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EAN : 9782757884614
168 pages
Points (19/03/2020)
3.92/5   43 notes
Résumé :
" Nous devons reprendre l'ouvrage. Nous, la Gauche. En renouant avec notre identité : refaire de la justice sociale la colonne vertébrale des politiques publiques ; reprendre en charge la question démocratique ; penser la culture ; retisser les liens de solidarité internationale avec les travailleurs, les déshérités, les femmes opprimées, les enfants exploités, les croyants et les incroyants persécutés, les victimes des traites, des guerres, des misères, des catastr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
S'il fallait isoler une citation extraite de ce livre précieux et enthousiasmant, il faudrait que je cite toutes les pages dans leur intégralité, n'en omettre aucune!
Christiane Taubira n'est pas la première à écrire cette planète, ce monde où nous vivons et que nous vivons... Mais, dans un style incomparable de fluidité et de densité, elle expose sans esquiver les enjeux primordiaux pour notre survie. Il ne s'agit de rien de moins que de transcender nos peurs, nos égoïsme et d'ouvrir les yeux, d'y voir clair.
Car c'est la tolérance et ce rassemblement des particularisme, l'enrichissement mutuel par nos différence qui guide ce livre exigeant et bienveillant à la fois.
Christiane Taubira ne désespère pas, mais nous enjoint à la lucidité: pas celle, fausse et menteuse qui prône le replis identitaire, mais celle jamais satisfaite, curieuse des autres et indignée devant le malheur et l'injustice. celle qui ouvre les bras et le coeur.
Christiane Taubira convie les arts, au cours vif et onctueux de son livre pour illustrer un propos passionné. C'est aussi cela, bien écrire. C'est aussi montrer et condamner sans ambiguïté ce qui nous fait mal, nous paralyse et nous empêche d'avancer sereinement.
Puisque, ensemble, nous habitons la Terre.
Voilà. le livre est refermé, mais résonne encore dans ma tête avant de gagner d'autres couches de ma mémoire. Il fallait que j'en parle, mais une critique n'est qu'un aperçu et un ressenti dont j'espère qu'il donneront envie de lire le bouquin. Vraiment.


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« Nous habitons la terre ». Voilà le lieu commun. Mais au-delà du lieu… ce qui incombe et appartient à tous.. La terre : ce. Mais quelle est pour notre Nous cet ecce qui nous matérialise ?
Bonne volonté et espoir chevillés aux mots, deux ailes cousus au dos de nos mains, peuvent ils suffire à réveiller la conscience de notre devenir ?
Nous habitons la Terre, ensemble, divers, divergent, convergent, mouvant, combattant, redoutant, agonisant, espérant, brûlant, brillant, déroutant, aimant, et plus la grande majorité ..innocent. ..
« ce monde organise lui même les périls et les désastres qui le frappent ».
Et c'est une ancienne garde des sceaux de la République qui nous le dit «  La loi n'est pas la même pour tous, « soit qu'elle punisse , soit qu'elle protège ».
L'iniquité est un fait, mais ne doit pas être un état. C'est au Droit de la combattre.
Perfectible est notre monde. Et nous ressemblons au monde. Pas au vieux mais à celui que nous vivons. Refuser l'arrogance, refuser les vulgaires, la facilité qu'engendre la toute puissance, refuser l'inculture, refuser ce qui met en péril l'avenir. L'avenir commun.
Le monde est en guerre. On s'affronte. Ici on mâche, on digère, là on crache ou on crève..
Alors ,l'espoir. L'espoir sinon quoi ?
L'espoir puisque malgré tout la terrible histoire, de terribles marécages, malgré tous les « anéantissement de l'Autre parce que l'Autre » , nous sommes demeurés sur la Terre.
Savoir que « l'univers est une lutte, la justice un conflit, que tout le devenir est déterminé à la discorde » . Se rappeler que « c'est à la fois le devoir et le goût d'être qu'il faut servir ».
La vie. La vie tient ses promesses de nos mains.
Tenir aux mots, à leur poids, à leur vérité, à leur intégrité, à leur respect, à leur valeur.
Croire à la puissance des mots c'est croire toujours à la puissance créatrice de l'homme.
C'est mettre le verbe vouloir devant le pouvoir. Ne pas confondre la puissance et la force, ne pas confondre la sûreté et la sécurité, ne pas confondre crise et injustice, ne pas confondre identité et nationalisme. Mettre solidarité et humanisme comme maître mot de notre ensemble.
