces murs, il faut détruire la Sommeilleuse, qui serait la créatrice du château, en se rendant dans son palais de Pierre-Fendre.

Ainsi Dulvan et Garicorne, amants mélancoliques et mangeurs de champignons rouges aux vertus stupéfiantes, partant de Viridis, à Venfrogne, veulent se rendre à Pierre-Fendre pour, enfin, découvrir le Grand Dehors. Aurjence, soeur de Dulvan, décide de partir en quête de son frère, une fois qu'elle se rend compte qu'il s'est enfui pour une aventure bien trop grosse pour lui. Dans le même temps, Murgoche, sorcière à la gouaille bien grasse, part elle aussi à la recherche des amoureux pour les empêcher de tenter de détruire la Sommeilleuse.

Les trois aventures en une se suivent au fil des chapitres, chacun ayant sa part d'action et d'explication sur l'univers proposé par Brice Tarvel, selon le point de vue et les découvertes de chaque équipe de personnages - car, en effet, Aurjence, tout comme Murgoche, ne partent pas seules -, jusqu'aux dernières révélations, finalement attendues lorsque l'on prend bien en compte tous les tenants et aboutissants de l'intrigue. Et l'intrigue se tient, parfaitement rendue par la lecture de Françoise Cheritel, extrêmement vivante et entraînante, mettant bien en valeur la touche humoristique du récit, malgré son manque d'originalité, au contraire de l'univers créé par l'auteur. Univers d'ailleurs à mon sens pas suffisamment exploité pour lui donner toute sa part de richesse et de complexité.

Je remercie les éditions VOolume et NetGalley de m'avoir permis de découvrir la version audio de ce roman.
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VOolume – Lu par Françoise Goubert-Chéritel : 10h17

Sincèrement je n'ai pas tout compris aux histoires qui se croisent dans ce livre mais j'ai eu beaucoup de plaisir à l'écouter !

Il faut précise que la narratrice Françoise Goubert-Chéritel y met du coeur et les différents accents qu'elle a pris étaient vraiment extraordinaires et j'ai souvent pouffé tellement je visualisais les personnages !

Un monde clos et couvert où chaque saison est un milieu spécifique ; des murailles, un château, le Grand Dehors, des jeunes curieux en vadrouille ; une sorcière “légèrement “ acariâtre, Rêveuse et bien d'autres personnages avec un langage créé !

Il faudra que j'écoute de nouveau, je devrais pouvoir comprendre les tenants et aboutissants.

