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ambroise Dupont & Cie (01/01/1900)
3/5   1 notes
Résumé :
‎Amable Tastu, née à Metz le 31 aout 1798 et morte le 10 janvier 1885, est une écrivaine française.
Frontispice et nombreuses vignettes de titres. Sabine Casimire Amable Voïart, dite « Amable Tastu », (1798-1885) épousa en 1816 léditeur Joseph Tastu, qui publiera son principal ouvrage, Poésies, en 1826, avant de faire faillite, quelque temps après. Elle collabora régulièrement au Mercure de France et à la Muse française. Paris, Denain et Delamare 1835.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
La poésie d'Amable Tastu est toute romantique : elle fait référence à Shakespeare, honore la mémoire d'Adélaïde Gillet-Duférnoy, salue Victor Hugo ou évoque le monde des fées et des bardes irlandais... alternant entre alexandrins et décasyllabes, variant les mètres et les tons aussi bien que les thèmes : souvent le poème devient narration, les personnages s'exclament, se révoltent contre le destin, ou bien se lamentent à la perspective d'une perte, de la mort qui vient sur fond de nature mélancolique.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
La Mendiante

Le jour fuit, la nuit tombe, et ses ombres glacées
Ajoutent leur tristesse à mes tristes pensées !
Pour moi, tout est besoin, souffrance, isolement,
Mon feu s’éteint, mon corps languit sans aliment,
J’ai froid, j’ai faim. Pourtant du fond de mon asile
J’entends le bruit joyeux des plaisirs de la ville.
Dans ces jours de folie et de brillans loisirs,
Qui pourrait refuser à mes humbles désirs
Le pain qui soutiendrait ma débile existence !
Sortons, et des passans réclamons l’assistance :
Que du moins leur secours m’empêche d’expirer,
Si je puis me résoudre, hélas ! à l’implorer !…

...
Charme de la jeunesse, accords jadis connus,
Beaux jours de mes beaux ans, qu’êtes-vous devenus ?
...
Je ne demandais rien au douteux avenir,
Rien, que de me laisser sans regrets, sans envie,
Suivre le cours obscur d’une paisible vie !
Eh bien ! fortune, amis, espoir, j’ai tout perdu.
Quand je réclame en vain le bonheur qui m’est dû,
Vous, favoris du sort, bercés par la mollesse,
Vous osez m’étaler cet éclat qui me blesse !
Je vis dans la douleur, vous vivez dans les jeux,
...
Ces colliers, ces bandeaux, ces coûteuses parures,
Dont le luxe odieux insulte à mes tortures !
...

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LE ROSSIGNOL

Il se méfie du voisinage de l’homme, et cependant il se place
toujours à la vue de son habitation et à la portée de son ouie.
Il chante alors un drame inconnu qui a son exorde, son exposition, ses
récits, ses évènements entremêlés, tantôt des sons de la joie la plus
éclatante, tantôt de ressouvenir amers et lamentables, qu’il exprime
par de longs soupirs.
BERNARDIN DE SAINT-PIERRE.


Sur l’azur plus pâle des cieux
Le crépuscule étend son voile,
Des bergers la bleuâtre étoile
Pare son front silencieux.
Des oiseaux le peuple sonore
Suspend ses concerts éclatants,
Seul, un Rossignol chante encore,
De ceux qu’un précoce printemps
Pour nos plaisirs a fait éclore.
Premier né des premiers amours,
Jeune enfant d’un soleil propice,
Qui donc guida ta voix novice
Dans ses mélodieux détours ?
Que dis-je ! as-tu besoin d’un maître ?
Non, non, il t’a suffi de naître.
Semblable aux élus du Seigneur,
Pour chanter tu vins sur la terre,
Sans que ton hymne solitaire
Ait d’autre but que ton bonheur,
D’autre témoin que le mystère.
Mais non ; jaloux d’être écouté,
Tu t’approches de nos demeures,
Et ta timide vanité
S’assure dans l’obscurité,
Compagne nocturne des heures.
Là, si nul bruit n’émeut les airs,
Le chantre de la nuit paisible
Trahit sa présence invisible
Par de mystérieux concerts.
Qu’alors une jeune indiscrète,
Cherchant l’harmonieux chanteur,
Ébranle autour de sa retraite
L’abri d’un rameau protecteur,
Soudain, effarouché, timide,
Déployant son aile rapide,
Il fuit ; et le suivant des yeux,
La vierge, à sa place arrêtée,
Muette, confuse, attristée,
Pleure long temps de ses adieux !…

p.123-124
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…. Un jour je m’étais amusé à effeuiller une branche de saule
sur un ruisseau, et à attacher une idée à chaque feuille que le
courant entraînait.
CHATEAUBRIAND.

Un songe, un rien, tout lui fait peur.
LA FONTAINE.

L’air était pur ; un dernier jour d’automne,
En nous quittant, arrachait la couronne
Au front des bois ;
Et je voyais d’une marche suivie
Fuir le soleil, la saison et ma vie,
Tout à la fois.

Près d’un vieux tronc, appuyée en silence ,
Je repoussais l’importune présence
Des jours mauvais ;
Sur l’onde froide, ou l’herbe encor fleurie,
Tombait sans bruit quelque feuille flétrie,
Et je rêvais !…

Au saule antique incliné sur ma tête
Ma main enlève, indolente et distraite,
Un vert rameau ;
Puis j’effeuillai sa dépouille légère,
Suivant des yeux sa course passagère
Sur le ruisseau.

De mes ennuis jeu bizarre et futile !
J’interrogeais chaque débris fragile
Sur l’avenir ;
Voyons, disais-je à la feuille entraînée,
Ce qu’à ton sort ma fortune enchaînée
Va devenir ?
...
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Sonnet

Que de ses blonds anneaux ton beau front se dégage ;
Au ciel, jeune Mary, lève tes grands yeux bleus !
Vois-tu sur l’horizon monter ce blanc nuage,
Dont le soleil naissant teint les flancs onduleux ?