Penser pays, penser langue, penser cultures mais pour faire monde.
Appeler l'intelligence.
Mettre Diversité avant différences. Multiplicité, échange, partage, avant, devant, face à régulation, flux, actions, mensonges, désastres.
« les valeurs contre les calculs ».
«  La malédiction la plus commune, est d'être la dupe de bonne foi d'une hypocrisie collective, habile à mal poser les problèmes pour mieux légitimer les odieuses solutions qu'on leur apporte. »Aimé Césaire.
Vigilance avant indifférence, mettre grève avant obéissance, mettre désobéissance avant silence. Mettre solidarité entre les mains de notre fraternité.
Mettre l'État aux ordres de la République.
Mettre la laïcité au service de nos libertés.
Des mots. Oui des mots. Des mots contre nos plaies.
Des mots pour nous consoler ?
«  N'est peut-être digne de ces consolations qu'une humanité qui peut aussi s'en passer ».
Emmanuel Levinas.
Alors des mots. Nécessaires. Pour densifier, analyser, exhorter, exalter, semer, expliquer, nourrir, bonifier, faire entendre, faire croître. En être maître, en être digne.
Des mots comme des éclairs pour terrasser la Nuit.
L'ordre des choses s'articulent dans nos mots. Et nos cris viennent des maux qu'on leur infligent.
« Les mots qui paraphent ces défaites culturelles et politiques, signent notre soumission, entretiennent la chimère d'une vie sociale débarrassée du conflit, suggère une harmonie au rabais, font croire à un possible consentement aux choses qui ne ferait en réalité que ratifier le dernier mot du plus fort ».
« Être homme , c'est précisément être responsable. C'est connaître la honte en face d'une misère qui ne semblait pas dépendre de soi. »Antoine de Saint Exupéry.
Refuser le laisser faire, laisser dire, le manque de la pensée qui n'est que l'empreinte notre irresponsabilité.
Faire monde aujourd'hui  ce n'est pas répéter les erreurs anciennes. Faire monde c'est inventer. Se rendre disponible à accueillir l'inconnu de notre avenir. Réécrire c'est mourir.
«  il n'est de génération prodige qui s'accommode du monde tel qu'il lui est donné. »
Nous n'avons que nos mots d'hommes, nos têtes d'hommes, nos bras nos jambes d'humains mais nous avons l'avenir pour témoin, en commun.
Femme de bonne volonté, humaniste, lettrée, femme de caractère, écrivain, amoureuse des mots et de la justice de leurs lignes, Christiane Taubira délivre à travers son essai l'espoir.
L' Espoir, « pour celles-ci et ceux-là qui savent que leur présence au monde ne se conçoit pas sans la présence des autres »
« S 'il existe une expression primordiale de l'égalité, c'est que nul ne peut, plus que qui d'autre, faire le monde à son idée où à son image, et nous l'imposer. » .
Madame Christiane Taubira, pour ces mots, pour votre poésie, pour cet Espoir, également, je vous remercie.

Astrid Shriqui Garain

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L'érudition et le lexique de Christiane Taubira peuvent être difficiles d'accès, en revanche l'ouvrage de l'ex-Ministre et Garde des Sceaux est très abordable (9 euros). La précision peut sembler triviale, mais elle donne le ton, c'est par la culture et non par l'argent que l'auteure entend s'adresser à ses lecteurs. Publié en pleine campagne électorale, cet essai n'est pourtant pas un programme politique dans le sens où il ne s'agit pas d'un catalogue de mesures mais d'un plaidoyer pour la renaissance du Politique en France, une ode aux valeurs humanistes d'une Gauche telle que l'espère encore nombre de militants dubitatifs quant à l'offre actuelle de représentation, et des indignations. Des indignations que je partage contre les discriminations, de tout ordre qui ponctuent notre quotidien, contre une politique qui se revendique du pragmatisme et ne propose aucune vision du monde, aucune alternative idéologique à la situation actuelle, contre la violence faite au personnes, aux atteintes à la dignité humaine, aux principes républicains. Enfin une personnalité qui ose parler politique sans faire insulte à notre intelligence. La lecture de votre pamphlet, Mme Taubira, a été pour moi une bouffée d'oxygène et d'espoir.
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Quelle femme ! Elle écrit avec une rare intelligence, dans une langue si riche.
Même si on peut ne pas être en accord avec ses idées, Madame Taubira nous livre sa vision du monde dans lequel nous vivons et c'est sublime d'humanisme, de tolérance, de justesse.