#PierreFendre #NetGalleyFrance

Challenge ABC 2022/2023
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Garicorne et Dulvan veulent faire tomber les murailles du château dans lequel ils vivent depuis toujours pour découvrir le Grand Dehors. Ils entreprennent un long voyage pour réveiller la Sommeilleuse, garante de la stabilité des murs. Mais Murgoche, la sorcière, ne l'entend pas de cette oreille et les poursuit pour les en empêcher. Tout comme Aurjance, bien décidée à sauver son frère de sa dernière lubie.
Ce roman de fantasy nous plonge dans un univers un brin absurde et pour une fois bien fini : un château dont chaque salle représente une contrée, définie par une saison. Tous les protagonistes cherchent à attendre Pierre-Fendre, la salle de l'hiver où se trouve le palais de la Sommeilleuse. L'univers construit ici est cohérent et le vocabulaire inventé s'y rapportant est parfaitement compréhensible.
Les personnages sont savoureux, modernes et indépendants. Des personnages qui vivent comme ils l'entendent, sans sembler souffrir de préjugés. On s'attache à eux, même à Murgoche et l'on suit avec plaisir leur aventures.
J'ai retrouvé avec bonheur la narration de Françoise Goubert-Chéritel dont le phrasé donne vit à tous ces personnages et anime leurs dialogues succulents.
Pour conclure, c'est un livre d'aventures dans un monde original et bien croqué avec des personnages dont on suit les péripéties avec plaisir.
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En Résumé : Je dois bien avouer que je ressors de ma lecture déçu, n'ayant jamais réussi à rentrer dans l'histoire que nous propose l'auteur. Je ne remets pas en cause les qualités de ce roman, je pense tout simplement que je n'étais pas le bon lecteur pour le récit qui nous est proposé ici. Je pense que j'ai besoin de récit plus cohérents, plus complexes et plus denses pour me happer. C'est bien simple ici je n'ai pas accroché à la quête de nos héros qui même si elle ne manque pas motivation, parait tellement parti sur un coup de tête alors qu'on parle de voyage mortel. Genre tiens entre le plat et le dessert, si je me lançais dans la quête de réveiller la déesse qui contrôle notre monde. Les péripéties m'ont paru trop simplistes, voir abracadabrantesques et résolues trop rapidement ce qui annihile toute tentative de tension dans le récit. L'univers mis en avant, même s'il n'est pas inintéressant, sert beaucoup trop d'outil aux péripéties et à l'imagination de l'auteur qu'il donne une impression de fouillis sans queue ni tête et manque de profondeur à mon goût. La magie c'est pareil elle fonctionne ou ne fonctionne pas selon les besoins du récit de façon trop flagrante. Concernant les personnages, même si on sent une envie d'offrir des personnages contemporains dans leurs problématiques et qu'ils s'avèrent pas non plus mauvais, là aussi ils auraient, je trouve, mérité d'être plus travaillés et soignés. Concernant les personnages là par contre, aucun ne sort du lot tant ils oscillent entre simples outils et protagonistes n'apportant pas grand-chose. La plume de l'auteur se veut archaïque, se cherchant un style particulier, sauf que pour ma part j'ai trouvé cela lourd, voir ampoulé le tout porté par des dialogues trop théâtraux et parfois vulgaires, sans aucuns intérêts. Après comme je l'ai dit, je ne pense tout simplement ne pas être le lecteur cible de ce livre, j'ai vu de nombreux retours positifs il a donc trouvé son public.

Retrouvez la chronique complète sur le blog.
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Avec Pierre-fendre de Brice Tarvel, nous sommes plongés dans un excellent roman, un régal dès les premières pages, une belle découverte dans le cadre de l'opération "Rentrée 2017 de la fantasy française" des Moutons électriques.

Certes, tout dans ce roman répond aux critères attendus du genre. Les personnages principaux sont jeunes et aventureux ; il s'agit d'une quête formatrice semée d'embûches et de rencontres, d'une poursuite car tous les protagonistes n'ont pas la même vision des choses : sortir d'une relative sécurité, découvrir un ailleurs plein de promesse, trouver l'amour, protéger ceux que l'on aime, vérifier la légitimité d'une légende fondatrice, éviter le pire… L'univers décrit est rempli de créatures fantastiques, d'êtres étranges et fabuleux évoluant dans un monde imaginaire… L'horizon d'attente de l'amateur de fantasy est comblé.
Mais quel brio, quelle justesse jusque dans le langage réinventé, dans une gouaille mêlant action, poésie et humour, quelle modernité, quelle ouverture, quel naturel dans les situations décrites, quelle aisance dans la polyphonie des points de vue !!!

J'ai cru à ce monde à la fois vaste et fermé, limité aux quatre immenses salles d'un château bâti autour des quatre saisons ; j'ai réfléchi au sens de la vie, entre sécurité routinière et ouverture aventureuse ; j'ai médité sur un équilibre entre respect des traditions et envie d'exploration à tous les niveaux, géographique et philosophique ; je me suis interrogée sur la quête du bonheur, sur le sens de l'existence, le besoin d'une religion…
Certes, il y a eu ce moment où j'ai compris vers où m'emmenait Brice Tarvel, où j'ai imaginé une fin très proche de la chute du roman, où le suspense a cessé de fonctionner ; j'aurais voulu que ce voyage ne finisse pas… Dans une certaine mesure, l'histoire de Pierre-fendre continue une fois le livre refermé puisque, comme il y avait plusieurs groupes différents, puis réunis, enfin séparés autrement, il y aura plusieurs futurs possibles que chaque lecteur pourra imaginer à son tour.