Celui-là dans son sein n’enferme point d’orage :
Riant comme ta vie, et pur comme tes vœux,
Il revêt les couleurs qui parent ton jeune âge,
Les roses de ta joue et l’or de tes cheveux.

Un souffle matinal le berce dans l’espace ;
Mais l’heure fuit, hélas ! et sans laisser de trace
Il va s’évanouir dans un air attiédi !

Oh ! puisse ta jeunesse, innocente et paisible,
Ne livrer, comme lui, dans sa fuite insensible ;
Qu’un azur plus serein aux ardeurs du midi !
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Shakespeare (extrait)

[...]
Tremble, César ! la nuit en prodiges féconde
En vain en ta faveur semble ébranler le monde,
Elle n’ébranle point ces cœurs audacieux
Qui cherchent en eux seuls la volonté des Dieux.
Dans cette nuit terrible, à mes yeux se présente
Du second des Brutus la figure imposante.
Brunis ! âme de Rome, honneur de tes aïeux,
Quel dessein redoutable est écrit dans tes yeux ?
Est-ce pour échapper à des pensers funèbres
Que tes pas agités errent dans les ténèbres ?
Fuis-tu de ton pays l’impérieuse voix ?
Ou, tout près d’accomplir ses rigoureuses lois,
Aux regards pénétrants d’une épouse fidèle
Crains-tu de te trahir ?… Écoutons !… il appelle…
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Video de Amable Tastu (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Amable Tastu
« Une anthologie de femmes-poètes ! - Eh oui, pourquoi pas ? […] On a dit du XIXe siècle que ce fut le siècle de la vapeur. le XXe siècle sera le siècle de la femme. - Dans les sciences, dans les arts, dans les affaires et jusque dans la politique, la femme jouera un rôle de plus en plus important. Mais c'est dans les lettres surtout, - et particulièrement dans la poésie, - qu'elle est appelée à tenir une place considérable. En nos temps d'émancipation féminine, alors que, pour conquérir sa liberté, la femme accepte résolument de travailler, - quel travail saurait mieux lui convenir que le travail littéraire ?! […] Poète par essence, elle s'exprimera aussi facilement en vers qu'en prose. Plus facilement même, car elle n'aura point à se préoccuper d'inventer des intrigues, de se créer un genre, de se faire le champion d'une idée quelconque ; - non, il lui suffira d'aimer, de souffrir, de vivre. Sa sensibilité, voilà le meilleur de son imagination. Elle chantera ses joies et ses peines, elle écoutera battre son coeur, et tout ce qu'elle sentira, elle saura le dire avec facilité qui est bien une des caractéristiques du talent féminin. […] Et puis, au moment où la femme va devenir, dans les lettres comme dans la vie sociale, la rivale de l'homme, ne convient-il pas de dresser le bilan, d'inventorier - si l'on peut dire, - son trésor poétique. Les temps sont arrivés où chacun va réclamer le bénéfice de son apport personnel. […] » (Alphonse Séché [1876-1964])
« Il n'y a pas de poésie féminine. Il y a la poésie. Certains et certaines y excellent, d'autres non. On ne peut donc parler d'un avenir spécial de telle poésie, masculine ou féminine. La poésie a toujours tout l'avenir. Il naîtra toujours de grands poètes, hommes ou femmes […]. Où ? Quand ? Cela gît sur les genoux des dieux, et nul ne peut prophétiser là-dessus. […]. » (Fernand Gregh [1873-1960])
#3
0:00 - Antoinette du Ligier de la Garde, dite Madame Deshoulières 1:34 - Marie-Catherine-Hortense Des Jardins, dite Madame de Villedieu 1:59 - Marie-Anne-Henriette Payan de l'Estang, dite Madame Bourdic-Viot 3:08 - Anne-Marie de Montgeroult, comtesse de Beaufort d'Hautpoul 4:15 - Constance-Marie de Théis, Princesse de Salm-Dyck 5:37 - Marceline Desbordes-Valmore 6:58 - Amable Cazimir Sabine Voïart, dite Amable Tastu 8:41 - Générique
Référence bibliographique : Alphonse Séché, Les muses françaises, anthologie des femmes-poètes (1200 à 1891), Éditions Louis-Michaud, 1908
https://archive.org/details/lesmusesantholog01sc
Images d'illustration : Antoinette du Ligier de la Garde, dite Madame Deshoulières : livre Marie-Catherine-Hortense Des Jardins, dite Madame de Villedieu : livre Marie-Anne-Henriette Payan de l'Estang, dite Madame Bourdic-Viot : https://fr.wikipedia.org/wiki/Henriette_Bourdic-Viot#/media/Fichier:HenriettePayanDeLEstang.png Anne-Marie de Montgeroult, comtesse de Beaufort d'Hautpoul : https://fr.wikipedia.org/wiki/Anne-Marie_de_Beaufort_d%27Hautpoul#/media/Fichier:Anne_Marie_de_Montgeroult.png Constance-Marie de Théis, Princesse de Salm-Dyck : livre Marceline Desbordes-Valmore : https://www.societedesetudesmarcelinedesbordesvalmore.fr/?p=1052 Amable Cazimir Sabine Voïart, dite Amable Tastu : livre
Bande sonore originale : Arthur Vyncke - Uncertainty Uncertainty by Arthur Vyncke is licensed under a CC BY-SA 3.0 Attribution-ShareAlike 3.0 license.
Site : https://www.free-stock-music.com/arthur-vyncke-uncertainty.html
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