Elle nous ramène à des points de notre histoire afin de mieux éclairer les évènements d'aujourd'hui.
J'adhère tellement à sa vision de la République, que je vais prêter et encore prêter ce livre.
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Acheté à la Librairie des Mots Passants pour l'auteure que j'apprécie en tant que femme et pour son discours féministe, engagé et humaniste.
Lu au cours du printemps 2019. Il faudrait que je le relise. Si j'en ai le temps, je m'y emploierai avec joie.
Honnêtement, quand j'ai réalisé avoir oublié ma critique de ce petit essai (par la taille et le prix) de ma bibliothèque, je m'en suis étonnée.
Au fond, j'ai vraiment oublié en partie le fond de l'ouvrage. Quel dommage ! Lire des choses, les trouver belles et justes, car je me souviens au moins de mes impressions de lecture, et les oublier...
Je n'en accuserai pas Christiane Taubira, ne vous déplaise. Certes l'opus est dense. le propos grave, les idées multiples et la taille réduite du texte rendent le texte sujet à réflexion. Peut-être est-ce la raison de mon oubli.

Nous habitons la terre est une ode à la terre et une invitation à en prendre soin, mais aussi et surtout à cultiver nos relations et nos différences entre humains.
Les erreurs et les espoirs de la gauche sont décrits avec réalisme, sans fatalisme non plus. Il faut reconnaître que "les jours heureux" sont loin. Bien loin aujourd'hui...
En tout cas, quelle force et et quelle lumière, pour croire encore en l'humanité.
Christiane Taubira sait manier la langue, brasser l'optimisme avec un regain d'amertume, provoquer l'empathie, susciter l'envie de faire évoluer un système à bout de souffle et espérer.
Un manisfeste bien écrit, une belle plume, mais trop de pistes et d'idées pour qu'il en reste la trace évidente au bout d'un an.
Dommage pour moi...
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Nous devons reprendre l'ouvrage, Nous, la Gauche.
En renouant avec notre identité: refaire de la justice sociable la colonne vertébrale des politiques publiques; ressaisir la question démocratique; penser la culture, retisser les liens de solidarité internationale avec les travailleurs, les déshérités, les femmes opprimées, les enfants exploités, les croyants et incroyants persécutés, les victimes des traites, des guerres, des misères, des catastrophes.
Et assumer tout cela tête haute.
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Condorcet porte une si haute intelligence de la liberté de la personne, des conditions de cette liberté par l'accès au savoir et les progrès des connaissances, qu'il redoute les "ignorants vertueux". Il souhaite inculquer un esprit critique, y compris au regard des institutions qui doivent demeurer vivantes, au service du bien commun et de l'autonomie de l'individu. Il en appelle à cet esprit d'examen, proférant que, "même sous la Constitution la plus libre, un peuple ignorant est esclave". C'est pourquoi il veut que l'école publique forme des "citoyens difficiles à gouverner". Nulle audace semblable depuis !
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C'est par les mots que l'on enchante ou que l'on désoriente. Ce sont les mots qui viennent chercher au tréfonds de nous cette indomptable énergie qui nous propulse dans les belles aventures collectives, lorsque nous retrouvons confiance en nous et que nous renouons avec l'art de rêver ensemble.
C'est par les mots aussi que les parasites de la peur arrosent ces passions tristes qui parfois s'emparent de cœurs et d'esprits déroutés ou mesquins, se délectant soudain des éructations de celles et de ceux qui laissent miroiter bonheur et tranquillité au prix de l'indifférence au malheur ou de la haine d'autrui.
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Et si la laïcité c'était bien plus et bien mieux que ces chicanes bruyantes dont nous abreuvent celles et ceux qui s'en croient les dépositaires exclusifs et celles et ceux qui jouent à tester les contradictions des prescriptions républicaines ?
Si, au-delà de l'ordre public et de l'ordre social, il était davantage question d'un principe de concorde visant à rendre possible la vie commune, d'un mode d'organisation sociale, des conditions d'accomplissement des destinées personnelles ?
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Et si la crise était un mode structurel de fonctionnement d’une économie organisée par la tension ? Et s’il y avait une permanence ou une récurrence de la crise, mécaniquement induite mais délibérément mise en exergue, pour permettre de gouverner en paix publique et paix sociale malgré des mesures économiques, budgétaires, sociales, culturelles restrictives ou régressives ?
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