Je découvre Brice Tarvel, mais je sens bien que cet écrivain n'en est pas à son coup d'essai… Je salue la maîtrise, l'originalité des topoï revisités et surtout l'écriture d'une efficacité narrative, visuelle et sonore, musicale même. Tout fonctionne : aucune faille dans l'univers créé et donné à lire car même le langage y est réinventé.
Je recommande ce roman.
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[audio]

Dans une sorte de monde clôt par des murs infranchissables, vous allez faire la connaissance de drôles de personnages ...

Dulvan accompagné de son inséparable ami Garicorne ont décidé de partir à l'aventure et de découvrir ce qu'il y a au delà de ces murs. Il s'échappent en douce (du moins le croient-ils) de Veridis, la salle du printemps, plein d'enthousiasme tout en étant aussi prêts pour l'aventure qu'ils savent difficile.


Lire la suite de la chronique sur le blog:


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A moi, il me fend la Pierre, et à toi, il ne fend rien ?

Derrière chaque roman, se cache un auteur, et derrière chaque auteur se cache un homme (ou une femme, ménageons les susceptibilités) qui possède son univers, ses préoccupations, ses thèmes favoris, quel que soit le genre littéraire abordé.

Chez Brice Tarvel, l'élément récurrent c'est l'eau. Normal, me direz-vous, puisque l'eau c'est fait pour récurer. Mais on la trouve sous toutes ses formes naturelles, en pluie, suintante, dégoulinante ou stagnante dans des plans d'eau ou des rivières. Mais ne nous laissons pas déborder par cette précision, et plongeons allègrement dans le récit qui est un peu une histoire en vase clos.

Sous un immense dôme d'où exsude l'eau, Viridis est une salle-territoire bénéficiant d'un éternel printemps et ses habitants qui ne connaissent rien d'autre même s'ils savent que d'autres salles-royaumes existent, n'ont guère envie de quitter ce vaste enclos. Car tout autant que Chaloir, Feuille-Sèche et Pierre-Fendre, Viridis possède sa propre autonomie, sa saison bien définie. Chaloir, c'est l'été, chaud, étouffant, et rares sont ceux qui traversent ce désert de sable, des tribus qui se déplacent à l'aide de bouts de bois accrochés à leurs jambes. Feuille-Sèche correspond à l'automne tandis qu'à l'autre bout s'étend Pierre-Fendre qui comme son nom l'indique l'hiver règne en permanence. Ces quatre territoire-saison sont ramassés dans un immense castel entouré de hauts murs les protégeant, selon les légendes, de la Sommeilleuse et du Grand Dehors. le soleil est caché sous une chape de grisaille, comme un éteignoir qu'un jour un hurluberlu a essayé de teinter en bleu. En pure perte, la peinture s'effritant en confettis disgracieux.

Dulvan et Garicorne, deux jeunes garçons aventureux épris l'un de l'autre ont décidé de se rendre à Pierre-Fendre. Dans quel but se demande Aurjance, la soeur de Dulvan, qui s'inquiète du départ des deux adolescents. La réponse en est donnée par Jazole, l'oiseau-parleur :

Les deux jouvenceaux se sont donnés pour mission de secouer la Sommeilleuse afin de l'arracher à ses songes perpétuels. Ils espèrent ainsi faire tomber les murailles, faire disparaître le manoir et pouvoir accéder ensuite au Grand Dehors.

Aurjance enfourche donc son fier destrier, un gonche, un cheval mâtiné de dragon, et en compagnie de son amie Farille, les voilà toutes deux parties sur les traces des deux foutriquets. Seulement, la magicienne guérisseuse sorcière Murgoche, dont le physique fait penser à la grosse bonne-femme de Dubout, ayant ouï le départ de Dulvan et Garicorne, ne l'entend pas de cette oreille. Et elle se met en route également afin de les stopper dans leur entreprise.

En cours de route, qui n'est pas la même empruntée par ces trois minis convois, chacun d'entre eux va faire des rencontres intéressantes, ou pas.

Ainsi Dulvan et Garicorne, ils sont inséparables, décident de rejoindre Pierre-Fendre par les courtines, en haut de l'enceinte, et se trouvent bientôt nez-à-nez avec un aérostier, le baron Elven de Champdorge, dont le ballon a chu et la nacelle démantibulée. le baron habite Feuille-Sèche et a laissé sa femme au foyer afin de découvrir le monde restreint par les airs. Quant à Murgoche, elle va faire alliance avec Yuk Long Renard, un brigand placé à la tête d'Acérains, sortes de grosses écrevisses, et autres maufaiteurs. Ils s'élancent dans Chaloir, subissant les affres de la chaleur et les attaques du sable. Un défaut dans le dallage qui s'étend sous la couche de granulats cristallisés et ils tombent, enfin ceux qui restent après avoir subis quelques avatars, dans des souterrains non balisés. Ils ont aussi récupéré, pendu dans un arbre Fauric, le forgeron qui est amoureux d'Aurgence.

Quant à Aurgence et Farille, elles vont être affublées d'un étrange compagnon, un borgnot nommé Blériot, qui a été embauché par le roi Archon de Viridis, pour retrouver deux pendards du nom de Dulvan et Garicorne. Il se prétend mire, médecin, mais en réalité il s'agit d'un Josh Randall médiéval.

Ces trois expéditions, au but différent, vont connaître bien des vicissitudes, des tourments, des mésaventures en tout genre, des drames, mais derrière, ou en contrepoint de la narration de ces pérégrinations, se profilent quelques métaphores, des paraboles que l'on peut s'amuser à dénicher si l'on en veut pas rester un lecteur passif.

Ainsi les passage de Viridis à Chaloir, puis à Feuille-Sèche jusqu'à Pierre-Fendre peuvent être comparés aux âges de la vie, chaque étape étant significative. D'autant que si Viridis peut faire penser à un royaume médiéval, Feuille-Sèche possède des avancées technologiques dont le fameux aérostat du baron Elven de Champdorge, mais également des armes à feu, pistolet et fusil, encore rudimentaires mais efficaces. Et si Viridis peut être similaire à l'adolescence, Feuille-Sèche serait alors le cap de la soixantaine, celui de la création et de la connaissance. Chaloir étant dans ce cas l'étape de la fougue du jeune homme, les tempêtes de sable agitant l'esprit rebelle de celui qui, ayant vingt à trente ans, brûle sa vie par les deux bouts. Quant à Pierre-Fendre… le déclin de la vie, la neige qui recouvre le territoire étant celle qui parsème les cheveux d'une tête chenue.

Mais Pierre-Fendre est également un roman qui prône la tolérance, envers la pureté des sentiments des homosexuels, par exemple, les différentes religions représentées, à Feuille-Sèche où l'esprit d'un Dieu et la représentation de son effigie sur une croix, n'obturent pas l'esprit des habitants.

Et la grande muraille qui entoure cet immense castel pourrait être la métaphore de celles que construisent certains pays, jugés développés technologiquement à défaut de l'être intellectuellement, qui érigent des frontières de béton pour se protéger des migrants.

Un ouvrage foisonnant comportant également quelques clins d'oeil, dont l'évocation du chat Chastragnette, animal cher à Robert Darvel.

Il y aurait encore beaucoup à dire, en bien, sur ce roman à l'écriture rabelaisienne, mais il ne s'agit pas de ma part de rédiger un article universitaire, d'ailleurs je serais bien en peine de le faire, ne possédant pour tout bagage qu'un Bac moins trois, mais de constater que certains ouvrages ne recueillent pas toute l'attention qu'ils mériteraient, alors qu'il suffirait à Brice Tarvel d'écrire une banale histoire d'amour genre Muly ou Lesso, pour devenir un habitué des meilleures ventes. Mais le désire-t-il vraiment ?


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Pierre-Fendre est un roman un peu à part par son thème et son style, il fait penser par moments à un conte mais a aussi un style proche du moyen-âge par le vocabulaire de l'auteur, et ce mélange fonctionne plutôt bien. le roman situe son action dans un immense château, car il contient 4 régions différentes, chacune régie par les saisons: Viridis pour le printemps, Chaloir l'été, Feuille-sèche l'automne et Pierre-fendre l'hiver. La saison où l'hiver impose ses lois donne ainsi son titre au roman.

Ce n'est pas la seule particularité de ce château: il est clos et on ne peut pas y entrer ni en sortir, ses habitants ne savent pas comment est le monde extérieur ni ce qui se passerait si un jour ils pouvaient sortir du château. Certains habitants du château acceptent leur sort sans rien dire mais ce n'est pas le cas de tout le monde: Dulvan et son ami Garicorne aimeraient sortir du château qu'ils estiment être une prison. Pour cela, il n'y aurait qu'un seul moyen: se rendre dans la salle-territoire de l'éternel hiver afin d'arracher la Sommeilleuse à ses songes car ce serait elle qui maintient le château dans cet état. La soeur de Dulvan, Aurjance décide de suivre son frère pour essayer de l'empêcher de mettre ses projets à exécution. Murgoche, la sorcière fait de même en apprenant que les 2 jeunes hommes sont partis en quête de la Sommeilleuse. On a ainsi une alternance de chapitres consacrés aux divers protagonistes qu'on suit dans leur quête et dans leurs poursuites. Chacun évoluant à un rythme différent des autres et faisant des rencontres distinctes parfois dangereuses.

J'ai trouvé le thème du roman assez original car il mélange de la fantasy et des contes de belle manière. le personnage de la Sommeilleuse qui maintiendrait le château et ses habitants dans ses rêves est assez intriguant pour donner envie de savoir ce qu'il en est. Les aventures vécues par les personnages tout au long de leur cheminement pour aller à Pierre-Fendre sont aussi variées et on les suit avec plaisir. L'univers est original, l'idée d'un monde clos et vaste à la fois, véritable labyrinthe, est bien exploitée. Les quatre parties du monde sont toutes dominées par les effets de chaque saison, poussés à l'extrême.

Les noms des personnages et ce monde clos, refermé sur lui-même un peu hors du temps, tout cela donne au roman un aspect de conte. Cependant, cet aspect n'est pas prédominant et l'histoire est suffisamment développée. La plume de l'auteur est très soignée, les termes d'ancien français sont utilisés sans pour autant nuire à la fluidité du récit, mais en permettant une plus grande immersion. Les chapitres sont assez courts et alternent les personnages, ce qui donne un roman qui se lit bien, très rythmé et bien écrit.

Les personnages sont attachants et différents: Murgoche, la sorcière apporte de l'humour au récit, Aurjance apporte un point de vue féminin, et Dulvan et Garicorne sont touchants par leur amour et les répercutions qu'il a sur eux. L'auteur aborde ainsi les questions des différences de toute sorte, cela est bien fait sans jugement.

La fin par contre est un peu rapide à mon goût et je suis un peu restée sur ma faim. J'aurais aimé en savoir plus et il y avait matière à continuer un peu. L'auteur fourmille d'idées pour l'univers et les thèmes abordés et c'est dommage que la fin soit un peu trop abrupte.

Pierre-Fendre fut une lecture agréable, avec un univers riche et original, des personnages attachants et différents de ce que l'on peut trouver habituellement, et un style très travaillé et fluide à la fois. J'aurai aimé en apprendre un peu plus sur certaines choses avec une fin un peu plus développée. Cependant, le roman comporte suffisamment d'originalité et de points positifs qui m'ont permis d'être complétement prise par le récit. Pierre-Fendre est une ode à la tolérance, à la quête de soi, au voyage dans un univers foisonnant.
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Les phrases longues et tarabiscotées ont parfois un certain charme. Mais au final, le style reste lourdingue. La randonnée fantastique proposée est poétique, le château monde est original mais la quête des héros n'a ni queue, ni tête. de même que les dialogues trop factices et chancelants.
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